Photo: Facebook Attitude Nordique
8 juillet 2021Auteure : Anne Pélouas

9 activités de rêve sur la «route des baleines»

Rando, kayak, tyroliennes, via ferrata et même plongée… De Tadoussac à Havre-Saint-Pierre, la Côte-Nord est un paradis pour faire du plein air entre terre et mer!


1 - Tadoussac en vélo électrique

Passé le fjord du Saguenay en traversier, Tadoussac fait figure d’oasis vibrante et accueillante avant d’entrer de plain-pied dans la belle Côte-Nord. On peut désormais louer un vélo électrique chez Vélo E-Go sur la rue des Pionniers, près de l’office de tourisme, pour sillonner le charmant village et aller même un peu plus loin. Avec ses rues bien en pente, Tadoussac offre un lieu idéal pour utiliser l’assistance électrique de ces vélos, mais on peut tout de même faire grimper son rythme cardiaque sans laisser le moteur tout faire! Chacun à sa guise…

Après avoir fait le tour du cœur du village, grimpé sur ses hauteurs et longé la plage, j’ai piqué jusqu’au débarcadère des croisières, puis pris une petite route à l’est de Tadoussac. Après le golf verdoyant, elle s’enfonce dans la forêt avant de rejoindre le secteur des dunes. On domine alors l’estuaire du Saint-Laurent à l’endroit même où le grand fjord mêle ses eaux au fleuve. Avis aux ornithologues: les oiseaux migrateurs ont depuis longtemps adopté ce site de choix pour s’y reposer entre deux longs voyages dans les airs. À marée basse, on peut aussi partir de Tadoussac et suivre le bas des dunes à pied. 

Vélo E-Go propose la location de vélos électriques pour sillonner Tadoussac et les environs. Photo: Facebook Vélo E-Go

2 – Marche à dos de baleine

En route sur la 138 en direction des Bergeronnes. Curieux comme les roches lisses et bombées du bord de mer ressemblent aux dos des baleines, luisant en moins. C’est justement pour voir des mammifères marins qu’on se balade sur les rochers (à moins de jouer simplement les contemplatifs) à partir du Centre d’interprétation du Cap-de-Bon-Désir, géré par Parcs Canada. On peut marcher ainsi des heures le nez au vent en direction des Escoumins ou au contraire vers le camping du Paradis Marin.

Mieux vaut être toutefois prudent et profiter de pauses répétées pour scruter les eaux noires à la recherche de ces marsouins, petits rorquals ou grosses baleines qui fréquentent les abords de la rive. Rien de mieux qu’une guide de Parcs Canada pour expliquer pourquoi: question de hauts fonds vers Tadoussac et d’eaux de plus de 300 mètres de profondeur devant nous avec un remue-ménage marin particulièrement fort, secouant les organismes marins qui constituent la nourriture préférée de nos amis les mammifères marins. Face à ce garde-manger providentiel, leurs ébats donnent lieu à des cris de joie chez les petits et les grands spectateurs que nous sommes. 

Pour voir des mammifères marins, rien de mieux qu'une balade sur les rochers à partir du Centre d’interprétation du Cap-de-Bon-Désir. Photo: Parcs Canada│É. Lavoie, Facebook Parc marin du Saguenay-Saint-Laurent

3 - Apnée nordique aux Escoumins

Comment ne pas vouloir ensuite se jeter soi-même à l’eau pour jouer à la baleine, surtout quand il pleut dehors? Le hic, c’est que la température aquatique n’est pas loin du point de congélation. Qu’à cela ne tienne, aux Escoumins, le Centre de découverte du milieu marin, autre institution du parc marin Saguenay–Saint-Laurent, géré par Parcs Canada, abrite en son sous-sol un centre réputé de plongée sous-marine. On y organise aussi des sorties en «apnée nordique» pour ceux qui n’ont pas froid aux yeux… histoire d’aller voir de près tout ce qui vit dans l’eau et sur les rochers du bord de l’eau. Il faut tout de même enfiler un gros wetsuit, des mitaines, des souliers d’eau et une cagoule en néoprène. Le costume n’est pas très seyant et la marche jusqu’à l’eau un brin pataude en homme ou femme-grenouille. Reste à enfiler les palmes, le masque et le tuba, puis à se jeter à l’eau. En longeant la rive, une lampe résistante à l’eau en main et la tête sous la surface, nul doute qu’on admirera des oursins, étoiles de mer, organismes marins fluorescents et peut-être quelques anémones.

Aux Escoumins, le Centre de découverte du milieu marin abrite un centre réputé de plongée sous-marine. Photo: L. Falardeau, Facebook Parc marin du Saguenay-Saint-Laurent

4 - Kayak et tyroliennes à Baie-Comeau

Un peu après Baie-Comeau, on descend à pied de la route 138 jusqu’à la mise à l’eau d’Attitude Nordique, une entreprise écotouristique qui propose des sorties en kayak de mer et en planche à pagaie, mais aussi un parcours de via ferrata côtière et deux tyroliennes vertigineuses. La base de départ pour le kayak est un lieu splendide de bord de mer avec une plage encadrée par des rochers. Sur l’eau, direction la baie de Saint-Pancrace, puis celle du Garde-Feu. Les roches du rivage portent la marque indélébile du passage des glaciers. Après avoir débarqué des kayaks, le groupe part s’épivarder dans la forêt, question de monter un peu pour se jeter ensuite dans les airs sur les câbles de deux tyroliennes au-dessus de l’eau. Frissons garantis avant le retour tranquille en kayak.

L'entreprise écotouristique Attitude Nordique propose des sorties en kayak de mer et en planche à pagaie. Photo: Facebook Attitude Nordique

5 - Rando à l’île Grande Basque

L’archipel de Sept-Îles, qui n’est pas loin de la ville, se découvre en petit bateau ou en Zodiac grâce à Croisières Sept-Îles. On peut passer une bonne partie de la journée à sillonner l’île Grande Basque à pied. Elle compte 12 kilomètres de sentiers pédestres qui parcourent la forêt, grimpent sur un sommet ou longent de magnifiques plages. Il est parfois possible aussi de passer par les rochers pour profiter au maximum de la vue sur l’eau.

Les amateurs de camping trouvent sur l’île de beaux sites rustiques installés en bordure de plages. Croisières Sept-Îles organise également de joyeuses parties de pêche à la morue qui complètent bien l’expérience nautique.

De joyeuses parties de pêche à la morue complètent l’expérience nautique offerte par Croisières Sept-Îles.Photo: Facebook Croisières Sept-Îles

6 - Balade à la chute Manitou

Entre Sept-Îles et Rivière-au-Tonnerre, la chute Manitou est accessible à pied de la halte touristique de la Minganie. En moins d’une heure aller-retour, le parcours permet de descendre jusqu’à un belvédère qui donne sur une première cascade impressionnante de la rivière Manitou, en contrebas de la route. Suit un sentier à flanc de colline en forêt, avec de beaux sous-bois mousseux. Il est agrémenté parfois de trottoirs de bois et finalement d’un long escalier qui aboutit au pied de la rivière, qui se matérialise ici en une chute de 35 mètres de haut.

Photo: Pierre-Olivier Boily, Facebook Tourisme Côte-Nord

7 - Randonnée à la chute du Sault-Blanc

Un petit panneau blanc indique au kilomètre 1080 sur la route 138, aussi entre Sept-Îles et Rivière-au-Tonnerre, le départ du sentier de la chute du Sault-Blanc. Il est aménagé au minimum en forêt profonde de résineux, avec force racines et boue, ainsi que de bonnes descentes en lacets dont on imagine la remontée.

Quel bonheur pourtant d’aboutir après deux kilomètres de marche sur une immense plage perdue! Où est la fameuse chute? On la devine au loin, à l’autre bout de la plage, longue de plus de 500 mètres. Il faut marcher dans le sable pour s’en approcher, avec le bruit des vagues pour accompagnateur. De belles roches invitent juste avant la chute à faire une pause pique-nique, puis à prendre le chemin du retour via la plage. Reste à attaquer la montée en se renfonçant dans la forêt jusqu’au point de départ.

À voir: la chute du Sault-Blanc, longue de plus de 500 mètres. Photo: Anne Pélouas

8 – En kayak de mer à l’île aux Perroquets

 Longue-Pointe-de-Mingan, l’entreprise écotouristique Noryac organise, quand le temps le permet, des sorties en kayak de mer à l’île aux Perroquets, située à l’extrémité ouest de l’archipel de Mingan, réserve de parc national canadien.

Après une heure de bons coups de pagaie, on approche de l’île aux Maisons (sans maison), paradis des canards eiders, cormorans et autres volatiles marins. En faire le tour est facile avant de rejoindre sa voisine. La minuscule île aux Perroquets a conservé son joli phare et quelques bâtiments de gardiens. On peut y passer la nuit en forfait quatre étoiles tout compris.

Pour notre part, nous nous contentons d’un pique-nique aux saveurs de la Minganie, où le saumon fumé et le pesto de persil de mer font bon ménage, après avoir profité des lieux. Les falaises de l’île abritent en effet une colonie nicheuse de macareux moines, des petits pingouins et des eiders qui virevoltent de la paroi à la mer à la recherche de nourriture. Du grand spectacle!

Au retour, nous ferons un détour marin par l’île Nue de Mingan. Belle occasion de découvrir de magnifiques monolithes sculptés par la mer, avant de rejoindre la côte. 

Un beau détour par l'île Nue de Mingan! Photo: Facebook Julien Simard

9 - Au pays des monolithes, des plantes rares et des fossiles

Neuf îles de l’archipel de Mingan sont accessibles à la randonnée pédestre, pour un total de quelque 80 kilomètres de sentiers. Plusieurs disposent également de campings. Certains parcours empruntent seulement le littoral en roches et sable et il faut surveiller les tables des marées pour éviter de se mouiller les pieds.

On peut ainsi faire le tour de l’île Nue de Mingan en 4 heures pour 9 kilomètres, celui de l’île du Havre en 8 heures pour 17 kilomètres ou celui de la Grande Île en 12 heures pour 27 kilomètres. Des parcours nettement plus courts, de 300 mètres à 4 kilomètres, traversent certaines îles. Sur l’île de Napiauskau, l’un des plus intéressants est le sentier du poète Jomphe qui, en 300 mètres, donne un excellent aperçu des monolithes cachés dans la forêt. Sur l’île Quarry, on alterne entre les monolithes superbes du bord de mer, les landes ou tourbières où des plantes rares sont visibles, tandis que les roches des falaises sont incrustées de passionnants fossiles. Entre mer et terre, un autre exemple de cette fascinante Côte-Nord qui vous attend!

Photo: Anne Pélouas