Qu’est-ce qu’on fait de notre confinement?
Du jamais vu! Durant toute ma vie de journaliste culturel, je n’ai jamais cessé de me faire des calendriers pour ne rien manquer de ce qui s’en venait comme spectacles, films, expositions, événements spéciaux et festivals. Mes agendas noircis ont fait place à un vide qui me donne un peu le vertige. En fait, tout ce qui me reste à noter ces jours-ci, ce sont mes rendez-vous FaceTime avec ma famille et mes amis.
Combien de temps cette disette durera-t-elle? Personne ne sait. En attendant, on doit s’inventer une vie culturelle à partir des livres qu’on trouve dans notre bibliothèque, des disques qu’on a déjà dans notre discothèque et de tous les contenus en ligne sur le web.
Dans les journaux et sur les médias sociaux, chacun y va de sa liste. J’ai même reçu de la chaîne de magasins Simons un florilège de recommandations allant d’un lien pour visionner un spectacle de Louis-José Houde à une visite virtuelle du château de Versailles.
Permettez-moi à mon tour de jouer les curateurs et de partager avec vous quelques suggestions qui, je l’espère, combleront les temps morts de votre confinement.
Petit Belliveau, Income Tax
Je commence avec une chanson d’un nouvel artiste de Baie-Ste-Marie en Nouvelle-Écosse.
Sur son premier disque, Greatest Hits Vol.1(!!!), P'tit Belliveau nous chante, dans un chiac extrême, le party que représente pour lui la livraison de son chèque de remboursement d’impôt.
La chanson Income Tax est humoristique (on en a bien besoin!), et je pense qu’elle arrive pile. Tous ceux qui attendent leur prestation d’urgence de 2 000$ du fédéral n’auront qu’une envie, soit d’entonner avec P'tit Belliveau ce ver d’oreille irrésistible.
Chants libres à Monique
En janvier dernier, l’animatrice d’Ici Musique Monique Giroux a préparé une spéciale pour sa première émission de l’année 2020. Pendant trois heures, elle a fait jouer des succès francophones parus il y a 50 ans. Vous ne pouvez pas vous imaginer, à moins d’écouter l’émission, combien il y a eu de tubes marquants en cette année 1970.
Ce jour-là, en écoutant Chants libres à Monique, je me suis surpris à fredonner, dans un bonheur total, toutes ces chansons: L’aigle noir de Barbara, Ordinaire de Charlebois, Balade en Bugatti de Michel Fugain, Pardonne-moi ce caprice d’enfant de Mireille Mathieu, Le début d’un temps nouveau de Renée Claude, j’en passe et des meilleures.
L’émission a été diffusée en reprise dimanche dernier. Le plaisir de les réentendre toutes s’est répété. Écoutez cette émission en rattrapage, ça fait tellement de bien! (Dans émission en rattrapage, rendez-vous à Chants libres à Monique et cliquez sur l'émission du 29 mars.)
Des concerts de l’OSM
Le moins qu’on puisse dire, c’est que la dernière saison du maestro Kent Nagano à la barre de l’Orchestre symphonique de Montréal ne se passera pas comme prévu. On apprenait la semaine dernière que tous les concerts de l’orchestre sont annulés jusqu’au 24 mai. On espère sauver les six représentations des deux concerts de fin de saison dirigés par M. Nagano fin mai, début juin.
En attendant, les mélomanes sont conviés, les lundis, mercredis et vendredis, à visionner sur le site de l’OSM des concerts enregistrés. Voici le lien pour s’offrir des heures de belle musique.
Les archives de Radio-Canada
Si vous fréquentez un peu les médias sociaux, vous aurez vu qu’en ces temps de COVID-19, la nostalgie du passé vient en renfort pour contrer les effets de la déprime du présent. Le partage frénétique de photos de jeunesse sur Facebook en est la meilleure preuve.
Et pourquoi ne pas se réfugier un petit peu dans le passé pendant qu’on a trop de temps à occuper? Je vous conseille le site des archives de Radio-Canada (accessible aussi sur Facebook). Il y a du nouveau contenu déposé sur la page tous les jours. Toutes sortes de sujets sont abordés, on peut y revoir des entrevues avec de grandes personnalités, et des reportages marquants. On a même fait cette semaine un montage d’archives mettant en vedette la vedette de l’heure au Québec, le docteur Dr Horacio Arruda. Des heures de plaisir!
L’ONF
L’Office national du film met aussi à notre disposition une mine d’or sur son site web. On peut revoir dans le confort de notre maison plus de 4 000 titres produits par l’ONF. De Mon oncle Antoine de Claude Jutra à On est au coton de Denys Arcand, en passant par Mourir à tue-tête d’Anne-Claire Poirier. Ça change de Netflix, non?
Et pourquoi ne pas commencer avec deux films que le réalisateur Luc Bourdon a créés à partir des archives de l’ONF, La mémoire des anges et La part du diable (dont je vous avais parlé, ici)? Vous allez voir que les temps ont changé, mais vous ne verrez pas le temps passer.
Sur le web
Les artistes sont aussi très productifs sur le web, mettant en ligne quantité de matériel original. J’ai particulièrement aimé la courte vidéo produite par la cinéaste Jennifer Allyen avec son chum Henri Chassé. On y voit Henri raconter le mauvais rêve qu’il a fait pendant sa sieste d’après-midi. Il est tellement bon qu’on croit vraiment à son cauchemar. À regarder, c’est un petit bijou!
https://www.facebook.com/jennifer.alleyn.7/videos/10213767797463993/