Finances personnelles
L’actualité financière de la semaine vue par Dominique Lamy
Un nouveau président pour le Mouvement Desjardins
Guy Cormier, qui occupait le poste de premier vice-président du réseau des caisses et des services aux particuliers, succède donc à Monique Leroux à la tête du Mouvement Desjardins, après une victoire contre les deux autres candidats en lice, Daniel Paillé et Robert Ouellette.
Âgé de seulement 46 ans, M. Cormier est employé de l’institution depuis 1992. «Je souhaite avoir un style qui tient compte de mes origines, de mes racines, qui viennent des caisses, de la base du mouvement. Ça va être un leadership qui va se rappeler ses origines et ce sera une source de différence», a-t-il affirmé. Un discours rafraîchissant, certes, dans un contexte où la coopérative essuie son lot de critiques depuis un certain temps. «Desjardins a bel et bien l’âme d’une banque», titrait ainsi Le Devoir, dans une réplique d’un membre aux propos précédents d’Alban D’Amours.
Valeant (VRX-T): une pilule difficile à avaler pour les actionnaires
Les semaines se suivent et… se ressemblent pour Valeant! La société pharmaceutique canadienne continue de défrayer les manchettes. Le 15 mars dernier, le titre s’est effondré de plus de 50% en une seule séance, atteignant ainsi un nouveau creux annuel. En fait, le plongeon de cette semaine est d’environ 62%. Cités par l’AFP, deux analystes résument: «Le trimestre a été pire que ce que nous attendions et les prévisions pires également qu’attendu», a déploré l'analyste Alex Arfael de BMO Capital Markets. Son confrère de la banque RBC, Douglas Miehm s'est dit «surpris par l'ampleur de la révision» sans être étonné par la conséquence immédiate à la bourse où, fort logiquement, cet avertissement a «suscité des inquiétudes».
L’effondrement du titre a probablement causé des maux de tête à un investisseur activiste bien connu: Bill Ackman, lui, a vu sa fortune fondre d'un milliard de dollars en raison de sa participation importante dans le fabricant pharmaceutique. Le pire est peut-être à venir: pour respecter les ententes avec ses créanciers — qui ont financé la croissance fulgurante de l’entreprise par voie d’acquisitions — Valeant doit publier ses états financiers vérifiés de l’année 2015 avant le 29 avril, sous peine d’un défaut sur ses lignes d’emprunts. Dans l’espoir de redresser la situation, Michael Pearson quittera ses fonctions de président et chef de la direction une fois un successeur identifié. Quoi qu’il en soit, les sceptiques sont loin d’être confondus… La prudence est donc de mise avant d’investir dans cette ancienne coqueluche du TSX. Pour vous donner une idée de la volatilité du titre boursier, celui-ci, sur la Bourse de Toronto, s’est échangé dans une fourchette oscillant entre 32,35$ et 347,84$ dans les dernières 52 semaines.
Apple (AAPL-Q) au neutre malgré le iPhone 5SE
Plusieurs s’attendaient à voir le titre boursier de la firme de Cupertino (AAPL-Q) s’enflammer sous l’impulsion d’un tout nouveau dévoilement de produits. Ce ne fut pas le cas! Pour l'investisseur, il était même temps que le «Keynote» prenne fin! Ne reste qu’à savoir si l’éventuelle commercialisation de l’iPhone SE sera en mesure de contrebalancer la diminution des ventes mondiales de l’appareil mythique survenue lors du quatrième trimestre 2015. À l’heure de rédiger ces lignes, l’analyste Tim Long de BMO Marché des capitaux s’est déjà prononcé. Bien que surpris de voir Apple diminuer ses marges bénéficiaires pour offrir un appareil haut de gamme à meilleur prix, il recommande l’achat du titre et fixe sa cible à 130 $US, pour un rendement potentiel de plus de 22% au cours actuel de 106 $US.
Bourse: une fable… et une crainte!
Deux textes m’ont particulièrement fait réagir cette semaine. «La fable du dirigeant qui voulait s'enrichir rapidement», racontée par l’excellent Philippe Le Blanc, de Cote 100. «P.S. Ce blogue est une fable fictive. Toute ressemblance avec la réalité serait une pure coïncidence», conclut-il, en toute élégance. Plusieurs d’entre vous seront en mesure de faire des rapprochements avec la réalité qu’inspire, probablement, l’anecdote…
Le deuxième texte provient de la plume de François Normand, sur Les Affaires. L’auteur revient sur une mise en garde lancée par Warren Buffett dans sa plus récente lettre aux actionnaires, dont je vous parlais ici. On y parle donc de risque nucléaire. Conclusion de l’investisseur légendaire? «Il n'y a aucun moyen pour les sociétés américaines ou leurs investisseurs d'éviter ce risque. Si un tel événement se produisait aux États-Unis et provoquait une destruction de masse, la valeur de toutes les actions serait certainement décimée». Cette crainte — l’attaque nucléaire en sol américain — de M. Buffett semble, cependant, exagérée, de l’avis même des experts interrogés. Bonne lecture!