21 septembre 2016Auteur : Dominique Lamy

Sur le radar économique

De quoi faire jaser dans les chaumières!

Hardbacon: droit de réplique!



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Le conseiller en sécurité financière et représentant en épargne collective Fabien Major, dans sa chronique Major au rapport, sur Conseiller, s’en prenait récemment au modèle d’affaires de la jeune pousse Hardbacon dans cet extrait vidéo de quelques minutes ayant suscité de vives réactions depuis sa publication. «Du brasse-camarades dans l’industrie», vous expliquais-je alors brièvement.

La réplique de la startup ne s’est pas fait attendre longtemps. Deux idéologies complètement opposées s’entrechoquent ici. D’entrée de jeu, sur Conseiller: «Hardbacon se donne pour mission d’aider les gens à investir à moins de frais. Il le fait notamment en référant des clients à des robots-conseillers, mais dénigre vertement au passage certains professionnels du conseil financier». Facile d’y déceler un relent de la guerre opposant Uber à l’industrie du taxi, ou de la montée en puissance des «fintech» qui souhaitent ébranler la suprématie des grandes institutions bancaires canadiennes.

Au centre du débat, donc, la remise en question de la valeur du conseil financier… et du coût associé à celui-ci. Et, aussi, le fameux mot «transparence», surtout. Le fondateur de Hardbacon, Julien Brault, en fait son cheval de bataille, au moment même où l’industrie financière déploie pourtant le MRCC2.

L’autre point de litige? Une zone grise. S’inscrire, ou pas, à l’Autorité des marchés financiers (AMF)? «Je ne crois pas avoir l’obligation de m’inscrire à l’AMF, au contraire d’un courtier en valeurs mobilières, par exemple. Nous ne faisons que fournir de l’information, les gens font leurs propres choix», explique Brault dans le texte publié sur Conseiller.

Or, dans l’extrait vidéo présenté précédemment, Fabien Major dit «espérer» voir Hardbacon adopter le modèle de Téo Taxi et non celui d’Uber, invitant ainsi la startupdésormais incorporée — à payer ses permis, une assurance-responsabilité, des ressources humaines dédiées à la conformité, etc. Rappelons, cependant, que la petite société n’offre aucun conseil financier dit «traditionnel».

Alors que s’opposent les apôtres du «Fais-le toi-même!» — on fait ici référence à l’investisseur autonome — et les conseillers de tout acabit — le rôle du représentant en épargne collective serait-il en danger? Une chose demeure: à la lueur des projets de Brault et de l’incompréhension généralisée qui persiste dans la tête de l’épargnant concernant l’abolition éventuelle (ou non!) des commissions intégrées versées aux conseillers, la petite brise de fraîcheur qui souffle actuellement sur l’industrie pourrait fort bien s’avérer la tempête de demain!

Cartes de crédit: au pilori!

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Une petite anecdote d’une Québécoise, qui, après avoir commandé des échantillons de produits de beauté par Internet pour une somme de 10,94$ au total, s’est retrouvée bien malgré elle abonnée à un système tordu de livraison mensuelle qui lui coûte désormais… 200$ par mois. L’histoire, racontée par Stéphanie Grammond dans La Presse, dévoile deux réalités: les filous du web n’hésitent pas à user de tactiques douteuses pour arriver à leurs fins et… la «rétrofacturation» sur les cartes de crédit, opération méconnue, demeure malheureusement un mécanisme soumis à la bonne volonté des émetteurs de cartes de crédit.

La rétrofacturation permet à l’acheteur d’annuler la commande litigieuse lorsque le commerçant ne respecte pas l’entente établie au moment de la passation de la transaction. Si celui-ci refuse, le client lésé peut alors s’adresser à l’émetteur de sa carte de crédit, par téléphone, mais avec de meilleures chances de succès par écrit, pour obtenir l’annulation de la transaction en question. Dans le cas présenté par la journaliste, cependant, la Banque Nationale du Canada refuse de «rétrofacturer». Une mésaventure similaire était présentée par le Journal de Montréal en octobre 2015.

La prudence s’impose non seulement lorsque vient le moment de réaliser une transaction en ligne avec un commerçant moins connu, mais aussi dans l’utilisation optimale des cartes de crédit. Celles-ci demeurent de précieuses alliées pour ceux qui en paient le solde complet religieusement, mois après mois. Par contre, elles recèlent aussi un côté sombre pour le consommateur incapable de joindre les deux bouts. «Dix cadeaux empoisonnés, gracieuseté de votre carte de crédit», titre judicieusement Stéphanie Grammond dans La Presse+. Et, finalement, le Journal de Montréal vous propose quelques moyens pour survivre au surendettement en 10 étapes.