Sur le radar économique

3 changements qui s’opèrent dans l’industrie financière

Banques: technologies financières à la rescousse



Selon un sondage de Willis Towers Watson publié récemment, les boomers apprécient les FinTech! La majorité (54%) de ceux-ci accordent de l’importance aux technologies susceptibles d’aider à la planification de leur retraite. Légitime, de la part de l’épargnant, de rechercher une certaine simplicité quant aux outils à utiliser pour atteindre ses objectifs financiers.

Un chiffre qui vient confirmer une tendance forte dans l’industrie bancaire: la nécessité d’innover et de faire fi de la structure lourde des banques conventionnelles. Ces dernières investissent désormais davantage en recherche et développement, et tentent de s’amouracher de jeunes pousses plus agiles qui souhaitent bouleverser l’industrie avec leur savoir-faire. L’innovation technologique de tout acabit est susceptible de venir influencer les entreprises financières. «Par exemple, développer une application qui permet de couper l’alimentation en eau de sa demeure à distance serait utile pour Desjardins Assurances, dont les réclamations pour des dégâts d’eau pourraient être ainsi réduites», expliquait ainsi Chadi Habib, chef des technologies de Desjardins, dans ce billet publié sur Conseiller.

Déjà, en début d’année, la firme PwC Canada suggérait que l’avenir des banques canadiennes passait inévitablement par des investissements dans la technologie financière. La Banque Nationale du Canada a d’ailleurs fait beaucoup parler d’elle en mai dernier en raison d’une controverse avec le prêteur alternatif Lending Club, avec qui elle avait conclu au préalable un partenariat.

Quoi qu’il en soit, et à défaut de se mouiller suffisamment dans l’univers technologique, les grandes institutions bancaires plus traditionnelles pourraient même perdre une partie de leurs bénéfices au profit des PayPal, PayTop, Stripe, Square, Apple, Google, Mogo et autres semblables. Le Globe and Mail abordait d’ailleurs le sujet il y a près d’un an de cela. Une révolution à suivre avec intérêt, donc.

Pour le moment, je vous propose la lecture d’un petit guide pour bien démêler la terminologie des titres professionnels qui prévalent dans la jungle du conseil financier!

Courtage: des initiatives à l’avantage du boursicoteur

Êtes-vous de ceux ayant l’autonomie requise et la discipline nécessaire pour investir vos deniers par l’entremise d’une société de courtage à escompte? Chose certaine, en tant qu’investisseur autonome, vous serez heureux d’apprendre que Banque Nationale Courtage Direct offre désormais des transactions sans commission sur tous les fonds négociés en Bourse (FNB) au Canada. Jusqu’à maintenant, certains courtiers n’offraient qu’une sélection limitée de FNB sans commission, ou une gratuité sur les achats seulement.

La guerre des prix qui sévissait par le passé dans l’industrie du courtage à escompte est désormais terminée. Les grilles tarifaires se ressemblent beaucoup. Par contre, certains courtiers se démarquent du lot par les fonctionnalités qu’ils proposent aux utilisateurs. Pour faire un choix éclairé sur le sujet, jetez un œil au comparateur offert par Hardbacon.

Assurances: quand le comportement dicte la tarification

Il n’y a pas que les banques qui tentent d’en faire davantage pour assurer leur croissance et la satisfaction de leur clientèle. Les assureurs font aussi des pieds et des mains pour s’adapter aux défis qu’ils doivent affronter, dans un contexte de bas taux d’intérêt. C’est ainsi que Manuvie lancera un produit révolutionnaire cet automne, au Canada, sous le nom «Vitalité». Ce dernier permet au souscripteur d’accumuler des points pour le maintien de bonnes habitudes de vie, en échange d’un rabais maximal de 15% sur la prime annuelle. Un contrat similaire est déjà offert en assurances de dommages: les automobilistes détenteurs d’un contrat Ajusto (Desjardins) ou Mobiliz (Industrielle-Alliance) peuvent ainsi obtenir une réduction de leur prime d’assurance automobile grâce à leur bonne conduite.

Dans le texte «Petites primes, gros efforts», l’auteure y dévoile quelques-unes des principales modalités du programme proposé par Manuvie. Vous marchez près de quatre kilomètres par jour? Dix points seront comptabilisés à votre dossier. Prendre le vaccin contre la grippe (400 points), la vérification de votre taux de cholestérol (1000 points) et un examen chez le dentiste (200) ajoutent aussi à votre pointage. Selon le niveau de celui-ci, le détenteur du contrat obtient un statut: bronze, argent, or ou platine. Les deux derniers niveaux permettent de conserver une prime stable ou en diminution. Encore ici, la technologie a un rôle important à jouer. Les assurés peuvent ainsi aisément enregistrer leurs activités «santé» au moyen d’outils automatisés qui se synchronisent avec les plus récentes technologies portables dédiées à l’activité physique.

Dans la même veine, Énergie Cardio s’associe au programme Vitalité, en offrant aux participants un rabais sur les frais d’inscription dans ses centres de conditionnement physique.

Ces initiatives pourraient-elles s’avérer une bouffée d’air frais pour l’industrie de l’assurance de personnes? «Si l’achat d’une police d’assurance vie peut aider à vivre en bonne santé et plus longtemps, ça donne une tout autre perspective du produit, et c’est la première fois depuis des années qu’il y a une nouvelle et bonne raison d’acheter une assurance vie», affirme Jim Ruta, président de AdvisorCraft Media and Consulting, cité dans le même texte.

L’équipe de Finance et Investissement a eu la chance de discuter avec Brooks Tingle, vice-président principal, marketing et stratégie chez John Hancock, filiale de Manuvie qui offre Vitalité depuis avril 2015 aux États-Unis. L’entrevue est disponible ici et la conclusion parle d’elle-même: «Au fond, qui d’autre qu’un assureur-vie a le plus intérêt à ce que ces clients vivent le plus longtemps possible et en santé?»