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Les repas mémorables d’Hélène Laurendeau

Dans ce nouvel épisode de la série Entretiens gourmands de la Balado Avenues.ca, la  nutritionniste et épicurienne Hélène Laurendeau vous propose de délicieux, parfois étonnants, souvenirs des repas les plus mémorables qu'elle a eu la chance de vivre ou de déguster au fil des ans et de ses voyages.

Entre les anecdotes, les endroits insolites, les émois gustatifs et les moments exceptionnels, elle fait jaillir des images et des saveurs qui vous feront rêver.

Vous pouvez suivre et écouter notre Balado Avenues.ca, dont cet épisode, sur:

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Écoutez l'épisode:

Hélène Laurendeau est sans doute la nutritionniste la plus médiatisée du Québec. Chroniqueuse à la radio et à la télévision depuis plus de 30 ans, elle parle avec expertise de nourriture et de plaisirs gourmands. Elle a notamment été l'invitée de nombreux Rendez-vous Avenues.ca avec sa conférence Voyages gourmands. Elle est aussi auteure, conférencière et ambassadrice du Mouvement J'aime les fruits et légumes. Épicurienne et grande voyageuse, Hélène aime découvrir et faire découvrir des cultures d'ailleurs et des traditions d'ici par le biais de la nourriture qui est, comme elle se plait à le dire, une langue universelle.

Quelques photos d'Hélène:

Un repas mémorable en toute simplicité chez la mère de notre guide à Istanbul en Turquie. Photo: Hélène Laurendeau
Les meilleures feuilles de vigne farcies à Istanbul. Photo: Hélène Laurendeau
Dans la cuisine du grand chef Alain Passard, chef du restaurant L'Arpège, trois étoiles Michelin, en France. Photo: Hélène Laurendeau
Le sublime gratin d'oignons du chef Alain Passard, en France. Photo: Hélène Laurendeau
Au restaurant L'Arpège, les hors-d'œuvre de notre repas. Photo: Hélène Laurendeau
L'entrée de saison de L'Arpège. Photo: Hélène Laurendeau
Homard au resto L'Arpège. Photo: Hélène Laurendeau
Repas inoubliable sur une barque dans baie de Hong Kong. Photo: Hélène Laurendeau
Des sushis inoubliables de ce chef d'un resto de Tokyo. Photo: Hélène Laurendeau

Expériences gourmandes pour les cinq sens

Au fil des décennies, le concept traditionnel du restaurant a commencé à se diversifier. On a vu apparaître des lieux, passagers ou bien implantés, synonymes d’expériences sensorielles, ludiques ou artistiques. Cette approche est de plus en plus d’actualité, alors que le confinement de la dernière année s’est accompagné de l’essor de la restauration à distance. Pour convaincre les clients de revenir s’attabler, il faut dorénavant plus qu’un bon repas. Et cela, certains restaurateurs l’ont bien compris. Cap sur la nouveauté!

Si on remonte grossièrement le fil de l’histoire de la restauration québécoise, on constate que les restaurants à thème, comme l’Auberge du dragon rouge, synonyme de plongée dans l’époque médiévale, ou bien le restaurant japonais Mikado, où on peut prendre place sur des tatamis pour déguster ses sushis, existent depuis longtemps. D’autres établissements de catégorie supérieure, à l’image de l’Europea à Montréal, et de La Tanière à Québec, proposent à leurs visiteurs de véritables circuits gastronomiques empruntant à l’histoire et à la culture du Québec.

À Montréal, le restaurant L'Auberge du dragon rouge propose une plongée dans l'époque médiévale. Photo: Facebook L'Auberge du Dragon Rouge - page officielle

Depuis quelques années également, les concepts de style pop-up, qu’il s’agisse de La Cabane, pendant le temps des sucres, dans le Vieux-Port de Montréal, du bar Pinkaroo de Monsieur Cocktail, pendant le Carnaval de Québec, ou encore du Shack du homard proposé par le restaurant estival Parasol, ont prouvé que les gens étaient prêts à sortir de leur zone de confort et à tester de nouvelles choses.

Le Shack du homard proposé par le restaurant estival Parasol. Photo: Facebook Parasol

Rien de tel qu’une petite visite gourmande et musicale aux Premiers Vendredis pilotés par l’Association des restaurateurs de rue du Québec (et dont on attend le retour avec impatience, du 3 au 5 septembre), qu’un repas gourmet mitonné par l’équipe de Menu Extra dans les vignes de Pinard & Filles, ou à plus petite échelle, qu’un duo tartares-crèmes glacées à la petite oasis éphémère du foodtruck Côtes-à-Côtes, à Fossambault-sur-le-Lac, pour nous sortir de notre quotidien.

La petite oasis éphémère du foodtruck Côtes-à-Côtes, à Fossambault-sur-le-Lac. Photo: @Les Festifs

Des restaurants de destination

Ce constat est d’autant plus vrai au sortir d’une année de confinement, au cours de laquelle les Québécois se sont habitués à consommer autrement, notamment en cuisinant davantage et en commandant des plats et des formules de restaurants livrés chez eux. Un certain nombre d’entre eux s’attendent désormais à ce que leur visite au restaurant ne soit plus seulement synonyme de bonne bouffe et de bon service. Ils veulent y vivre une expérience unique et s’y bâtir des souvenirs.

Une nouvelle donne avec laquelle des restaurateurs sont plus à l’aise que d’autres, c’est vrai, mais qui devrait prendre de l’ampleur dans le futur. Comme l’indique Alexandre Brosseau, propriétaire du Soubois et du tout nouveau Bazart, qui a ouvert ses portes le 21 juillet à Montréal, «l’expérience a changé. Il faut proposer un concept de destination avec quelque chose en plus de l’offre traditionnelle».

Ce dernier a transformé son supperclub Soubois en cabaret-spectacle à l’automne 2020, puis s’est lancé, avec son équipe Spkeasy et celle de Produkt, dirigée par Alex K, dans le très ambitieux projet du Bazart, qui se présente comme un parcours découverte destiné à faire rayonner les talents de la scène culinaire et artistique.

Visite immersive du Bazart

Bâti à même les murs du New City Gas, un des principaux lieux montréalais de concerts de musique électronique et d’événements d’affaires, le Bazart est tout d’abord une véritable invitation au voyage. Dès que l’on passe le seuil de son entrée discrète, située au fond d’un stationnement de la rue Wellington, on tombe dans un décor impressionnant qui emprunte, sans mauvais goût, à la fois aux terrasses provençales, aux palais du Maroc, aux lignes épurées crétoises et aux lounges de Playa del Carmen. Dépaysement assuré.

Le Bazart est tout d’abord une véritable invitation au voyage. Photo: Patricia Brochu

Le dépaysement est encore plus prononcé parce que le Bazart est un lieu assez vaste pour accueillir un grand bar extérieur, un restaurant avec une capacité de 200 couverts, une petite boutique d’artisanat, une toute première galerie d’art NFT (art numérique) et une autre à ciel ouvert offrant un panorama époustouflant sur la ville. Tout, des orangers grimpant aux murs du bar, aux fines cordelettes cascadant depuis le plafond du restaurant, en passant par les luminaires, miroirs et objets artisanaux est propice à l’imaginaire et, effectivement, à l’expérience avant même de boire un verre ou de se mettre à table.

Le voyage se poursuit néanmoins dans l’assiette, puisque le Bazart a réuni une très belle brochette de chefs, sommeliers, mixologues et serveurs issus des meilleures tables montréalaises pour parachever un concept aussi unique que complet. La cuisine du Bazart se spécialise en mezze et en grillades sur charbon à partager, réalisés le soir de notre visite par le chef Massimo Piedimonte, anciennement au Mousso. Des entrées aux desserts, le menu se conjugue, comme le décor, avec une élégante vision côtière et tropicale. Trempettes, tartares, salades, poissons et fruits de mer, viandes, finales sucrées, vins; tout était sous le signe de la fraîcheur, de la couleur et de la saveur. De quoi voyager par les papilles sans prendre l’avion.

Des entrées aux desserts, le menu se conjugue, comme le décor, avec une élégante vision côtière et tropicale. Photo: @Sophie Ginoux

Évidemment, une expérience dans ce genre d’établissement de destination a un coût, mais il n’est pas nécessaire d’y goûter tous les plats, vins et cocktails pour en profiter pleinement. Et nous ne serions pas surpris d’apprendre que d’autres endroits de ce type, misant sur la réunion de plusieurs disciplines artistiques et faisant appel à tous nos sens, voient le jour à l’avenir à travers le Québec. Parce que c’est d’expériences à présent que nous nous nourrissons hors de notre domicile. À découvrir!

Du resto à l’épicerie

Avez-vous remarqué la multiplication des produits issus de nos restaurants locaux en faisant votre épicerie? Effectivement, le Québec est de plus en plus à l’honneur dans nos assiettes, et avec lui, l’offre de prêt-à-manger d’ici. Petit tour d’une tendance qui n’est vraiment pas prête de s’essouffler.

Il y a encore quelques années, quand on évoquait le mot «local» dans les épiceries, l’offre se résumait la plupart du temps à des produits frais – étiquetés ou non – et à quelques aliments ou plats préparés. Les bannières St-Hubert et La Cage ont sans aucun doute fait figure de pionnières en lançant chacune une gamme de surgelés, auxquels se sont depuis greffées beaucoup de choses. La Cage propose à présent une trentaine de produits différents, qui vont des côtes levées aux burgers, mayonnaises et épices. Quant à St-Hubert, leurs ailes et languettes de poulet, sauces, tartes, quiches et desserts sont bien visibles dans les rayons du frais, du sec et du congelé.

Au fil du temps, d’autres joueurs locaux sont apparus. On peut penser aux plats gourmets du chef de l’Europea Jérôme Ferrer (qu’il distribue à présent directement sur sa propre boutique), aux nécessaires à tartares, sushis et poke de Geneviève Everell et de son enseigne Sushi à la maison, ou encore aux épices, vinaigrettes et sauces du restaurant iconique Joe Beef. Comme l’avait indiqué en 2019 dans un article de La Presse le chef David McMillan, «j’ai résisté longtemps avant de vendre dans les épiceries. Mais quelqu’un m’a expliqué que beaucoup de gens n’allaient jamais venir au restaurant».

Explosion pandémique

Le mouvement amorcé par certains restaurants et chefs du Québec a connu un véritable envol au cours de la dernière année. «Nous avions déjà ce projet en cours depuis deux ans, mais la pandémie a accéléré notre mise en marché», reconnaît Nicolas Filiatrault, vice-président Finances et Administration chez Benny&Co., une bannière qui compte 67 succursales à travers le Québec et l’Ontario, et qui vient de lancer au mois de juin 2021 quatre produits surgelés et sa sauce BBQ en épicerie.

La bannière Benny&Co. a lancé en juin 2021 quatre produits surgelés et sa sauce en épicerie. Photo: @Benny

Une décision qui peut au premier abord paraître surprenante alors que les restaurants de la chaîne rouvrent graduellement leurs portes au public, mais qui s’inscrit en fait dans la durée et se veut complémentaire à l’expérience que l’on peut vivre dans les établissements, selon l’expert. «Cela nous permet de faire rayonner notre marque au-delà de nos restaurants, et de donner aux consommateurs un choix de plus pour déguster nos produits.» L’entreprise compte d’ailleurs élargir rapidement son offre dans tous les formats, du bocal de verre au plat frais préparé, en passant par les produits lyophilisés.

Benny&Co n’est pas la seule marque d’ici à avoir vu dans l’épicerie un moyen d’accroître sa clientèle ou de se réinventer pendant la pandémie. Dix-sept enseignes dont Bâton Rouge, Casa Grecque, Boustan, Ben & Florentine, Thaï Express, Mikes ou encore Steak Frites St-Paul, réunies depuis peu au sein de la Collection épicerie, multiplient les produits et les offensives commerciales dans les grandes surfaces.

À plus petite échelle, on a aussi vu arriver sur les rayons, au mois de juin dernier, la marque Dic Ann’s, dont l’enseigne fête cette année ses 67 ans d’existence et compte à ce jour 12 restaurants et un camion de rue.

Comme le raconte Delbina Potenza, qui représente avec Anthony Zammit la troisième génération à la tête de l’entreprise, le succès immédiat rencontré par les pots de la fameuse sauce qui accompagne ses burgers et poutines depuis 1954 les a naturellement poussés à viser sa diffusion en épicerie. «Notre intention initiale était d’apporter un peu de bonheur dans les maisons des gens pendant la pandémie. Nous avons passé nos soirées à remplir à la main des milliers de pots de sauce et à apposer nous-mêmes les étiquettes – on peut le comprendre, avec plus de 10 000 pots de sauce vendus depuis décembre 2020! Et comme les familles cuisinent de plus en plus à la maison depuis la fermeture des restaurants, c’était l’occasion parfaite pour lancer la sauce dans les épiceries.»

Anthony Zammit et Delbina Potenza, troisième génération à la tête de l’entreprise Dic Ann's. Photo: @Dic Ann's

Chefs dans les rayons

Cette effervescence épicière a aussi constitué pour plusieurs chefs et restaurants indépendants l’occasion de se diversifier. Forcé de se réinventer après mars 2020, Martin Picard, le grand manitou du restaurant Le pied de cochon et de la cabane du même nom, a commencé à commercialiser en saison, avec succès, des tartes au sucre et du prêt-à-manger artisanal fabriqués dans sa cabane à sucre, ainsi que de la moutarde, du lait concentré, du dulce de leche et des charcuteries de son cru, produits localement en usine.

Le chef Pasquale Vari, qui officie à titre de professeur à l’Institut de tourisme et d’hôtellerie du Québec depuis 1995 et de juge à la populaire émission culinaire Les Chefs!, vient également d’embarquer dans le mouvement avec une gamme de cinq sauces classiques italiennes confectionnées ici et distribuées partout au Québec sous le nom de Chef Pasquale. Pourquoi s’est-il lancé dans cette voie? «Je cuisine, dit-il, pour rendre les gens heureux. J’ai donc créé cette gamme de produits fins pour partager ce plaisir.» On ne l’en blâmera pas.

Pasquale Vari et ses sauces. Photo: @Chef Pasquale

Success stories

Est-ce que Pasquale Vari aura autant de succès que le chef Stefano Faïta, copropriétaire avec Michele Forgione du Impasto, de Pizzéria Gema, de Chez Tousignant et du Restaurant Vesta? Ce dernier peut effectivement se féliciter d’avoir lancé sous le nom de Stefano une gamme de sauces à l’italienne devenues en un temps record très populaires (on les trouve même dans l’Ouest canadien!), mais aussi de panettones, pizzas, pâtes, boulettes et saucisses. Et on ne parle même pas de sa tartinade aux noisettes, qui a détrôné dans certains magasins celles de multinationales bien connues.

Succès aussi jusqu’à présent pour un restaurant phare de la Mauricie, Le Grec, qui propose de la pizza à Trois-Rivières depuis 62 ans et dont la vinaigrette est connue des épiceries depuis 2012. Sous forme de projet pilote pandémique, les propriétaires de troisième génération de l’entreprise, Ioanna et Dimitris Yannopoulos, ont lancé en juin 2020 une première version de leur gamme de pizzas surgelées. «Elle a fracassé un record de ventes. La maison-mère a alors passé une commande pour 120 000 pizzas, une valeur au détail d’un million de dollars», racontent-ils. C’est donc sans grande surprise que les restaurateurs souhaitent à présent conquérir le Québec avec une production potentielle de 1,6 million de pizzas congelées par an.

Le restaurant phare de la Mauricie, Le Grec, propose ses pizzas surgelés en épiceries depuis juin 2020.

De la même manière, mais en version plus régionale, le Resto-Pub L’ImMédia, de Cap-Rouge, a décidé de diffuser à travers la franchise IGA des Sources son smoked meat sous vide. Et son ambition est de séduire le Québec au complet. «Notre objectif pour le futur serait que nos proches puissent acheter leur smoked meat de L’ImMédia directement dans leur ville, un peu partout au Québec. Si cela se produit, ce sera mission accomplie pour nous!» mentionne Marianne De Angelis, directrice du resto-pub.

Avec l'ambition de séduire tout le Québec, le Resto-Pub L’ImMédia, de Cap-Rouge, a décidé de diffuser à travers la franchise IGA des Sources son smoked meat sous vide. Photo: @L'immediat

Au regard de toutes ces initiatives, pouvons-nous prédire que nos marques québécoises vont non seulement se tailler une belle place dans nos épiceries, mais qu’elles damneront aussi le pion de grands groupes internationaux? Notre petit doigt nous dit que c’est bien parti!

Alimentation: 3 nouveaux lieux à découvrir

À une époque où l’alimentation et l’expérience gourmande sont au cœur des préoccupations pour plusieurs, 2019 aura bien servi les plus curieux d’entre eux. En effet, ces derniers mois, Québec et Montréal ont accueilli trois nouveaux espaces aux concepts originaux qui mettent une alimentation de qualité de l’avant.

Le Grand Marché de Québec

Inauguré le 14 juin, Le Grand Marché de Québec s’inspire des marchés de grandes villes du monde, comme ceux de Manhattan, Londres ou Copenhague. Installé dans un bâtiment datant de 1920 qui servait autrefois au commerce agricole, et entièrement rénové pour l’occasion, l’espace lumineux et aéré a été aménagé par la firme du réputé architecte Pierre Thibault. Ce lieu au goût du jour a sonné la fin du Marché du Vieux-Port, qui existait depuis 30 ans.

Ainsi, depuis cet été, près du Centre Vidéotron, à Limoilou, les clients peuvent découvrir une trentaine de commerces alimentaires et 80 étals de producteurs de partout au Québec, mais tout particulièrement de la région. On peut y faire son marché donc, mais aussi commander des sandwiches, goûter des vins d’ici ou prendre une bière à la microbrasserie.

Côté activités, des concerts et des événements sont prévus ainsi que diverses célébrations en lien avec les saisons et les fêtes. Un espace famille est également aménagé, des ateliers culinaires sont offerts et une cuisine de production est prêtée aux entreprises en démarrage alors que le kiosque des Urbainculteurs donne des conseils aux amateurs de jardinage urbain. Quant au comptoir Aux Arrivages, il propose des plats élaborés en fonction des produits de saison.

Le Grand Marché de Québec
250-M, boulevard Wilfrid-Hamel, Québec

Inauguré le 14 juin, Le Grand Marché de Québec s’inspire des marchés de grandes villes du monde. Photo: Facebook Le Grand Marché de Québec

Le Central

Plus récemment, en octobre, au coin de Sainte-Catherine et Saint-Laurent, à Montréal, une foire alimentaire nouveau genre a ouvert ses portes. Dans cet ensemble cohérent, chacun des 25 kiosques de cette foire a toutefois son propre style. Certains noms sont connus des Montréalais, comme Pizzeria Heirloom, Super Qualité ou Trou de Beigne, alors que d’autres kiosques proposent des découvertes.

Les visiteurs peuvent donc y choisir le plat de leur choix, prendre un verre et s’asseoir à l’une des 700 places de ce grand espace ouvert festif et unique.

L’endroit rappelle une ambiance de food trucks et célèbre les vagues d’immigrants qui définissent la cuisine montréalaise et la rendent si variée: dans les différents kiosques, on peut commander de la pizza, des huitres, du riz collant, des sautés, du poulet frit avec sauces chinoises, des thalis indiens, des couscous et des tacos, entre autres bonnes choses.

Ouvert sept jours sur sept, du matin au soir, et jusqu’à 23h les jeudis, vendredis et samedis, l’endroit promet d’être rassembleur.

Le Central
30, rue Sainte-Catherine Ouest, Montréal

Au coin de Sainte-Catherine et Saint-Laurent, à Montréal, une foire alimentaire nouveau genre a ouvert ses portes en octobre dernier. Photo: Facebook Le Central

Time Out Market

De son côté, le Time Out Market, ouvert depuis le 14 novembre dernier et inspiré des Time Out Market de Lisbonne et de Boston, rassemble au Centre Eaton du centre-ville de Montréal 17 comptoirs et bars mettant de l’avant ce qui se fait de meilleur en ville. Toqué!, Montréal Plaza, Olive et Gourmando, Club Chasse et Pêche et Moleskine, entre autres, y ont leur place.

Si certains peuvent penser que ce nouveau venu est similaire au Central, qu’ils se détrompent. Si le premier propose une ambiance éclatée et festive, le Time Out Market propose de son côté une ambiance plus chic où l’on peut goûter à prix doux, sur de longues tables communes, le haut de gamme de la gastronomie montréalaise. En effet, on y rassemble au même endroit les meilleurs chefs de la ville.

L’espace, ouvert du matin au soir, et jusqu’à minuit du jeudi au samedi, propose aussi diverses soirées festives animées par des DJ.

Time Out Market
705, rue Sainte-Catherine Ouest, Montréal

Photo: Instagram Time Out Market Montréal

Assurément, le Québec innove en ce qui a trait à son offre alimentaire et n’a plus rien à envier, grâce à ces nouveaux lieux, à certaines grandes villes du monde. Le Grand Marché de Québec ainsi que Le Central et le Time Out Market, à Montréal, sauront plaire autant aux touristes qu’aux Québécois, qui pourront y faire des découvertes culinaires.

Ces nouveaux espaces innovants ne sont pas sans rappeler l’agréable Marché Artisans ouvert à l’hôtel Reine Elizabeth en 2017. Et ce n’est pas fini puisqu’on attend pour janvier 2020 le Cathcart restaurants et biergarten à la Place Ville Marie, qui rassemblera trois restaurants, neuf comptoirs, deux cafés et un biergarten.

Le problème sera peut-être, bientôt, d’arriver à faire un choix…

Café-librairie, resto-boutique, épicerie-bistro… Des endroits à découvrir

Café-librairie, resto-boutique, épicerie-bistro… Depuis quelques années, plusieurs commerçants tendent à mélanger les genres. Question de survie pour certains, juxtaposition des passions pour d’autres. Survol d’une tendance qui est là pour rester.

Le café-librairie Chez l’Éditeur, sur la Plaza Saint-Hubert, à Montréal, est fréquenté par des travailleurs autonomes, des passants qui commandent un café, des auteurs qui viennent rencontrer leur éditeur ou des clients à la recherche du nouveau bouquin qui leur plaira. Les éditeurs Québec Amérique et Cardinal, qui sont derrière l’initiative, ont eu une excellente idée: Chez l’Éditeur, ils peuvent faire découvrir leur collection de livres à ceux qui viennent prendre un café et peuvent donner envie aux clients à la recherche d’un livre de s’arrêter pour un café. C’est sans compter que les équipes des deux maisons d’édition peuvent tenir leurs rencontres sur la grande table installée dans l’espace café. Ainsi, on double, ou même on triple dans ce cas, les fonctions d’un seul local.

Chez l'Éditeur. Photo: Facebook Chez l'Éditeur - café littéraire
Chez l'Éditeur. Photo: Facebook Chez l'Éditeur - café littéraire

Livres et petits plats

Chez l’Éditeur fait beaucoup parler parce que le mariage des genres y est fort réussi. Pourtant, le concept n’est pas nouveau. Déjà, à Montréal et à Québec, des librairies-bistros existent et plaisent depuis des années. C’est le cas de la librairie Olivieri, dans Côte-des-Neiges, où le bistro fait une belle place aux produits locaux. L’été, la terrasse arrière est sublime.

À Québec, la librairie Saint-Jean-Baptiste dans le faubourg Saint-Jean se situe entre le café, le bar, la salle de spectacle et la librairie. En effet, on peut à la fois y prendre un café, un verre ou une bouchée, acheter des livres, et assister à des activités artistiques, comme des présentations musicales.

Parfois, ce mélange des genres permet de sauver les librairies indépendantes pour lesquelles les temps sont durs. Il faut dans certains milieux se réinventer pour survivre.

La terrasse du Bistro Olivieri. Photo: Sophie Imbeault, Facebook Librairie Olivieri
La terrasse du Bistro Olivieri. Photo: Sophie Imbeault, Facebook Librairie Olivieri

Menus et marchés

D’autres fois, au lieu des livres, ce sont des produits fins qui remplissent les murs des restaurants. C’est le cas au Richmond Marché italien, dans Griffintown, à Montréal. Dans un vaste espace près du canal de Lachine, on peut bruncher, dîner ou souper et ensuite faire le plein de produits fins ou de plats préparés.

Chez Ô deux sœurs, dans Rosemont, on peut déguster des plats sur place matin, midi et soir, pour ensuite visiter le coin épicerie ou repartir avec des plats préparés. Même idée au Olives et Café Noir, aussi dans Rosemont, où on sert des repas simples que l’on peut manger aux tables à l’avant du commerce pendant que d’autres font provision de produits fins dans la boutique arrière.

Dans le quartier Mile-Ex, au Dépanneur le Pick-Up, ouvert en 2008, on trouve tout ce qu’on trouverait dans un dépanneur: jus, lait, œufs, soupes en conserve, croustilles, macaroni en boîte, ketchup… mais aussi des produits québécois comme le miel Alvéole, des liqueurs faites à Montréal, du cidre, des confitures locales ou les épices de Joe Beef. Puis, au menu du comptoir casse-croûte, des déjeuners, des salades et des sandwiches parmi les meilleurs en ville. Essayez celui au porc effiloché!

Le Richmond. Photo: Facebook Le Richmond
Le Richmond. Photo: Facebook Le Richmond

Art et café

À Montréal, le Brooklyn Café offre son excellent menu méditerranéen au milieu d’objets et de meubles rétro à vendre. L’été, la belle terrasse arrière vaut le détour.

Le Saint-Laurent Café Boutique, à Boucherville, a beaucoup fait parler à son ouverture. Le café est installé dans une ancienne maison pleine de charme, la déco est inspirée du monde nautique et les grilled-cheese, jus, cafés et desserts qu’on y sert sont dans les tendances du moment. Côté boutique, on trouve plusieurs items faits à la main par des artistes d’ici.

À Sainte-Thècle, en Mauricie, le café-boutique Aux cinq sœurs fait revivre l’histoire du coin. Le jeune couple propriétaire a redonné à l’endroit ses anciennes allures de magasin général. On y sert donc cafés, bonbons d’antan, pâtisseries et sandwiches au milieu d’étagères remplies d’articles et de produits artisanaux.

Dans la petite ville de Hudson, en Montérégie, on trouve le café-boutique Mikko. Dans une maison centenaire, on s’inspire des pays scandinaves pour proposer des objets décoratifs et des accessoires faits par de petits créateurs de partout. Au comptoir, on sert d’excellents cafés, des pâtisseries, des jus et des sandwiches.

Aux Cinq Soeurs. Photo: Facebook Aux Cinq Soeurs
Aux Cinq Soeurs. Photo: Facebook Aux Cinq Soeurs

Mode et espresso

À Montréal, il y a même moyen de s’habiller en buvant son café. C’est le cas chez Frank + Oak, qui vend beaucoup en ligne, mais qui propose aussi une boutique dans le Mile-End où on trouve des vêtements pour hommes, un comptoir à café et à viennoiseries, et même, au fond de la boutique, un barbier!

À travers le Québec, bien d’autres exemples pourraient être nommés. Bistros, cafés et casse-croûte peuvent désormais rimer avec boutiques de meubles, d’accessoires, de produits fins, de vêtements ou de livres. Les possibilités semblent infinies. Et des mariages qui auraient semblé mal assortis il y a quelques années ont maintenant l’air de vouloir traverser les années. C’est la force de l’union!