Au sud de la Montérégie, le Haut-Richelieu est bourré d’attraits en plein air. L’aventure douce est à l’honneur sur l’eau comme dans le cadre bucolique de cette région plutôt agricole. Parfait pour un joli dépaysement à deux pas de Montréal.
La rivière Richelieu a quasiment un cours rectiligne du sud au nord, de sa source dans le lac Champlain jusqu’à l’endroit où elle se jette dans le fleuve Saint-Laurent. Ses berges qui abritent de hauts lieux de villégiature sont tout de même relativement accessibles pour mettre à l’eau un canot, un kayak, une planche à pagaie ou un surf électrique.
Toute nouvelle, la coopérative de solidarité Alo Richelieu offre à cet égard une plateforme transactionnelle intéressante pour profiter d’«escales expérientielles», sous forme d’activités nautiques sur la rivière Richelieu ou autour, par exemple en vélo électrique.
À voile, en canot, en kayak ou en planche à pagaie
Au centre de plein air de L’Estacade, à Saint-Paul-de-l’Île-aux-Noix, on peut suivre des cours de voile ou louer des canots le week-end pour s’aventurer sur la rivière. Plusieurs mises à l’eau permettent aussi d’utiliser sa propre embarcation. Il faut veiller au passage de bateaux à moteur rapides, surtout les fins de semaine, mais une fois le chenal de navigation traversé, la rivière retrouve son calme et il est facile d’explorer de petites îles en avant de la grande île aux Noix, avec force herbages où les hérons et autres oiseaux de rivage sont nombreux.
Alo Richelieu a inclus dans son offre celle de l’organisme à but non lucratif O SUP SHOP qui cherche à «donner accès aux sports à pagaies à tous». On y réserve des cours de planche à pagaie sur la rivière Richelieu, mais il est aussi possible d’en louer au Centre-de-Plein-Air-Ronald-Beauregard et au Refuge de l’Île, à Saint-Paul-de-l’Île-aux-Noix.
Photo: Facebook O SUP SHOP
Plongée sur épaves ou vélo dans la campagne
En filant plein sud, à Lacolle, de vieilles cabanes de pêcheurs agrémentent le parcours vers la marina Rose-des-Vents, à l’écart de la route principale. Les amateurs de plongée sous-marine trouvent au Monde du Silence, dans la marina, une possibilité unique d’explorer le monde des épaves via des plongées-découvertes.
Passant le pont vers Noyan, filez vers Venise-en-Québec. Le circuit vélo de la vallée du lac Champlain y débute. Belle occasion d’alterner entre les paysages aquatiques de la rivière Richelieu et du lac Champlain. La boucle de 74 km monte d’abord au nord vers Saint-Sébastien et Henryville par de petites routes de campagne au milieu des champs cultivés. On s’approche de la rivière Richelieu à la hauteur de Saint-Paul-de-l’Île-aux-Noix, puis on la longe plus au sud jusqu’à Noyan. Zigzaguant ensuite des deux côtés de la route 262, le circuit rase la frontière américaine avant de revenir vers Venise-en-Québec, avec le lac Champlain pour compagnon de route.
Louer un vélo électrique est aussi une option facile grâce à Alo Richelieu, avec quatre sites pour en prendre possession: le Centre-de-Plein-Air-Ronald-Beauregard, à Saint-Jean-sur-Richelieu, la Marina St-Tropez, à Saint-Blaise-sur-Richelieu, le quai Ryan, à Sainte-Anne-de-Sabrevois, et le Refuge de l’Île, au port de plaisance de Saint-Paul-de-l’Île-aux-Noix.
Photo: Facebook Tourisme Montérégie
Hébergements insolites
Plusieurs compagnies offrent des hébergements sur le trajet des escales d’Alo Richelieu, dont Flotel (Marina St-Tropez, à Saint-Blaise-sur-Richelieu) et la Marina 360, à Saint-Paul-de-l’Île-aux-Noix. Aloberge a ses propres cabines flottantes à la Marina Rose des Vents, à Lacolle.
J’ai testé pour ma part les huttes Bora Bora du Domaine Pourki, toujours sur la rivière Richelieu, à Sabrevois. On s’y croirait presque en Polynésie! Les huttes, installées sur des plateformes flottantes, sont très bien aménagées pour profiter au maximum d’un court séjour sur l’eau. Le centre de villégiature compte aussi 10 chalets et des «bulles» gonflables pour dormir face à la rivière.
On se croirait presque en Polynésie dans les huttes Bora Bora du Domaine Pourki! Photo: Facebook Domaine Pourki Centre de villégiature
En surf électrique
Cette expérience «électrifiante» est proposée à deux pas du Domaine Pourki par la jeune entreprise Ecosurf. Installée au quai Ryan de Sabrevois, elle propose de joyeux essais de surf électrique. Propulsé par une batterie, le surf se contrôle par Bluetooth à l’aide d’une manette sans fil tenue dans la main. Presque tout le monde parvient après quelques essais à se tenir debout sur cet engin facile à manœuvrer et qui acquiert de la stabilité avec la vitesse, mais, même à genoux ou accroupi, on prend plaisir à naviguer sur ce surf des temps modernes!
Plaisir garanti: le surf électrique! Photo: Ecosurf Canada
Mai est officiellement «le mois du vélo» pour l’organisme Vélo Québec. C’est évidemment et surtout le début de la grande saison cycliste au Québec, donc le temps de faire le plein d’infos et de réflexions sur cette activité physique qui prend toutes sortes de formes et de montures.
Le Défi du mois du vélo se termine le 31 mai et, à quelques jours de la fin, l’organisateur Vélo Québec affichait déjà 6 680 inscrits, 32 353 déplacements enregistrés et 822 996 kilomètres parcourus. Atteindra-t-on le million de kilomètres et le 20 tonnes de CO2 épargnés par tous ces cyclistes? Ajoutez votre pierre à l’ouvrage en mettant l’épaule à la roue… de vélo pour les quelques jours restants, puis poursuivez sur cette bonne voie tout l’été!
Attention, pénurie!
Les magasins spécialisés du Québec le disent: depuis mars, c’est la folie des ventes dans tous les segments du marché; vélo de route, vélo hybride, vélo de montagne, vélo de gravelle… et pour tous, un engouement majeur pour leurs versions électriques. En marge, bonne chance si vous n’y avez pas pensé plus tôt pour trouver un support à vélo à accrocher derrière l’auto pour vos prochaines vacances!
Bienvenue aux corvées
Que seraient nos sentiers pédestres et pistes de vélo de montagne sans le précieux concours de bénévoles qui, en dehors des parcs nationaux, régionaux ou privés, ont bien souvent créé ces sentiers et les entretiennent année après année? Un petit coup de pouce n’est pas de refus au printemps pour les aider et pouvoir ensuite bien débuter votre saison de marcheur ou de cycliste dans les meilleures conditions de terrain.
La Grande corvée des sentiers suit son cours en ce moment au Québec, à l’initiative de Rando Québec et Vélo Québec, et ce, jusqu’au 15 juin. Il suffit de s’inscrire au groupe Facebook «Bénévolat en plein air du Québec» et de pister les corvées à venir sur les sentiers pédestres ou pistes de vélo de montagne, comme celle du parc de la rivière Doncaster (pédestre), le 29 mai prochain, ou du parc du Mont Loup-Garou (6 juin, vélo) dans les Laurentides ou celle du sentier pédestre du mont Ouareau dans Lanaudière (8-9 juin). Surveillez aussi les sites de vos randonnées ou parcours cyclistes préférés, qui annoncent souvent leurs corvées printanières. Le 29 mai, par exemple, Vélo Mont-Tremblant en organise une dans sa zone Emi-quilibre.
Les cartes: indispensables
Presque chaque région du Québec a désormais ses itinéraires vélo et ses cartes vélo, disponibles en version papier ou électronique par l’entremise de leurs offices de tourisme. Les centres de vélo de montagne ont aussi les leurs.
Toute fraiche, la version 2021 (gratuite) de la carte des Voies cyclables du Grand Montréal propose par exemple 3000 kilomètres de voies cyclables à parcourir dans le Grand Montréal (Montréal, Laval, Longueuil et plus), y compris le Sentier cyclable et pédestre Oka–Mont-Saint-Hilaire et le réseau de la Route verte. Elle précise non seulement le type de voies cyclables, les accès vélo aux ponts, les navettes fluviales et les bornes de réparation libre-service, mais aussi des destinations patrimoniales, certains attraits touristiques, de même que les stations de métro et gares de trains de banlieue à proximité des pistes. On la trouve à la Maison des cyclistes (1251, rue Rachel Est, Montréal), dans les boutiques de vélo et de sport du Grand Montréal, plusieurs points de service municipaux de Montréal, Longueuil et Laval (bureaux Accès Montréal, bibliothèques, centres communautaires et de loisir) et aussi en ligne.
Photo: Mathieu Dupuis, Facebook Voyages Gendron
Lectures «obligatoires»
Le printemps a vu fleurir les initiatives de publications vélo, dont voici un aperçu:
Le Québec cyclable
Cet ouvrage de la collection «Espaces verts» d’Ulysse est conçu pour les cyclistes friands de balades d’une journée, sur des parcours balisés et sécuritaires. Le guide comprend 172 cartes détaillées, avec tracés de voies cyclables, distances à parcourir, stationnements, bureaux d’information touristique et attraits faciles d’accès. Il propose en outre des circuits régionaux facilitant les raccordements aux voies cyclables urbaines. Le livre débute par une section judicieuse, consacrée à la préparation de vos excursions à vélo.
Le Québec cyclable - Guide des voies cyclables au Québec. Ulysse. 2021. 304 pages.
À vélo au Québec 2021
LE guide Vélomag pour planifier son été à bicyclette. Avec détails de pistes, hébergements, stations de lavage de vélos… Gratuit à la Maison des cyclistes, dans le dernier magazine Vélo Mag ou en ligne.
Guide pratique du vélo de montagne – Le bonheur est dans le bois
Ce guide Vélomag, écrit par Gilles Morneau, examine tous les types de pratique (cross-country, enduro, descente, fatbike et vélo à assistance électrique). Il fournit de précieux conseils pour l’achat, l’éthique en sentiers, les équipements indispensables, la mécanique, le pilotage d’un vélo de montagne, en plus de donner quelques pistes de destinations pour tous niveaux. En vente chez Vélo Québec.
Les services «VIP» à vélo
Pour quatre fins de semaine en juillet et août, la Véloroute des baleines propose son service de transport de bagages et de véhicule entre Tadoussac et Godbout (Côte-Nord) à prix vraiment sympa.
Bon à savoir: le service de remorquage de vélo est gratuit pour les membres du CAA Québec.
La certification «Bienvenue cyclistes» de Vélo Québec, donnée à des campings et établissements d’hébergement touristiques, vous garantit un accueil de premier choix, partout dans la province. Leurs obligations? La mise à disposition d’une pompe et de l’outillage pour les réparations mineures ainsi que la fourniture d’informations sur les réseaux cyclables et les services aux cyclistes dans les environs. Les campings certifiés doivent par ailleurs garantir aux cyclotouristes des emplacements sans réservation préalable tandis que les hébergements touristiques doivent offrir un lieu sécuritaire pour l’entreposage des vélos la nuit.
Photo: Facebook La Véloroute des Baleines
Des voyages vélo organisés
En groupe ou en liberté
Vélo Québec Voyages, dont l’expertise en la matière date de 1995, propose cette année plusieurs formules de voyages en groupe ou «en liberté», dont Le Grand Tour 2021 (5 jours en août), Arthabaska en vélo de gravelle (6 jours en août), Montréal-Québec (5 jours), le Tour des Cantons (6 à 8 jours), la Gaspésie (10 jours), le parc de la Gatineau (3 jours), la vallée du Richelieu (3 jours), Lanaudière et la Mauricie (3 jours), L’Isle-aux-Coudres (4 jours).
Bagages et hébergements inclus
Terres d’Aventure a concocté pour l’été et l’automne avec Vélo Québec cinq voyages vélo, avec transport de bagages et hébergements inclus, dans les Laurentides, les Cantons-de-l’Est, le Saguenay–Lac-Saint-Jean et l’Ontario.
Au Québec et au Canada
Gendron Vélo propose de nombreux forfaits estivaux en vélo de route, vélo de montagne et vélo de gravier en formule individuelle (avec hébergement) dans plusieurs régions du Québec ou guidée (à partir du mois d’août) au Québec, en Ontario et en Colombie-Britannique.
En groupe
Ekilib a sa propre liste d'offres de voyages vélo de groupes au Québec cet été, dont La découverte du fjord du Saguenay (du 13 au 18 juin) et La traversée du Québec de Gatineau à Percé en 18 jours (du 9 au 26 juin et du 25 août au 11 septembre).
Photo: Facebook Vélo Québec
Un rendez-vous vélo urbain
Adeptes comme moi du vélo urbain, à Montréal comme à Paris, Tokyo ou Copenhague, sachez que le Festival Go Vélo Montréal, organisé par Vélo Québec, présentera le 3 juin une visioconférence sur «Le vélo et la grande transformation de Paris», par Christophe Najdovski, adjoint à la mairie de Paris. Il y fera le point sur l’ambitieux Plan vélo 2015-2020 qui a transformé la capitale française en «Paris de la mobilité».
Témoignage: «sécurité» en vélo de montagne
Je pratique régulièrement le vélo de montagne en solo et sur des sentiers forestiers non balisés, ce qui n’est pas recommandé pour des raisons de sécurité, mais c’est le type de sentier se trouvant à portée de roues de mon chalet, sans compter qu'en ces temps de pandémie, il y a peu de chance de trouver des compagnons ou compagnes de sorties.
Même si je suis ultra-prudente et que j’informe toujours quelqu’un de mon itinéraire, j’ai toujours la crainte de tomber, de faire une mauvaise rencontre (généralement une ourse mal léchée avec ses petits) et de rester accidentée au fond des bois sans réseau cellulaire. Bonne occasion donc de relire quelques consignes de sécurité, comme celles publiées par le parc régional du Massif du Sud. Pour tout vous dire, il y a matière à amélioration de ma part. Pourquoi ne pas ajouter, dans le petit sac à dos, à ma bouteille d’eau et mon cellulaire, un sifflet, une boite d’allumettes et une couverture de survie?
Samedi dernier, j’ai au moins respecté l’une des recommandations du parc: «Si vous avez quitté le secteur balisé et que vous ne savez plus où vous vous trouvez, tentez d’abord de rebrousser chemin dans les traces que vous avez faites, et ce, jusqu’au secteur balisé.»
Je pensais rejoindre en vélo de montagne un sentier de gravelle connu, mais après cinq kilomètres de pédalage (incluant la poussée du vélo à pied) sur un sentier de plus en plus étroit, plein de roches et de boue, j’ai dû me rendre à l’évidence que je tournais en rond ou que le sentier se perdrait bientôt dans la forêt. Entre mon désir de trouver coûte que coûte un passage et ma sécurité, j’ai choisi la seconde. Mes traces de roues étaient bien visibles.
Petit échec, oui, mais largement compensé par le plaisir de l’exercice physique accompli, la beauté de la nature traversée et la sérénité née du sentiment de prendre la «bonne décision». Car le plus important n’est-il pas de savoir qu’on repartira bientôt en pleine forme vers de nouvelles aventures? Ou qu’il serait peut-être temps de suivre une formation de survie en forêt?
Dans la région de Chaudière-Appalaches, l’Hôtel UNIQ ouvrait le 6 mai son premier «village» éphémère de l’année. C'est une belle occasion de découvrir, à pied ou à vélo, le parc des Chutes d’Armagh et ses alentours, dans Bellechasse.
Ces villages éphémères en nature regroupent 15 Unités Nomades Insolites Québécoises qui seront démontées et remontées deux fois cette année. Après le parc des Chutes d’Armagh, du 6 mai au 29 juin, elles investiront la Seigneurie de la Matapédia, en Gaspésie, du 2 juillet au 30 août, pour finir l’été et entamer le début de l’automne, du 3 septembre au 11 octobre, au Domaine Saint-Bernard, dans les Laurentides.
Les tentes de style prêt-à-camper, très spacieuses, ont un aménagement intérieur minimaliste mais suffisant, vu qu’on est censé aller jouer dehors pendant son séjour. Un bon lit deux places, une literie de choix, une petite table, deux fauteuils et une lampe suffisent à assurer le confort de ce prêt-à-camper, sans compter qu’on peut louer un chauffage d’appoint ou une couverture chauffante si l’on craint les nuits fraiches. Toilettes et douches chaudes sont à distance raisonnable du village. Un grand abri de toile abrite tables de pique-nique et cuisine commune, avec tout l’équipement nécessaire hormis ses propres couverts.
Les tentes de style prêt-à-camper ont un aménagement intérieur minimaliste mais suffisant. Photo: Anne Pélouas
Glamping durable
La philosophie du «sans traces» anime cette expérience hors du commun, lancée l’été dernier. Une fois levé, il ne restera plus rien du «camp» et de son passage, et pendant le séjour, tout est mis en œuvre pour réduire les déchets au minimum et favoriser l’utilisation de produits biodégradables.
Encourageant le slow travel, l’Hôtel UNIQ a opté pour des réservations de deux nuits minimum, voire trois pour les longs week-ends.
À chaque destination, l’accent est mis sur la mise en valeur des activités et produits locaux. Une bonne adresse de randonnée, une sortie guidée en canot, une microbrasserie, une boulangerie, un restaurant… Sur place, on peut même profiter (sur réservation) d’un panier pique-nique ou d’un repas concocté par un restaurateur des environs.
Encourageant le slow travel, l’Hôtel UNIQ a opté pour des réservations de deux nuits minimum. Photo: Facebook Tourisme Bellechasse
Je n’hésite pas une seconde à qualifier ce parc de petit bijou!
À une trentaine de minutes de Lévis, via la route 281, qui file du fleuve vers l’intérieur des terres à hauteur de Saint-Michel-de-Bellechasse, il est bien connu des cyclistes qui empruntent la Cycloroute de Bellechasse, une piste asphaltée de 74 kilomètres entre Saint-Henri, au sud de Lévis, et Armagh. Elle aboutit au parc municipal. Il est donc facile, en séjour sur place, d’enfourcher son vélo pour faire un aller-retour sur ce parcours bucolique à souhait.
Photo: Anne Pélouas
Le parc dispose lui-même d’attraits uniques. Il préserve en effet un passé historique passionnant: celui du transport du bois par voie ferrée et de l’hydroélectricité.
La petite gare d’Armagh trône au bord d’un sentier, proche de l’accueil du parc. Elle rappelle l’arrivée du train en 1914 dans la région et le rôle qu’il joua pour transporter les billots de bois jusqu’à Montmagny plutôt qu’à même la rivière du Sud.
La petite gare d’Armagh rappelle l’arrivée du train dans la région. Photo: Facebook Hôtel UNIQ
Au bout d’un court sentier, on découvre les chutes d’Armagh en passant sous un pont routier. Elles impressionnent autant par leur son, que visuellement. Les eaux de la tranquille rivière en amont dévalent dans un goulet d’étranglement sur plusieurs dizaines de mètres avant de retrouver un brin de sérénité en aval. Entre les deux, c’est l’explosion sonore des eaux rugissantes qui alimentaient dès 1921 une centrale hydroélectrique aujourd’hui démantelée.
Les chutes d'Armagh impressionnent autant par leur son, que visuellement.Photo: Anne Pélouas
À pied, un autre court sentier permet de remonter gentiment la rivière. Il aboutit à un beau viaduc de pierre datant de 1907, sur lequel courait autrefois la voie ferrée. Une passerelle mène de l’autre côté du viaduc, d’où l’on peut encore suivre la rivière Armagh, creusée dans le plateau appalachien, sur un sentier menant à de petites cascades.
Une passerelle mène de l’autre côté du viaduc, d’où l’on peut encore suivre la rivière Armagh. Photo: Anne Pélouas
La boucle 5, nommée L’écureuil, y passe aussi, mais en transitant par la forêt sur les hauteurs du cours d’eau. Deux abris et des tables à pique-nique agrémentent le parcours de quelques kilomètres, entre couvert de résineux ou de bouleaux et couvre-sol en mousses verdoyantes. L’instant zen se trouve à mi-parcours, près d’un petit étang dont on peut faire le tour. Une passerelle de bois s’avance au milieu de l’étang, où une table à pique-nique invite à la sérénité… Pour un début de saison de plein air actif, quel bonheur!
Au bout d'une passerelle de bois qui s’avance au milieu de l’étang se trouve une table à pique-nique qui invite à la sérénité. Photo: Anne Pélouas
Pour ses délicieux fromages de chèvre bios, sa jolie boutique, la visite guidée de la chevrière, son sentier en forêt et son futur Écomusée de la fromagerie fermière.
Les vacances d’été approchent à grands pas. De Montréal à la Gaspésie, de l’Outaouais aux Îles-de-la-Madeleine, des centaines de personnes travaillent d’arrache-pied dans des entreprises touristiques et des parcs pour préparer la haute saison. Objectif: proposer des activités de plein air qui nous sortent de l’ordinaire, en région éloignée des grands centres comme à deux pas de chez soi. Selon l’évolution de la situation sanitaire, «piochez» vos idées dans cette liste (non exhaustive) de 40 nouveautés rando, vélo, camping, kayak et autres plaisirs en nature.
À Montréal
Des tours guidés en vélo électrique
Ça roule Montréal, spécialiste des tours guidés à bicyclette (d’une durée de 2h30 à 5h), les propose cette année en vélo électrique. On peut aussi louer vélo de route ou vélo de montagne pour découvrir par soi-même les quelque 650 km de pistes cyclables de la métropole! Visite guidée à pied aussi sur le thème des découvertes architecturales de Montréal.
Des tours guidés à pied
Guidatour lance le 1er mai une programmation de 15 tours guidés à pied «Visite ton île». Il y en a pour tous les goûts… Exemples: «300 ans de crimes et de justice à Montréal », «Les malheurs de Montréal: épidémies, feux et inondations», «Ces femmes qui ont façonné Montréal», «L’art public à Montréal»…
Différents forfaits plein air
Parcours Canada propose trois forfaits plein air dans la région, avec initiation à la voile et au surf, planche à pagaie ou vélo.
Guidatour propose différents tours à pied pour découvrir Montréal. Photo: Facebook Guidatour
Dans Lanaudière
Des nouveaux circuits à vélo
Pleins feux sur les circuits vélo qu’on découvre d’abord sur un site dédié, avec des cartes imprimables détaillant différents circuits.
Une introduction aux plantes sauvages comestibles
Au parc régional des chutes Monte-à-Peine-et-des-Dalles, des randonnées interactives ayant pour thème l’introduction aux plantes sauvages comestibles seront organisées sur les sentiers les 19 juin, 17 juillet, 14 août et 11 septembre.
Un labyrinthe dans un champ
C’est le retour du Grand Labyrinthe au beau milieu d’un champ de maïs à la ferme Guy Rivest (Rawdon) dès juillet, avec comme thématique le cinéma! Deux circuits (20 min et 1h) y sont proposés.
Partez à la découverte des plantes sauvages comestibles au parc régional des chutes Monte-à-Peine-et-des-Dalles. Photo: Facebook Parc Régional des Chutes Monte-à-Peine-et-des-Dalles
En Mauricie
Des nouveaux sentiers de vélo de montagne
La station de ski Vallée du Parc ouvre son centre de vélo de montagne cet été, en commençant par l’ouverture de 5 km de sentiers.
Au lieu historique national des Forges-du-Saint-Maurice, un gros investissement a été fait par Parcs Canada. Le conteur Fred Pellerin y présente pour la première fois un parcours audio déambulatoire et en extérieur, Diabolus ex machina. Profitez-en pour arpenter le sentier nature et visiter le site en entier!
À Québec, on pourra se balader partout dès la mi-juillet en vélo à assistance électrique àVélo, disponibles en libre-service dans dix stations du Vieux-Québec et des quartiers centraux.
Du vélo de montage
La station Mont-Saint-Anne et la MRC de La Côte-de-Beaupré investissent 150 000$ pour la rénovation de la piste de vélo de montagne La Grisante (6,3 km), qui part du sommet pour rejoindre la base de la montagne. Elle sera accessible dans le courant de l’été.
Des nouvelles balades à pied
De nouvelles balades à pied sont possibles au parc de la Chute-Montmorency, dont la base a été réaménagée. Passé la «passerelle contemplative», on découvre le sentier minéral sur la rive est du bassin et un promontoire pour admirer la chute. Côté ouest, un sentier nature sur pilotis donne accès au bassin pour se mettre les pieds dans l’eau ou taquiner le poisson. Marchez aussi au sommet de la chute sur le sentier du Cottage, la promenade de la Falaise et le sentier des Résurgences, puis descendez l’escalier panoramique et finissez en beauté sur le sentier du 31 juillet.
Du camping
Au parc national de la Jacques-Cartier, un camping est ajouté dans le secteur de L’Escarpement, avec 23 emplacements aménagés avec deux services et 24 sans services, à proximité du centre de découverte, du centre de location nautique et des sentiers de randonnée pédestre.
De nouvelles balades à pied sont possibles au parc de la Chute-Montmorency. Photo: Facebook Parc de la Chute-Montmorency
Dans Charlevoix
Du vélo de montagne
Le Massif de Charlevoix annonce de nouveaux développements en vélo de montagne. Le réseau de 20 km sera ouvert le 19 juin, avec réservations obligatoires. Une nouvelle piste (Le Basilic) relie sur 2,5 km la mi-station à la base de la montagne. Pour 2022, on prévoit une piste d’apprentissage, une boucle familiale et une de niveau avancé. La station offre un service de location de vélos Rocky Mountain. Des supports à vélo ont été installés dans les télécabines et la remontée mécanique Grande-Pointe.
Des «passeports attraits»
Chez Katabatik, ça bouge sur l’eau! Quatre «passeports attraits» à prix d’ami sont en vente: Rivière familiale; Rivière Aventure; Rivière et SUP; Mer et Rivière. Au programme: descente de la rivière du Gouffre, avec location de vélos ou planches à pagaie pour les trois premiers, sorties en kayak de mer et descente de rivière pour le quatrième, plus deux entrées au Musée maritime et à l’observatoire de l’Astroblème pour tous. Deux formules de descente de rivière et trois de sortie guidée en kayak de mer sont offertes.
La descente de la rivière du Gouffre fait partie des activités proposées chez Katabatik. Photo: Facebook Katabatik - Aventure dans Charlevoix
Au Saguenay–Lac-Saint-Jean
De la randonnée
Le sentier Ouiatchouan, qui longe sur 30 km la rivière du même nom, sera ouvert sur toute sa longueur entre Val-Jalbert et Lac-Bouchette, avec trois refuges sur le parcours.
À Sainte-Rose-du-Nord, le sentier de la Plateforme proposera deux nouveaux parcours avec vues imprenables sur le fjord du Saguenay: un de niveau difficile (2h) et un de niveau intermédiaire.
Du camping
L’ouverture d’un camping au parc national de la Pointe-Taillon est prévue pour le 24 mai dans le nouveau secteur du Camp-de-Touage, au bord de la baie des Cauchon.
La Sépaq ouvrira un camping au parc national de la Pointe-Taillon dans le nouveau secteur du Camp-de-Touage, au bord de la baie des Cauchon. Photo: Facebook Parc national de la Pointe-Taillon
Dans Chaudière-Appalaches
Du prêt-à-camper
Au parc des Chutes d’Armagh, dans Bellechasse, l’Hôtel Uniq installe ses prêt-à-camper en formule éphémère, pour mai et juin seulement. Profitez-en pour marcher sur les sentiers du parc et faire du vélo.
Du gravel bike
Dans la région de Thetford, on a officialisé le chemin de Saint-Jacques en tant que destination «gravel bike» et ouvert le sentier du Vieux-Barrage, le long de la rivière Saint-François, à Disraeli.
De la randonnée
Au Domaine Joly-De Lotbinière, une nouvelle boucle de 5 km, à découvrir à pied, est proposée cette année.
Découvrir le Domaine Joly-De Lotbinière à pied, un vrai plaisir! Photo: Facebook Domaine Joly-De Lotbinière
Dans le Bas-Saint-Laurent
De la spéléologie «extrême»
La grotte de la Rédemption - Le Spéos de la Fée (à La Rédemption, près de Rimouski) lance un projet-pilote d’excursion spéléologique «extrême» en ajoutant à la visite normale de la grotte des passages plus serrés et insolites.
Du camping
Le Centre de plein air du Grand Lac Ferré, à Saint-Narcisse-de-Rimouski (et près du canyon des Portes-de-l’Enfer), renforce son offre de services avec 53 places de camping rustique ou trois services, huit prêt-à-camper et la location de planches à pagaie et chaloupes électriques.
De nouveaux emplacements de camping et des prêt-à-camper sont offerts au Centre de plein air du Grand Lac Ferré. Photo: Facebook Centre Plein air Du Grand Lac Ferré
En Gaspésie
De la pêche en kayak
Le Camp de Base Coin-du-Banc, près de Percé, ajoute à son offre d’activités estivales (planche à pagaie, kayak de mer, fatbike, vélo de route, vélo de montagne…) la pêche au bar rayé en kayak, avec de nouveaux kayaks de pêche spécialisés. Un parc pour les vans et un cyclo-camping réservé aux cyclotouristes ont aussi été aménagé.
De la longue randonnée
À Matapédia, Nature Aventure proposera un forfait d’initiation à la longue randonnée, en partenariat avec le Sentier international des Appalaches.
De la marche, de l'escalade et du vélo
Le parc régional du Mont-Saint-Joseph, qui offre 30 km de sentiers pédestres, 10 voies d’escalade, des géodômes pour dormir sur place et 20 km de sentiers de vélo de montagne compte ouvrir deux nouvelles pistes cet été.
Des activités guidées
La nouvelle entreprise Évasion Nature Petite-Vallée propose des hébergements en gîte ou chalet, mais aussi des activités guidées, notamment en vélo de montagne, et de la location de vélos et cannes à pêche.
À découvrir: les sentiers de vélo de montagne du parc régional du Mont-Saint-Joseph. Photo: Facebook Parc régional du Mont-Saint-Joseph
Aux Îles-de-la-Madeleine
Du surf
Le Shed Surf Bar ouvre cet été à Fatima, sur l’île de Cap-aux-Meules, à quelques mètres de la plage. Ce sera LA place pour aller «danser sur les vagues» en surf et rencontrer des adeptes!
Du kitesurf
Plein vent les îles est une toute nouvelle école de kitesurf installée à Havre-Aubert. Au programme: des formations (de débutant à expert) en kitesurf, hydrofoil et wingfoil, sports nautiques tractés par une voile.
Le Shed Surf Bar sera LA destination pour faire du surf aux Îles! Photo: Facebook La Shed Surf Bar
Sur la Côte-Nord
Du vélo électrique
Sur l’île d’Anticosti, la SÉPAQ annonce l’ouverture de l’Auberge de Port-Menier, entièrement rénovée, et l’achat d’une flotte de vélos électriques pour se promener alentour. Une navette permettra en outre d’explorer le parc national en compagnie d’un guide.
De la planche à pagaie
À Havre-Saint-Pierre, Les Vagues ouvrent une boutique de vêtements et louent des planches à pagaie, en plus d’organiser des cours et expéditions guidées en SUP.
Expérimenter la planche à pagaie sur la Côte-Nord avec Les Vagues. Photo: Facebook Les vagues
En Montérégie
Des sports... électriques!
L’électrique fonctionnera à plein sur ou au bord de la rivière Richelieu cet été! Alo Richelieu propose en effet la location de bateaux, vélos, planches à pagaie ou surfs électriques pour découvrir la région entre Saint-Jean-sur-Richelieu et Noyan sur une trentaine de kilomètres. On peut aussi louer des kayaks et planches à pagaie «normales».
Des sports nautiques
Au Récréoparc, à Sainte-Catherine, un centre de location d’embarcations nautiques (kayaks de mer, kayaks de plaisance et planches à pagaie) est ouvert. Sur place, il y a aussi une plage et un camping urbain.
Les bateaux électriques proposés par Alo Richelieu. Photo: Facebook Alo Richelieu
En Outaouais
Randonnée... et plus!
Carpe Diem Aventures, dans la vallée de la Gatineau, ajoute 4 km de sentiers pédestres à son offre, ainsi que quatre microchalets. On peut y faire du vélo, du kayak, du canot et de la planche à pagaie.
Une aventure nocturne
Au Parc Nature Éco-Odyssée, on propose d’expérimenter l’aventure nocturne en embarcation dans un labyrinthe d’eau.
Du camping rustique
Le parc des Montagnes Noires de Ripon ouvre un camping rustique avec neuf emplacements. Sur place, randonnée pédestre et vélo de montagne!
Les microchalets de Carpe Diem Aventures, dans la vallée de la Gatineau. Photo: Facebook CarpeDiem aventures
Dans les Cantons-de-l’Est
Des nouvelles pistes de vélo de montagne
Au parc national du Mont-Orford, le réseau de pistes de vélo de montagne passe de 12 à 25 km, avec 13 pistes au total. Plus une station de lavage de vélo à la sortie.
Du vélo volant
À la station de montagne Au Diable Vert, à Glen Sutton, le terrain de jeu s’agrandit. Le «sentier du ciel», classé difficile, grimpera pour la première fois à l’assaut de la crête sud des monts Sutton (7,3 km).
Le vélo volant, une activité à essayer! Photo: Facebook Au Diable Vert
Dans les Laurentides
De l'hébertisme aérien
À Sainte-Agathe-des-Monts, la compagnie Tyroparc présente dès fin juin «la Cité des bois», nouvelle attraction d’hébertisme aérien avec différents circuits combinant jeux d’agilité et d’équilibre, le tout en étant en pleine sécurité grâce à une ligne de vie continue (les participants étant attachés à un câble avec baudrier d’escalade). On en profite pour tester ses quatre méga-tyroliennes et sa via ferrata.
Des sports nautiques
Le parc régional de la Montagne-du-Diable inaugure le pôle Windigo, dans le secteur de la chute du même nom. Descente de cascades d’eau, rando, canot, kayak ou planche à pagaie sur le lac Windigo sont à l’honneur, avec un nouveau camping et huit minimaisons.
Faite le plein d'activités «dans les airs» au Tyroparc! Photo: Facebook Tyroparc
Faire du canot à glace sur le fleuve Saint-Laurent et du fatbike entre le Vieux-Québec et le Grand Marché procure son lot de sensations, en plus d’offrir des panoramas inusités sur ou dans la ville et ses abords glacés.
Les activités guidées en petit groupe sont désormais autorisées dans la province en respectant les règles de la Santé publique. Le plein air de proximité s’impose cependant pour respecter les recommandations sanitaires. Si vous habitez la région de Québec, profitez de ces deux activités sportives qui vous montreront la ville sous un autre angle. Aux autres, que cette lecture soit une source d’inspiration pour le futur!
En canot dans les glaces du Saint-Laurent
À regarder les amoncellements de glace torturée qui «naviguent» sur le fleuve au gré de la marée montante, je suis prise d’un certain vertige. Nous sommes près de l’anse au Foulon, à deux pas du boulevard Champlain, entre le Vieux-Québec et «les ponts». Il fait un temps de rêve: ciel bleu, soleil éclatant, pas de vent. «C’est parfait», lâche Julien Harvey. De son grand-père, capitaine de caboteur, et de ses parents de L’Isle-aux-Coudres, adeptes de courses en canot à glace, il a hérité ce goût du Saint-Laurent et de ce drôle de sport qui fut autrefois un essentiel moyen de transport hivernal entre les îles et les berges du «fleuve aux grandes eaux».
Le canot à glace était autrefois un essentiel moyen de transport hivernal entre les îles et les berges du «fleuve aux grandes eaux». Photo: Anne Pélouas
Julien a tout pour rassurer les troupes, insistant sur l’aspect «initiation au canot à glace» de l’activité, qu’il propose à des groupes de trois personnes seulement à la fois, encadrés par deux guides et dûment masqués. L’équipage d’un canot à glace est toujours de cinq personnes, trois au milieu, un capitaine de navigation à l’arrière et un capitaine des glaces à l’avant. Le nom de l’entreprise (Canot à Glace Expérience) qu’il a créée fin 2019 le dit bien: préparez-vous à vivre une «expérience» en forme de «baptême des glaces», dont j’ajouterais qu’elle est vraiment unique et hors du commun. Seule condition: être en relative bonne forme physique et assez souple. «Nous adaptons notre rythme au groupe», précise néanmoins Julien.
L’équipage d’un canot à glace est toujours de cinq personnes. Photo: Anne Pélouas
Une fois bien équipés de gants aux mains, bas et bottes de néoprène aux pieds, ainsi que de protecteurs de jambes (à la façon d’un gardien de but de hockey), on pousse le long et lourd canot sur la neige. Démarre ensuite une petite séance d’apprentissage des manœuvres qui, pour faire avancer l’embarcation, se limitent à deux: ramer et trottiner. Ramer sur l’eau, quand eau il y a; trottiner d’un pied sur les glaces, quand il y en a.
Mise à «l'eau» du canot. Photo: Anne Pélouas
La difficulté réside surtout dans le passage (rapide) de la position de rameur à celle de trottineur puisqu’on joue des rames en étant tourné vers l’arrière et qu’on patine, tourné vers l’avant. Il faut donc ranger rapidement la longue rame dans le canot quand on atteint une surface de glace, se retourner dans le canot vers l’avant, puis placer un genou plié dans une encoche prévue à cet effet et l’autre jambe à l’extérieur du canot, le tout en gardant ses mains agrippées à ce qu’on peut et son centre de gravité à l’intérieur.
Les glaces sont impressionnantes! Photo: Anne Pélouas
Passée l’expérimentation sur la neige, les glaces nous attendent! L’amas des bords est impressionnant, mais on ne peut plus reculer. Le canot glisse sur la neige, puis «plonge» au niveau des glaces. Nous embarquons en position «trottinage», facilitée par de gros crampons attachés aux pieds, mais les chaos de blocs de glace enchevêtrés paraissent infranchissables. À l’avant, on tire le canot d’un bord à l’autre pendant que les autres patinent, soulevant cuisses et genoux pour ne pas rester coincés.
L'embarquement se fait en position «trottinage», facilitée par de gros crampons attachés aux pieds. Photo: Anne Pélouas
«Le plus important, avait dit Julien avant le départ, c’est la synchronisation et la communication entre les membres de l’équipage», mais une fois sur le fleuve, c’est un peu la pagaille dans le bruit assourdissant des crissements de la glace sur le canot. Cinquante mètres plus loin, le canot atteint une zone d’eau. Il faut rembarquer la jambe pendante, se tourner, s’asseoir et reprendre sa rame. C’est presque le repos et le temps d’admirer un peu le paysage! Nous sommes au milieu du fleuve, à hauteur de la marina du Yacht Club de Québec, surplombée par la falaise, et face au quai Ultramar de Lévis. Nos guides cherchent les meilleurs passages dans les amas de glace dérivante et ceux en eau libre. Parfois, la glace est complètement lisse, mais fragile, et nos pieds plongent à travers, se transformant en nageoires.
La pause est bienvenue dans l’anse au Foulon, parfaitement gelée, puis aux abords d’un «iceberg» au milieu du fleuve, pour boire un bon chocolat chaud et manger une gâterie de la boulangerie-pâtisserie Croquembouche du quartier Saint-Roch. Le groupe est bien d’attaque ensuite pour entamer le trajet du retour, avec son lot de zones d’eau libre et de plaques de glaces chaotiques. On rentre euphorique, et même si le lendemain, certains muscles se rappellent douloureusement à notre souvenir, on se dit que c’est pour la bonne cause: celle du plaisir éprouvé à «vivre» le fleuve autrement.
En fatbike, du Vieux-Québec à Limoilou
Pour poursuivre la visite originale de Québec, rien de mieux qu’un tour guidé en fatbike avec Émilie, sympathique propriétaire de la nouvelle entreprise Tuque & Bicycle Expériences, qui a bénéficié d’une campagne de sociofinancement avec La Ruche fin 2020. «Je ne suis pas la seule qui a de la misère à respirer présentement, qui a besoin de décrocher, qui a besoin de se sentir en sécurité», dit la jeune entrepreneure, qui propose ces sorties en fatbike à Québec comme une façon, pour des débutants, de «s’initier au bonheur de pédaler sur la neige». Son circuit passe par les rues de la Basse-Ville, les sentiers enneigés du parc de la Rivière-Saint-Charles et le Grand Marché de Québec dans Limoilou.
Émilie, sympathique propriétaire de la nouvelle entreprise Tuque & Bicycle Expériences. Photo: Anne Pélouas
De Cyclo Services, sur la rue Saint-Paul, nous partons pour une bonne heure et demie de balade en direction d’abord du Vieux-Québec, par de petites rues pavées. Premier arrêt à la Batterie Royale, face au fleuve, avec le Petit-Champlain et le grand Château Frontenac pour décor arrière. Nos vélos dodus (à pneus surdimensionnés) empruntent ensuite l’étroite rue Sous-le-Cap, qui longe le pied de l’impressionnante falaise nommée Cap-du-Sault-au-Matelot et passe sous des passerelles de bois datant de la Nouvelle-France et reliant toujours les maisons à des hangars.
Premier arrêt à la Batterie Royale, face au fleuve, avec le Petit-Champlain et le grand Château Frontenac pour décor arrière. Photo: Anne Pélouas
Émilie nous ramène ensuite sur le quai Saint-André, puis au bord du bassin Louise, avant de rejoindre les sentiers enneigés du parc linéaire de la Rivière-Saint-Charles. Nous filons ainsi sur la neige bien tapée jusqu’au lieu historique Cartier-Brébeuf. Rue de Meulles, elle nous raconte l’histoire de l’usine SLM, qui commença à fabriquer des lames de patins en 1946 et en devint le premier producteur mondial. Ce qu’il en reste dans le quartier Limoilou, que nous traversons: des retailles de lames qui servent à la décoration de nombreuses galeries en fer forgé.
Nous prenons ensuite la direction du Grand Marché de Québec, dans le même quartier. Sur la place Jean-Béliveau, face au Centre Videotron, s’élève une magnifique sculpture, œuvre monumentale du duo d’artistes de Québec Jean-François Cooke et Pierre Sasseville, nommée La rencontre et représentant deux cerfs de Virginie comme en reflet sur de la glace. À l’arrêt au marché, Émilie ira nous chercher des boissons chaudes de la Brûlerie Rousseau, idéales avant d’entreprendre le chemin du retour en fatbike, toujours dans la neige tapée, sur l’autre rive de la rivière Saint-Charles. Que du bonheur sur deux roues!
Sur la place Jean-Béliveau, face au Centre Videotron, s’élève une magnifique sculpture, œuvre monumentale du duo d’artistes de Québec Jean-François Cooke et Pierre Sasseville. Photo: Anne Pélouas
Infos pratiques
Canot à glace:
195$ par adulte.
Forfait Canot et Strøm Spa Nordique: à partir de 245$ par personne. Vérifiez les services offerts au spa en temps de pandémie.