Inspirées des foires agricoles en Angleterre et en Écosse, les premières expositions agricoles canadiennes eurent lieu dès le 19e siècle. Au départ, sous la forme de bazars, les foires ont donné place aux concours pour le bétail et les produits agricoles. Au Québec, la plus vieille foire agricole est celle de Saint-Hyacinthe, qui date de plus de 180 ans.
1- Foire agricole, vers 1920
Photo: BAnQ
2- Foire agricole, vers 1920
Photo: BAnQ
3- Foire agricole, vers 1920
Photo: BAnQ
4- Foire agricole, vers 1920
Photo: BAnQ
5- Foire agricole, vers 1920
Photo: BAnQ
6- Foire de Gracefield, septembre 1949
Photo: Jacques Desjardins, BAnQ
7- Foire de Sherbrooke, octobre 1949
Photo: Paul Girard, BAnQ
8- L’aréna de Saint-Hyacinthe à l'époque de la foire agricole régionale, 1948
Photo: Benoit Brouillette, BAnQ
9- Foire agricole de Knowlton, Montérégie, années 50
Photo: Joseph Guibord, BAnQ
10- Foire agricole de Sherbrooke, années 50
Photo: Joseph Guibord, BAnQ
11- Foire agricole de Saint-Hyacinthe, en Montérégie, années 50
Photo: Joseph Guibord, BAnQ
12- Exposition agricole de Saint-Jovite, années 50
Photo: Jean Pratte, BAnQ
13- Exposition agricole de Saint-Jovite, années 50
Photo: Jean Pratte, BAnQ
14- Salon de l'agriculture à Sainte-Anne-de-la-Pocatière, 1959
Nous avons demandé au photographe de presse Jacques Nadeau de nous présenter les photos coups de cœur de sa collection personnelle. Il a majoritairement opté pour des photos d’ailleurs, parfois dépaysantes, afin de vous faire voyager par procuration.
1- Drag rue Sainte-Catherine, 2012
Photo: Jacques Nadeau photographe copyright
2- Sous le regard ému de sa fille Annie, André Bouchard a choisi l'aide médicale à mourir à domicile. Le médecin lui injecte la dose mortelle. 2 mars 2018.
Photo: Jacques Nadeau photographe copyright
3- L'Inuit Timmiaq tombe à genoux en pleurant pendant une cérémonie pour l'inauguration d'un local pour aider quelques autochtones à passer l'hiver à Montréal.
Photo: Jacques Nadeau photographe copyright
4- Sri Lanka 2010. La spécialité de ce Ski Lankais: médecin des éléphants.
Photo: Jacques Nadeau photographe copyright
5- 1 septembre 2019. Une palestinienne cueille des figues de Barbarie près du village d'Al-Auja, en Cisjordanie occupée.
Photo: Jacques Nadeau, Le Devoir.
6- En Palestine, une dame s'occupe de son troupeau d'animaux. Septembre 2019.
Photo: Jacques Nadeau Copyright
7- La mer morte en Cisjordanie. Septembre 2019.
Photo: Jacques Nadeau Copyright
8- Haïti
Photo: Jacques Nadeau Copyright
9- Cérémonie des tamouls à Dollard-Des-Ormeaux. On a offert des sacrifices pour les demandes aux divinités.
Photo: Jacques Nadeau Copyright
10- Tensions dans le cœur de Jérusalem entre différentes religions, musulmanes, juives, catholiques et arabes. 25 août 2019.
Photo: Jacques Nadeau Copyright
11- Septembre 2019. C'était en pleine campagne électorale, à l'inauguration du candidat libéral Stephen Guilbault; l'un des seuls moments de la campagne où Trudeau a perdu le contrôle de son image.
Photo: Jacques Nadeau, Le Devoir
12- Arrestation d'un manifestant lors de la marche sur le climat en juillet 2019. Une vingtaine de personnes se sont fait arrêtées par la police de jour-là.
Photo: Jacques Nadeau, Le Devoir
À propos de Jacques Nadeau
L’évolution, la politique, la culture et les grands événements sur trois décennies, Jacques Nadeau est l’un des meilleurs photographes de presse du Canada. Photographe pour Le Devoir depuis 1990, il a aussi travaillé pour La Presse Canadienne et a agi comme pigiste pour plusieurs médias, notamment The Globe and Mail, The New York Times, The Toronto Star, Times magazines et une douzaine d'autres, américains comme canadiens. Il a couvert des événements d'actualité et des histoires dans tous les continents: la visite du Pape au Canada, des élections présidentielles, le tsunami au Sri Lanka, le fameux printemps érable en 2012...
Il est l'auteur de 4 livres et a participé à une cinquantaine d'ouvrages. Il a monté une vingtaine d'expositions de ces photos d'actualité. Depuis 15 ans il enseigne le photojournalisme à l'Université de Montréal. Il a participé à un Rendez-vous Avenues.ca en 2018: Passion photo avec Jacques Nadeau!
Cessez-vous de photographier à la tombée de la nuit? Si oui, vous vous privez d’une excellente occasion de révéler une vision complètement différente et de donner une perspective totalement inattendue à vos photos!
En photo de nuit, les lieux sont vus sous un angle nouveau. Les volumes, les perspectives et les textures sont sublimés. Le sujet est mis en valeur par la lumière artificielle. Les zones noires occultent les détails inintéressants.
Vous pouvez vous amuser avec les éclairages des lampadaires, les lumières des tours de bureaux, les reflets de la pluie sur le pavé. Vous pouvez montrer des paysages urbains différents: des viaducs ou des ponts avec la traînée lumineuse des voitures, des graffitis amplifiés par un clair-obscur, des édifices publics illuminés, des places publiques partiellement éclairées, des ruelles sombres, etc.
Envie d’essayer? Bonne nouvelle: la plupart des appareils photo numériques permettent aisément de faire de la photo de nuit, moyennant certains réglages.
En photo de nuit, les lieux sont vus sous un angle nouveau. Photo: Bernard Leprohon, Nikon D5300, 17mm, F/8, 1 s., ISO 1000, exp. +1,3
Équipement requis
Vous aurez besoin d’un minimum d’équipement pour réaliser vos photos de nuit:
Un trépied solide et léger, car votre temps de pose sera allongé d’une seconde à quelques minutes.
Une deuxième pile, car le boîtier sera très sollicité, surtout s’il fait froid.
Un déclencheur à distance, peu dispendieux (environ 35$), pour éviter des flous accidentels. Sinon, utilisez le retardateur pour déclencher.
Une lampe de poche, particulièrement utile pour réaliser certains réglages dans l’obscurité.
Un pare-soleil, même s’il ne fait pas soleil, pour empêcher des reflets disgracieux.
L’écran LCD arrière de votre appareil photo plutôt que le viseur pour le cadrage et la mise au point, parce qu’il est plus facile à utiliser dans la noirceur.
Bonne nouvelle: la plupart des appareils photo numériques permettent aisément de faire de la photo de nuit, moyennant certains réglages. Photo: Bernard Leprohon, Nikon D5300, 17mm, F/2,8, 2,5 s., ISO 200
Les principaux réglages
Les réglages suggérés peuvent être adaptés pour créer des effets particuliers. Voici ce qui est communément recommandé.
Format
Le format RAW est à privilégier pour la photo de nuit parce qu’il permet d’enregistrer toute l’information du capteur. Cela vaut le coup, même si les photos sont plus «lourdes» et que cela requiert un logiciel de développement (p. ex., Lightroom) pour exporter dans un format plus facile à partager.
Mode
Pour conserver l’ambiance nocturne de la scène, choisissez le mode manuel, qui vous permet de contrôler l’exposition et le temps de pose.
Même en mode manuel, votre appareil vous guide pour le choix du temps de pose. D’abord, fixez l’ouverture. Puis, en appuyant légèrement sur le déclencheur, activez la cellule du boîtier pour visualiser l’indicateur de durée d’exposition. Il est souvent nécessaire de sous-exposer d’un stop (-1 sur l’échelle apparaissant sur l’écran LCD arrière) pour garder l’ambiance nocturne et éviter un ciel délavé. Il est recommandé de faire plusieurs clichés avec des expositions variées pour obtenir le rendu souhaité.
Le temps de pose peut être long et même très long: des secondes ou même des minutes. Les temps de pose longs permettent de faire des filés des plans d’eau, donnant une douceur aux scènes de nuit. C’est pour cela qu’un déclencheur à distance s’avère nécessaire.
Au-delà de 30 secondes, les boîtiers offrent:
le mode «Bulb»: l’obturateur reste ouvert tant que vous appuyez sur le déclencheur;
le mode «Time»: l’obturateur s’ouvre au moment du déclenchement et reste ouvert jusqu’à ce que vous appuyiez à nouveau sur le déclencheur.
Pour conserver l’ambiance nocturne de la scène, choisissez le mode manuel, qui vous permet de contrôler l’exposition et le temps de pose. Photo: Richard Basque, Nikon D7500, 30 mm, F/8, 4 s., ISO 125
Ouverture et profondeur de champ
Optez pour une petite ouverture (p. ex., f/22) pour obtenir une grande profondeur de champ et avoir une netteté étendue ou un joli effet d’étoile des points lumineux (p. ex., les lampadaires).
Avec une grande ouverture (p. ex., f/1,8), vous aurez une faible profondeur de champ pour un sujet net et un arrière-plan flou des éclairages (effet bokeh).
Sensibilité ISO
La montée de l’ISO amène un bruit numérique (c’est-à-dire un effet granuleux ou des taches de couleurs). Lorsque le sujet est statique, optez pour un ISO de 100 ou 200 en augmentant la durée de l’exposition en conséquence. Si le sujet est en mouvement, et pour le figer, vous devrez vous résoudre à augmenter la sensibilité à 1600 ou 3200 (cependant, les capteurs récents réduisent de beaucoup la présence de bruit).
Balance des blancs
Vous aurez à composer avec plusieurs sources de lumière: le crépuscule (naturelle), les lampadaires (artificielle-incandescente). La plupart du temps, le réglage automatique s’acquittera fort bien de la tâche et il sera possible d’ajuster l’ambiance à la postproduction (photos RAW). En présence de lampadaires seuls, réglez la balance des blancs à incandescente / tungstène.
Mesure de la lumière
Le réglage à «Matricielle» permet au capteur de prendre en compte l’ensemble de la scène.
Réduction du bruit
Activez la réduction du bruit par votre boîtier: les appareils numériques font généralement un bon travail. Notez que le processus de réduction du bruit (localisé principalement dans les zones d’ombre) peut durer aussi longtemps que l’exposition elle-même (c’est-à-dire plusieurs secondes/minutes).
Mise au point
En situation de faible éclairage, l’autofocus (AF) aura de la difficulté à détecter les sujets; vous devrez alors passer en mode manuel. Le «Live View» sur l’écran LCD arrière vous aidera à faire la mise au point si vous utilisez le bouton zoom. Autre option, mettre l’autofocus à «One-shot / Point sélectif» et choisir le collimateur le mieux placé.
Finalement, il est préférable de désactiver la stabilisation si vous utilisez un trépied: lors de pose longue, le stabilisateur peut créer de la vibration.
Sujets privilégiés
Certaines scènes sont particulièrement intéressantes lorsque le soleil disparaît.
L’heure bleue (crépuscule)
Il s’agit des dernières lueurs d’une «lumière du jour», mêlée aux lumières artificielles (quelques dizaines de minutes pendant lesquelles le soleil est couché et la nuit commence à tomber). Le ciel encore bleu est très esthétique: les silhouettes noires se profilent sur un ciel bleu dégradé.
La ville
Les sujets, banals le jour, prennent un tout autre aspect la nuit venue, comme le «skyline» d’une ville (p. ex., Montréal, port et centre-ville).
Les sujets, banals le jour, prennent un tout autre aspect la nuit venue. Photo: Pierre Deslières, Nikon D5300, 22 mm, F/6,3, 1/15 s., ISO 3200
La texture de la chaussée, les reflets des lampadaires, les formes, les couleurs, les matériaux de la ville moderne offrent des images graphiques (p. ex., la Biosphère, les tours de bureaux illuminées). L’éclairage artificiel change complètement notre perception des structures.
Le filé des voitures à partir d’un point de vue dominant une route est un classique à revisiter. Les plans d’eau en pose longue offrent des reflets très esthétiques.
Pour garder l’atmosphère mystérieuse, la présence humaine est souvent à exclure. Les lieux touristiques après le départ des touristes prennent une tout autre allure.
Light painting
Le «light painting», c’est «peindre» littéralement avec la lumière. Vous pouvez expérimenter cette technique pour éclairer une scène ou dessiner des «traces» avec une source lumineuse pour des effets plus abstraits.
La technique consiste à balayer l’avant-plan avec le faisceau lumineux de votre lampe de poche comme si vous peinturiez. Chaque balayage ajoutera une couche de lumière, donc augmentera la luminosité. À l’inverse, pour des traits colorés, votre source lumineuse doit apparaître directement devant l’appareil photo.
Postproduction
En postproduction, il y a beaucoup de possibilités de donner à vos photos l’ambiance que vous souhaitez.
En couleur, les principaux réglages se situent au niveau de la balance des blancs, de l’exposition (blancs, noirs, tons clairs, tons foncés), des détails, de la netteté.
Vous voudrez peut-être transformer la photo vers le noir et blanc pour mettre en relief les textures, les formes, les contrastes. Photo: Richard Basque, Nikon D5200, 20 mm, F/8, 6 s., ISO 200
Vous le constatez, la photo de nuit vous offre une toute nouvelle perspective du paysage urbain, une exploration du réel imprégné de mystère et une mise en valeur de détails jusque-là passés inaperçus. Alors, plongez dans la nuit et découvrez-y un nouveau visage de la réalité!
Références (parmi d’autres)
Il existe une foule de livres ou de sites que vous pouvez consulter pour parfaire vos connaissances; en voici quelques-uns:
Qui n’a jamais été épaté par la photo d’une fleur en gros plan ou celle d’un papillon qui se découpe sur un arrière-plan flouté? Voilà ce qu’offre, entre autres, la macrophotographie. Vous pouvez aisément maîtriser cette technique à condition de respecter quelques règles et d’avoir un bon équipement de base. Voici quelques infos et conseils pour vous lancer.
Qu’est-ce que la macrophotographie?
Pour faire de la macrophotographie, il ne s’agit pas simplement d’approcher un appareil avec un objectif standard, ce qui permettrait tout au plus d’obtenir un rapport de grossissement (le vrai terme serait plutôt grandissement, mais grossissement est plus souvent utilisé) de 1 :3. Cela signifie que l’image projetée sur le capteur de votre appareil est trois fois plus petite que le sujet. Donc si l’objet photographié mesure 12 mm, la projection sur le capteur ne fera que 4 mm. L’objet paraîtra plus près, ce sera un gros plan, mais le rendu n’aura rien de comparable avec celui d’une photographie prise avec un objectif macro, qui permet un rapport de grossissement de 1 :1, ce qui est la définition même de la macrophotographie. Cela veut dire que si vous photographiez une fourmi qui mesure 10 mm avec objectif macro, l’image sur le capteur de l’appareil sera de 10 mm.
Papillon photographié lors de l'événement Papillons en liberté au Jardin botanique de Montréal. Photo: Daniel Lebarbé
Objectif standard: des compromis économiques
Si vous ne maîtrisez pas encore toutes les techniques photographiques et que vous en êtes au stade d’exploration, vous voudrez peut-être confirmer votre intérêt pour la macrophotographie avant de vous lancer dans l’achat coûteux d’un objectif macro. Il existe cependant des accessoires qui, combinés à un objectif standard, offrent un compromis plus économique. L’avantage de ces accessoires est qu’ils permettent de conserver tous les automatismes de votre appareil. En voici deux:
1- Les bonnettes d’approche
Les bonnettes d’approche sont l’accessoire le plus simple et l’un des moins onéreux. C’est tout simplement une lentille grossissante qui se visse au bout de votre objectif pour permettre de gros plans. Les bonnettes d’approche donnent de bons résultats, mais ont le défaut d’induire des aberrations chromatiques (franges colorées) et une perte de netteté sur les bords. Elles vous permettront de faire vos premières armes en macro et, si vous y prenez plaisir, vous pourrez investir dans un objectif macro par la suite.
2- Les bagues-allonges
Un autre moyen très efficace et accessible de faire de la macrophotographie est l’utilisation de bague-allonges. Cet accessoire est constitué de tubes sans optique que l’on place entre le boîtier et l’objectif pour les éloigner l’un de l’autre. Cela permet de raccourcir la distance de mise au point. Ce dispositif affecte légèrement la luminosité et la netteté mais, dans la plupart des cas, l’appareil compensera la perte de luminosité. Les bagues peuvent aussi être ajoutées à un objectif macro qui en deviendra encore plus puissant.
La coquille d’un petit escargot trouvée sur les berges du Saint-Laurent. Photo: Daniel Lebarbé
L’objectif macro
L’achat d’un objectif conçu pour la macro est un très bon investissement. Vous posséderez à la fois un excellent objectif pour l’usage général et le meilleur outil disponible pour la macrophotographie. La qualité de ses images sera inégalable; aucun autre dispositif ne donnera d’aussi bons résultats, même s’ils sont satisfaisants.
Il existe plusieurs modèles d’objectifs macro, dont la longueur focale – c’est-à-dire la distance à laquelle vous pourrez placer votre appareil du sujet – varie de 30 mm à 180 mm. Plus la longueur focale sera longue, plus vous travaillerez loin de votre sujet, évitant ainsi de l’effaroucher ou de projeter une ombre sur lui.
Pour choisir l’objectif qui vous convient, il faut tenir compte, entre autres choses, du type de boîtier que vous utilisez, de la grandeur de son capteur et du type de photographie que vous souhaitez faire.
Pour la moyenne des photographes amateurs, un objectif macro de 100 mm est un choix satisfaisant. Un objectif de 180 mm conviendra davantage à l’expert ou au professionnel qui souhaite pousser l’expérience plus loin.
Si vous ne vous y connaissez pas trop et que vous en êtes à vos débuts en photographie, mieux vaut consulter un vendeur compétent capable de vous conseiller selon votre appareil et vos besoins.
La macrophotographie plus avancée permet des images spectaculaires comme celle de ces cristaux d’acide citrique photographiés en lumière polarisée sous un grossissement de 10X. Photo: Daniel Lebarbé
Macrophotographie et lumière
En macrophotographie, vous constaterez bien vite que si vous faites le foyer sur les yeux d’une abeille mal éclairée, ses antennes risquent d’être floues. La macro demande énormément de lumière. Il est normal, à très courte distance, de fermer votre objectif à f11 et plus pour atteindre un maximum de profondeur de champ. Il vous faudra donc utiliser la lumière pour parfaire votre photo.
La lumière naturelle
La lumière naturelle est toujours disponible, mais elle n’est pas sans inconvénient. Vous ne pouvez pas la contrôler et elle est très souvent insuffisante pour permettre une vitesse assez rapide pour figer les mouvements. Vous pouvez réussir d’excellentes photos en éclairage ambiant, mais le défi technique sera grand. Vous pouvez aussi utiliser des lampes à DEL en éclairage d’appoint.
Des myosotis sous une lumière naturelle tamisée. Photo: Daniel Lebarbé
La lumière du flash: une alliée
Seul le flash permet d’avoir un contrôle total. Sa grande puissance permet d’«écraser» la lumière ambiante et d’ainsi devenir la seule source lumineuse participant à la prise de la photo. La durée très courte de l’éclair devient le temps de pose, ce qui permet de figer la scène.
Prenons le cas hypothétique d’un champignon en forêt. Vous fermez à f16 pour favoriser la profondeur de champ, votre posemètre vous indique alors une vitesse de 1/2 seconde. On comprend aisément qu’une parfaite stabilité sur 1/2 seconde est pratiquement impossible. À cette vitesse, l’utilisation d’un trépied est absolument nécessaire.
Si vous utilisez un flash, toujours à f16, votre appareil peut être réglé à sa vitesse maximum de synchronisation, qui se situe généralement entre 1/160 et 1/250 de seconde. À ces vitesses, l’éclairage ambiant n’a que très peu d’effet, le bref éclair d’environ 1/1000 de seconde suffit à assurer la prise de la photo. On passe ainsi d’un temps de pose de 1/2 à 1/1000 de seconde! Cela peut être utilisé avec un trépied, mais vous pourrez aussi réussir la photo à main levée.
Pour le flash, deux options: le flash macro (annulaire ou à doubles têtes orientables) qui se fixe au bout de votre objectif et qui permet un contrôle total de la lumière. Cependant, il est assez encombrant et coûteux. Deuxième option: le flash standard (intégré au boîtier ou monté sur la griffe porte-flash), auquel vous devrez adjoindre un grand diffuseur pour diriger un maximum de lumière vers le bas, là où se trouve votre sujet. L’objectif étant très près, il pourrait créer une ombre sur votre cible. C’est une des limites de cette méthode.
Un bruant à gorge blanche reprends ses esprits après avoir heurté une fenêtre, saisissez l’occasion! Photo: Daniel Lebarbé
La macro à main levée
Quel que soit l’équipement choisi (objectifs spéciaux, bagues, bonnettes, etc.), il est préférable d’utiliser la mise au point manuelle pour réussir la macro. Faire un portrait demande la plupart du temps de faire le foyer sur les yeux; c’est aussi vrai pour un papillon posé sur une fleur. Votre image semblera nette même si de grandes zones en arrière-plan sont floues à cause de la faible profondeur de champ. Pour une fleur, vous pourrez faire le focus sur les étamines. Bref, il faut trouver le point focal le plus précis et le plus petit de votre sujet pour vous assurer d’une plus grande netteté de la photo.
La meilleure façon de faire des photos à main levée (sans trépied) est de régler votre foyer manuellement à la distance de travail souhaitée et de vous balancer légèrement d’avant en arrière pour déclencher au bref moment où votre image est nette. Cette technique demande un peu d’entraînement, mais deviendra rapidement une seconde nature.
La photo à main levée est la méthode qui permet la plus grande spontanéité. Vous débusquez votre sujet et êtes immédiatement prêt à le capturer. Sa rapidité de mise en œuvre peut favoriser l’approche d’un insecte farouche et vous laisser le temps de faire plusieurs images. La mise au point est très délicate, ce qui entraînera une majorité de photos ratées. Ne vous découragez pas, c’est tout à fait normal. Un flash vous aidera beaucoup en figeant tout mouvement du sujet, de votre part, ou provoqué par le vent.
Des fleurs photographiées à main levée avec un appareil équipé d’un objectif macro, d’un flash standard et d’un diffuseur maison. Photo: Daniel Lebarbé et Philippe Rioux
Le trépied et ses accessoires
Pour un travail de haute précision, un matériel plus encombrant est nécessaire. Un insecte engourdi par les premiers froids de l’automne, une fleur ou un sujet à l’intérieur vous laisse le temps d’utiliser le trépied, le rail, ainsi qu’un éclairage plus élaboré. En plus d’une stabilité et d’un foyer parfait, cet équipement permet de faire du focus stacking.
Le trépied
Un bon trépied solide et stable n’est pas un luxe. Vous lui confiez votre précieux équipement et, lors de son utilisation, sa stabilité est essentielle à la réussite de vos photos. Vous avez le choix entre deux types de fabrication: la fibre de carbone, plus légère, rigide et coûteuse; ou le classique aluminium. La légèreté du carbone peut faire une différence lors d’une excursion. Un modèle avec une colonne centrale inclinable est un atout, car il permet d’approcher l’appareil au plus près d’un sujet caché dans un buisson.
Un bon trépied doit être équipé d’une tête d’égale qualité. La rotule est le choix le plus courant dû à sa souplesse d’utilisation et à son rapport qualité-prix, mais n’est pas la plus facile à ajuster finement. Les têtes à réglages micrométriques sur trois axes (p. ex., Manfrotto 410 Junior) sont très précises et utiles en studio, mais pas toujours faciles à mettre en œuvre sur le terrain.
Le rail macro
Pour certains sujets, ou lorsque vous voudrez améliorer votre technique, le positionnement de votre appareil demandera une très grande précision. L’emploi d’un rail macro (p. ex., Manfrotto 454) est recommandé. Il permettra d’ajuster la distance à votre sujet au moyen de molettes micrométriques. Il est quasi essentiel pour l’usage de techniques avancées comme le focus stacking. Cela dit, il n’est pas essentiel pour vous lancer en macrophotographie. Ce sera une option vers laquelle vous vous tournerez selon le type de sujets que vous aimez photographier ou selon votre enthousiasme pour la macro.
Le focus stacking
Vous en entendrez sûrement parler si vous lisez des magazines ou livres spécialisés traitant de la macrophotographie. Cette technique de postproduction consiste à prendre plusieurs photos au foyer de façon à couvrir les différentes parties du sujet, puis de les traiter dans un logiciel spécialisé qui sélectionnera et réunira les zones les plus nettes afin de créer une seule image. Vous pouvez ainsi obtenir une photo de libellule claire, des antennes à la queue. La profondeur de champ passe ainsi d’une fraction de millimètre à plusieurs centimètres. Vous l’aurez compris, cette technique n’est pas pour les débutants ou pour tout le monde et elle demande d’être à l’aise avec les outils informatiques. Si vous souhaitez atteindre ce niveau, le focus stacking vous donnera des résultats spectaculaires.
Une fleur photographiée en «focus stacking» avec un équipement perfectionné constitué d’un rail motorisé, d’un flash macro à deux têtes et d’un objectif macro 100 mm. Photo: Philippe Rioux
Conseils pratiques
Installez-vous confortablement
La macrophotographie peut parfois exiger quelques contorsions de votre part. L’usage de genouillères ou d’un coussin de jardinage vous évitera bien des inconforts et vêtements sales.
Utilisez l’écran arrière
Il sera souvent difficile ou impossible d’utiliser le viseur de votre appareil. Vous devrez alors vous servir de son écran arrière. Par exemple, si votre sujet est photographié au ras du sol, le viseur devient pratiquement inaccessible. L’usage de l’écran, idéalement orientable vers le haut, permettra la prise de vue.
Ajustez la luminosité
La lumière du jour rend votre écran difficile à lire, pensez à en augmenter la luminosité.
Faites attention au vent
Le vent est votre pire ennemi. Une fleur qui se balance est pratiquement impossible à capturer. Si possible, demandez à quelqu’un de tenir la plante pour la stabiliser. Dans le cas de la photo à main levée avec flash, vous pouvez tenir la tige d’une main et photographier de l’autre. Si vous parvenez à maîtriser cette technique, elle augmentera grandement vos possibilités.
Soyez curieux
Des sujets qui semblent inintéressants peuvent se révéler extraordinaires une fois sur l’écran de votre ordinateur. D’heureuses surprises peuvent arriver, comme de réaliser après coup que la mouche que vous avez photographiée tient une proie dans ses mandibules.
L'asile, une mouche carnassière, dévore une guêpe minuscule. Photo: Daniel Lebarbé
Visionnez des vidéos
Vous pouvez compléter vos connaissances par vous-même. YouTube contient une multitude de vidéos traitant de macrophotographie, aussi bien en français qu’en anglais. Vous pourrez y découvrir toutes les facettes de cet univers.
Lancez-vous!
Le meilleur conseil pour vous lancer en macrophotographie? Commencez simplement avec l’équipement de base: un objectif macro (ou moyens équivalents), votre flash et un diffuseur suffiront à vos premières expériences. La persévérance sera nécessaire, mais les résultats en valent largement la peine. Vous évoluerez ensuite selon vos goûts et champs d’intérêt.
En 1939, le nouveau monarque George VI et la reine Elizabeth (qui prendra le titre de Reine-Mère lors de l’ascension au trône de sa fille du même nom) effectuent leur première visite officielle au Canada.
Partout sur leur passage d’un océan à l’autre, et même au Québec, des foules se déplacent pour venir les acclamer. Pourtant, une trentaine d’années plus tard, en 1964, la visite de l’actuelle reine Elizabeth au Québec tournera au vinaigre, donnant lieu à l’épisode peu glorieux du Samedi de la matraque sur fond de tensions nationalistes.
1- Le roi George VI et la reine Élisabeth, Saint John, N.-B.