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Nouvelles fraîches et lectures de vacances au Québec

C’est le temps des vacances, le temps de jouer dehors et de se reposer avec de bonnes lectures au bord d’une plage ou dans un hamac. Pour vous aider dans vos choix d’activités et de livres «nature», suivez le guide!

Du sérieux pour vos sorties de plein air

Aventure Écotourisme Québec, l’association des professionnels de la province en tourisme de nature et d’aventure, vient de fêter ses 30 ans. Les vacances d’été sont l’occasion de rappeler l’importance du travail accompli par cette association afin d’accréditer sérieusement en matière de qualité et de sécurité les entreprises de plein air avec lesquelles on fait affaire pour des sorties de randonnée, kayak, canot, via ferrata, vélo, canyoning…

L’association compte plus de 140 entreprises accréditées, soit plus de 67% de celles qui offrent des activités de plein air, d’aventure et d’écotourisme sur le territoire québécois. N’hésitez pas à demander à ceux auprès desquels vous souhaitez réserver une activité s’ils sont «accrédités par l’AEQ», ou rendez-vous sur leur site pour consulter le répertoire des entreprises reconnues.

Dans les Cantons-de-l’Est

Le Circuit de l’Abbaye, sorte de chemin de Compostelle québécois, s’est mis à l’heure de la COVID-19, vu qu’il ne pouvait offrir d’hébergement aux marcheurs sur huit à dix jours. L’itinéraire de marche longue durée, en boucle de 149 km traversant sept municipalités de la MRC de Memphrémagog par des chemins de campagne, a donc lancé fin juin sa formule «découverte au quotidien». Cet été, on invite à découvrir ce «coin de pays» à pied ou en vélo, sans dodo, avec des étapes de 5 à 15 km, tout en profitant de vues imprenables, de sites historiques ou patrimoniaux et d’attractions locales. 

Cet été, on vous invite à découvrir le Circuit de l'Abbaye à pied ou en vélo, sans dodo, avec des étapes de 5 à 15 km. Photo: Facebook Circuit de l'Abbaye

En route vers l’automne avec la TDLG en Gaspésie

Il est déjà temps de penser à certaines réservations de fin d’été… Surtout pour participer à un aussi bel événement que la Traversée de la Gaspésie à bottines! Les organisateurs vous attendent de pied ferme du 19 au 26 septembre pour cette édition qui promet d’être haute en couleur (comme toutes les précédentes). Randonnée chaque jour, ambiance gaspésienne magique, paysages de rêve, côté fleuve, golfe et forêt, produits du terroir pour se sustenter après l’effort: que du bonheur sur deux pattes gaspésiennes. On croise les doigts pour que la COVID-19 ne nous rattrape pas avant la TDLG!

Les organisateurs de la Traversée de la Gaspésie à bottines vous attendent de pied ferme du 19 au 26 septembre! Photo: Facebook TDLG

Prêts-à-camper spectaculaires au parc Opémican (Abitibi-Témiscamingue)

Le dernier-né des parcs nationaux du Québec ouvre son secteur de la rivière Kipawa cet été. Le parc national Opémican, au Témiscamingue, avait déjà ouvert le secteur de la pointe Opémican au camping, à la randonnée et aux activités nautiques. Deux nouveaux sentiers y sont aménagés cette année.

Dans le secteur de la rivière Kipawa, quatre emplacements de camping rustique sont disponibles ainsi que quatre sites de prêts-à-camper Étoile situés sous de grands pins et au-dessus des parois rocheuses surplombant le lac Témiscamingue. On y trouve aussi trois sentiers pédestres, dont celui menant à la Grande Chute. Le parc est un nouveau paradis pour le canot-camping.

Le parc national Opémican est un nouveau paradis pour le canot-camping. Photo: Facebook Parc national d'Opémican

Dans les Laurentides

La piste multifonctionnelle du P’tit Train du Nord, qui court sur 234 kilomètres, subira des travaux entre le 17 août et le 30 octobre entre Val-Morin et Sainte-Agathe-des-Monts. L’objectif est d’asphalter ce tronçon de 16 km. Actuellement, 65% du parc linéaire est asphalté. L’amélioration du revêtement vise à rendre la piste plus accessible, notamment aux personnes à mobilité réduite, et à «favoriser la vie active par le vélo, les patins à roues alignées, les planches à roulettes, la marche et les poussettes». Il permettra aussi de prolonger les saisons d’accès à l’une des pistes les plus fréquentées du Québec!

Un tronçon de 16 km sera asphalté cet été sur la piste multifonctionnelle du P'tit Train du Nord. Photo: Facebook Parc Linéaire le P'tit Train du Nord

Lire en vacances!

Des guides Ulysse spécial Québec

La toute nouvelle 9e édition du très complet guide Randonnée pédestre au Québec sortira en librairie le 4 août prochain. On y trouve une mine d’informations pratiques sur les sentiers, niveaux de difficulté, distance, durée de marche, dénivellation, services sur place, et évidemment des cartes, le tout disponible en version papier ou numérique. Un livre de salon autant qu’une bible à mettre dans ses bagages.

Ulysse a également publié récemment un guide Fabuleux Québec et trois de sa collection Explorez: Charlevoix, Tadoussac et la Côte-Nord; La Gaspésie et le Bas-Saint-Laurent; Les îles de la Madeleine. De précieux petits guides pratiques pour voyager dans ces magnifiques régions du bord du fleuve et du golfe du Saint-Laurent.

La maison d’édition a par ailleurs mis en solde fin juin près de mille guides, beaux livres et cartes sur le Canada avec des rabais allant jusqu’à 70%. De quoi rêver et organiser vos séjours futurs!

Boréal «nature»

La maison d’édition québécoise Boréal lance une nouvelle collection rendant hommage aux écrivains de la nature. Elle a été baptisée «L’œil américain», du nom d’un livre de Pierre Morency, véritable auteur-poète naturaliste, qui m’a fait découvrir les oiseaux du Québec comme personne.

La collection, dirigée par Louis Hamelin, «se veut d’abord un lieu ouvert aux aventures de la langue dans la richesse vivante d’un monde sauvage menacé». Elle donne d’ores et déjà la parole à trois auteurs.

Jean-Yves Soucy partage dans Waswanipi son aventure de jeunesse au pays des Cris, en canot et en forêt. Dépaysant!

Dans Le bois dont je me chauffe, François Landry raconte sa vie au cœur de la forêt et s’indigne depuis son refuge de Saint-Rémi-d’Amherst dans les Laurentides contre la façon dont l’humain occupe le territoire en tentant de le mettre à sa main plutôt qu’en respectant la nature. Une rage salutaire!

Les étés de l’ourse, signé par Muriel Wylie Blanchet, est le récit enlevant de quinze années de pérégrinations en bateau (dans les années 1920 et 1930) d’une femme et de ses cinq enfants qui explorent la côte de Colombie-Britannique dans ses moindres recoins. Je ne vous en dis pas plus: il est dans mes propres «bagages» littéraires pour cet été!

L’accès à la nature, un service essentiel?

La nature s’éveille et tant de temps passé en confinement donne encore plus que d’habitude le goût de sortir dans un parc et de reprendre des activités de plein air, comme la marche, le vélo, le canot ou le kayak…

Des voix s’élèvent de plus en plus pour que l’accès à la nature soit considéré comme un «service essentiel» et que les parcs hors des grands centres urbains, fermés depuis des semaines, rouvrent rapidement, mais les contraintes nouvelles de distanciation ralentissent le processus.

Heureux sont ceux qui, comme moi, ont une forêt à l’arrière de chez eux, une montagne à moins d’un kilomètre, un lac, une rivière ou un fleuve à proximité. Les réseaux sociaux fourmillent ces jours-ci de photos de kayakistes naviguant sur le fleuve Saint-Laurent, de cyclistes en balade sur les routes du Québec, de randonneurs paradant sur un sommet. Moi-même, j’ai sorti mon canot dimanche dernier pour glisser dans les eaux libres entre les glaces d’un lac et admiré un huard dont l’arrivée m’avait été annoncée au matin par son chant magnifique.

Tous n’ont pas cette chance, notamment ceux qui habitent en ville. Comment ne pas envahir les parcs de Montréal quand on n’a pas un chalet à la campagne, qu’on ne peut louer une chambre d’hôtel ou un refuge pour s’évader en région et que tous les parcs hors des villes sont fermés? Devant cette affluence, la Ville de Montréal a fermé les stationnements de plusieurs grands parcs pour en limiter l’accès à ceux qui peuvent s’y rendre à pied ou à vélo, mais n’est-ce pas une source d’inégalité pour ceux qui n’ont pas de parcs à proximité de chez eux et ne peuvent se déplacer facilement par ces modes de transport? Et une source d’inégalité «sanitaire» puisqu’ils opteront peut-être pour le métro ou l’autobus, désormais plus «dangereux» que la sacro-sainte automobile…

Ouvrir les parcs nationaux, régionaux et municipaux à l’extérieur des grands centres serait apprécié de ceux qui vivent à proximité et permettrait de relâcher un peu la pression sur les espaces naturels urbains.

Photo: David Murray Chambers, Unsplash

Oui au magasinage, pas aux parcs?

Lundi dernier, Alice-Anne Simard, directrice générale de l’organisation environnementaliste Nature Québec, réclamait une réouverture des 24 parcs gérés par la Société des établissements de plein air du Québec (SEPAQ), s’étonnant que «les gens puissent aller magasiner à compter de ce lundi dans la plupart des régions du Québec» (sauf Montréal), mais qu’il ne leur soit «pas permis d’aller marcher en sentier dans un parc national où la distanciation physique est beaucoup plus facile à respecter».

Comme plusieurs autres, y compris d’éminents scientifiques, Mme Simard soutient que les espaces naturels ont des impacts positifs sur la santé physique et mentale, diminuant les symptômes d’anxiété et de dépression, le stress et la fatigue mentale. Nature Québec croit donc que l’accès à la nature est «une mesure de santé publique que le gouvernement doit favoriser», surtout pendant une crise aussi anxiogène que celle provoquée par le coronavirus.

Depuis le début de cette crise sanitaire, j’ai l’intime conviction que l’accès à la nature devrait être considéré comme un «service essentiel» à notre santé physique et mentale. C’est bien la raison pour laquelle les parcs de Montréal sont restés ouverts et j’espère bien que quelques hurluberlus irrespectueux des règles de distanciation sociale seront contrôlés comme il se doit pour qu’on ne dérape pas vers des fermetures de parcs urbains qui soulèveraient la colère.

Photo: Julia Kirilova, Unsplash

«Conversations» du Sommet du plein air

Pour les parcs nationaux du Canada, ceux du Québec, les parcs régionaux et autres, je ne vois pas pourquoi ils continuent d’être exclus des ouvertures programmées actuellement par les gouvernements. C’est l’un des sujets de l’heure dans le milieu du plein air pancanadien.

Il y a près d’un mois que je participe aux «conversations» virtuelles, initiées par l’Outdoor Council of Canada (Conseil canadien de plein air), qui préparait la tenue d’un «Sommet du plein air» à Gatineau en septembre. Ce grand rendez-vous de l’industrie canadienne n’aura pas lieu, mais ses organisateurs ont utilisé leur liste de participants pour provoquer une discussion passionnante sur les défis auxquels ils font face et sur les moyens d’adapter leurs pratiques à la nouvelle réalité sanitaire.

Ces conversations ont réuni virtuellement chaque semaine plus d’une centaine de membres de la communauté canadienne du plein air. De là est née la création d’une plateforme, Thoughtexchange, qui recense déjà 150 «bonnes idées» et 2850 évaluations d’idées par les participants. L’accès à des activités de plein air, considéré comme un service essentiel, arrive en tête de ce sondage-éclair du milieu. On y considère l’accès à la nature comme «un facteur de prévention de la crise de santé mentale qui se profile à l’horizon», en plus de contribuer à la santé physique de la population.

Le groupe met de l’avant l’expertise actuelle des organisateurs d’activités de plein air, qui leur permettra d’accueillir des participants en respectant les règles de santé publique, telles que la distanciation sociale. Le groupe en appelle aussi à travailler avec les provinces pour rouvrir dès que possible les parcs et autres sites naturels, en adoptant des règles conformes à la lutte contre la COVID-19.

Au cours de ces discussions, Jeff Willis, président de Fireside Adventures et membre du Conseil canadien de plein air, rappelait que «les gens veulent reprendre les activités de plein air qu’ils aiment». Pour que ça ne soit pas dans le désordre du «free for all», il faut se préparer adéquatement dans les parcs comme ailleurs à les recevoir, avec des règles sanitaires bien précises à respecter.

Photo: Lea B, Unsplash

En mode préouverture des parcs et entreprises de plein air

La patience ayant en effet des limites, surtout à l’approche des beaux jours, il devient urgent de fixer de telles règles. Au Québec, l’industrie touristique prépare avec le gouvernement un plan sanitaire pour son redémarrage dans les prochaines semaines. Nul doute que son application sera progressive, comme devraient l’être l’ouverture de nos parcs et la disponibilité d’activités de plein air à réserver. Un exemple: s’il peut sembler facile d’organiser une sortie de canot en groupe sur une rivière en pratiquant la distanciation physique (à condition d’avoir dans un canot deux personnes vivant sous un même toit), comment faire si l’on doit déplacer le groupe en amont d’une rivière, comme on le faisait auparavant en minibus? Comment organiser une longue randonnée pédestre ou une expédition de kayak de mer avec un groupe en dormant sous tente et en partageant les repas? Comment limiter le nombre de personnes sur un sentier ou leur présence sur un petit belvédère?

S’agissant du secteur de la randonnée, l’organisme Rando Québec annonçait cette semaine avoir réuni virtuellement des acteurs du milieu du plein air pour édicter ensemble «des lignes directrices claires autour de la pratique de la randonnée pédestre et du plein air dans le contexte sanitaire de la COVID-19». La SEPAQ, Aventure Écotourisme Québec, Vélo Québec, Sans trace Canada, l’Association des guides professionnels en tourisme d’aventure y participaient notamment, aux côtés de réseaux membres de Rando Québec et du Laboratoire d’expertise et de recherche en plein air (LERPA) de l’Université du Québec à Chicoutimi.

Si les Québécois trépignent d’impatience pour retourner jouer dehors, et qu’ils seront plus nombreux que jamais à le faire cet été, le milieu prône la prudence pour des raisons de santé et de sécurité. «De nombreux enjeux, souligne Rando Québec, doivent être considérés afin de protéger adéquatement la population et de préserver les milieux naturels: l’augmentation significative de l’achalandage attendu dans les parcs, l’étroitesse de nombreux sentiers, ainsi que les espaces restreints dans les belvédères et points de vue.» Pas d’«ouverture précipitée et mal encadrée», selon le milieu, avant la sortie – d’ici quelques semaines – d’un guide fixant des règles nouvelles pour les gestionnaires de sites de randonnée et édictant des recommandations aux pratiquants pour adopter de «nouvelles habitudes de pratique pour un retour sécuritaire aux activités de plein air.

Comme ce sera certainement le cas aussi pour les activités autres que la randonnée, il faut espérer que l’on s’entende rapidement sur ces règles et sur ce qu’on autorise à la suite d’une ouverture des parcs et entreprises de plein air, au risque sinon de voir se déplacer le problème sanitaire et de sécurité ailleurs, les plus avides d’aller jouer dehors se précipitant dans tous les espaces naturels non contrôlés, sur terre comme sur l’eau…