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Comment sécuriser vos objets connectés

Des brosses à dents connectées aux ampoules intelligentes en passant par les caméras de surveillance, de plus en plus d’appareils électroniques peuvent accéder à l’Internet. Voici comment profiter de ces objets de la manière la plus sécuritaire possible.

La nouvelle a eu l’effet d’une bombe récemment auprès des analystes en cybersécurité: trois millions de brosses à dents connectées auraient été attaquées par des pirates, utilisant ces dernières pour perpétrer d’autres attaques par la suite.

L’histoire s’est finalement révélée fausse. La question de la sécurité des objets connectés, elle, est toutefois bien réelle, car ces objets sont souvent moins bien protégés que votre ordinateur ou votre téléphone.

Quels sont les dangers?

Cela dépend de l’appareil. Des yeux indiscrets risquent d’être attirés par les caméras de sécurité, alors qu’un voleur devrait être intéressé par une serrure connectée mal protégée. Dans certains cas, des appareils inoffensifs ont aussi le potentiel d’être utilisés à d’autres fins que leur usage habituel: une ampoule connectée pourrait être utilisée pour «espionner» les informations qui passent sur votre réseau Wi-Fi, par exemple, et des brosses à dents pourraient être au cœur d’une attaque contre des sites et des services en ligne.

Ces cinq conseils devraient vous permettre de mieux protéger vos appareils.

1. Choisissez les bonnes marques

Quand vous achetez un appareil connecté, choisir une marque réputée, qui a les moyens d’investir dans la sécurité de ses produits, représente la meilleure option pour avoir des objets difficiles à attaquer par des pirates.

Tous les appareils ne sont évidemment pas aussi importants à protéger. Les risques associés à un thermomètre connecté pour la cuisson sont indéniablement faibles. Une caméra de sécurité ou une serrure connectée, elles, devraient toutefois être achetées avec précaution.

Une serrure connectée devrait être achetée avec précaution. Photo: Sebastian Scholz Nuki, Unsplash

2. Gardez vos appareils à jour

Des failles de sécurité dans les logiciels et les systèmes d’exploitation utilisés par les objets connectés sont constamment découvertes. Les objets doivent donc être périodiquement mis à jour afin de vous protéger contre ces nouvelles failles.

Ici aussi, ces mises à jour sont encore plus importantes avec les appareils qui ont accès à vos informations personnelles. Généralement, tous les appareils pouvant accéder à votre réseau Wi-Fi peuvent être mis à jour dans leurs paramètres (référez-vous au manuel d’instruction pour obtenir la marche à suivre).

Des failles de sécurité dans les logiciels et les systèmes d’exploitation utilisés par les objets connectés sont constamment découvertes. Photo: Simon Daoudi, Unsplash

3. Adoptez les meilleures pratiques pour les mots de passe

Votre serrure connectée est peut-être à jour et protégée par les meilleures technologies, mais si vos identifiants ont déjà été publiés dans une fuite, aussi bien donner votre clé aux pirates.

Quand vous créez un compte avec vos nouveaux appareils électroniques, il est primordial de suivre les règles de base pour la gestion intelligente de vos mots de passe.

Vous devez entre autres vous assurer d’avoir un mot de passe différent pour chaque appareil. Sinon, dès qu’un site ou qu’un service est victime d’une attaque ou d’une fuite, vos identifiants seront connus de tous et pourront être réutilisés par d’autres. Puisqu’il est souvent impossible de se souvenir de codes différents pour chacun de nos comptes, l’installation d’un gestionnaire de mots de passe s’impose.

Lorsque c’est possible, vous devez aussi activer l’autorisation à deux facteurs, où un code est envoyé sur votre téléphone afin d’empêcher quiconque, un pirate à l’autre bout du monde, par exemple, qui connaîtrait votre mot de passe d’accéder à votre compte.

Quand vous créez un compte avec vos nouveaux appareils électroniques, il est primordial de suivre les règles de base pour la gestion intelligente de vos mots de passe. Photo: Depositphotos

4. Protégez vos appareils avec un VPN

Vous avez de vieux appareils à risque? Une option, plus avancée, pourrait être de les cacher derrière un VPN, un type de logiciel utilisé pour chiffrer vos communications et qui est notamment pratique lorsqu’on accède à un réseau Wi-Fi public, dans un aéroport ou à l’hôtel, entre autres.

Vous ne pourrez évidemment pas installer de VPN sur votre brosse à dents connectée, mais certaines entreprises offrent des routeurs avec VPN intégré (le Aircove de ExpressVPN, notamment), où tous les appareils s’y connectant sont automatiquement protégés.

Relier vos appareils connectés à un routeur du genre pourrait permettre de les isoler du reste de votre réseau, mais aussi de masquer votre adresse IP du reste de l’Internet, ce qui représente une couche de sécurité supplémentaire.

5. Optez pour des appareils non connectés à l’Internet

La meilleure façon de vous protéger contre les attaques provenant d’Internet est évidemment de ne pas avoir d’appareils pouvant être ciblés.

Dans certains cas, vous n’avez pas vraiment le choix (bonne chance pour trouver une bonne télé qui n’est pas connectée en 2024). Mais avez-vous vraiment besoin que votre brosse à dents puisse accéder à l’Internet? Probablement pas.

Comment louer un film sur Internet

Un abonnement à un service de télé par Internet n’est pas nécessaire pour profiter de contenus de qualité sur votre téléviseur. Vous pouvez simplement louer des films par Internet et ne payer que pour ce que vous regardez vraiment. Voici comment faire, en cinq questions.

Sur quelles plateformes peut-on louer les films?

Alors que Netflix, Prime Vidéo et les autres services du genre exigent un abonnement mensuel et vous inondent de contenus qui ne vous intéressent pas toujours, d’autres plateformes en ligne permettent de louer des films à la carte, comme c’était le cas auparavant avec les clubs vidéo.

Deux services se distinguent tout particulièrement: YouTube Films et émissions de télévision (anciennement Google Play Movies & TV), qui est la plateforme la plus répandue sur les téléviseurs intelligents, et Apple TV, qui se démarque par la richesse de son contenu, notamment québécois.

Si vous êtes abonnés à un fournisseur télé traditionnel, vous pouvez aussi louer des films en passant par la section «Sur demande» de votre terminal télé, comme HELIX Télé ou Télé Fibe.

Comment fonctionne la location de films sur Internet?

Louer un film permet de le regarder autant de fois qu’on le désire pour une période de 48 heures.

La marche à suivre dépend de la plateforme que vous utilisez et à partir de quel appareil vous y accédez.

Avec YouTube, par exemple, vous n’avez qu’à suivre ce lien, puis à parcourir la liste des films proposés. Vous pouvez aussi y rechercher le film dans la barre de recherche au haut de l’écran. Dans les résultats, si celui-ci existe, il sera affiché avec un bouton «Acheter ou louer». Cliquez sur ce dernier pour procéder à la location. Vous pourrez ensuite regarder le film à partir de l’onglet «Achetés», qui apparaît au haut ou à la gauche de l’écran. La marche à suivre étape par étape est accessible ici (en anglais seulement).

Pour profiter d’Apple TV, le plus simple est de passer par l’application Apple TV, offerte sur un ordinateur Mac, un iPhone, un iPad, ou encore sur une console Apple TV. Les films à louer et à acheter sont accessibles à partir de l’onglet «Boutique» ou «À voir», selon l’appareil utilisé. Sur PC, vous devrez plutôt installer iTunes, puis accéder à la section «Store», dans l’onglet «Films». La marche à suivre étape par étape est accessible ici.

Dans les deux cas, vous pourrez regarder le film directement sur l’appareil où la transaction a été effectuée, mais vous pouvez aussi le faire à partir d’un autre, comme une télé intelligente.

Lorsque vous louez un film sur YouTube, vous pouvez le regarder autant de fois que vous le désirez pour une période de 48 heures.

Comment regarder le contenu sur la télé?

Il existe plusieurs moyens pour regarder un film loué directement sur votre téléviseur, à condition de posséder un téléviseur intelligent (ce qui est le cas de la grande majorité des modèles offerts sur le marché depuis au moins les cinq dernières années). Le plus simple est d’y ouvrir l’application YouTube ou Apple TV. La marche à suivre varie d’une marque à l’autre, référez-vous au manuel d’instruction pour savoir comment faire.

Dans l’application, entrez votre nom d’utilisateur et votre mot de passe (celui de votre compte Google dans le cas de YouTube, et de votre compte Apple dans le cas d’Apple TV). Dirigez-vous ensuite dans le menu «Bibliothèque» (sur YouTube) ou «Vidéothèque» (sur Apple TV) afin de retrouver le film que vous avez loué. Sachez que vous pouvez aussi louer le film directement à partir des applications YouTube ou Apple TV de votre téléviseur.

Si vous n’avez pas de téléviseur intelligent, ou s’il est trop vieux pour y installer les dernières versions des applications de YouTube et d’Apple TV, vous devrez utiliser une console télé séparée, comme l’Apple TV (180$) ou Chromecast with Google TV (70$), qui permet de transformer votre appareil en téléviseur intelligent.

Est-ce qu’il y a beaucoup de choix de films?

Tant Apple que YouTube offrent des milliers de films. Ceux-ci sont généralement accessibles en anglais, mais également en français la plupart du temps. Le catalogue pour le cinéma de répertoire québécois est cependant beaucoup plus riche sur la plateforme d’Apple, puisque tous les films restaurés grâce au projet Éléphant: mémoire du cinéma québécois y sont proposés.

Notez toutefois qu’il n’est habituellement pas possible de louer une série télé en ligne. Elles doivent plutôt être achetées, pour environ 4$ pour un épisode, ou 20$ à 30$ en moyenne pour une saison.

Combien ça coûte?

Louer un film coûte en moyenne de 5$ à 7$. Apple présente aussi toutes les semaines une section de films à l’honneur, qui peuvent être loués au coût de 1$ à 3$ environ.

Les films encore à l’affiche au cinéma sont parfois offerts à la location, mais pour plus cher, soit environ 20$.

Évidemment, vous pouvez aussi acheter des films si vous comptez les revoir par la suite. Attendez-vous à payer environ 10$ pour un film de répertoire, ou 25$ pour une nouveauté de l’année.

L’arrivée de la téléphonie par satellite

Se perdre au fin fond du bois est désormais un peu plus sécuritaire qu’avant. Du moins avec un nouvel iPhone 14 capable d’envoyer des messages d’urgence par satellite. Et ce n’est que le début.

C’est la grande nouveauté de l’iPhone 14 d’Apple, qui sera lancé cette semaine au Canada: en cas d’urgence, et si aucun réseau cellulaire ou Wi-Fi n’est accessible, il sera désormais possible d’envoyer un message d’alerte en passant par l’espace.

La procédure, qui sera officialisée en novembre, n’est pas aussi simple que pour l’envoi d'un texto. En effet, le signal d’un satellite dans l’espace est plus faible que celui d’une tour cellulaire située à quelques kilomètres de distance. Pour ce faire, il faudra donc pointer l’iPhone vers le ciel et suivre les indications pour trouver la direction précise d’un satellite, puis attendre un certain temps pour que le message soit envoyé. Une série de questions auxquelles il est possible de répondre facilement ont déjà été programmées par Apple («Êtes-vous blessé», par exemple), ce qui permet de restreindre au maximum le nombre d’échanges.

La procédure sera plus complexe que l'envoi d'un simple texto. Photo: Apple

Si vous vous situez dans une zone où les services 911 acceptent les textos, ceux-ci recevront directement le message de votre téléphone. Si ce n’est pas le cas, une centrale pourra servir de relais entre vous et le 911.

Le service satellitaire d’Apple est offert gratuitement pour deux ans avec un nouvel iPhone et sera payant par la suite (pour un prix qui n’a pas encore été dévoilé). La fonctionnalité est offerte au Canada et aux États-Unis seulement, mais elle devrait être proposée ailleurs par la suite.

En plus d’envoyer un message d’urgence, le service permettra aussi de transmettre votre position GPS à vos proches, grâce à l’application Find My d’Apple. 

Avec l’iPhone 14 d’Apple, vous pourrez, en cas d’urgence, et si aucun réseau cellulaire ou Wi-Fi n’est accessible, envoyer un message d’alerte en passant par l’espace. Photo: Apple

Huawei et Google confirment leur intérêt

Apple est la première entreprise à lancer un téléphone intelligent pour le grand public avec une connexion par satellite, mais elle n’est pas la seule à vouloir le faire.

Le fabricant Huawei a aussi annoncé (un jour avant Apple!) que son futur téléphone Mate 50 pourra également envoyer des messages par satellite. Celui-ci utilisera toutefois le réseau chinois Beidou. La fonctionnalité ne devrait donc pas être offerte au Canada.

À moyen terme, selon ce qu’a annoncé Google la semaine dernière, le système d’exploitation Android 14 serait compatible avec les satellites, ce qui devrait faciliter l’ajout de la fonctionnalité pour les différents fabricants. La prochaine version d’Android n’est toutefois pas attendue avant l’été prochain.

Le fabricant Huawei a aussi annoncé que son futur téléphone Mate 50 pourra envoyer des messages par satellite. Photo: Huawei

Internet par satellite sans restriction dans les téléphones: une question de temps

Pour l’instant, les téléphones intelligents ne permettent principalement que l'envoi de courts messages d’urgence lorsqu’ils se connectent à des satellites de télécommunication. Les connexions mobiles par satellite seront toutefois appelées à évoluer rapidement au cours des prochaines années.

Il y a quelques semaines, l’entrepreneur Elon Musk avait en effet annoncé que la prochaine génération de satellites Starlink de SpaceX serait capable de communiquer directement avec les téléphones, ce qui permettrait aux utilisateurs de texter, d’appeler, et même potentiellement de regarder du contenu vidéo. La transmission serait toutefois limitée à 2 à 4 Mbit, une vitesse assez lente par rapport aux standards modernes (mais tout de même meilleure que celles des réseaux 3G d’il y a quelques années).

Si Starlink a été créée pour l’Internet à la maison, d’autres entreprises d’Internet par satellite ont aussi lancé des appareils spécialement conçus pour être reliés à des téléphones. Apple devrait aussi investir 450 millions de dollars dans le déploiement de satellites de l’entreprise Globalstar (qui possède les satellites utilisés par l’iPhone 14), ce qui pourrait aussi indiquer son intention d’améliorer la capacité du réseau, et donc les usages qu’il sera possible d’en faire.

D’autres entreprises d’Internet par satellite tentent aussi de percer le marché des téléphones intelligents, notamment Amazon, avec son réseau de satellites Project Kuiper. Ici, les satellites seraient toutefois utilisés pour relier des tours 5G à l’Internet dans des régions plus éloignées, ce qui faciliterait leur déploiement.

Peu importe le moyen utilisé, l’objectif est le même: s’assurer que l’on puisse utiliser son téléphone intelligent partout sur la terre, même dans les zones les plus isolées.

Internet haute vitesse en région: la lumière au bout du tunnel

Les problèmes d’accès à Internet haute vitesse dans certaines régions du Québec tirent à leur fin. D’ici septembre 2022, presque tous les foyers québécois devraient y avoir accès. Voici ce qu’il faut savoir sur ce dossier qui aura pris deux décennies à régler.

Aurez-vous accès à Internet haute vitesse chez vous?

Oui. À travers la province, il reste environ 250 000 foyers qui n’ont toujours pas accès à Internet haute vitesse. En théorie, chaque adresse devrait être dotée d’une telle connexion d’ici le 30 septembre 2022.

Pour que chaque personne puisse avoir des détails sur sa situation particulière, Québec a mis en place une carte interactive sur laquelle l’avancement du branchement peut être visualisé région par région, et où il est possible d’entrer votre adresse personnelle pour savoir qui y offre Internet haute vitesse ou, sinon, quel fournisseur branchera l’adresse d’ici le 30 septembre.

Dans certains cas, les adresses sont considérées comme non admissibles, lorsqu’il s’agit d’une entreprise ou d’une adresse sans électricité, par exemple. Si votre adresse se retrouve par erreur dans cette catégorie, il est possible d’entrer en contact par courriel avec le gouvernement pour demander une révision.

Capture d'écran de la carte interactive mise en place par Québec.

Quelle sera la vitesse offerte?

Les branchements financés par l’Opération haute vitesse devront être d’au moins 50 Mbit/s en téléchargement et 10 Mbit/s en téléversement, avec données illimitées. En pratique, la très grande majorité des branchements ont été faits avec de la fibre optique. Les vitesses qui pourront être obtenues devraient donc être beaucoup plus rapides que celles-ci.

Combien de foyers reste-t-il à brancher?

Québec et Ottawa ont financé au cours des dernières années des projets pour brancher 250 000 foyers qui n’avaient toujours pas accès à Internet haute vitesse. On ignore combien d’entre eux ont déjà accès à Internet, mais la quasi-totalité des branchements devrait être réalisée d’ici le 30 septembre.

Notons que dans certains cas, le financement pour brancher les foyers était assorti de conditions stipulant que des pénalités devraient être payées par les opérateurs si la date butoir n’était pas respectée.

Combien le branchement à Internet haute vitesse a-t-il coûté?

Plus de 1,3 milliard $ ont été investis dans le branchement des régions au cours des dernières années par l’entremise de différents programmes qui se sont succédé, comme Régions branchées, Éclair I, Éclair II, Éclair III et Branchement des municipalités, ce qui équivaut environ à 5200 $ par branchement en moyenne.

Le financement a été accordé aux différentes entreprises de télécommunications, comme Bell, Cogeco, Vidéotron et Telus, à raison d’une seule subvention par territoire.

Combien Internet haute vitesse coûtera-t-il aux utilisateurs?

Selon les ententes avec les opérateurs qui ont obtenu l’argent pour effectuer les connexions, les foyers branchés devraient payer un prix similaire à celui qui est déboursé dans les grands centres.

À Montréal, chez les grands fournisseurs, un forfait d’au moins 50 Mbit/s en téléchargement et 10 Mbit/s en téléversement coûte environ 75$ par mois, sans compter le rabais d’environ 10$ à 15$ par mois qui est accordé aux nouveaux clients pour une période de deux ans.

Notons que d’autres fournisseurs offrent toutefois des prix moins élevés dans les grands centres, soit un peu plus de 50$ par mois pour une vitesse similaire à celle promise par l’Opération haute vitesse.

Comment Québec compte-t-il brancher les foyers où la fibre optique n’est pas une option?

Environ 10 200 foyers ne pourront pas être branchés par fibre optique, estime Québec, puisque le coût pour effectuer le branchement aurait été trop prohibitif.

Ces foyers – qui ne sont pas forcément isolés, puisqu’une centaine d’entre eux sont situés à Montréal, et 400 autres, dans la région de la Capitale-Nationale, notamment – pourront toutefois bénéficier de la haute vitesse grâce à l’Internet satellitaire Starlink, de l’entreprise américaine SpaceX.

Le financement devrait couvrir l’acquisition de l’équipement nécessaire (une valeur d’environ 1000$), et financer une partie du service mensuel (qui est offert pour 140$ par mois en ce moment).

Internet par satellite: la nouvelle course à l’espace

Les chalets sans connexion Internet haute vitesse sont chose du passé grâce aux nouveaux services satellitaires comme Starlink de SpaceX… à condition de payer le prix. Et ce n’est que le début pour cette technologie de plus en plus recherchée.

Internet grâce à des milliers de satellites

Jusqu’à tout récemment, l’Internet satellitaire n’avait pas la cote. Non seulement les services offerts par des entreprises comme Xplornet étaient lents (surtout avec les satellites d’ancienne génération), mais leur latence (le temps qu’il faut pour qu’une information se rende d’un point à un autre) était aussi beaucoup trop élevée, et la consommation mensuelle était généralement limitée.

Résultat: l’Internet par satellite était convenable pour naviguer sur le web ou prendre ses courriels, mais pas pour un usage plus avancé, comme les vidéoconférences.

Pour corriger ce problème, des entreprises comme SpaceX ont opté pour une nouvelle stratégie: au lieu d’envoyer une poignée de satellites loin dans l’espace, elles envoient des milliers de plus petits satellites à basse orbite (entre 550 km et 1200 km), ce qui permet d’augmenter la vitesse et de réduire la latence (puisque l’information ne doit pas se rendre aussi loin pour atteindre le satellite).

Des satellites Starlink en attente d’être déployés dans l’espace. Photo: SpaceX.

Un Internet rapide, accessible dès aujourd’hui

Plusieurs projets d’Internet par constellations de satellites à basse orbite sont en développement, notamment Starlink de SpaceX, le projet Kuiper d’Amazon, la constellation de satellites de l’entreprise anglaise OneWeb et le projet Lightspeed de l’entreprise canadienne Télésat (dans lequel les gouvernements du Canada et du Québec ont investi).

Du lot, Starlink est le plus avancé. En fait, la solution de SpaceX est même offerte dès aujourd’hui aux Québécois qui en font la demande (et utilisée par 250 000 abonnés dans le monde). Attention, cependant, le prix est assez élevé: vous devrez débourser 759$ pour le récepteur satellite, 65$ pour la livraison et 140$ par mois pour le service Internet illimité.

À ce prix-là, vous aurez droit à une connexion d’environ 123 Mbps par mois en moyenne au Québec (ce qui est plus rapide que la vitesse Internet filaire moyenne au Québec), avec une latence de 55 ms en moyenne au Canada, selon une étude de Ookla, un service utilisé pour effectuer des tests de vitesse Internet.

L’offre n’est pas avantageuse si vous avez accès à un service filaire acceptable, mais pour ceux qui ont vraiment besoin d’une bonne connexion et qui sont mal desservis dans leur secteur, c’est à considérer.

L’antenne et le récepteur de Starlink. Photo: Starlink.

Pas seulement pour le chalet

SpaceX offre son service d’Internet satellitaire au grand public, et c’est aussi ce que le géant de l’Internet Amazon compte faire avec son projet Kuiper, mais ce n’est pas le seul usage pour une telle technologie.

L’entreprise canadienne Télésat, par exemple, compte plutôt viser les entreprises avec son service à venir. OneWeb prévoit pour sa part adapter son offre à différents marchés, comme le secteur maritime, les entreprises, l’aviation et les gouvernements.

Récemment, le gouvernement ukrainien avait d’ailleurs demandé à Elon Musk (le fondateur de SpaceX) sur Twitter d’envoyer des récepteurs Starlink pour lui permettre d’accéder à l’Internet malgré l’invasion russe. Des milliers de récepteurs ont été envoyés à ce jour en Ukraine, selon l’entreprise.

Les antennes et récepteurs de l’Internet par satellite OneWeb seront notamment adaptés pour un usage maritime. Photo: OneWeb.

Le cauchemar des observateurs d’étoiles

Malheureusement, la technologie ne fait pas que des heureux, notamment auprès des astronomes amateurs.

Non seulement les satellites de ces services sont sur une orbite basse, ce qui les rend plus visibles, mais ils sont aussi très nombreux (d’où le terme «constellations de satellites»). Et ça ne fait que commencer.

Starlink a en effet 2100 satellites en orbite à l’heure actuelle, mais l’entreprise a obtenu l’approbation pour en déployer jusqu’à 12 000 en tout, et a fait la demande pour 30 000 de plus. Le projet Kuiper d’Amazon doit pour sa part mettre en orbite 3286 satellites. Les premiers lancements ont été annoncés la semaine dernière, et la moitié des satellites devraient être lancés d’ici 2026. Les projets de Télésat (298 satellites) et de OneWeb (648 satellites) sont pour leur part moins ambitieux, mais OneWeb espère pouvoir lancer 6372 satellites en tout pour sa seconde phase.

Des lignes lumineuses créées par les satellites Starlink dans le ciel étoilé. Photo: DELVE Survey, CTIO/AURA/NSF.

Starlink a tenté de réduire son problème de pollution lumineuse en déployant des visières pour réduire la réflexion des satellites, mais ceux-ci sont toujours visibles depuis la terre, surtout dans les endroits moins lumineux. Heureusement, la nuisance ne serait pas grave pour les astronomes professionnels, mais elle embête tout de même les amateurs qui tentent de photographier le ciel.

Et ce n’est pas le seul problème avec ces constellations de satellites. La Chine a annoncé en décembre que deux satellites Starlink s’étaient dangereusement approchés de la station spatiale chinoise. L’accident a été évité, mais avec des dizaines de milliers de satellites qui s’ajouteront dans les prochaines années, la question ne sera peut-être pas de savoir si un accident se produira ou non dans l’espace, mais plutôt quand celui-ci arrivera.