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Quand les terrains de golf se transforment

Alors que le golf compte de moins en moins d’adeptes dans le monde, quel avenir doit-on réserver à tous ces terrains verts abandonnés? Doit-on les transformer en parcs? En écoquartiers?

D’un océan à l’autre, on retrouve pas moins de 2300 clubs de golf. Si le chiffre ne semble à priori pas énorme, il fait sursauter quand on sait qu’il dépasse largement le nombre de McDonald’s au pays (1400).

Le Canada ne fait pas figure d’exception à cet égard. Aux États-Unis, il est étonnamment plus facile de pratiquer ses coups roulés que de manger un Big Mac. On y compte près de 16 000 terrains de golf contre 13 400 restaurants à l’arche dorée. Nos voisins du sud rassemblent d’ailleurs 42% de tous les clubs de golf du monde.

Le sport est toutefois en perte de vitesse. Malgré un regain d’intérêt durant la pandémie, des milliers de clubs ont cessé leurs activités dans les dernières années un peu partout sur la planète. Seulement dans la grande région de Montréal, douze ont fermé leurs portes depuis 2010, selon les données de la Communauté métropolitaine de Montréal.

La reconversion des terrains de golf peut prendre plusieurs formes. Ces espaces verts cèdent la place à des développements immobiliers, principalement des condos, mais également à des constructions commerciales, des parcs publics, ou même à des centrales solaires, comme c’est le cas au Japon.

Quand la nature reprend ses droits

Au sud de la frontière, la majorité des anciens golfs sont pavés pour ériger des logements. Quelques-uns vont néanmoins à contre-courant en se transformant en oasis de verdure. Le New York Times publiait un article fort intéressant à ce sujet récemment.

La journaliste Carla Buckley s’est pour l’occasion rendue au San Geronimo Commons, en Californie, pour observer l’ampleur de sa transformation.

Sur ce terrain de 157 acres au nord de San Francisco, l’herbe pousse désormais librement. Le parcours de golf n’a pas vu l’ombre d’un pesticide ou d’un rodenticide depuis 2018. Un château jouet et des blocs de bois pour enfants ont élu domicile dans une trappe de sable. Les passants y promènent leur chien ou font simplement une marche.

L’immense espace revient tranquillement à son état sauvage grâce à l’organisme à but non lucratif (OBNL) Trust for Public Land, qui a acheté le parcours de San Geronimo pour 8,9 millions de dollars. Il fait partie d’une poignée de vieux terrains de golf acquis par des fiducies foncières, des municipalités et des OBNL pour être transformés en parcs et en réserves naturelles.

Toujours en Californie, les 64 acres qui abritaient autrefois le parcours de golf Ocean Meadows à Santa Barbara sont aujourd’hui devenus un estuaire entouré de prairies et de marais salants. Plusieurs espèces d’oiseaux y ont trouvé refuge.

Développements immobiliers, constructions commerciales, parc publics... la reconversion des terrains de golf peut prendre plusieurs formes. Photo: Johnny Such, Unsplash

Une transformation qui demande des efforts considérables

Ce changement de vocation ne se fait évidemment pas en un claquement de doigts. Il nécessite l’intervention d’un acheteur motivé, soucieux de la préservation de la nature, qui a non seulement envie de restaurer le terrain, mais aussi les moyens de le faire. La restauration complète du site de Santa Barbara a par exemple duré des années et a demandé 16 millions de dollars de subventions locales, étatiques et fédérales.

Cela explique probablement pourquoi seulement 28 anciens parcours (sur les 800 clubs fermés) ont été transformés en espaces verts publics entre 2010 et octobre 2022 aux États-Unis, selon les chiffres du New York Times.

Au Québec, la coalition Les terrains de golf en transition milite pour sa part pour requalifier les anciens golfs en parcs nature. Celle-ci souligne que les espaces verts «contribuent à la lutte aux îlots de chaleur, à la gestion des eaux de surface et à l’augmentation de la biodiversité», tout en offrant l’accès à un parc à proximité aux citadins.

Répondre à la crise du logement

La deuxième vie des clubs de golf crée un débat, ici comme ailleurs. Certains, comme Trust for Public Land, penchent en faveur de la restauration de la nature. D’autres plaident plutôt qu’en ces temps de crise du logement, ces vastes terrains représentent une occasion en or de densifier et d’offrir un toit abordable à de nombreux ménages.

L’organisme québécois Vivre en Ville défend de son côté une solution à mi-chemin entre les deux. Pour les golfs placés stratégiquement en zone urbaine, elle avance que la construction d’un écoquartier sur une partie du terrain permet de loger davantage de personnes dans un endroit bien situé tout en donnant une place de choix à la nature dans la ville.

On ne parle pas ici de tours sans âme ou d’immenses maisons unifamiliales, mais bien d’un écoquartier bien pensé, qui fait la part belle aux espaces verts, aux lieux publics et à la mobilité active. D’un milieu de vie qui assure une mixité sociale et une qualité de vie à ses habitants.

Selon leur emplacement et les besoins de la communauté, la réponse ne sera pas la même pour tous les golfs. Ça tombe bien, ce ne sont pas les terrains qui manquent.

Le golf, un sport pour la vie

Le golf s’est démocratisé depuis quelques décennies. Les clubs de golf ont ouvert leurs parcours au grand public, aux plus jeunes, avec des règles plus simples et à un coût plus abordable. L’équipement s’est amélioré et «pardonne» plus les erreurs de débutant. Le code vestimentaire est moins strict et on joue beaucoup plus pour le plaisir de se retrouver entre amis en pleine nature. Oubliez donc vos préjugés, car le golf n’a plus ce petit côté «snobinard» ou «élitiste» d’antan. Cela vaut vraiment la peine de s’investir dans ce sport que l’on peut pratiquer toute la vie.

Des bienfaits indéniables

Le golf est un sport complet sans être physiquement exigeant. Il est plus profitable si vous marchez le parcours et poussez votre chariot. Il l’est un peu moins avec un chariot électrique ou en voiturette parfois obligatoire dans certains clubs. N’empêche que de frapper des balles pour un 9 ou 18 trous est bénéfique pour la souplesse, la coordination, l’équilibre et la concentration. En plus, la santé cardiaque y gagne, l’espérance de vie s’accroît, le stress s’évapore et cela fait du bien de socialiser.

Le golf est un sport complet sans être physiquement exigeant. Photo: Courtney Cook, Unsplash

Quelques précautions à prendre

Les risques de blessure sont minimes parce qu’on marche sur une surface douce et absorbante. Avant de jouer, prenez le temps de vous réchauffer en faisant quelques exercices de rotation et des flexions pour toutes les articulations. Allez frapper quelques balles. Faites attention au soleil. La crème solaire et la casquette sont de mise. Pour les journées de grande chaleur, n’oubliez pas de boire régulièrement et n’hésitez pas à opter pour la voiturette.

Pour les journées de grande chaleur, n’hésitez pas à opter pour la voiturette. Photo: Dean, Unsplash

L’équipement de base

La simplicité avant tout. Pour commencer, il est bien suffisant d’avoir un bois 3, quelques fers (5 à 9), un «sand wedge» et un putter avec quelques balles, des tees et un gant pour éviter les ampoules. Attendez avant d’acheter des vêtements de golf et des souliers à crampons. Un pantalon confortable ou des bermudas, un t-shirt et des espadrilles bons pour la marche suffiront pour vos premières parties. Si vous avez la piqûre, vous pourrez investir davantage, car au golf comme dans n’importe quel sport, il n’y a pas de limite.

Si vous avez la piqûre, vous pourrez investir davantage dans l'équipement, car au golf comme dans n’importe quel sport, il n’y a pas de limite. Photo: Sydney Rae, Unsplash

Que du plaisir

Linda Kovacs, dans la cinquantaine, a décidé d’essayer le golf il y a 25 ans. «Je ne connaissais personne qui jouait au golf. Au premier essai, je suis tombé en amour avec ce sport. Je m’amuse et le golf me garde en forme et de bonne humeur.» Elle a délaissé le vélo, qu’elle trouvait plus risqué sur les routes. «J’avais de la difficulté à suivre Réal, mon conjoint. Il a donc décidé lui aussi de se mettre au golf. On peut maintenant passer du temps ensemble même s’il est plus compétitif que moi.» Ce qui prime pour elle, c’est d’être dans la nature. «J’aime aussi découvrir de nouveaux parcours.» En plus de jouer au Québec durant toute la saison, ils voyagent pour jouer au golf quelques fois par année avec des amis ailleurs au pays ou aux États-Unis.

Parmi les plaisirs de jouer au golf: découvrir de nouveaux parcours. Sur cette photo, Kiawah Island, en Caroline du Sud. Photo: Andrew Shelley, Unsplash

La force mentale

Le golf se joue beaucoup «entre les deux oreilles». La force mentale peut devenir ou bien son pire ennemi ou bien son meilleur atout. Lucie Plouffe, qui est maintenant à la retraite, joue dans une ligue féminine la semaine, et avec son conjoint, Marc Melançon, la fin de semaine. Le plus difficile est de garder la bonne attitude. «Je garde le focus sur le plaisir, insiste Lucie, et si je joue un mauvais coup, il faut tout de suite l’oublier et se concentrer sur le prochain.» Marc s’empresse d’ajouter: «Moi, j’essaie de ne pas me comparer à mes copains, tous meilleurs que moi.» C’est essentiel au golf de jouer contre soi, et non contre les autres.

Le golf, un sport qui vieillit bien avec nous

Pour le professionnel de la PGA (Professional Golfer’s Association) au Club de golf de Victoriaville Jérôme Blais, il est toujours possible de s’améliorer après 50 ans. «Je crois que la clé est vraiment le niveau de flexibilité et de tonus musculaire. En vieillissant, la distance est de moins en moins au rendez-vous, mais il y a tellement d’aspects au golf qu’on peut mieux maîtriser qu’il est possible de continuer à s’améliorer.»  C’est exactement ce que Lucie me confirme. «Marc et moi, on continue de suivre occasionnellement des cours. Et, effectivement, j’ai un meilleur score qu’à mes débuts, il y a 30 ans.»

Conseils de pro pour débutants et débutantes

Si vous voulez commencer à jouer au golf, voici les conseils du pro Jérôme Blais.

  1. Suivez quelques cours avec un professionnel certifié PGA du Canada, vous éviterez de prendre de mauvais plis.
  2. Il n’est pas nécessaire d’avoir un équipement sophistiqué et un sac complet de bâtons de golf. Un sac usagé peut très bien faire l’affaire.
  3. Au début, il est important d’aller s’exercer et de frapper des balles dans un champ de pratique. Commencez la séance en frappant avec vos fers et terminez avec les bois.
  4. Pour vos premières expériences sur un parcours de golf, allez-y avec un 9 trous. Choisissez un parcours facile ou de style «compact», comme un parcours à normale 3. Ce sera moins intimidant.
  5. Faites-vous accompagner par un ami golfeur plus expérimenté que vous. Il sera conciliant et pourra vous initier à certaines règles d’étiquette de base et à la terminologie du golf. 
Au début, il est important d’aller s’exercer et de frapper des balles dans un champ de pratique. Photo: Peter Drew, Unsplash

Derniers conseils

Pour s’améliorer, il faut jouer souvent. Pour tous les golfeurs, il y a de bonnes et de mauvaises journées, «c’est là tout le mystère du golf», précise Jérôme Blais. Il faut donc se donner du temps et rester ouvert. Le conseil qu’on entend le plus souvent sur un terrain de golf, c’est celui de «regarder sa balle». Lever la tête est le pire fléau des golfeurs. Je vous recommande d’ailleurs de visionner les courtes vidéos de Jérôme Blais, qui peuvent vous donner un sérieux coup de main.

Le golf en 26 images rétro

Tirant ses origines de divers jeux, dont le jeu de mail, le golf aurait été importé des Pays-Bas dès l’époque médiévale, mais ne fut codifié qu’au 18e siècle en Écosse.

Le sport s’est ensuite répandu un peu partout à partir de la seconde moitié du 19e siècle, tout en demeurant réservé aux mieux nantis. Après une absence de 112 ans, le golf est de retour aux Jeux olympiques depuis 2016.

Voici 26 images rétro de ce célèbre sport.

1- Le Royal Montreal Golf Club, Montréal, 1882

Photo: Notman & Sandham © Musée McCord

2- Mme A. E. Mussen jouant au golf, Montréal, 1898

Photo: Wm. Notman & Son. © Musée McCord

3- Alex Denniston tenant un bâton de golf, Montréal, 1881

Photo: Wm. Notman & Son. © Musée McCord

4- Groupe des «Bonnie Lassies», Montréal, 1909

Photo: Wm. Notman & Son. © Musée McCord

5- Jean, Margaret, Alfred Walter Roper et « Heb » sur le terrain du club de golf Cobourg, Cobourg, Ont., 1897

Photo: Alfred Walter Roper. Don de M. Vennor Roper. © Musée McCord

6- Mlle Linton jouant au golf, Montréal, 1900

Photo: Wm. Notman & Son. © Musée McCord

7- Le sénateur sir George Drummond tenant un bâton de golf, Montréal, 1900

Photo: Wm. Notman & Son. © Musée McCord

8- Groupe sur les marches, club de golf de Westmount, 1901

Photo: Alfred Walter Roper. Don de M. Vennor Roper. © Musée McCord

9- Royal Montreal Golf Club, Lachine, vers 1912

Photo: Wm. Notman & Son. © Musée McCord

10- Ladies Montreal Golf Club, Montréal, 1901

Photo: Wm. Notman & Son. © Musée McCord

11- Visite des Red Devils, club de golf de Beaconsfield, 1918

Photo: Wm. Notman & Son. © Musée McCord

12- Jean au 6e trou, club de golf Cobourg, Cobourg, Ontario, 1897

Photo: Alfred Walter Roper. Don de M. Vennor Roper. © Musée McCord

13- John Lowe, golfeur, Montréal, 1931

Photo: Wm. Notman & Son. © Musée McCord

14- Club de golf, hôtel Algonquin, St. Andrews-by-the-Sea, N.-B., vers 1923

Photo: Don de M. Stanley G. Triggs. © Musée McCord

15- M. R. Sontag effectue un coup roulé au club de golf de Banff Springs, 1955

Photo: Bibliothèque et Archives Canada

16- Joan Rodger retire sa balle de l'eau, Oak Bay Golf Course à Victoria, Colombie-Britannique, 1955

Photo: Bibliothèque et Archives Canada

17- Golf, Digby, Nouvelle-Écosse

Photo: Bibliothèque et Archives Canada

18- Golf Peacock's Farm, St. Andrews, Nouveau-Brunswick

Photo: Bibliothèque et Archives Canada

19- Golf Belvedere Club, Charlottetown, P.E.I., c. 1928

Photo: Bibliothèque et Archives Canada

20- Golf du Manoir Richelieu

Photo: Bibliothèque et Archives Canada

21- Des golfeuses se détendent au pavillon du Highland Golf Course à London, Ontario, 1955

Photo: Bibliothèque et Archives Canada

22- Golf à Tadoussac, 1920-1930

Photo: Bibliothèque et Archives Canada

23- Deux hommes et deux femmes jouant au golf, Parc national de l'Île-du-Prince-Édouard, 1953

Photo: Bibliothèque et Archives Canada

24- Sur le terrain de golf du Brockville Golf Club, Brockville, 1950

Photo: Bibliothèque et Archives Canada

25- Un homme et une femme jouant au golf dans le parc national des lacs Waterton, Alberta, 1949

Photo: Bibliothèque et Archives Canada

26- Club de golf, la Chaudière, Hull, 1952

Photo: Bibliothèque et Archives Canada