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Nos coups de cœur pour profiter des couleurs

Le début de l’automne marque la saison des couleurs flamboyantes qui pousse à profiter au maximum des sorties en plein air, à pied comme en vélo, dans notre beau Québec. Voici nos coups de cœur.

Je médite ces temps-ci une citation d’Albert Camus: «L’automne est un deuxième printemps où chaque feuille est une fleur.» Qu’elles soient encore dans les arbres de nos forêts ou déjà à terre, les feuilles d’automne sont en effet aussi diverses et colorées que les fleurs printanières, et quoi de mieux que de se promener dans les bois pour assister au spectacle?

La carte interactive de Tourisme Québec est devenue un incontournable pour suivre la progression des couleurs dans toutes nos régions et choisir ainsi nos destinations de randonnées pédestres ou cyclistes. Plusieurs organismes touristiques pointent aussi le doigt sur quelques-uns de leurs petits bijoux. Pleins feux sur deux régions: la Mauricie et les Cantons-de-l’Est, avec mes coups de cœur du moment, ailleurs au Québec.

La carte interactive de Tourisme Québec est devenue un incontournable pour suivre la progression des couleurs dans toutes nos régions. Photo: Facebook Tourisme Cantons-de-l'Est

En Mauricie, c’est «magique»

Tourisme Mauricie invite à profiter à plein de cet automne pour se balader à pied en forêt ou à vélo. «L’odeur, les couleurs, les feuilles qui tombent… magique!»  Pas moins de 40 sites incontournables pour la marche sont répertoriés sur son site, mais pour «découvrir l’explosion des couleurs de la nature mauricienne», on vous suggère pour la randonnée:

  • Le Festival des couleurs à la station de ski Vallée du Parc, secteur Grand-Mère de Shawinigan. On monte à pied au sommet (ou en télésiège) pour profiter de la vue!
  • Le Baluchon à Saint-Paulin, avec ses 35 kilomètres de sentiers pédestres et ses sorties d’équitation.
  • Le sentier Père Jacques-Buteux, tronçon du Sentier national à Grandes-Piles, pour la vue plongeante sur le Saint-Maurice.
  • Le parc national de la Mauricie, avec ses «spots» de couleurs: Belvédère du Passage donnant sur le lac Wapizagonke, belvédère de l’Île-aux-Pins sur la forêt laurentienne; belvédère du lac Bouchard; sentier du Lac-Solitaire (5,5 kilomètres); sentiers Les Cascades et Les Falaises (4,8 kilomètres en boucle).

 

En vélo de route:

  • Circuit linéaire de 11 kilomètres du parc Champlain, dans le Vieux-Trois-Rivières, au lieu historique national des Forges-du-Saint-Maurice.
  • Piste cyclable à 90% en forêt entre le parc Masse, à Trois-Rivières, et Notre-Dame-du-Mont-Carmel: 30 kilomètres aller-retour.

En vélo de montagne:

Chutes au parc de la rivière Batiscan. Photo: Facebook Parc de la rivière Batiscan

Mes coups de cœur de l’automne en Mauricie

  • Découvert depuis peu, le Parc des Chutes de Sainte-Ursule m’a éblouie par ses chutes vertigineuses (70 mètres de haut en plusieurs paliers, dont un au creux d’un canyon), mais aussi par ses nombreux sentiers pédestres en pleine forêt. On y suit le cours tumultueux de la rivière Maskinongé, en dévalant et montant des côtes, tout en découvrant forêt mixte et milieu humide.
  • Au lac Clair, l’Aire Nature Grandes-Piles a depuis longtemps ravi mon âme en automne. En canot, kayak ou planche à pagaie sur le lac, la vue sur les collines est une pure merveille au coucher du soleil, avant de faire dodo sous tente ou en chalet rustique. Et que dire des sentiers qui grimpent alentour, vous plongeant sur les hauteurs dans une canopée mordorée au plus fort de l’automne?
Au lac Clair, l’Aire Nature Grandes-Piles a depuis longtemps ravi mon âme en automne. Photo: Facebook Aire Nature Grandes-Piles (Réserve de Biodiversité du Lac Clair)

Dans les Cantons-de-l’Est, à l’assaut des couleurs

«Les couleurs éclatantes de l’automne prennent d’assaut les paysages de la région», annonçait cette semaine Tourisme Cantons-de-l’Est. Nul doute que les 1300 kilomètres de sentiers de randonnée que compte la région en attireront plus d’un!

  • L’organisme met de l’avant «le classique automnal» au mont Orford jusqu’à la mi-octobre. Sa «Flambée des couleurs» déploie de nombreuses activités durant les week-ends, mais vous convie également à partir à pied vers les trois sommets ayant pour noms mont Giroux, Orford et Alfred-Desrochers. Au deuxième d’entre eux, cinq belvédères offrent une pause méritée avec vue époustouflante sur la région. Le Circuit Altitude en fournirait la plus belle, au terme d’un parcours en paliers conduisant à des passerelles sur pilotis, ancrées dans un cap rocheux. Aussi vertigineux que l’est la vue sur le lac Memphrémagog, entre autres.
  • Tourisme Cantons-de-l’Est vous invite par ailleurs à emprunter le plus long pont suspendu pour piétons en Amérique du Nord, surtout quand «le feuillage des arbres vire au jaune, orange et rouge, en direct» au Parc de la Gorge de Coaticook. Cette passerelle construite à plus de 50 mètres de hauteur offre une vue exceptionnelle de la gorge et du paysage environnant, mais le parc offre aussi 19 kilomètres de sentiers de randonnée, des cascades d’eau, des tours d’observation, une grotte.
  • À Danville, changement de décor pour apprécier un écosystème coloré à l’Étang Burbank, un incontournable pour les amoureux de la flore et de la faune (oiseaux surtout), qui pourront se balader sur des sentiers d’environ quatre kilomètres, agrémentés d’une passerelle de 290 mètres menant directement à une tour d’observation.
  • Pour une expédition un peu plus sportive, direction le mont Gosford, à Saint-Augustin-de-Woburn. Le plus haut sommet des Cantons-de-l’Est (1193 m) est à votre portée. Le sentier de neuf kilomètres qui y mène est qualifié de difficile, avec près de 500 mètres de dénivelé positif. Du haut de la montagne, pierrier et arbres nains se disputent votre attention, mais montez plutôt à la tour d’observation pour vous couper vraiment le souffle… et vous émerveiller.
La «Flambée des couleurs» au Mont-Orford déploie de nombreuses activités durant les week-ends. Photo: Facebook Mont-Orford

Vélo de route

  • Pour le vélo de route, l’office de tourisme suggère la Haute-Yamaska en automne, ou comment «découvrir un musée à ciel ouvert à vélo» et en famille. L’important réseau de pistes cyclables de la région relie Granby à Waterloo en passant par le parc national de la Yamaska et le musée à ciel ouvert Artria, offrant un parcours d’œuvres monumentales implantées dans la nature.
  • Le Circuit du Patrimoine (42 kilomètres), dans Brome-Missisquoi, et le Grand Tour du lac Mégantic (56 kilomètres) promettent aussi de vous épater en matière de coloris.
  • Sur pistes cyclables, Tourisme Cantons-de-l’Est met encore l’accent automnal sur le Sentier nature Tomifobis (24 kilomètres), entre Ayer’s Cliff et Stanstead, alors qu’en vélo de gravelle, la Traverse des Townships, sillonnant la campagne entre Sutton et Lac-Brome, a la cote, tout comme le Caméléon Mystic (59 kilomètres), une boucle avec Hatley et Barnston-Ouest pour repères.
Vélo dans le parc national de la Yamaska. Photo: Facebook Parc national de la Yamaska

Mon coup de cœur à pied

Le Marais de la Rivière-aux-Cerises est un lieu de promenade des habitants de Magog que j’aime bien côtoyer sur ses quelques sentiers. À mi-chemin entre le parc national du Mont-Orford et le lac Memphrémagog, il est surtout connu pour sa longue passerelle de bois courant au-dessus du marais, endroit de choix pour observer les oiseaux. Montez sur la tour d’observation de six mètres pour admirer le paysage de marais et canal, sans oublier de faire une incursion sur les courts sentiers qui traversent une forêt mixte, une cédrière et une érablière. 

À mi-chemin entre le parc national du Mont-Orford et le lac Memphrémagog, le Marais de la Rivière-aux-Cerises est surtout connu pour sa longue passerelle de bois courant au-dessus du marais. Photo: Facebook Marais de la Rivière-aux-Cerises

De Chaudière-Appalaches aux Laurentides, en passant par Lanaudière

En prime, je vous livre mes coups de cœur automnaux dans ces trois régions.

  • Le parc des Chutes-de-la-Chaudière: À Lévis, quasiment aux portes de Québec, dans Chaudière-Appalaches. Quittez l’autoroute 20 pour une petite virée dans ce parc qui a plus d’un tour dans son sac. Des chutes impressionnantes sont bien visibles depuis une passerelle de 23 mètres de hauteur. Avant comme après, on file en forêt pour se gorger de couleurs sur cinq kilomètres de sentiers.
  • Le sentier Swaggin, dans Lanaudière: Il est aussi forestier qu’aquatique! Il longe en effet la rivière L’Assomption et donne à voir les jolies cascades de la rivière Swaggin, fonce en forêt et donne accès à une autre piste pour le sommet de la montagne du Tranchant, d’où le lac Clair est bien visible.
  • Le Sentier des cimes, à Saint-Faustin–Lac-Carré, dans les Laurentides: L’imposante passerelle de bois sur pilotis se fraie déjà un passage dans la forêt. Elle se poursuit en spirale ascendante à faible pente dans une structure de bois et d’acier verticale, ouverte sur la nature, et qui vous transporte au sommet à plusieurs dizaines de mètres au-dessus des arbres pour une apothéose flamboyante.
À Saint-Faustin–Lac-Carré, l’imposante passerelle de bois sur pilotis se fraie un passage dans la forêt. Photo: Sentier des cimes Laurentides

S’élever pour marcher dans les couleurs de l’automne

La flambée des couleurs a largement débuté dans la province. Pour découvrir la canopée de la forêt québécoise dans sa plus belle palette de coloris, rien de tel que de prendre de la hauteur. Rendez-vous à la cime des arbres dans les Laurentides et sur les hautes roches du parc national des Monts-Valin, au Saguenay–Lac-Saint-Jean!

À défaut de voler ou d’avoir un drone, il n’est pas toujours facile de voir la canopée quand elle s’embrase en automne. Il faut grimper sur un sommet effilé des Adirondacks ou des Laurentides pour «dominer», le temps d’une photo, les couleurs des arbres poussant dans les vallées; s’agripper à une via ferrata comme celles des Palissades dans Charlevoix ou du parc de la Chute-Montmorency dans la région de Québec; faire du deltaplane au Mont-Sainte-Anne ou au mont Saint-Pierre en Gaspésie... Une autre solution est de marcher au-dessus des arbres. J’ai récemment expérimenté la chose sur deux longues passerelles de bois dans les Laurentides et au SaguenayLac-Saint-Jean. 

Sur le Sentier des cimes

La forêt laurentienne est une pure merveille en automne et l’ouverture cet été du Sentier des cimes Laurentides, à Saint-FaustinLac-Carré, nous donne une très belle occasion d’en profiter à moindre effort.

Je connaissais bien le site de l’ancienne pisciculture de Saint-Faustin, avec ses bâtiments patrimoniaux en pierre. J’avais plusieurs fois marché dans la forêt voisine, participé à des ateliers de Gourmet sauvage sur la cueillette de champignons et plantes comestibles ou fait du vélo sur le P’tit Train du Nord, dont le circuit se trouve à proximité.

L'Ancienne pisciculture des Laurentides. Photo: Facebook Sentier des cimes Laurentides

Les nouveaux aménagements réalisés sur ce site par l’entreprise allemande EAK Sentiers des cimes en partenariat avec la MRC des Laurentides (qui en demeure propriétaire) auraient pu me déplaire étant donné mon amour de la nature la plus sauvage possible, mais il n’en fut rien. Même la faible longueur de ce sentier sur passerelle de bois (2,6 kilomètres aller-retour) n’a pas entamé mon plaisir!

Premier du genre en Amérique du Nord, ce Sentier des cimes est un «modèle» éprouvé puisque l’entreprise allemande en a déjà 12 en Europe. Le nouvel aménagement, construit après cinq ans de gestation, se compose d’une longue passerelle de bois (560 mètres). Elle commence à l’étage du bâtiment patrimonial principal et mène, tout près, à une première tour d’observation (à 25 mètres) dans laquelle on peut monter à pied via des escaliers, puis à une seconde beaucoup plus imposante, à l’autre bout de la longue passerelle.

Montée sur des piliers de bois avec renforts en acier, la passerelle est entièrement réalisée en sapin Douglas de l’Ouest canadien non traité et a été préparée par sections dans une entreprise de Saint-Jean-Port-Joli. Le résultat est spectaculaire.

La passerelle de bois. Photo: Sentier des cimes Laurentides

Perché à 25 mètres du sol, le «sentier» surplombe une magnifique forêt mixte, de résineux et de feuillus, et est agrémenté de nombreux panneaux d’interprétation, tous plus intéressants les uns que les autres. On progresse sur cette passerelle avec lenteur, en prenant le temps de lire les panneaux et d’admirer le «paysage» à hauteur d’yeux ou en dessous: cimes des arbres, sous-bois, arbustes, qui sont du plus bel effet en cette saison.

L’imposante tour d’observation se profile aussi à l’horizon. Ce presque cylindre de bois et d’acier (plutôt nonagone) qu’on voit grossir en avançant dévoile son design épuré et élégant, qui laisse passer la lumière du ciel de toutes parts. L’un de ses éléments les plus remarquables est qu’il n’y a ni ascenseur ni escalier pour atteindre son sommet, 40 mètres plus haut, soit l’équivalent de 12 étages.

L'imposante tour d'observation. Photo: Sentier des cimes Laurentides

Au départ, la passerelle vire en fait à droite, amorçant une montée très légère (de 6%) qui demeurera constante jusqu’en haut. Elle grimpe ainsi très gentiment en faisant onze fois le tour de ce drôle d’édifice, pour un total de 720 mètres. Même sans avoir grand effort à fournir, chacun prend son temps, car il y a beaucoup à voir: d’abord la forêt environnante, si colorée, au-dessus de laquelle on s’élève tout en changeant constamment de perspective; puis la structure de la tour elle-même, qui surprend: vide à l’intérieur, permettant de voir la nature de l’autre côté; enfin, vu du dessous, le grand «toit» circulaire en filet, sorte de trampoline aérien, où petits et grands semblent se délier les jambes et le cœur!

Quand on atteint enfin le sommet, à force de petits pas, on est époustouflé! Apparaissent les douces ondulations typiques de la vieille chaîne de montagnes des Laurentides, le mont Tremblant, la montagne d’Argent, le mont Blanc, mais aussi la montagne Noire, le mont Kaikoop et leurs différents peuplements forestiers qui colorent à merveille le tableau. Plus près, on aperçoit aussi le lac et l’ancien barrage de la pisciculture.

Le clou de la visite est le filet géant, bien tendu au centre de la tour. On peut s’asseoir au bord, s’y coucher tête en bas ou tourné vers le ciel ou encore jouer les acrobates pour se délier un peu plus les jambes… à condition de ne pas avoir le vertige! Le retour apporte son lot de surprises, en descente circulaire vers la passerelle, puis sur celle-ci, avec de nouvelles perspectives sur le paysage.

Le clou de la visite est le filet géant, bien tendu au centre de la tour. Photo: Anne Pélouas

«Esthétique, solidité, sécurité, accessibilité» furent les maîtres mots de la construction de ce site original qui prévoit accueillir 300 à 400 000 personnes par an, sur quatre saisons. Tout est fait, il est vrai, pour l’accessibilité des lieux aux personnes à mobilité réduite, y compris celles en fauteuil roulant, aux parents avec enfants en poussette, aux personnes âgées, grâce à la pente légère de la passerelle, après utilisation de l’ascenseur de départ (dans la première tour).

L’idée initiale, en 2017, était de donner un nouveau souffle à ce site historique des Laurentides. De fait, le bâtiment principal est plus vivant que jamais avec café-resto au rez-de-chaussée, service d’accueil et boutique à l’étage. Les jardins et bassins d’eau de la pisciculture ont également connu une belle cure de rajeunissement et la terrasse est très courue. Gourmet sauvage y a conservé sa place, avec une magnifique boutique moderne à deux pas de la piste cyclable. C’est sans compter la forêt et ses sentiers ombragés qui n’ont pas changé de vocation pour la promenade à ras du sol. 

Bon à savoir

  • Carte famille et carte annuelle disponibles
  • Entrée gratuite pour accompagnateur de personnes à mobilité réduite

Au sommet du Pic-de-la-Tête-de-Chien

Le parc national des Monts-Valin, dans la région du Saguenay–Lac-Saint-Jean, est réputé pour ses sentiers pédestres, mais pour moi, c’était jusqu’à présent l’un de mes préférés pour le ski de fond et la raquette en hiver. Cet été, j’ai changé d’avis, en allant découvrir le sentier du Pic-de-la-Tête-de-Chien, dont la partie sommitale était fermée depuis longtemps. Elle venait tout juste d’être rendue de nouveau accessible grâce à un investissement d’importance en escaliers et passerelles de bois et je n’ai pas été déçue du résultat.

Le sommet du sentier du Pic-de-la-Tête-de-Chien est de nouveau accessible depuis cet été, après avoir été fermé longtemps. Photo: Anne Pélouas

Le sentier vedette du parc (8,5 kilomètres aller-retour) est classé difficile bien qu’on puisse le parcourir en moins de trois heures. Il s’amorce en forêt, près du centre de découverte et de services, dans un festival de couleurs digne des vallées québécoises. Sur le plat jusqu’au lac des Pères, il est agrémenté de modules éducatifs pour découvrir la faune et la flore du parc.

L’ascension commence ensuite progressivement avec un premier beau point de vue sur le lac. On s’élève ainsi sur un sentier étroit et garni de roches à flanc de montagne, avec quelques autres éclaircies panoramiques, mais le meilleur est à venir.

Photo: Parc national des Monts-Valin

Une volée de marches en bois mène à une grande dalle rocheuse d’où la grande vue se dévoile sur une succession de sommets et la vallée de la rivière Valin en contrebas. Entre les deux, la canopée est toute colorée en automne, du vert au rouge selon les étages et peuplements forestiers. On mesure en l’observant de haut le chemin parcouru à pied avant de reprendre la marche sur un splendide trottoir de bois qui monte et descend, avec quelques marches, en suivant le relief du sommet, aux alentours de 575 mètres d’altitude. Ce choix de construction en bois permet de protéger la nature environnante dans un secteur fragile et d’empêcher tout un chacun de marcher hors sentier sans se rendre compte des dégâts qu’il peut causer.

Photo: Parc national des Monts-Valin

L’apothéose vient au belvédère où, par temps clair, on peut voir jusqu’au fjord du Saguenay. Tables de pique-nique et abri (pour se protéger de la pluie ou du soleil) ont été installés sur place. L’heure de la pause et de la contemplation est arrivée!

On peut ensuite poursuivre en montée en direction du pic du Grand-Corbeau et du pic de la Hutte ou redescendre par le même sentier en profitant de nouveau d’un panorama plongeant sur la belle forêt, avant de s’y enfoncer en descente quasi constante. Le sentier est parfois glissant et l’usage des bâtons de marche est hautement recommandé.

Des activités de plein air pour se rendre à l’hiver en douceur

Dans cette saison automnale qui hésite entre poussées de gel et poussées de chaleur, certaines précautions sont de mise pour sortir jouer dehors. Cela ne devrait pas vous empêcher de profiter des couleurs, qu’elles soient encore dans les arbres ou en tapis épais dans les sous-bois.

Capsule météo

Les météorologues nous ont prévenus que l’automne serait plutôt frisquet et l’hiver, hâtif. Pour les amateurs de plein air, cela veut dire que, dès maintenant, il est utile d’emporter tuque, mitaines, doudoune, imperméable ou veste Goretex dans son sac à dos, voire de les porter sur soi. En randonnée en altitude, par exemple dans les Adirondacks, il est aussi prudent de se munir de bons crampons, car la roche des sommets dénudés est bien souvent glacée en plein cœur de l’automne.

Certains vont se réjouir de la neige précoce annoncée par Météomédia et sont déjà dans les starting blocks pour préparer leurs skis ou raquettes. Il faudra attendre un peu, mais rappelons-nous que les moyennes de chutes de neige en automne sont de 21 cm à Montréal, 36 cm à Québec, 40 cm à Gaspé, 55 cm à Saguenay et 62 cm à Val-d’Or. Signe annonciateur d’un hiver hâtif au Québec: les sommets des monts Chic-Chocs, en Gaspésie, ont reçu leur première neige début septembre, avec un mois d’avance, et celui de la Station Mont-Tremblant à la toute fin de septembre.

Du coup, la reine du ski de fond hâtif prévoit ouvrir sa première piste le 25 octobre. La Forêt Montmorency (au nord de Québec) s’est fait une spécialité depuis sept ans de conserver au printemps plusieurs milliers de mètres cubes de neige artificielle sous des tonnes de copeaux de bois. L’équipe du centre de plein air prévoit donc d’étaler de nouveau cette neige sur une piste de ski de fond d’au moins de deux kilomètres de long… en attendant la neige naturelle. Avis aux amateurs!

Photo: Facebook Forêt Montmorency - site officiel

Profitez de l’automne

Les sentiers de randonnée sont aux mieux ce mois-ci; ceux de vélo de montagne aussi et les balades en canot ou kayak sur lacs ou rivières sont, dans plusieurs régions du Québec, une façon d’apprécier encore plus les coloris automnaux. De plus, ceux qui sont équipés de bonnes tentes et sacs de couchage savent combien il peut être agréable de dormir au frais en plein air. Avec des vêtements adéquats et un feu de bois en soirée comme au petit déjeuner, le camping automnal est encore non seulement possible, mais source de plaisir.

Camping automnal

De nombreux campings restent d’ailleurs ouverts au moins jusqu’au week-end de l’Action de grâce et les réservations de dernière minute sont faciles. Dans les parcs nationaux du réseau SÉPAQ, un avis de grève des employés pour le prochain long week-end a été émis, mais la direction assure que les sentiers demeureront ouverts et les hébergements, accessibles.

Plusieurs parcs – comme ceux du Mont-Mégantic, du Mont-Orford ou du Mont-Tremblant – sont même ouverts au camping jusqu’à la fin octobre et on peut aussi choisir la formule plus confortable du prêt-à-camper.

Photo: Facebook Sépaq

Vélo de montagne

L’automne est, à mon goût, idéal pour le vélo de montagne, qui réchauffe vite le corps si on opte pour la montée plutôt que pour la seule descente. Ceux qui voudraient s’initier à ce sport et éviter dès le départ de prendre de mauvaises postures et habitudes gagneraient à participer à une sortie de groupe, voire à suivre un cours. Dans la région de Lanaudière, la station de Ski Montcalm a développé un bon réseau de pistes de vélo de montagne pour les amateurs de tous les niveaux et donne aussi des cours aux débutants tous les week-ends jusqu’au 20 octobre, sur réservation.

Photo: Facebook Ski Montcalm

Randonner «aux oiseaux» dans Chaudière-Appalaches

L’automne, environ 80% des grandes oies des neiges passent au-dessus de nos têtes et font halte sur le fleuve Saint-Laurent (ou non loin) pendant 19 jours, en moyenne. Elles font chez nous leurs réserves d’énergie avant de continuer leur migration de l’Arctique vers des aires d’hivernage au sud des États-Unis. Les plus grandes concentrations sont généralement observées du 5 au 20 octobre. 

Les sites de choix – avec courts sentiers – sont donc nombreux pour les observer, notamment dans Chaudière-Appalaches. Une escapade à L’Isle-aux-Grues, joyau ornithologique de la région, vous en mettra ainsi plein la vue. Le traversier fait exceptionnellement la navette (gratuite) plusieurs fois par jour entre le 14 et le 20 octobre pour s’y rendre depuis Montmagny. Sur l’île, la réserve Jean-Paul Riopelle est le site d’observation «aviaire» privilégié.

Photo: Facebook Tourisme Isle-aux-Grues

Autres bons plans dans la région: le sentier de l’ancien quai de Cap-Saint-Ignace qui mène au bord du fleuve, où l’oie des neiges fait halte régulière. C’est aussi le cas un peu plus à l’est, à la réserve naturelle du Méandre-de-la-Rivière-Vincelotte.

À Montmagny même, où s’organise le Festival de l’oie blanche (du 10 au 14 octobre), on peut suivre le Sentier de l’oie blanche à pied ou la Véloroute des migrations à bicyclette pour accéder à la Pointe-aux-Oies. Tant d’occasions de saluer ce visiteur ailé tout en marchant ou pédalant!

Le Québec tout en couleurs

La saison d’automne est officiellement lancée et les deux ou trois prochains week-ends seront les meilleurs pour profiter des couleurs. Dans plusieurs régions, des festivals d’automne font la part belle à la randonnée, au vélo de montagne ou à d’autres activités de plein air. Tour d’horizon.

Dans les Cantons-de-l’Est

Festival d’automne du mont Sutton

Tous les week-ends jusqu’au 14 octobre

La station de ski alpin a pris une forte tangente vélo de montagne pour le printemps, l’été et l’automne, en offrant un beau réseau de sentiers. Heureuse initiative: on y offre tous les week-ends, à 10h et à 13h, des cours de deux heures d’initiation au vélo de montagne, histoire de bien démarrer cette activité pour en profiter pleinement.

Durant le festival, le mini-parcours d’hébertisme pour enfants est gratuit, tout comme les initiations à la randonnée organisées par le Parc d’environnement naturel de Sutton, tout proche de la station. Une zone d’essai de slackline, jeu d’équilibre sur sangle entre deux arbres, est aussi aménagée pour ceux qui voudraient jouer aux funambules.

Photo: Facebook Mont Sutton

La Flambée des couleurs Magog-Orford

Tous les week-ends jusqu’au 14 octobre

Marais de la Rivière aux cerises: une exposition de photos nature est présentée au centre d’interprétation de ce petit parc qui compte plusieurs courts sentiers pour bien visiter ce joli marais.

Station de ski du mont Orford: les remontées mécaniques sont en fonction tous les week-ends du festival. On peut ainsi accéder facilement au sommet à 850 mètres d’altitude et notamment aux cinq belvédères qui offrent un super panorama sur la région. Un sentier sur pilotis accrochés à la roche (circuit Altitude) mène aussi à un observatoire. Évidemment, c’est plus sportif de partir de la base et de «grimper» via les pistes de ski, par exemple la piste 4 km (pour débutants-intermédiaires) ou la Super, très cardio.

Parc national du mont Orford: vous pourrez aussi profiter de ses nombreux sentiers de randonnée ou tester ses toutes nouvelles pistes de vélo de montagne. La piste «La cavalière» permet en outre aux adeptes de vélo de route de passer du secteur du Lac-Stukely au secteur du Lac-Fraser: 10,6 km (aller) de niveau facile. Quant aux amateurs de yoga, ils sont invités tous les samedis matins d’ici le 12 octobre à une séance d’une heure gratuite sur la plage du lac Stukely. Tapis fournis.

Photo: Facebook Parc national du Mont-Orford

Dans Charlevoix

Le Massif en couleurs

Du 5 au 14 octobre

La station de ski alpin, située juste avant Baie-Saint-Paul, invite à venir la visiter à bord du train des couleurs, qui fera la navette entre Québec et Petite-Rivière-Saint-François, au ras du fleuve, les 5 et 6 octobre.

Aux plus sportifs, on conseille une initiation à la course en sentier, l’exploration des nouveaux sentiers de vélo de montagne ou la randonnée sur les hauteurs du fleuve. Des ateliers de photo et d’autres de cuisine en plein air sont par ailleurs organisés durant le festival.  

Photo: Facebook Le Massif de Charlevoix

Dans Lanaudière

La Symphonie des Couleurs à Saint-Donat

Jusqu’au 14 octobre

Les activités de découverte du milieu naturel, souvent gratuites, sont à l’honneur. Le 28 septembre aura lieu un atelier de photos d’oiseaux, avec trucs et astuces, tandis que le 5 octobre, un autre atelier permettra d’apprendre où et comment observer les oiseaux.

Les remontées mécaniques du mont Garceau et de Ski La Réserve sont en fonction pour le dernier week-end de septembre et le premier d’octobre, occasion de randonner plutôt sur les hauteurs. Au mont Garceau, on fait aussi la promotion de «La tour d’escalade», qui a 24 mètres de haut. 

Photo: Facebook Tourisme Saint-Donat

Station Ski Montcalm

Tous les week-ends jusqu’au 20 octobre

Des cours de marche active en sentiers sont proposés certains samedis, dont le 5 octobre. Cet entraînement d’une heure en bord de lac (à 12$, incluant l’accès au télésiège pour plus tard) vise une initiation à la course à pied (avec option marche rapide), une amélioration de la posture et de l’équilibre.

Le 19 octobre, place à La Grande Marche du Défi Pierre Lavoie: départ à 11h; inscription gratuite.

Photo: Facebook Ski Montcalm

En Montérégie 

Le Festival des couleurs de Rigaud 

Du 12 au 14 octobre

Il se tient sur trois sites: au parc Chartier-De Lotbinière, au mont Rigaud et à Arbraska Rigaud. On peut se rendre à pied (ou en télésiège) au sommet du mont Rigaud, emprunter le sentier «L’escapade» ou profiter des pistes de vélo de montagne. D’autres préfèrent se contorsionner dans les arbres (en couleurs) d’Arbraska Rigaud.

Le plus? Les navettes gratuites durant le festival pour se rendre à Rigaud en transport en commun (depuis le métro Côte-Vertu et la gare de Vaudreuil).

Photo: Facebook Festival des couleurs de Rigaud

Dans la région de Québec

La Grande Virée des couleurs au mont Sainte-Anne

Jusqu’au 14 octobre

Les sentiers de marche et de vélo de montagne sont souvent en forêt, mais comme elle est belle en automne! On peut tout de même avoir quelques beaux points de vue sur le fleuve Saint-Laurent et l’île d’Orléans.

Les 4 et 5 octobre, le Défi des couleurs Simard plaira aux coureurs de tout acabit. Le parcours en trail offre trois options: 11 km, 23 km et 42 km, plus un parcours de nuit de 5 km. La course en sentier, plus facile, est ouverte sur 6,5 et 10 km, plus un circuit de 1 km pour les enfants.

Photo: Facebook Mont-Sainte-Anne

En Outaouais

Le coloris automnal au parc de la Gatineau

Du 5 au 27 octobre

Journée en nature avec randonnées guidées gratuites au lac Philippe les 5, 6, 19 et 20 octobre; activités spéciales au Relais plein air du parc les 28 septembre, 5 et 19 octobre.

Le plus: la navette gratuite de la Commission de la capitale nationale, au départ du centre-ville d’Ottawa et de Gatineau, tous les week-ends d’octobre, pour le secteur des promenades du parc.

Photo: Facebook Parc de la Gatineau

AVERTISSEMENT

  • L’automne, c’est aussi la saison de la chasse. Soyez donc prudents si vous vous baladez en forêt et vérifiez auparavant que vous n’entrez pas dans une zone de chasse.
  • Quand les feuilles commencent à tomber, elles recouvrent facilement les roches et les racines dans les sentiers, aggravant les risques de chute. Les bâtons de marche sont hautement recommandés pour limiter les dégâts!