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Le cinéma français en cadeau

Jeanne Moreau, Bourvil, Gérard Depardieu, Jean Gabin, Jacques Tati, Marcel Carné, Jean-Luc Godard, ces noms évoquent des images cinématographiques inoubliables, tout comme ces titres devenus des classiques, qu’il s’agisse de Stupeurs et tremblements, du Caporal épinglé, de La gueule de l’autre, de Cet amour-là, et bien d’autres qui font partie de la programmation spéciale de décembre de StudioCanal TV. Au total, 39 films français ou européens, et comme un cadeau à déballer, la chaîne sera en débrouillage en décembre chez la plupart des câblodistributeurs. De quoi meubler vos soirées cocooning du temps des Fêtes!

En primeur de cette programmation spéciale, les soirées thématiques du vendredi consacrées chacune à un grand nom du cinéma, mis en vedette dans deux ou trois longs-métrages consécutifs. Il y a un véritable plaisir à explorer de cette façon l’œuvre d’un réalisateur ou les prestations d’un acteur.

Ainsi, le 16 décembre, pour la soirée Jean-Pierre Melville, on retrouve à l’affiche des titres qui ont marqué leur époque: L’armée des ombres (1969), Le cercle rouge (1970) et Un flic (1972). L’armée des ombres, mettant en vedette Lino Ventura et Simone Signoret, est considéré par la critique comme un chef-d’œuvre. Un regard inspiré de ses propres souvenirs sur la Résistance qu’il mêle au roman de Joseph Kessel.

Lino Ventura dans L'armée des ombres

Dans un tout autre registre, le 30 décembre, la soirée Gérard Depardieu propose un large éventail du talent de ce géant du cinéma français. De 1977, avec le film de Claude Miller Dites-lui que je l’aime, jusqu’à Disco de Fabien Onteniente (2007), sans oublier le célèbre Buffet froid (1979) de Bertrand Blier.

Tournage du film Disco

Et ô régal pour les amateurs et passionnés de cinéma de répertoire: les classiques des classiques, les films de Jacques Tati (le 23 décembre), comme Mon oncle (1958), Playtime (1967) et Parade (1974), qui grâce au regard acéré de ce réalisateur de génie n’ont guère pris de rides. Jacques Tati a insufflé un vent d’avant-gardisme sur le cinéma français. Son œuvre iconographique débute en 1949 avec son tout premier film, Jour de fête, qui prend l’affiche en France. Mon oncle fut son premier film en couleur et lui a valu l’Oscar du meilleur film en langue étrangère en 1959.

Et tout le reste du mois, la grille horaire offre des titres comme Édouard et Caroline (1950) de Jacques Becker, Le chanteur de Mexico (1956) avec Luis Mariano et l’inoubliable Bourvil ou encore Les mains armées de Pierre Jolivet (2012).

Bourvil et Luis Marianno dans Le Chanteur de Mexico

Sans oublier Les carabiniers (1963) et Alphaville (1965) de Jean-Luc Godard, un autre réalisateur qui a laissé sa marque. Pour rigoler un peu, la comédie culte Les bronzés (1978) de Patrice Leconte, et à regarder en famille, Astérix et le coup du menhir.

Le jour se lève avec l'incomparable Jean Gabin

On retrouve également des raretés télévisuelles comme Le jour se lève de Marcel Carné (1939) avec Jean Gabin, dont le timbre de voix et le talent ont marqué le cinéma français. Les films de Carné sont considérés comme des chefs-d’œuvre.

Plusieurs incontournables, comme Le pigeon, avec Marcello Mastroianni, Cet amour-là (2001), avec l’éternelle Jeanne Moreau qui incarne Marguerite Duras durant ses dernières années, ou encore La bûche (1999) avec Charlotte Gainsbourg, Emmanuelle Béart, présenté à point nommé le 25 décembre.

Une programmation sur mesure pour les amateurs de films européens, loin des inévitables films de Noël qui tapisseront votre petit écran en décembre.

Soulignons que toute l’année et sans interruption publicitaire, ce qui ajoute avouons-le au plaisir, StudioCanal TV diffuse des films français (80 %) et européens (20%). Au total, plus de 260 films tournés entre 1930 et les années 2000. Si vous êtes amateur, le débrouillage est certes une bonne occasion de découvrir cette chaîne. À noter, le débrouillage sur Vidéotron sera du 15 décembre au 18 janvier.

Lancée au Québec en 2018 par la société THEMA Canada, filiale du groupe français CANAL + INTERNATIONAL, la chaîne StudioCanal TV est offerte via les câblodistributeurs. THEMA Canada distribue également d’autres chaînes, dont Planète+, chaîne de documentaires en continu, et Mezzo Live HD, une chaîne consacrée à la diffusion de spectacles live (musique classique, jazz, danse et opéra).

Pour syntoniser la chaîne StudioCanal TV: Bell 158 (SD), 1158 (HD); Videotron: 52 (SD) et 652 (HD); Helix: (59); Cogeco: IPTV (238) et Legacy (558); CCAP: 52 (SD) et 652 (HD).

Pour en savoir plus sur STUDIOCANAL TV

Bon cinéma et Joyeuses Fêtes!

20 documentaires d’exception pour les 20 ans de Planète+

Remonter le Nil et explorer ses origines, ses épaves, ses monuments engloutis au fil des siècles à l’aide des technologies les plus sophistiquées. Débusquer les avions, chars et bateaux de la Deuxième Guerre mondiale échoués ou ensevelis un peu partout sur la planète. Découvrir qui était l’homme derrière l’immense auteur que fut Victor Hugo en regardant un autoportrait animé assorti de la genèse de son œuvre. Comprendre l’intellectuel sensible et engagé derrière le personnage qu’est devenu le chanteur Sting. Mesurer l’ampleur d’un tube immortel de la musique classique, le Boléro de Maurice Ravel, considéré comme la bande-son de la planète. Ouf! Quel programme, n’est-ce pas? Et pour faire tout cela, il n’est pas nécessaire de parcourir la planète ou de remonter le temps, il suffit de voir des documentaires. Ces films-documents vivants d’une richesse incroyable et que présente, en continu et sans aucune pause publicitaire, la chaîne Planète+, qui souffle les bougies de ses 20 ans au Québec cette année!

Pour souligner l’événement, la grille horaire est truffée de rendez-vous exceptionnels tout au long du mois de juin, dont ceux énumérés plus haut, et bien d’autres encore. Au total, 20 titres les plus prisés des 20 dernières années seront à l’horaire pour marquer le coup.

Coups de cœur de l’équipe

Des rendez-vous comme les coups de cœur de l’équipe de Planète+, qui seront diffusés du lundi au vendredi (à 21h, du 1er au 30 juin), avec des titres comme Churchill, maître du jeu du réalisateur Peter Bardehle ou Citizen Jane, l’Amérique selon Fonda, un portrait inédit de l’actrice et activiste Jane Fonda réalisé par Florence Platarets, ou Amazon, les ambitions sans limites du plus grand magasin du monde, scruté par le regard de la réalisatrice Pauline Jaclin.

L’équipe de Planète+ a aussi pointé dans ses favoris des documents d’exception sur l’immense chorégraphe Béjart, sur la guerre larvée que mena J. Edgar Hoover, patron du FBI, contre Charlie Chaplin ou encore des portraits très actuels de Ernest Hemingway de la réalisatrice Virginie Linhart, ou de Jane Goodall, cette scientifique engagée qui sensibilise les nouvelles générations aux enjeux environnementaux.

Sting, l'électron libre (bande-annonce)

Spécial Québec

Un spécial Québec sera également présenté les 23 et 24 juin à 20 h, avec trois titres très particuliers, dont L’incroyable histoire des machines à pluie. Réalisé par Claude Bérubé, il y a 15 ans, le film relate une histoire étonnante qui s’est déroulée au Saguenay–Lac-Saint-Jean, alors que plusieurs citoyens, dont Bérubé lui-même, étaient intimement convaincus que des machines faisaient pleuvoir sur la région. L’argumentaire est étonnant autour de cette conviction quasiment devenue une légende.

Également au menu, un regard sympathique du réalisateur Benoit Pilon: Roger Toupin, épicier variété. Un point de chute où s’anime la vie de quartier au milieu de tablettes regorgeant de produits et d’articles tantôt utiles, tantôt étonnants. Et finalement, un docu choc et troublant: Le profil Amina, réalisé par Sophie Deraspe. L’histoire passionnée d’une Américano-Syrienne éprise de Sandra, une Montréalaise. Le documentaire a des allures de polar et nous conduit de San Francisco à Istanbul, de Washington à Tel-Aviv, en passant par Beyrouth, avec pour trame de fond l’information et les relations virtuelles, et un dérapage médiatique sans précédent.

Les mystères du Nil (bande-annonce)

Coups de cœur du public

Si vous visitez le Bas-Saint-Laurent et que vous passez par Pointe-au-Père, vous voudrez sans doute découvrir un pan particulier de notre histoire maritime: le naufrage du Empress of Ireland qui, le 29 mai 1914, a fait plus de mille morts au large de nos côtes. Rien d’étonnant à ce que Mystères d’épaves: Empress of Ireland, le naufrage oublié soit en première position des coups de cœur du public, une sélection faite à partir des choix des téléspectateurs de Planète+. À ne pas rater dans la série Découverte, le 4 juin à 21h.

Deuxième choix du public: Le jour où Stockholm est devenu un syndrome. Une analyse fascinante du braquage de la Kreditbank de Stockholm en 1973, qui a dérapé et s’est transformé en prise d’otages, faisant ainsi la manchette internationale. En troisième position: La femme de l’ogre, un document fascinant où l’on scrute le parcours et le rôle que trois femmes, une Française, une Belge et une Canadienne, ont chacune joué dans la vie de leur conjoint, tous tueurs et prédateurs en série. Et finalement, le public québécois a choisi Peut-être Maurice Richard, qui relate et scrute le parcours exceptionnel du Rocket au travers de confidences et de témoignages autour du joueur légendaire.

Des documentaires 24/7

Les documentaires sont fascinants parce qu’ils nous plongent dans des univers parfois inaccessibles, nous font voyager dans le temps, scrutent en détail des événements qui ont marqué l’humanité, démystifient des découvertes ou des formes d’art connues ou méconnues et nous permettent de découvrir l’univers d’artistes, de sportifs, de personnalités publiques ou politiques qui ont marqué leur époque ou la nôtre et qui influent encore sur le paysage social qui nous entoure.

Sans conteste, Planète+ contribue largement à la diffusion de ces documents d’exception avec sa grille horaire qui y est entièrement dédiée, et ce, 24/7. Avis aux passionnés de ce genre cinématographique! Planète+ a été lancée au Québec en 2002 sous le nom de Planète. Rebaptisée Planète+ en 2011, la chaîne compte aujourd’hui plus de 300 000 foyers abonnés au Québec. Bon 20e!

Pour consulter la programmation de Planète+ cliquez ici
Pour vous abonner à la chaîne (via votre câblodistributeur) cliquez ici

Décès subit du cinéaste Jean-Marc Vallée

C’est avec tristesse que nous avons appris que le cinéaste, Jean-Marc Vallée, qui a porté C.R.A.Z.Y. à l’écran et bien d'autres succès au Québec et à Hollywood, s’est éteint subitement dans la nuit du 25 décembre à l’âge de 58 ans. Une disparition précoce qui attriste le milieu artistique québécois et américain, qui souligne unanimement son talent et son humanité.

Avec des titres comme,  Liste noire, Café de Flore, mettant en vedette notamment, l’actrice française Vanessa Paradis et C.R.A.Z.Y, où brillait Michel Côté, Jean-Marc Vallée avait déjà marqué le paysage cinématographique québécois et allait conquérir le marché international The Young Victoria et son fameux Dallas Buyers Club, Wild qui lui vaudra une nomination aux Oscars, sans oublier des séries Sharp objects et Big Little lies, où il a mis en vedette l’actrice oscarisée Reese Whiterspoon, qui a d’ailleurs exprimé publiquement son chagrin, comme plusieurs des artisans et artistes d’ici et d’ailleurs qui l’ont côtoyé.

Né à Montréal en mars 1963, Jean-Marc Vallée était diplômé en cinéma de l'Université de Montréal. Il  avait brillé dès son premier long métrage, Liste noire, qui lui valut plusieurs nominations aux prix Génie en 1995. En 1996, il se lance dans l'aventure hollywoodienne avec Los Locos et en 97, aveLoser Lover. Dix ans plus tard, il fait un retour fracassant au cinéma québécois avec C.R.A.Z.Y. qui lui vaudra 10 prix Génie et 13 prix Iris (Jutra à l'époque), le prix du Meilleur long métrage au Festival des films de Toronto et sa première nomination aux Oscars.

Nos condoléances à la famille. Nous saluons le travail de ce grand artiste qui avait encore beaucoup d’œuvres à réaliser.

Quand cuisine et cinéma se rencontrent…

Le cinéma et la cuisine ont beaucoup en commun: ils expriment des émotions, permettent de plonger dans des souvenirs et sont le reflet d’un pays, d’une société, de celui qui les créés. La fin de semaine dernière, à Baie-Saint-Paul, dans Charlevoix, le festival Cuisine, Cinéma & Confidences a bien prouvé ce lien qui unit le septième art à celui de la table.

New York a son Food Film Fest, la Nouvelle-Écosse a son Devour Food Film Fest et Toronto a aussi son événement de cuisine et de cinéma. Alors pourquoi pas Baie-Saint-Paul, s’est demandée Lucie Tremblay, productrice et fondatrice du festival Cuisine, Cinéma & Confidences. C’est ainsi qu’a eu lieu, pour une troisième année, du 8 au 10 novembre, un grand rassemblement tournant autour du cinéma et de la cuisine.

Pour mettre de l’avant le lien qui unit la cuisine et le cinéma, plusieurs activités où art et plats se répondaient se sont déroulées dans différents lieux de Baie-Saint-Paul. Après le cocktail d’ouverture du vendredi animé par Christian Bégin, les saveurs de Singapour et du Japon ont été mises de l’avant lors d’un souper préparé par les chefs Émile Tremblay, Sylvain Dervieux et Sloane Lamarre, qui se sont inspirés du film La saveur des ramen, où Masato, un jeune chef japonais, parcourt Singapour à la recherche de ses racines. Au menu du souper d’ouverture du festival, donc: concombres de longévité à la japonaise, sashimi d’omble chevalier, matsutake, riz japonais et bol de ramen, puis en dessert, une gelée d’amande accompagnée de sirop de sapin baumier et de camerises.

Au menu du souper d’ouverture du festival: concombres de longévité à la japonaise. Photo: Facebook Cuisine, Cinéma & Confidences

Le lendemain, le souper gastronomique était inspiré cette fois du joli film Les recettes du bonheur, qui raconte l’histoire de deux restaurants voisins en France: l’un, exploité par une famille indienne nouvellement arrivée, l’autre, classique étoilé Michelin. Inspirée par ce film, une escouade de chefs, dont Jean Soulard, ont concocté pour les invités un crumble d’aubergine et curry à l’olive noire avec croquette de fromage 1608, une échine de porc avec salade de lentilles au vadouvan et chutney de courge, ainsi qu’un sablé, riz au lait et duo de ganache en dessert.

Parmi les délices qui étaient au menu lors du festival. Photo: Facebook Cuisine, Cinéma & Confidences

C’est sans parler du barbecue du samedi midi préparé par Hugue Dufour, Sylvain Dervieux et Thierry Ferré, juste avant la présentation du documentaire Steak House, où on suit le chef Hugue Dufour, ancien sous-chef pour Martin Picard, dans son projet d’ouvrir un steak house à New York.

Le barbecue de samedi midi était préparé par Hugues Dufour, Sylvain Dervieux et Thierry Ferré. Photo: Facebook Cuisine, Cinéma & Confidences

De son côté, le brunch littéraire avec l’auteure Chrystine Brouillet a permis de découvrir les auteurs de polars sous l’angle des penchants gustatifs qu’ils partagent avec leurs personnages alors que fromages, charcuteries, miel et pains de la région étaient servis.

Fromages, charcuteries, miel et pains de la région étaient servis lors du brunch littéraire en compagnie de l'auteure Chrystine Brouillet. Photo: Facebook Cuisine, Cinéma & Confidences

Le festival Cuisine, Cinéma & Confidences permet de constater à quel point les films peuvent ouvrir l’appétit et de quelle façon la nourriture peut pousser à la curiosité et à l’ouverture à l’art. Voir à l’écran des plats préparés à Singapour donne envie de goûter ces mets présentés qui mettent l’eau à la bouche. Déguster un ramen chaud donne envie de se laisser happer par l’univers japonais présenté dans un film. Sans aucun doute, lorsqu’ils sont jumelés, cuisine et cinéma se répondent l’un l’autre.

3 films à savourer inspirés de Cuisine, Cinéma & Confidences

Si vous voulez tenter l’expérience de la cuisine et du cinéma en simultané, ces trois films qui ont fait cette année partie de la programmation de Cuisine, Cinéma & Confidences sont tout indiqués.

Rendez-vous à une projection de l’excellent documentaire Chef.fe.s de brousse, par Nicolas Paquet, qui suit trois chefs québécois qui changent le monde grâce à leur cuisine, avant de vous promettre une soirée prochaine dans le Bas-Saint-Laurent Chez Colombe, au Bistro Côté Est ou à l’Atelier culinaire Pierre-Olivier Ferry.

De son côté, le documentaire québécois L’homme de l’Isle, à louer en ligne, donnera certainement envie aux chasseurs de prendre la route. On y suit Gilles Gagné, qui vit et chasse l’oie sur l’île aux Oies et l’île aux Grues, au cœur du fleuve Saint-Laurent.

Sur Tou.tv, le film Retour en Bourgogne raconte l’histoire de deux frères et une sœur qui doivent décider de l’avenir du vignoble familial en Bourgogne. À regarder avec… un bon verre de vin!

Bon cinéma et bon appétit!

Des documentaires 24h/7 dans votre télé!

Qu’ils soient d’ici ou d’ailleurs, animaliers, historiques, culturels ou engagés, les documentaires ouvrent toutes larges des fenêtres sur le monde, les cultures et les humains dans tous leurs états. Ils scrutent des paysages, des histoires, des religions, la justice, la science, la planète et même le cosmos. Mis en scène ou plongeant sans filet dans la réalité, le documentaire n’a pas le glamour ou la cote des grandes fictions, mais il n’en reste pas moins bien accroché au paysage cinématographique. Un genre qui a aussi fait sa marque au petit écran. À telle enseigne, que des chaînes de télévision s’y consacrent entièrement. C’est le cas notamment de la chaîne Planète+ Canada qui diffuse depuis 15 ans au Québec et au Canada et qui continue de gagner des parts de marché. À l’approche des Rencontres internationales du documentaire de Montréal qui aura lieu du 14 au 24 novembre, coup d’œil sur cet univers cinématographique et sur la programmation de cette chaîne francophone qui a de quoi ravir les amateurs du genre.

TIré du documentaire "Les larmes du crocodile" sur Planète+le 19 novembre.

Le documentaire…
le premier de tous les films

Des documentaires, voilà ce que sont les films des premiers cinéastes. Une caméra fixe, un seul plan et une seule minute d’enregistrement.  C’est encore très modeste, mais c’est ainsi que le cinéma naît, sous la forme d’un documentaire à la fin du 19e siècle. De courts métrages qui témoignent de la réalité des citadins, des ouvriers ou du quotidien. Bien sûr, on est loin des films de Michael Moore, de Al Gore ou de Richard Desjardins avec L’erreur boréale, mais le documentaire évolue rapidement.

Vue No 407 Caravane de chameaux-. Un des nombreux films documentaires de Louis Lumière.
Source: Association Frères Lumière

L'évolution technologique propulse le documentaire

En 1922, Louis Lumière vient de filmer en temps réel des ouvrières sortant d’une usine, mais le temps limité d’enregistrement ne lui permet pas de filmer, la fin qu’il souhaite. Il décide de recommencer. Les ouvrières, devenues figurantes, marchent d’un pas plus rapide sous sa direction. La même année, Robert Flaherty filme Nanouk l’Esquimau dans le grand nord en mettant en scène la vie quotidienne des Inuits. Ce sont les premiers docufictions, un genre que le documentaire historique ou judiciaire reprendra souvent. Puis, dans les années 30, les premiers montages de Flaherty élargissent les possibilités et l’arrivée du cinéma parlant donne naissance au commentaire. Les appareils de prise de son, alors trop fragiles pour être sortis, les documentaristes doivent s’en tenir à un commentaire enregistré en studio. Il faudra attendre les années 60 pour qu’enfin les caméras mobiles et la prise de son soient synchronisés et que les cinéastes puissent enregistrer les sons ambiants, les propos des protagonistes et les questions du journaliste. Depuis, les caméras des documentaristes se promènent partout sur la planète évoluant au rythme de nouveautés technologiques.

Des documentaires 24h/7 et sans pub

Pour les besoins de cet article nous avons donc syntonisé la chaîne Planète+ et nous n’avons pas été déçus. Si vous aimez le genre, difficile de ne pas y trouver votre compte. Les nouveautés de l’automne comptent des titres percutants comme Pourquoi nous détestent-ils? Nous les gros, les vieux, les malades? (En ondes les dimanches soirs 20h) Une série qui braque la caméra sur le quotidien, mais aussi sur les préjugés et l’ostracisme auxquels sont confrontés ceux qui doivent composer avec ces réalités. Si vous avez raté des épisodes, ils sont en reprise à d’autres moments de la semaine.

La série "Quand l'histoire fait date" décortique les dates qui ont marqué l'imaginaire collectif. Planète+

Mais avant même de nous lancer dans les nouveautés d’automne, nous avons visionné la série Quand l’Histoire fait date. Un historien y scrute pourquoi certaines dates ont marqué l’imaginaire et ont été retenues par l’Histoire. Par exemple : que s’est-il passé le 20 juin 1789 ou le 11 février 1990? La série pose la question : comment fabrique-t-on l’histoire? Chaque épisode s’attarde à une date différente. Fascinant!  Et vous pouvez voir aussi les reprises de cette série dans la grille de jour, de nuit ou de week-end (alerte aux enregistreurs!), car la chaîne diffuse 24h/7. Avis aux mordus.  Et, tout comme pour StudioCanal, une chaîne dédiée au cinéma français et européen dont nous parlions récemment sur avenues.ca, Planète+ diffuse sans interruption publicitaire. Une qualité indéniable.

Des séries documentaires à surveiller

Planète+ diffuse des documentaires de la France et de partout dans le monde, mais aussi des documentaires canadiens exclusifs. Parmi les titres d’ici à surveiller cet automne : 28 octobre, L’homme de l’Isle réalisé en 2017 par Bruno Boulianne sur l’Isle aux Oyes et l’Isle aux grues. Un film qui suit Gilles Gagné, guide de chasse, au cœur des éléments et de l’histoire et de son lien avec le peintre Riopelle qu’il a guidé pendant 30 ans. Autre excellent titre canadien : Primas de Laura Bari, que vous pourrez rattraper en reprise au cours des prochaines semaines. Le film raconte et suit le parcours de deux jeunes femmes, des cousines, ayant subi des violences et qui cherchent à se rebâtir entre l’Argentine et Montréal.

Tirée de la série "Femmes accusées' qui donnent la parole à des femmes ayant commis des crimes graves.

Quelques coups de cœur parmi les nouveautés d’automne : Femmes accusées, une série en 10 épisodes les mercredis à 20 h (surveillez les reprises). La série met en lumière un tabou qui subsiste : celui des femmes criminelles. Des femmes qui ont commis des meurtres ou des crimes graves acceptent d’en parler pour la première fois.

Tiré de la série Champ de bataille" sur Planète+

Si les documentaires juridiques ou les grandes enquêtes criminelles  ou les récits de guerre vous passionnent, Planète+ affiche plusieurs titres de ce type dans sa grille et, parmi les nouveautés à surveiller, L’enquête de ma vie, saison 2, en six épisodes. Des enquêteurs y racontent l’investigation qui les a obsédés pendant leur carrière.

Tiré de la série "La science face au terrorisme"

Sur notre radar en novembre : Sous emprise en six épisodes lève le voile sur les sectes et leurs victimes, Les grands mythes (10 épisodes) présente des personnages qui ont peuplé l’imaginaire collectif et influencé les grands maîtres de l’art et La science face au terrorisme en quatre épisodes. Des titres prometteurs qui témoignent du rôle du documentaire : informer et témoigner. Et aussi faire voyager ou saliver comme la série Maîtres des saveurs, délicieusement gourmande et très intéressante.

Tiré de la série "Maîtres des saveurs sur Planète+"

Notez que la chaîne Planète+ est offerte via la plupart des cablodistributeurs (voir la liste ici) et peut faire partie de la plupart des bouquets de base. Voilà de quoi vous mettre sous la dent si vous aimez la télévision qui informe ou si vous êtes passionné par l’histoire, le secteur judiciaire ou le documentaire tout simplement!

En complément d’information

Pour les passionnés du genre, Cinéma documentaire, Fragment d’une histoire un film disponible en ligne relate intelligemment l’histoire de ce genre cinématographique. Un film signé par le cinéaste Jean-Louis Compolli en 2014 qui mentionne, entre autres, le travail de Brault et d’autres documentaristes canadiens. Compolli écrit à l’écran : Le cinéma documentaire nous rappelle qu’à chaque instant le monde disparaît autour de nous. Le présent devient passé et le cinéma est là pour enregistrer ce qui disparaît.