La chronique Voyages en images

Auteur(e)

Lorraine Messier

Lorraine Messier est gestionnaire de carrière. Grande voyageuse, elle a parcouru de nombreux pays. Au cours de ses périples, elle a accumulé des images d'une très grande beauté pour leur sujet, leur composition. Aujourd'hui à la retraite, elle nous fait cadeau de ses plus beaux clichés.

Rwanda, de coups de cœur à coup de poing

J’ai eu le grand privilège de faire un voyage au Rwanda. Je partais à la rencontre des gorilles des montagnes, mais j’y ai avant tout rencontré un peuple extraordinaire, admiré des paysages magnifiques, découvert une culture bien vivante et appris ce qu’est le pardon ultime.


Les Rwandais

Modèle de force, de courage, de résilience et de volonté, le peuple rwandais vit aujourd’hui le sourire aux lèvres et la joie dans le cœur. Braconniers repentis, génocidaires réhabilités ou victimes guéries, tous participent ensemble au développement du pays et à son rayonnement à l’international. Rarement dans un pays étranger me suis-je sentie accueillie si chaleureusement.

Ancien braconnier maintenant animateur dans un village culturel. Photo: Lorraine Messier

Les enfants

Partout où on les croise, ils se précipitent tout sourire pour nous accueillir d’un «good morning» bien sincère en nous saluant vigoureusement de la main. Dans un kinyarwanda approximatif, on leur répond «muraho»! Très curieux, ils aiment se faire prendre en photo et rigolent en voyant leur image dans nos appareils.

Enfants amusés en apercevant leur visage dans mon appareil. Photo: Lorraine Messier

Les paysages

Surnommé le pays aux mille collines, le Rwanda nous en met plein la vue. Entre les bananeraies, les rizières et les plantations de thé, les volcans, les forêts et les lacs, la grande ville et les villages, on ne manque pas de sujets d’admiration.

Lever du jour dans le parc Nyungwe. Photo: Lorraine Messier
Plantations de thé à flanc de colline. Photo: Lorraine Messier

La culture

Entretenir et faire connaître la culture traditionnelle rwandaise est une mission que s’est donnée le pays. La musique et les danses traditionnelles tiennent une place de choix dans l’expression de cette culture. Tant les enfants que les adultes, ils s’exécutent avec joie et intensité devant nous.

Jeune homme exécutant une danse traditionnelle. Photo: Lorraine Messier

Les gorilles

Braconnés et en voie d’extinction il y a une soixantaine d’années, les gorilles des montagnes vivent maintenant en grand nombre, paisiblement, dans la forêt du parc national des Volcans grâce à Dian Fossey, primatologue américaine, qui a payé de sa vie pour les défendre. Il est possible de partir en expédition pour aller les observer pendant une heure. Je comprends mieux maintenant sa fascination pour ces primates. Comment ne pas être bouleversée, touchée, impressionnée devant le regard profond de cet animal qui grignote tranquillement des pousses de bambou à cinq mètres de nous?

Gorille femelle fixant notre groupe du regard. Photo: Lorraine Messier
Gorille mâle adulte «silverback». Photo: Lorraine Messier

Les «Big Five»

Dans le parc national de l’Akagera cohabitent ceux qu’on appelle les «Big Five»: lions, léopards, rhinocéros, buffles et éléphants. Les quatre premiers se font discrets, on les observe rarement de près. L’éléphant ainsi que les girafes, zèbres, antilopes, hippopotames et babouins se cachent à peine aux abords de la route. Dans mon cas, «big five» pourrait aussi vouloir dire «un gros cinq ans», l’âge que j’avais l’impression d’avoir tant l’émerveillement était à son comble à la vue de ces magnifiques animaux!

Éléphant dans le parc national de l’Akagera. Photo: Lorraine Messier
Girafe dans le parc national de l’Akagera. Photo: Lorraine Messier
Zèbres dans le parc national de l’Akagera. Photo: Lorraine Messier

L’environnement

Une chose frappe tout de suite lorsqu’on visite le Rwanda: la propreté. Les sacs de plastique non réutilisables sont interdits depuis plusieurs années et le pays envisage d’étendre l’interdiction aux bouteilles et sacs en plastique réutilisables. De plus, tous les derniers samedis du mois, des travaux communautaires de nettoyage, «Umuganda», sont obligatoires pour tous.

Femme balayant une rue de Kigali. Photo: Lorraine Messier

Les villages

La Congo Nile Trail longe la côte rwandaise du nord au sud du lac Kivu sur 227 kilomètres. Entre forêts et plantations de thé ou de café, on traverse de nombreux villages où nous sommes l’attraction du jour. Dès que nous approchons d’un village, les gens, surtout les enfants, se massent autour de nous. Sans aucune crainte, certains nous donnent la main pour faire avec nous un bout de chemin.

Deux enfants donnant la main. Photo: Lorraine Messier

Le génocide

7 avril 1994. Un million de victimes dans les cent jours qui suivront. Les jardins du Kigali Genocide Memorial Centre, où plus de 259 000 morts sont enterrés, sont lieux de recueillement. Le pavillon est lieu de mémoire où l’horreur nous est racontée et montrée. Pour se rappeler et apprendre. Il y est interdit de prendre des photos; j’aurais trouvé indécent de le faire. J’ai mis fin à la visite du pavillon devant la salle à la mémoire des enfants, j’ai été incapable d’aller voir. Je suis sortie prendre une bouffée d’air, j’avais l’impression d’avoir reçu un coup de poing en plein ventre.

Une sépulture commune au Kigali Genocide Memorial Centre. Photo: Lorraine Messier

Le pardon

Mbyo, village de la réconciliation. Début 2000, le président du Rwanda Paul Kagame décrète une loi stipulant que les génocidaires peuvent sortir de prison s’ils envoient une lettre d’excuses aux victimes. L’ONG Prison Fellowship Rwanda (PFR) s’occupe ensuite de reloger ceux qui ont besoin d’un toit dans un village où les survivants et les génocidaires vivent dans des maisons voisines. Il y a aujourd’hui six villages de la réconciliation au Rwanda qui accueillent les visiteurs pour leur faire entendre les témoignages des villageois.

Habitants du village de la réconciliation Mbyo. Photo: Lorraine Messier
Habitants du village de la réconciliation Mbyo. Photo: Lorraine Messier

Un grand merci à nos guides rwandais Mousso et François ainsi qu’à Marie-Chantal Labelle de l’agence de voyages Les routes du monde pour nous avoir guidés et accompagnés lors de cet inoubliable voyage. Ceci n’est pas un partenariat rémunéré, les frais de ce voyage ont été entièrement assumés par l’auteure de ce billet.