Promenade inhabituelle dans Paris
Paris, la Ville Lumière, ne manque pas d’attraits. On peut y retourner souvent et être sans cesse charmé par son offre sans pareille de lieux iconiques. Il y a aussi toujours quelque chose de nouveau à voir. Je vous propose une promenade inhabituelle dans cette ville chargée d’histoire, mais toujours en mouvement.
Coucher de soleil sur la tour Eiffel
L’an prochain, la tour Eiffel aura 135 ans. Majestueuse, elle domine toujours le paysage de Paris. Pour la première fois, j’ai vu le soleil se coucher derrière elle. Sur les pelouses du Champ-de-Mars, des centaines de personnes assistaient à ce spectacle gratuit, un verre de bière, de vin ou de champagne à la main.
Matière à réflexion
La silhouette de la tour Eiffel ne réfléchit pas seulement dans les flaques d’eau. Quand la nuit tombe, la façade vitrée d’un bâtiment temporaire, aménagé à l’extrémité du Champ-de-Mars, offre un surprenant miroir à la dame de fer.
Un palais éphémère
Le Grand Palais Éphémère est, comme son nom l’indique, un lieu temporaire construit pour accueillir des événements durant la rénovation du Grand Palais. Le bâtiment en bois, conçu par l’architecte Jean-Michel Wilmotte, a été dressé sur le plateau Joffre, en face de l’École Militaire. La structure, qui fait 21 m de haut, devrait être démantelée après les Jeux olympiques de Paris.
Sous les ponts de Paris
Parmi les monuments classiques de la capitale française, il y a les ponts de Paris. Le plus beau demeure, à mon avis, le pont Mirabeau. Sa construction a débuté il y a 130 ans. On lui a donné le nom de l’écrivain Honoré-Gabriel Riquetti de Mirabeau, mais c’est le poète Guillaume Apollinaire qui l’a hissé au rang de lieu romantique par excellence avec ces vers magnifiquement interprétés, plusieurs années plus tard, par Serge Reggiani:
Sous le pont Mirabeau coule la Seine
Et nos amours
Faut-il qu’il m’en souvienne
La joie venait toujours après la peine
Deux monuments dans une photo
Au milieu de la Seine, sur l’île aux Cygnes, on retrouve une des six statues de la Liberté que compte Paris. Cette réplique de la célèbre sculpture d’Auguste Bartholdi offerte à New York fait 11,5 m. En arrière-plan, la Maison de Radio-France, qui célébrera ses 60 ans à l’automne. Le président Charles de Gaulle a procédé à son inauguration le 14 décembre 1963.
Au temps du Métropolitain
Paris ne serait pas Paris sans ses transports collectifs. Le chantier du métro parisien a été lancé il y a 125 ans cette année. Il reste de nombreux vestiges des débuts du Métropolitain, comme on l’appelait à l’époque, notamment les contributions de l’architecte Hector Guimard. On lui doit de nombreuses décorations art nouveau, comme cet «entourage» de la station Porte d’Auteuil. Le métro de Montréal a la chance d’avoir un entourage semblable à la station Square-Victoria, un don de la RATP (Régie autonome des transports parisiens) en 1967.
Changement de garde
Les plus vieilles rames du métro de Paris ont aujourd’hui entre 50 et 60 ans, et elles sont en fin de vie. Les voitures des trains des lignes 11 et 6 sont graduellement retirées de la circulation. Les MP73 (matériel pneumatique commandé en 1973) de la ligne 6 sont remplacés par les MP89 de la ligne 4 que la RATP a modernisées. Adieu, le loquet qui permettait l’ouverture des portes depuis des décennies!
La plus belle ligne du métro
La ligne 6 du métro de Paris compte 13,6 km, dont 6,1 en extérieur, sur viaduc, comme le REM de Montréal. D’importants travaux d’infrastructure ont été faits pour accueillir les nouvelles rames, plus larges. Rouler sur ce viaduc avec vue en service depuis 1903 est aussi agréable que marcher en dessous. Les mardis et les dimanches, l’endroit accueille le marché de Grenelle de 7h à 14h30.
Exit l’auto
Un des plus grands changements dans les rues de Paris, c’est la place prise par le vélo. Il y a plus de 1000 km de pistes dans toute la métropole. Quant aux bus parisiens, ils roulent désormais sous les couleurs bleues du réseau de transport Île-de-France Mobilités. D’ici la fin de l’année 2024, la flotte du réseau comptera 1000 bus entièrement électriques. Résultat: j'ai trouvé que la qualité de l'air s'était notablement améliorée.
Oubliez la circulation automobile sur les bords de la Seine, désormais, les bouchons de fin de journée font place aux 5 à 7 improvisés. Le jour où je suis passé par là, des centaines de Parisiens étaient réunis sur les quais pour déboucher une bouteille entre copains.
À table
Restaurant, bistro, terrasse, le rituel du repas pris à l’extérieur de la maison demeure très populaire. On cite le chiffre de 18 000 établissements à Paris et ses environs. Il y a pratiquement toujours une place qui vous attend quelque part. Au menu, on trouve de tout. Cela va de la cuisine traditionnelle comme la choucroute alsacienne et la salade aux lardons de la célèbre Brasserie de l'Isle Saint-Louis, à la carte très végétarienne du magnifique café-terrasse Fabula du musée Carnavalet dans le Marais. À la brasserie, on est servi par des garçons en tablier blanc alors qu'au café, le service est en mode cafétéria bohème.
Le Paris en vert et en verre
La canopée parisienne n’a rien à voir avec le vert de nos villes. N’empêche que Paris compte nombre de parcs. Les Buttes-Chaumont, dans le 19e arrondissement, avec son temple de la Sybille et son pont des Suicidés, mérite le déplacement.
Avec ses répliques de bâtiments industriels d’autrefois, le parc André-Citroën, inauguré en 1992, allie verre et vert. Tout comme son voisin, l'immeuble-miroir Le Ponant de l'architecte français d'origine tunisienne, Olivier Clément Cacoub.
Lorsque j’ai pris cette photo sur cette artère sans arbres du 15e arrondissement, le passant du cliché m’a demandé quel intérêt il y avait à photographier sa rue. Et moi de lui répondre: «Pour saluer l’initiative du lycée Roger-Verlomme de faire grimper des vignes sur les murs de leur établissement!»
LA Canopée
Parlant de canopée, voici la Canopée, avec un C majuscule. Cette structure édifiée au-dessus de la gare Châtelet–Les-Halles et du Forum des Halles, dans le 2e arrondissement, a été inaugurée en 2016. Il s’agit du résultat d’un concours architectural remporté par les architectes Patrick Berger et Jacques Anziutti.
Une ville en or
Le faste de Paris a de quoi nous donner des complexes lorsqu’on se compare. Même la grille de l’École Militaire, avec ses pics dorés, fait de belles photos. À mon retour, j'ai réalisé que j'ai manqué le meilleur. Du côté de l'avenue de La Motte-Piquet, la clôture est surmontée d'ornements en fonte en forme de casques antiques... peints en or. Il faudra retourner voir ça!
À quelques pas de l’École Militaire, l’Hôtel des Invalides attire notre attention. Cet édifice, commandé par Louis XIV, a longtemps été le plus haut de Paris, jusqu’à l’arrivée de la tour Eiffel. Le Roi-Soleil avait exigé que le dôme soit en or. Lors de sa plus récente restauration, à l’occasion du bicentenaire de la Révolution, en 1989, il a fallu 12 kg de feuille d’or pour lui redonner son lustre d’autrefois.