Chartres, bien plus qu’une cathédrale!
En 2024, la ville de Paris ne sera pas facile à visiter en raison de la tenue des Jeux olympiques et paralympiques. En France, ce ne sont pas les destinations qui manquent pour compenser. Les amateurs de cathédrales voudront peut-être mettre le cap sur la ville de Chartres, où se trouve la première cathédrale gothique classée au patrimoine mondial de l’UNESCO. Autrefois, les touristes pouvaient se contenter d’une excursion d’une seule journée; plus maintenant. La Ville de Chartres a mis beaucoup d’efforts pour rendre sa destination plus attirante. La preuve en photos.
On commence avec un égoportrait?
Dès qu’on descend du train, nul doute qu’on est à Chartres. Au loin, les deux flèches de la cathédrale pointent fièrement vers le ciel, et comme dans bien des villes touristiques de la planète, le nom de la ville s’affiche, depuis 2017, en lettres géantes sur la place du Châtelet. L’œuvre de 15 mètres de long, éclairée la nuit, est le fait de l’architecte Cédric David.
Visible de loin
Chartres n’échappe pas à son destin. Le sort de cette ville est lié à sa cathédrale qu’on aperçoit de loin avec ses tours qui font plus de 110 mètres de haut.
Une attraction depuis le 12e siècle
Difficile de demeurer insensible à tant d’histoire sous nos yeux. Inscrite par l’UNESCO sur la Liste du patrimoine mondial, la cathédrale de Chartres est la plus complète et la mieux conservée des cathédrales gothiques.
Des sculptures par dizaines
La cathédrale de Chartres compte 9 portails ornés de plus de 1 500 «acteurs». C’est le plus grand ensemble de sculptures datant du 12e et du 13e siècle. Elles sont dans un état de conservation exceptionnel.
Le bleu de Chartres
Chartres possède aussi le plus grand ensemble de vitraux du 12e et du 13e siècle. Ils sont célèbres pour leur couleur. Le bleu de Chartres est obtenu grâce à un fondant sodique dans lequel les artisans verriers incorporaient du cobalt, de l’antimoine, du cuivre et du fer.
Des vitraux qui retrouvent leur éclat
La différence entre les vitraux restaurés et ceux en attente de l’être saute aux yeux.
Comme à l’origine
La cathédrale a été conçue à l’origine comme une antichambre du paradis. Avec le temps, la suie et la poussière ont couvert les murs, assombrissant considérablement le lieu de culte. Le résultat de la restauration, faite à coup de millions d’euros, est stupéfiant.
Que la lumière soit avec vous
Le retour de la lumière dans la cathédrale de Chartres a créé une polémique. Il y a 10 ans, un architecte américain a dénoncé dans le New York Times la grande entreprise de restauration mise en branle par le ministère français de la Culture. «Aussi aberrante que d’imaginer qu’une actrice vieillissante puisse retrouver sa jeunesse avec un lifting», avait-il écrit.
Des trésors cachés
Depuis l’année 2000, la chapelle Saint-Piat, attenante à la cathédrale de Chartres, était fermée en raison de sa vétusté. Impossible de voir les trésors qu’on y exposait, sauf en photos sur les clôtures ceinturant le bâtiment.
Une découverte historique
Après le ravalement de la façade de la chapelle Saint-Piat, le ministère de la Culture de la France a procédé à sa restauration intérieure. En nettoyant des fresques du 14e siècle, on a découvert un dessin de la cathédrale jamais vu, datant de l’époque où sa construction n’était pas encore achevée.
De nouveaux vitraux contemporains pour la chapelle Saint-Piat
Profitant des travaux de restauration, un concours a été lancé pour renouveler quatre vitraux de la chapelle Saint-Piat. C’est l’artiste d’origine coréenne vivant en France Bang Hai Ja et son artisan verrier, Wilhelm Peters, de Paderborn en Allemagne, qui ont été choisis.
Il y a un petit peu du Québec dans ces vitraux
Les vitraux ont été créés à partir d’œuvres existantes de l’artiste Bang Hai Ja. C’est son neveu, Nara Bang, qui s’est chargé, à Montréal, de la photocomposition nécessaire pour obtenir les dimensions aussi irrégulières que gigantesques des quatre vitraux.
Un palais épiscopal devenu musée
Voisin de la cathédrale et de sa chapelle, on trouve l’ancien palais épiscopal de Chartres, devenu musée des Beaux-Arts. Les évêques y ont élu domicile à partir du 12e siècle. Le bâtiment a changé d’allure au fil des siècles. Sa brique rose et sa pierre blanche sont un héritage du 17e et 18e siècle.
Architecture de toutes les époques
En déambulant dans la vieille ville, on verra des maisons qui ont résisté au passage du temps. C’est le cas de la Maison du Saumon, maison à colombages du 15e et 16e. Cette ancienne échoppe des poissonniers doit son nom au poisson sculpté sur une des six consoles de la façade.
Bleu de Chartes, bis
Une des maisons à volets bleus de Chartres.
Comme à Québec
Chartres, ville située sur le plateau de la Beauce, en Eure-et-Loire, a des ressemblances avec Québec. Des vieilles pierres, mais aussi une haute-ville et une basse-ville.
Une ville traversée par une rivière
Traversée par l’Eure, la ville basse de Chartres compte plusieurs ponts aux noms originaux: Bouju, des Minimes, Neuf, Saint-Hilaire, Saint-Thomas, Saint-Père, Taillard, de la porte Morard, et du Massacre (à cause de l’abattoir qui était tout près).
Des rues et des métiers
Dans le dédale des rues de la ville basse, la toponymie rappelle les métiers qu’on y pratiquait jadis: les rues de la Corroierie et de la Tannerie rappellent les métiers du cuir. Il y a aussi la rue des Écuyers, des Fileurs, de la Foulerie.
La halle du marché
Le samedi, c’est jour de marché à la place Billard. La belle halle, vestige de l’époque où la France construisait en métal, fait partie des 20 monuments que l’événement Chartres en lumières illumine le soir venu, 7 jours sur 7, d’avril à janvier.
Murales et fresques
En plus des lumières la nuit, la ville de Chartres accueille nombre de murales sur ses façades. Jean Moulin, préfet d’Eure-et-Loire, de janvier 1939 à novembre 1940, avant de devenir un héros martyr de la Résistance, a la sienne rue de l’Étroit-Degré. Une œuvre de l’artiste anglo-australien Jimmy C.
Ville fleurie
En allant à Chartres tôt dans l’année, on se donne deux printemps. Dès la fin avril, la ville est fleurie. Labélisée «4 Fleurs» depuis 2002, elle a remporté en 2022 le prix Fleurs d’or remis par le label français Villes et villages fleuris.
Des tulipes et des roses
Bien avant nos festivals de tulipes, les platebandes de la ville de Chartres sont remplies de cette fleur hâtive du printemps. Si on se rend plus tard en saison, on tombera sur les roses. Pour en voir de toutes les couleurs, on va au parc André-Gagnon. Situé en contrebas de la Butte des Charbonniers, ce parc qui s’étend sur deux hectares abrite une roseraie comptant 65 variétés de roses. Ancien coureur cycliste, André Gagnon a été résistant pendant la guerre, et maire de Chartres par la suite.
Dites-le avec des fleurs
À défaut d’avoir pu les visiter, disons qu’il est parfois possible, si on est chanceux, parce que c’est rare, de visiter les ateliers des parfumeries Guerlain et Paco Rabanne qui se trouvent dans la Cosmetic Valley de l’agglomération de Chartres.
Déjà le temps de revenir
Mon seul regret? N’avoir prévu qu’une seule journée à Chartres. Un aller-retour Paris-Chartres en une même journée, c’est trop court, car il y a une bonne offre de restaurants et d’hébergements, et beaucoup à voir. Bonne raison d’y retourner!