La chronique Voyage de Marie-Julie Gagnon

Auteur(e)
Photo: Mélanie Crête

Marie-Julie Gagnon

Auteure, chroniqueuse et blogueuse, Marie-Julie Gagnon se définit d’abord comme une exploratrice. Accro aux réseaux sociaux (@mariejuliega sur X et Instagram), elle collabore à de nombreux médias depuis une vingtaine d’années et tient le blogue Taxi-brousse depuis 2008. Certains voyagent pour voir le monde, elle, c’est d’abord pour le «ressentir» (et, accessoirement, goûter tous les desserts au chocolat qui croisent sa route).

Voyager rend-il vraiment plus heureux?

Selon un sondage réalisé par Maru/Blue pour Transat auprès de 1500 Canadiennes et Canadiens dévoilé le mois dernier, quatre personnes sur cinq (82%) affirment que voyager améliore leur santé mentale. Plus des trois quarts vont jusqu’à dire que réserver un voyage augmente leur bonheur. Si seulement on pouvait accumuler les «points bonheur» pour les moments plus sombres!



L’impact du voyage sur la santé mentale ne fait aucun doute pour moi. J’en ai même fait le thème principal de mon essai Que reste-t-il de nos voyages?, publié en 2019 aux Éditions de l’Homme. Voir du pays m’a aidée à mieux gérer mon anxiété, à développer ma confiance en mes capacités et à combattre une certaine timidité. J’ai tant appris – et continue d’apprendre – sur la route! Mieux comprendre le monde et acquérir de nouvelles connaissances font partie des choses qui me rendent profondément heureuse.

Même après avoir fait du voyage le pivot de ma carrière, je ressens encore la même excitation à l’idée d’aller à la rencontre d’un coin de pays. Car c’est bien de cela dont il s’agit: une soif de découvertes inextinguible.

L’impact du voyage sur la santé mentale ne fait aucun doute pour moi. Photo: Ricardo Gomez Angel, Unsplash

Une question de génération?

Les perceptions diffèrent selon les moments de la vie. Les répondants au sondage de la génération Z considèrent que les voyages améliorent leur santé mentale dans une proportion de 90%. Les baby-boomers arrivent deuxièmes. Pas étonnant, considérant que c’est à l’aube de la vie adulte et à la retraite que nous avons généralement le plus de flexibilité pour partir. Les priorités ne sont pas les mêmes quand travail et enfants sont au cœur de notre vie.

Si, jadis, il était possible de partir sur un coup de tête, il est beaucoup plus complexe de le faire aujourd’hui pour une foule de raisons. On ne s’étonne donc pas d’apprendre que près de neuf personnes sur dix de la génération Z préfèrent planifier ses voyages le plus tôt possible.

Bien entendu, Transat prêche pour sa paroisse en soulignant que le simple fait de réserver des vacances entraîne déjà un effet positif, mentionnant ses rabais «Réservez tôt, obtenez plus». «Un Canadien sur six préfère réserver un forfait vacances, car c'est moins stressant, rapporte Transat. 70 % des membres de la génération Z sont d'accord avec cette déclaration, le plus grand nombre de toutes les générations. De plus, le Québec est la province la plus susceptible d'être d'accord avec cet énoncé, soit à 67 %.»

Si s’offrir une dose de soleil une fois par année fait partie des habitudes de bien des gens – 95% des personnes voyageant dans le Sud une fois par an affirment que voyager améliore leur santé mentale selon l’étude –, il me semble important de rappeler que notre bien-être ne devrait jamais primer sur celui des autres. Quand un forfait est vendu à prix si bas qu’il semble à peine couvrir la portion aérienne, c’est qu’il y a des gens, quelque part, qui ne touchent pas un juste salaire.

Voyager pour se faire du bien, oui, mais posons-nous davantage de questions avant de prendre une décision. Toutes les entreprises n’ont pas la même éthique. Recherchons les hôtels où les pratiques responsables sont au cœur de l’expérience, tant d’un point de vue environnemental qu’humain. Trop cher? Mieux vaut peut-être alors partir moins souvent… et de manière plus consciente. On se sentira encore mieux!

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