Vacances à la ferme
Alors que les maraîchers de la Ferme des Quatre-Temps tiennent la vedette dans la série Les fermiers, diffusée sur la chaîne Unis.tv, de plus en plus d’exploitations agricoles proposent des visites guidées, comme Léo & Fils, aux Îles-de-la-Madeleine et Bouchard Artisan Bio, à Saint-Félicien, au Lac-Saint-Jean. L’expérience ultime pour les plus curieux? Passer une nuit (ou plusieurs) à la ferme. Bien que l’idée soit loin d’être nouvelle, elle compte de plus en plus d’adeptes, aventureux comme plus douillets.
Les exemples d’événements et autres restaurants s’inscrivant dans la tendance «de la ferme à la table» se sont multipliés au cours de la dernière décennie. Le succès d’Outstanting in the field, qui permet à des convives de différentes villes de déguster un repas concocté par un chef local autour d’une table dressée dans des cadres champêtres depuis 1999, ne se dément pas, les billets s’envolant comme des petits pains chauds à chacune des escales.
La formule a été adoptée dans plusieurs coins de pays, notamment du côté de Whistler, où le restaurant Araxi propose des «Longtable dinners» dans le décor presque trop beau pour être vrai de North Arm Farm, à Pemberton (ma mâchoire – décrochée sitôt arrivée là-bas – ne s’en est jamais tout à fait remise). D’ailleurs, si vous passez dans le coin, sachez qu’un restaurant et une boulangerie se trouvent aussi sur ce site exceptionnel, sis au pied du mont Currie.
Entre ce type d’expérience haut de gamme et le wwoofing, qui permet d’avoir un toit en échange de travail bénévole à la ferme, les options pullulent. Dans la Belle Province, Cassis et Mélisse, à Saint-Damien-de-Buckland, dans la région Chaudière-Appalaches, est sans doute l’endroit le plus connu des amateurs du genre.
Les blogueurs Marie-Michèle Doucet et Michaël Paulin y ont passé une nuit en novembre 2016. «Ce qui nous a attirés, c’est d’abord la rencontre avec des producteurs locaux, raconte Marie-Michèle. C’est une chose de manger local, mais on avait envie de pousser l’expérience plus loin et de rencontrer les producteurs, et d’en apprendre davantage sur leur métier, leurs passions.»
Ce qu’elle retient de ces quelques heures sur place? La proximité avec les animaux, observés dans leur quotidien, l’incursion dans la production de fromage et «jouer avec les adorables chèvres», bien sûr!
Aux quatre coins du Québec
Au Saguenay, plus précisément à Saint-Fulgence, la Bergerie la vieille ferme mise aussi sur l’agrotourisme. Abandonné pendant 30 ans, l’endroit accueille aujourd'hui les sportifs en route pour le Parc Aventures Cap Jaseux, un peu plus loin, qui cherchent de quoi garnir leur panier à pique-nique, mais aussi les vacanciers souhaitant passer la nuit dans un écogîte près des moutons.
Non loin de là, à Sacré-Cœur, à une vingtaine de minutes de Tadoussac, La Ferme 5 Étoiles, qui se définit comme un centre de vacances, propose hébergement et activités. Chalets et yourtes près du fjord, camp du trappeur et studios du côté de l’auberge… Les options sont variées et conviennent autant aux familles qu’aux retraités.
Dans le Bas-Saint-Laurent, la ferme C’est la faute des biquettes a aussi son gîte, tout comme la ferme Au pied levé dans les Cantons-de-l’Est. En Montérégie, le Circuit du paysan permet de repérer quelques bons plans.
Dans un tout autre style, poules, cochons, moutons et vaches de race Highland font partie du paysage de l’Hôtel & Spa Le Germain Charlevoix (anciennement La Ferme), à Baie-Saint-Paul. Pendant l’été, des visites sont proposées aux clients de l’établissement.
Ailleurs dans le monde
En France, les séjours à la ferme sont également faciles à organiser. De nombreuses ressources en ligne permettent de trouver l’endroit qui correspond à nos attentes, comme Gîtes de France, Bienvenue à la ferme et Accueil Paysan. En Angleterre, Devon Farms, dont le site compte une version française, s’avère une piste intéressante.
Adeline Gressin, blogueuse française qui pilote Voyages etc, recommande pour sa part fortement les séjours à la ferme en Islande. Lors de son récent passage sur place, elle a effectué toutes ses réservations par l’entremise de Booking.com, y compris des nuitées à la ferme. «Il y a seulement 330 000 habitants pour plus de deux millions de touristes», rappelle-t-elle. À son avis, c’est l’occasion idéale de rencontrer des Islandais. «Je pense aussi qu’avec la crise et l’accroissement du tourisme, plusieurs agriculteurs ont commencé à arrondir leurs fins de mois en proposant des chambres à la ferme.»
Iclo, lui, garde un souvenir impérissable d’un séjour dans un ranch australien que le propriétaire lui avait même fait visiter en 4X4. «Après 30 minutes de trajet à flanc de colline (pas de route, pas de piste), on arrive au sommet d’une petite montagne qui domine, à 360°, une immense plaine. Là, il me sort le plus simplement du monde et sans un poil de fierté: "Tout ce qu’on voit, c’est chez moi"… »
Un peu de travail bénévole?
Sans forcément exiger un engagement comme pour le wwoofing, certaines fermes invitent les visiteurs à mettre la main à la pâte et à effectuer quelques tâches. C’est ce que propose notamment Bold Point, sur l’île de Quadra, en Colombie-Britannique. Vous trouverez d’autres pistes dans cet article de Sélection.ca.
On peut également visiter des fermes dans tous les pays sans chercher à dormir sur place. Par exemple, le mois dernier, Véronique Leduc a exploré la Fresh Foodie Trail, une route agrotouristique qui relie une douzaine d’arrêts gourmands en Arizona
Et que faire des précautions recommandées au retour, si l’on a été en contact avec des animaux à l’étranger? Le gouvernement recommande ceci: «Après votre arrivée au Canada, évitez les contacts avec les animaux d’élevage (y compris la volaille), de zoos ou sauvages durant 14 jours si vous avez été en présence d’animaux semblables dans d’autres pays.»