La chronique Voyage de Marie-Julie Gagnon

Auteur(e)
Photo: Mélanie Crête

Marie-Julie Gagnon

Auteure, chroniqueuse et blogueuse, Marie-Julie Gagnon se définit d’abord comme une exploratrice. Accro aux réseaux sociaux (@mariejuliega sur X et Instagram), elle collabore à de nombreux médias depuis une vingtaine d’années et tient le blogue Taxi-brousse depuis 2008. Certains voyagent pour voir le monde, elle, c’est d’abord pour le «ressentir» (et, accessoirement, goûter tous les desserts au chocolat qui croisent sa route).

Une journée de flânerie à West Palm Beach

J’avais envie de prendre le nouveau train à grande vitesse Brightline, qui permettra de rejoindre Orlando depuis Miami d’ici la fin de l’année. Depuis son lancement, en 2018, le train s’arrête à West Palm Beach. C’est là que je décide de mettre le cap pour une journée d’improvisation totale.



La gare de Miami brille comme un sou neuf. Les wagons du train aussi, d’ailleurs: j’ai l’impression d’être parmi les premières passagères! Interrompu de mars 2020 à novembre 2021 à cause de la pandémie, le service semble séduire de nouveaux clients. En tendant l’oreille, je découvre des histoires de retrouvailles et l’enthousiasme de voyageurs qui montent à bord pour la première fois. Des agents circulent pour proposer repas et boissons comme dans les avions. Tous les sièges sont munis de prises de courant.

J’arrive à West Palm Beach à peine une heure et quart après avoir quitté Miami. Je décide de ne pas prendre la navette gratuite qui sillonne la ville et de me laisser guider par mes pas sous le soleil radieux. Et si je partais à la recherche d’un café?

Train Brightline à la gare de West Palm Beach. Photo: Marie-Julie Gagnon

J’ai beau adorer planifier la plupart de mes voyages, laisser libre cours à mon inspiration du moment me rappelle pourquoi j’aime tant explorer de nouveaux coins de pays: pour l’incroyable sensation de liberté qui m’envahit devant une page blanche. J’aime le doux vertige de l’inconnu, quand tout peut encore arriver. Précisons tout de même qu’en ce lundi matin, le quartier est quasi désert. Alors pour l’aventure avec un grand A, on repassera!

À mon arrivée à West Palm Beach, le quartier est quasi désert. Photo: Marie-Julie Gagnon

Sur Google Maps, je repère une adresse qui me semble à mille lieues des Starbucks: le Café des Beaux-Arts. Mon app m’indique que je serai là-bas dans 36 minutes si je suis le point bleu. Je décide plutôt de déambuler tranquillement dans les rues avoisinantes avant de me diriger vers mon objectif. Mon train de retour est seulement en après-midi, alors à quoi bon me presser?

Au hasard de mes pas à West Palm Beach. Photo: Marie-Julie Gagnon

Je réalise rapidement que West Palm Beach est loin de l’effervescence de Miami. En ce lundi matin, je croise à peine quelques flâneurs. Je bifurque sur l’avenue Rosemary. Tiens, un bar à vin! Bon, il est encore un peu tôt…

Bar à vin sur l'avenue Rosemary. Photo: Marie-Julie Gagnon

Un panneau m’apprend que le West Palm Beach Green Market a été nommé Best Farmer’s Market in America par les lecteurs du USA Today. Je note pour une prochaine fois: le site web m’indique qu’il a lieu tous les samedis entre 9h et 13h.

Je traverse le pont et marche pendant de longues minutes avant de voir autre chose que des enfilades de commerces. Le temps file et je regarde mon application mobile. Il est fichtrement bien caché, mon café! Je me retrouve dans un quartier encore plus cossu. Je suis rendue à Palm Beach! Les voitures sont toutes plus rutilantes les unes que les autres. Je longe un golf – The Breakers – et me dirige vers une rue plus résidentielle. Après m’être égarée en reluquant les demeures dignes de Wisteria Lane, je me rends à l’évidence: le Café des Beaux-Arts se trouve dans l’opulent bâtiment blanc que j’aperçois. C’est le musée Flagler! Seul hic: les musées sont fermés le lundi. Idem pour mon café...

Le Café des Beaux-Arts se trouve dans le musée Flagler. Seul hic: les musées sont fermés le lundi. Idem pour mon café... Photo: Marie-Julie Gagnon

De toute façon, après avoir passé autant de temps à errer, mon estomac commence à gargouiller. Tant pis pour la caféine et la visite du manoir. J’admire à distance le Whitehall, érigé pendant le Gilded Age, et reprends ma promenade. Plutôt que de rebrousser chemin, je décide de poursuivre vers le sud et d’emprunter le Royal Park Bridge. Je croise deux, trois personnes. Quatre, peut-être? Toutes s’arrêtent devant l’arbre gigantesque qui se dresse en bordure du sentier. L’arbre kapok aurait près de 190 ans.

L’arbre kapok aurait près de 190 ans. Photo: Marie-Julie Gagnon

Dans l’aire naturelle South Cove, je lis les panneaux de sensibilisation sur l’écosystème des tortues et des lamantins. Vous saviez, vous, que les jeunes «vaches des mers» mangent l’équivalent de 10 à 15% de leur poids quotidiennement?

J’arrête mon choix sur l’Avocado Grill, dont la terrasse me séduit. J’ai soudainement envie de guacamole, de beaucoup de guacamole. Je n’aurai pas eu mon latte, mais ma pause guacamole conclut parfaitement mon escapade.

Je n’aurai pas eu mon latte, mais ma pause guacamole à l'Avocado Grill conclut parfaitement mon escapade. Photo: Marie-Julie Gagnon

Pratico-pratique

  • Un billet de train avec Brightline entre Miami et West Palm Beach coûte 15 $US pour un adulte.
  • Pour une atmosphère qui évoque le glamour d’autrefois dans un esprit résolument moderne, l’Hôtel Eden Roc, à Miami Beach, peut être une bonne option.
  • Pour être au cœur de l’action et à une trentaine de minutes à pied de la gare Brightline, CitizenM Miami Brickell est l’option idéale. Écolo, techno, confortable et sans flafla dans un quartier très animé. Un coup de cœur!

Une partie des frais de ce séjour ont été payés par Greater Miami & Miami Beach.