La chronique Voyage de Marie-Julie Gagnon

Auteur(e)
Photo: Mélanie Crête

Marie-Julie Gagnon

Auteure, chroniqueuse et blogueuse, Marie-Julie Gagnon se définit d’abord comme une exploratrice. Accro aux réseaux sociaux (@mariejuliega sur X et Instagram), elle collabore à de nombreux médias depuis une vingtaine d’années et tient le blogue Taxi-brousse depuis 2008. Certains voyagent pour voir le monde, elle, c’est d’abord pour le «ressentir» (et, accessoirement, goûter tous les desserts au chocolat qui croisent sa route).

Sydney, ville idéale?

Il fallait bien sûr que j’oublie mon bikini le jour où le mercure a franchi la barre des 25 degrés. En ce samedi de mars, Sydney me joue le grand jeu de la séduction. Le soleil me fait de l’œil, moi qui le craint tout de même un peu. Des surfeurs déambulent, torse nu et planche sous le bras. Je lorgne les terrasses qui longent la plage, mais je décide de poursuivre ma balade.



Je suis sur la plage Manly, à une trentaine de minutes de traversier de Circular Quay. Du débarcadère, après avoir traversé la baie de Sydney, il suffit de quelques minutes pour fouler la bande de sable qui borde l’océan Pacifique.

C’est la seconde fois que je m’y rends depuis mon arrivée. J’ai beau avoir aimé la légendaire Bondi – quel bonheur d’emprunter la promenade qui mène jusqu’à la plage Brontë! – et, un peu plus loin, Coogee, Manly m’apparaît comme le refuge idéal pour me sentir en vacances, même en ville.

La légendaire plage Bondi. Photo: Marie-Julie Gagnon

Surf et plongée à 30 minutes du centre-ville

Je me dirige lentement vers Shelly Beach, plus petite et moins achalandée. Sur les rochers, un homme se repose avec son chien. Des quidams s’apprêtent à entrer dans une piscine aménagée en bordure de l’océan. Soudain, un ado traverse la promenade et saute à l’eau avec sa planche. Nous sommes pourtant bien loin des vagues! Je l’observe pagayer à contre-courant pour rejoindre les autres surfeurs. Je me demande si ses parents sont des athlètes aguerris ou si, comme moi, ils seraient morts d’inquiétude devant tant d’intrépidité…

Entre Manly et Shelly. Photo: Marie-Julie Gagnon

Alors que j’approche de Shelly, j’aperçois des baigneurs munis de masques et de tubas. J’apprends que le secteur abrite la Cabbage Tree Bay Aquatic Reserve, où l’on peut observer plus de 200 espèces de poissons, invertébrés et algues. Les photos et vidéos que je retrace ensuite me font encore plus regretter de ne pas avoir apporté mon bikini! Je découvre cependant qu’en plus des hippocampes et autres magnifiques espèces aux couleurs vives, on y trouve aussi le poulpe à anneaux bleus, l’un des animaux les plus toxiques de la planète. Il n’y a pas à dire, les Australiens sont gâtés côté créatures dangereuses!

Entre balades et musées

Les jours précédents, j’ai arpenté la ville à pied. J’ai exploré Surrey Hills, un secteur résidentiel qui se trouve à environ une heure de marche de The Rocks, le plus ancien quartier de la ville et aussi le plus touristique, enchantée de plonger dans le quotidien des Sydneysiders. En prenant part à une visite avec une guide aborigène, j’ai aussi pu mieux comprendre l’histoire de la ville. «En 1788, les femmes pêchaient et les hommes chassaient», a-t-elle expliqué, après avoir tracé une ligne avec de l’ocre sur ma main.

À la découverte du quartier Surrey Hills. Photo: Marie-Julie Gagnon

Je me suis également intéressée à l’art aborigène, ce qui m’a permis d’en apprendre un peu plus sur les Premières Nations. Grâce à Sharni Jones, directrice de la collection aborigène de l’Art Gallery of NSW, j’ai notamment découvert la variété de motifs issus des différentes nations. «Il ne faut pas écrire le nom de cet artiste, m’a-t-elle glissé alors que je photographiais une toile. Il vient de décéder et il ne faut pas prononcer le nom des défunts pendant le deuil.» Oui, certaines traditions sont encore très présentes et peuvent s’avérer un peu déroutantes.

Parce qu’il faut bien partir…

Je reviens sur mes pas pour prendre le traversier qui me ramènera à Circular Quay. Avant de prendre le bateau, je retrouve mon amie Daphnée, installée à Sydney depuis cinq ans. «Tu comprends maintenant pourquoi je vis ici?» me demande-t-elle au moment des au revoir.

Sydney a tout pour elle: des plages de rêve, un système de transport en commun simple et efficace, d’excellentes tables, des musées extraordinaires et une fichue belle âme. On a envie de se baigner dans sa lumière autant que dans l’océan et de poursuivre les discussions entamées spontanément avec les habitants. Et puis, même en plein hiver, on peut parfois se balader en t-shirt!

Si je comprends? Alors que je jette un dernier coup d’œil à l’emblématique opéra de Sydney, peu avant que le bateau arrive à destination, je me demande surtout comment j’arriverai à partir.

L'emblématique opéra de Sydney. Photo: Marie-Julie Gagnon

Pratico-pratique:

  • Très bien situé, l’hôtel QT Sydney permet d’explorer la ville à pied, sans prise de tête.
  • Il est généralement assez simple de se déplacer à Sydney sans voiture. Procurez-vous une carte Opal, qui vous permettra de prendre autant les traversiers que le métro et les autobus.
  • De Sydney, il est facile d’organiser des escapades dans les Blue Mountains. Plusieurs compagnies proposent des visites guidées d’un jour, mais je vous recommande d’y passer au moins une nuit en plus. Un gros, gros coup de cœur! En train, le trajet est d’environ deux heures à partir de Sydney.
  • Autre lieu fantastique pour une escapade de quelques jours: Jervis Bay. Reconnue pour son sable blanc, Hyams est l’une des plages les plus populaires. Les parcs constituent aussi de merveilleux terrains de jeux. C’est non loin de là, à Sanctuary Point, que j’ai vu le plus de kangourous, tout près des maisons, peu avant le crépuscule!
  • Air Canada propose plusieurs vols par semaine vers l’Australie.

J’étais l’invitée de Tourism Australia et de Destination NSW. Toutes les opinions émises sont 100% les miennes.