La chronique Voyage de Marie-Julie Gagnon

Auteur(e)
Photo: Mélanie Crête

Marie-Julie Gagnon

Auteure, chroniqueuse et blogueuse, Marie-Julie Gagnon se définit d’abord comme une exploratrice. Accro aux réseaux sociaux (@mariejuliega sur X et Instagram), elle collabore à de nombreux médias depuis une vingtaine d’années et tient le blogue Taxi-brousse depuis 2008. Certains voyagent pour voir le monde, elle, c’est d’abord pour le «ressentir» (et, accessoirement, goûter tous les desserts au chocolat qui croisent sa route).

Les aéroports peuvent-ils redevenir des lieux agréables?

Comme plusieurs, j’ai vu passer la photo de Guy A. Lepage sur Instagram montrant la foule à son arrivée à l’aéroport Pierre-Elliott-Trudeau. Il n’est pas le seul à dénoncer les désagréments du voyage, particulièrement depuis la reprise post-pandémique. Alors que les vacances scolaires sont bien entamées au Québec comme de l’autre côté de l’Atlantique, doit-on s’attendre à de tels scénarios tout l’été?



Chaque année, j’ai l’impression de revoir le même film. Pas seulement à Montréal, d’ailleurs: tous les aéroports semblent aux prises avec des problèmes causés par l’achalandage. Pourtant, aucune surprise ici: l’été arrive chaque année à la même date. Comment se fait-il qu’on se retrouve constamment avec les mêmes problèmes?

Je reconnais que de nombreux efforts ont été faits au cours des dernières années pour rendre l’atterrissage plus doux à YUL, tout comme le passage au point de contrôle avant un vol. Les bornes ajoutées à l’arrivée font déjà une énorme différence. Mais cela ne change pas le fait qu’en période de vacances, on rencontre des problèmes de surréservation, de disponibilité de portes qui obligent les passagers à attendre dans l’avion à l’arrivée, des retards, des annulations… Tout pour effacer, du même souffle, l’effet relaxant des vacances.

Ajoutez à cela le manque criant de personnel – y compris de pilotes –, des problèmes informatiques comme ceux vécus par Air Canada en juin et le mauvais temps et vous avez tous les ingrédients réunis pour miner le moral des vacanciers, même les plus enthousiastes.

La photo de Guy A. Lepage sur Instagram montrant la foule à son arrivée à l’aéroport Pierre-Elliott-Trudeau.

De plus en plus de voyageurs

Même si les prix des billets d’avion atteignent des sommets vertigineux en ce moment, le désir de voyager ne semble pas s’atténuer, comme en ont fait foi les nombreux reportages ces dernières semaines. À la fin juin, Radio-Canada titrait: «Délais dans les aéroports: "ça va devenir pire" au cours de l’été», même si le ministre canadien des Transports, Omar Alghabra, affirmait, lui, que la situation était meilleure que l’année dernière. Rappelons qu’à l’été 2022, Montréal-Trudeau international s’est classé au deuxième rang des aéroports cumulant le plus de retards au monde, tout juste après Toronto Pearson international.

Depuis le début de l’été, Air Canada a pour sa part été vertement critiquée par les voyageurs. Non, voyager ne se fait pas toujours dans la joie. «Le nombre de plaintes auprès de l’Office des transports du Canada continue d’augmenter, si bien qu’il faut plus de 18 mois pour les traiter, rapporte le Journal de Montréal. L’organisme fédéral a un arriéré de 50 000 plaintes, contre 45 000 en avril. C’était 13 400 en mars 2022.»

À l’été 2022, Montréal-Trudeau international s’est classé au deuxième rang des aéroports cumulant le plus de retards au monde. Photo: Depositphotos

Valises et autres égarements

Selon un sondage réalisé en juin auprès de 544 participants pour HelloSafe, une plateforme de comparaison de produits financiers, 50% des Québécois envisagent de voyager à l’étranger pour leurs vacances, tandis que l’autre moitié prévoit de rester au Canada.

En 2022, 26 millions d’incidents liés aux valises ont été enregistrés dans les aéroports du monde entier, rapporte 20 minutes, ce qui représente 7,6 incidents par tranche de 1000 voyageurs. «En 2022, 3,4 milliards de voyageurs ont utilisé les transports aériens, souligne le site français. Un record avait été établi en 2019, avant la pandémie de COVID-19, avec un total de 4,5 milliards de trajets aériens effectués en un an et 5,6 incidents de bagages pour 1 000 personnes.»

Je ne sais pas pour vous, mais moi, je commence à en avoir soupé d’entendre que «la reprise a été plus rapide que prévu» pour expliquer tous les problèmes. Soit. Mais maintenant qu’on a fait ce constat, peut-on chercher de vraies solutions pour que le plaisir du voyage débute avant même de prendre l’avion et perdure jusqu’au retour à la maison?