La chronique Voyage de Marie-Julie Gagnon

Auteur(e)
Photo: Mélanie Crête

Marie-Julie Gagnon

Auteure, chroniqueuse et blogueuse, Marie-Julie Gagnon se définit d’abord comme une exploratrice. Accro aux réseaux sociaux (@mariejuliega sur X et Instagram), elle collabore à de nombreux médias depuis une vingtaine d’années et tient le blogue Taxi-brousse depuis 2008. Certains voyagent pour voir le monde, elle, c’est d’abord pour le «ressentir» (et, accessoirement, goûter tous les desserts au chocolat qui croisent sa route).

Escapade à Los Angeles

Los Angeles, pour une amoureuse de l’art qui aime explorer les villes à pied, est-ce une bonne idée?



J’ai un drôle de rapport avec la Cité des anges. Ma première visite, il y a quelques années, en plein mois d’avril, m’avait laissée avec quelques désillusions: non, la chaleur n’était pas au rendez-vous, oui, la voiture y est reine, et non, Hollywood Boulevard n’est pas aussi glamour que dans les films. Pour tout vous dire, j’avais eu l’impression d’avoir été projetée sur la rue Sainte-Catherine Ouest dans les années 1990 en me baladant sur le mythique boulevard. J’avais bien tenté de me déplacer en métro:  j’avais surtout fait exploser mon budget de taxis. J’ai donc, cette fois-ci, mis le cap sur la Californie avec très peu d’attentes. Et la sceptique a été confondue, due, due.

D’abord, il y a cet hôtel spectaculaire dans l’ancienne Bank of Italy, le Perla – le NoMad jusqu’en 2022 – et son arche en miroirs qui donne l’impression d’être propulsé dans Alice au pays des merveilles. L’accès aux toilettes du rez-de-chaussée se fait par les portes de l’ancien coffre-fort du bâtiment érigé en 1922. Inspirée par cet héritage – l’époque comme l’Italie –, la déco de ma chambre détonnait avec le blanc froid et générique qui domine encore dans tant d’établissements. Et que dire du matelas! On ne parle pas assez des matelas. Message aux hôteliers: penser à Instagram en suivant les dernières tendances déco, c’est chouette, mais ce serait encore mieux si on pouvait bien dormir dans des lits confortables avant de songer aux photos.

L'arche en miroirs du spectaculaire hôtel Perla, aménagé dans une ancienne banque. Photo: Marie-Julie Gagnon

Le menu du restaurant de l’hôtel a également de quoi surprendre: j’y ai entre autres dégusté des toasts aux avocats garnies de sauterelles. Oui, c’était délicieux! La terrasse qui se trouve sur le toit est par ailleurs parfaite pour siroter un cocktail au coucher du soleil.

Mes délicieuses toasts aux avocats garnies de sauterelles. Photo: Marie-Julie Gagnon

L’art d’abord

Du Perla, j’ai pu marcher pour me rendre au superbe musée The Broad, où se côtoient des œuvres de Jean-Michel Basquiat, Andy Warhol et Roy Lichtenstein. J’ai enfin pu y voir l’une des installations de Yayoi Kusama, Infinity Mirrored Room—The Souls of Millions of Light Years Away (2013), alors qu’il m’avait été impossible de mettre la main sur des billets lors de son passage à Montréal. Le musée consacre régulièrement des expositions thématiques à des artistes. En ce moment, Keith Harring: Art is everywhere est au programme.

Le superbe musée The Broad, où se côtoient des œuvres de Jean-Michel Basquiat, Andy Warhol et Roy Lichtenstein. Photo: Marie-Julie Gagnon

À deux pas, j’ai aussi retrouvé Basquiat – mon grand favori – au MOCA. À quelques minutes de marche, The Last Bookstore, librairie sur deux étages où l’on trouve aussi des œuvres d’art en plus de 300 000 livres d’occasion, m’a donné envie de flâner longuement entre les allées. Sise elle aussi dans une ancienne banque, la boutique utilise l’ancien coffre-fort pour conserver ses livres rares. J’adore!

The Last Bookstore, librairie sur deux étages où l’on trouve aussi des œuvres d’art en plus de 300 000 livres d’occasion. Photo: Marie-Julie Gagnon

Prendre part à une visite guidée de Culinary Backstreet a par ailleurs été l’occasion de visiter certains quartiers à pied, du Chinatown à la Placita Olvera, décrite comme un «musée vivant».

Au-delà de la culture culinaire, la visite de Culinary Backstreet nous plonge dans l’histoire de la ville avec un côté plus engagé que la majorité des visites. Un arrêt pour admirer la murale Americo Tropical, réalisée par David Alfaro Siqueiros, l’un des étudiants de Diego Riviera, est par exemple l’occasion de parler de l’évolution des perceptions face à l’art, l’immigration et la religion. Peinte en 1932, la murale a été «nettoyée» peu après en raison de son caractère subversif. Restaurée, elle est aujourd’hui présentée avec des panneaux explicatifs.

Et Hollywood?

Manger sur la superbe terrasse de The Lemon Grove m’a fait ravaler tous mes préjugés envers les adresses exclusives et «branchouilles» de la ville. Le saumon fondait dans la bouche et la roulade de canard comme les pâtes au citron m’ont fait pousser de grands «hum!» bien sentis.

Le restaurant du Mama Shelter. Photo: Marie-Julie Gagnon

En m’y rendant depuis le Mama Shelter, une chaîne abordable où j’aime poser mes valises peu importe où je me trouve, j’ai aussi marché sur les étoiles de James Dean, Judy Garland et Cindy Lauper. En matinée, le même jour, j’avais eu la chance de faire une randonnée en compagnie de Bikes and Hikes, sur la colline d’Hollywood, pour voir les fameuses lettres de plus près. Pas la peine de vous dire qu’après mon festin, garder les yeux ouverts pendant la représentation de la comédie musicale Six, présentée au splendide théâtre Pantages, a été ardu, même si le spectacle de Broadway était fort divertissant!

L'étoile de James Dean. Photo: Marie-Julie Gagnon

Alors, Los Angeles? Oui, on peut y trouver son compte sans voiture. Mais un peu de recherche et de planification s’avèrent nécessaires.

Randonnée sur la colline d’Hollywood. Photo: Marie-Julie Gagnon

Bon à savoir:

  • Air Canada et Air Transat proposent tous deux des liaisons sans escale depuis Montréal. Les vols d’Air Transat sont offerts pendant l’été, jusqu’en octobre.
  • Il est possible de réserver un pique-nique avec Bikes and Hikes, à déguster après la randonnée à Hollywood.
  • L’accès à The Broad est gratuit, sauf pour les expos temporaires.

J’étais l’invitée de Discover Los Angeles, qui n’a pas eu droit de regard sur ce texte.