La chronique Voyage de Marie-Julie Gagnon

Auteur(e)
Photo: Mélanie Crête

Marie-Julie Gagnon

Auteure, chroniqueuse et blogueuse, Marie-Julie Gagnon se définit d’abord comme une exploratrice. Accro aux réseaux sociaux (@mariejuliega sur X et Instagram), elle collabore à de nombreux médias depuis une vingtaine d’années et tient le blogue Taxi-brousse depuis 2008. Certains voyagent pour voir le monde, elle, c’est d’abord pour le «ressentir» (et, accessoirement, goûter tous les desserts au chocolat qui croisent sa route).

À la recherche des kangourous

L’enfant en soi n’est jamais bien loin quand on se retrouve devant les animaux qui peuplaient nos livres de contes. C’est ce que je me dis alors que deux kangourous – des vrais de vrais – sautent à quelques mètres du véhicule dans lequel je me trouve.



Je suis à Kangaroo Island depuis à peine trois heures et je réalise déjà ce rêve de gamine de voir des marsupiaux sauvages. J’écarquille encore plus les yeux: oui, ils sont bien là, en plein cœur du Flinders Chase National Park. Pour vrai de vrai de vrai.

Des vrais de vrais kangourous! Photo: Marie-Julie Gagnon

Après avoir exploré Melbourne et Adélaïde, Kangaroo Island, dans le sud du pays, m’offre ma première vraie dose de dépaysement du voyage. Pour l’anecdote, les premiers marsupiaux aperçus par notre petit groupe sont apparus précisément au moment où l’un des voyageurs venait de trouver la chanson thème de Skippy le kangourou sur YouTube. Ça ne s’invente pas.

À peine remise de mes émotions, je me retrouve propulsée dans l’image du pique-nique ultime, coupe de vin à la main. Craig, notre guide d’Exceptionnal Kangaroo Island, qui propose des visites personnalisées, ne pourrait, en ce moment, mieux incarner le nom de sa compagnie. Tablier noué autour de la taille, il nous prépare un festin digne des meilleures tables. En pleine brousse. Poissons, fromages, pommes de terre, salades… Je n’en crois ni mes yeux, ni mes papilles. J’ai l’impression de me balader dans une version 3D d’une brochure touristique tant le moment est parfait.

En plein brousse, Craig nous prépare un festin digne des meilleures tables. Photo: Marie-Julie Gagnon

Tomber amoureuse des koalas

«J’en ai un dans ma cour!» m’a répondu Craig quand, à peine descendue de l’avion, quelques heures plus tôt, je lui demande s’il est possible de voir des koalas à Kangaroo Island. Il n’en fallait pas plus pour que nous nous retrouvions devant l’eucalyptus choisi par l’adorable animal.

«Les koalas ont été introduits à Kangaroo Island dans les années 1920», nous apprend notre guide. Auparavant considéré comme le «chinchilla australien», l’animal était chassé pour sa fourrure. Devant la décroissance de la population, une cinquantaine de spécimens ont été amenés sur l’île. N’ayant pas de prédateurs, ils sont aujourd’hui 55 000… et ont pas mal de gènes communs.

On compte 55 000 koalas à Kangaroo Island! Photo: Craig Wickham, Tourism Australia Kangaroo Island

Contrairement au kangourou, dont la viande est considérée comme l’une des plus éthiques en raison, notamment, du trop grand nombre d’animaux, le koala n’est pas chassé. «Les gens le trouvent trop mignon, lance Craig. Des millions ont été dépensés pour le stériliser au cours des 50 dernières années.»

Je pourrais passer une journée entière à regarder un koala accroché à son arbre. On a envie de leur faire un gros câlin! «Les gommiers bleus sont pour eux ce que la crème glacée est à un enfant de quatre ans», nous dit Craig. Quand j’aperçois une maman avec son bébé blotti contre elle, des larmes perlent au coin de mes yeux.

Otaries en folie!

Si koalas et kangourous me tirent des larmes, les pinnipèdes, eux, me font rire aux éclats. Je ne suis toujours pas certaine de traduire correctement les noms sea lions, long fur seals et autre long noses, mais je sais une chose: il n’y a pas de seals (phoques) à Seal Bay, malgré son nom. Que des lions de mer venus s’échouer sur la plage après d’intenses voyages de pêche de quelques jours. On les croit paresseux, mais en réalité, ils sont en plein burn-out. On peut les observer aisément – en gardant tout de même une certaine distance –, puisque la plupart d’entre eux sont trop claqués pour lever la nageoire. Par contre, gare à celui qui s’approche trop près: ils peuvent mordre, les malotrus!

Une mignonne otarie au repos. Photo: Craig, Tourism Australia Kangaroo Island

Près d’Admirals Arch, dans le parc national Flinders Chase, c’est tout le contraire: loin d’être en léthargie, des bébés s’amusent à sauter dans l’eau comme des gamins dans une barboteuse. Près de la fameuse arche, une otarie se contorsionne allègrement, façon yogi du dimanche. Elle n’a peut-être pas la souplesse d’une danseuse étoile, mais elle se livre à des acrobaties dignes des artistes du Cirque du Soleil!

Le lendemain, quand je les observe dans l’eau, elles m’apparaissent comme un croisement entre Obélix chantant dans sa baignoire et une nageuse synchronisée. Lourdaud, l’animal tourbillonne dans l’eau et s’approche même du plongeur qui se jette de notre petite embarcation. Après la chanson de Skippy, c’est Ah! C’qu’on est bien quand on est dans son bain que je fredonne ce jour-là.

En vrac:

  • Exceptionnal Kangaroo Island propose une foule de forfaits qui rendent un séjour sur l’île encore plus magique. Avoir un bon guide change TOUT!
  • Selon Craig, le meilleur moment pour visiter Kangaroo Island est le mois de mai. «Parce que tout est vert», dit-il simplement. Les kangourous sont plus faciles à apercevoir qu’en été (pendant notre hiver), saison où ils cherchent surtout à se cacher du soleil.
  • Un séjour à Kangaroo Island se combine bien avec la visite d’Adélaïde. À ne pas manquer: l’Adelaide Central Market, ouvert depuis 1869. Il est même possible de le visiter en compagnie d’un guide de Food Tours Australia. Pour des visites hors des sentiers battus du côté d’Adélaïde, Coast and Co est tout indiqué. Nous avons adoré découvrir les vignobles de McLaren Vale!
  • Gros coup de cœur pour les surprenantes formations rocheuses de Remarkable Rocks!
Les surprenantes formations rocheuses de Remarkable Rocks. Photo: Marie-Julie Gagnon
  • Il est aussi possible de visiter des vignobles à Kangaroo Island, dont Dudley Wines, qui propose notamment un vin rouge pétillant. La terrasse du restaurant offre un magnifique point de vue sur l’océan.
  • On peut se rendre à Kangaroo Island en traversier ou en avion. Un aller-retour Adélaïde-Kingscote (Kangaroo Island) peut coûter près de 400$AUS, soit environ le double du prix de la traversée en bateau.
  • La compagnie Kangaroo Island Ocean Safari propose différentes excursions pour découvrir la faune marine. Il est par exemple possible de plonger avec les dauphins et les lions de mer pour 150$AUS. Durée: deux heures.
  • Si vous cherchez de quoi vous occuper en soirée, l’observation de petits pingouins au Penneshaw Penguin Centre, à l’aide d’une lampe de poche (fournie sur place), est à considérer. Il ne faut pas s’attendre à en voir plusieurs, mais j’ai pu en voir deux de près.
  • Une bonne table qui met en valeur les produits locaux: Sunset Food and Wine.
  • Les amateurs de gin peuvent suivre un atelier de deux heures pour apprendre à concocter leur propre mélange chez Kangaroo Island Spirits. Très chouette!
Les gins de Kangaroo Island Spirits. Photo: Marie-Julie Gagnon
  • Air Canada propose des vols vers Sydney, Brisbane et Melbourne au départ de Vancouver ou Toronto.

J’étais l’invitée de Tourism Australia et de South Australia. Toutes les opinions émises sont 100% les miennes.