Photo: Facebook Le Routard Vert
7 janvier 2020Auteure : Marie-Julie Gagnon

Faut-il voyager quand même en Australie?

Vous avez des billets d’avion pour l’Australie et hésitez à partir, alors que les feux continuent de faire les manchettes? Ou alors, vous avez prévu vous y rendre sous peu et vous hésitez? Quelques pistes de réflexion pour vous aider à trancher.



D’abord, il est important de ne pas minimiser l’ampleur des feux de broussaille. Plusieurs sources mentionnent que la superficie du territoire dévasté est équivalente à la taille de l’Irlande. Les incendies qui font rage en Nouvelle-Galles du Sud, où se trouve Sydney, dans l’État de Victoria, où se trouve Melbourne, et en Australie du Sud, dont Adélaïde est la capitale, sont si intenses qu’ils génèrent même leurs propres phénomènes météorologiques, comme des orages de feu. Futura Sciences affirme que les incendies risquent d’accélérer la fonte des glaciers en Nouvelle-Zélande et Le Monde rapporte que la fumée atteint le Chili et l’Argentine.

Dans les groupes de voyageurs sur Facebook, de nombreux globe-trotteurs débattent de la pertinence de se rendre ou non en Australie, alors que la situation semble loin d’être maîtrisée. De son côté, le gouvernement du Canada rappelle que le niveau d’alerte «catastrophique», soit le plus élevé du système d’évaluation des risques d’incendie de l’Australie, a été émis dans certaines régions et que les autorités locales ont déclaré de nombreux états d’urgences, en plus de donner des ordres d’évacuation. «Ces incendies ont fait plusieurs victimes, peut-on lire sur voyage.gc.ca. La qualité de l’air s’est dégradée dans diverses régions du pays. Cela pourrait avoir un impact sur les personnes souffrant de problèmes respiratoires.»

Les transports, y compris aériens, pourraient également être perturbés, souligne le site, ainsi que l’approvisionnement en électricité, en eau, en nourriture, etc.

De son côté, Tourism Australia a créé une page sur son site pour permettre aux voyageurs de suivre l'évolution des feux.

Photo: Facebook Le Routard Vert

Un pays immense

N’oublions pas cependant que l’Australie est gigantesque et que de nombreuses zones ne sont pas affectées, comme le rappelle un article du New York Times. Quatre heures de vol séparent par exemple Sydney de Darwin, dans le Territoire du Nord.

Même dans les États de Nouvelle-Galles du Sud et de Victoria, la vie continue pour ceux qui se trouvent loin des secteurs touchés. «Les gens n’ont pas à annuler entièrement leurs voyages et ceux qui sont déjà sur place n’ont pas à quitter le pays», insiste le quotidien new-yorkais.

Par contre, il est important de ne pas se rendre dans les zones les plus dangereuses et de respecter les consignes émises. Par exemple, l’accès à Kangaroo Island est actuellement interdit aux touristes et la New South Wales Rural Fire Service a sommé les vacanciers de quitter la côte sud, particulièrement entre Batemans Bay et la frontière de l’État de Victoria.

Donc, on y va ou pas?

Actuellement au pays des kangourous, les vidéastes Alex et MJ ont quant à eux publié une vidéo le 5 janvier dernier dans laquelle ils racontent leur expérience. À Cairns, dans le Queensland, où ils se trouvaient au moment du tournage, ils disaient se sentir bien loin des réalités des habitants touchés par la catastrophe, bien que les bulletins de nouvelles leur rappellent constamment le drame vécu plus au sud du pays. C’est même la saison des pluies dans ce secteur tropical de l’île.

Même si la santé de l’industrie touristique apparaît secondaire à l’heure actuelle, elle fait tout de même vivre une bonne partie des habitants. La désertion des touristes les priverait d’une importante source de revenus, qui sera nécessaire pour reconstruire le pays. Bien qu’il soit important de rester vigilant, de s’informer auprès de sa compagnie d’assurance et de suivre l’actualité de près, il est possible d’explorer le pays de manière sécuritaire en adaptant son itinéraire en conséquence. La décision de vous y rendre – en respectant bien sûr les interdictions et les consignes de sécurité et en s’informant adéquatement – vous revient donc.

Alors que les fakes news et les montages relayés par les internautes pullulent, il est essentiel de valider les informations dénichées sur les réseaux sociaux avec plusieurs sources fiables. Béatrice Bernard-Poulin, grande amoureuse de l’Australie qui tient un blogue consacré à son pays fétiche, a pour sa part publié un article dans lequel elle mentionne notamment plusieurs médias locaux.

Les Australiens ont l’habitude des feux de forêt, mais cette année, ils ont commencé beaucoup plus tôt qu’au cours des années précédentes. La température élevée et les vents violents ont contribué à aggraver le problème.

Pour aider, la meilleure manière à l’heure actuelle reste de faire un don à un organisme reconnu.