Bientôt plus d’options pour voler à bas prix
Après des années à envier les Européens et les Américains, voilà que nous aurons enfin une compagnie aérienne à bas prix nous aussi. À la fin septembre, WestJet a annoncé le lancement de Swoop en 2018.
«Selon le vice-président aux communications de WestJet, Richard Bartrem, les rabais sur les vols de cette ligne aérienne pourraient atteindre 40% par rapport aux vols traditionnels», a rapporté Radio-Canada.
Bien entendu, avec un prix aussi bas, il ne faut pas s’attendre au grand luxe. Il faudra payer pour les bagages, la nourriture et le divertissement, comme c’est le cas avec des compagnies comme Ryanair en Europe. Les billets seront en vente dès janvier 2018.
Des experts sceptiques
Il y avait déjà un moment que WestJet parlait de ce transporteur «ultra low cost». En avril 2017, la compagnie avait annoncé son décollage pour… la fin de 2017.
Malgré tout l’enthousiasme suscité par le projet, des observateurs affichent un certain scepticisme quant au succès potentiel de ce type de transporteur au Canada, comme l’a rapporté Le Devoir moins d’un mois avant le dévoilement du nom et du logo Swoop.
Dans l’article, les experts évoquaient notamment la dominance de la culture de la voiture au Canada pour expliquer l’absence de low cost au pays. «Pour réussir, un vrai transporteur à bas prix a besoin d’une population dense répartie sur un vaste territoire et de la présence d’une classe moyenne dotée d’une culture de l’avion», a expliqué Mehran Ebrahimi, professeur et directeur du Groupe d’étude en management des entreprises de l’aéronautique de l’ESG de l’UQAM.
Pour sa part, Paul Arsenault, titulaire de la Chaire de tourisme Transat et directeur du Réseau de veille en tourisme, mentionne l’importance de l’appariement de villes desservies avec de fortes densités de population: «Le "low cost" a compris que pour que son exploitation soit rentable, l’avion doit être dans les airs avec le maximum de personnes à bord.» L’avenir leur donnera-t-il raison?
La France aura son Joon
Du côté de la France, Air France a également annoncé en septembre l’arrivée de Joon, nouvelle marque qui visera un marché plus jeune. «Joon se différencie néanmoins des purs transporteurs low cost en jouant une carte chic et branchée en opposition avec l’austérité génétique des compagnies à bas coût, rapporte Libération. Ainsi, l’enregistrement d’un bagage en soute ne sera pas payant, tout comme la nourriture à bord, qui sera d’ailleurs équitable et bio.»
À bord, on pourra siroter autant une bière artisanale qu’un verre de jus de baobab. Dans un premier temps, quatre destinations seront proposées au départ de Paris: Barcelone, Berlin, Lisbonne et Porto. Coût: à partir de 39 euros l’aller simple. Dès mars 2018, Fortaleza au Brésil et Mahé aux Seychelles seront également accessibles à 249 et 299 euros.
En plus d’aller chercher un nouveau marché, Air France souhaite créer un laboratoire d’innovation.
Et les autres?
Au Québec, l’arrivée de Wow Air, transporteur islandais, a fait beaucoup de vagues en 2015. Deux ans plus tard, les expériences ne sont pas toutes positives – qui n’a pas entendu parler des vols annulés et des limites du service à la clientèle? –, mais la compagnie aérienne a permis à de nombreux voyageurs de découvrir l’Islande.
Dossiers à suivre…