8 choses que vous ne savez (peut-être) pas sur la Petite-Italie
Connaissez-vous bien les différents quartiers de la métropole? En plus des multiples initiatives de Tourisme Montréal pour les mettre en valeur, l’Association professionnelle des guides touristiques de Montréal (APGT) invite les Montréalais à redécouvrir leur ville en proposant des visites guidées au coût de 12$. Voici quelques faits qui ont retenu notre attention lors d’une visite de la Petite-Italie ou, si vous préférez, de la «Piccola Italia», près du métro Jean-Talon.
1- Quand les Italiens ont commencé à immigrer en 1910, ils vivaient surtout là où se trouve l’actuel Quartier chinois.
C’est d’ailleurs là-bas qu’a été érigée la première église Notre-Dame-du-Mont-Carmel, aujourd’hui déménagée à Saint-Léonard, mentionne Ronny Pangia, guide certifié. S’installer plus au nord leur a permis de retrouver un mode de vie rural et de faire des potagers. «Ils ont pu faire pousser des plants de tomates et renouer avec les traditions de l’Italie», dit le guide d’origine italienne.
2- Le marché Jean-Talon s’appelait auparavant marché du Nord.
«À la suite du krach de 1929, différentes initiatives sont mises en place pour relancer l’économie, raconte M. Pangia. Camillien Houde décide de mettre en place trois marchés: St-Jacques, Atwater et Jean-Talon, qui s’appelle alors le marché du Nord. Il a ouvert en 1933.»
3- Le bâtiment principal du marché Jean-Talon a déjà abrité une bibliothèque.
Avant que le marché occupe le secteur, un terminus d’autobus s’y trouvait. Dans les années 1960, après l’ouverture du marché Métropolitain ou marché Central, l’édifice principal du marché Jean-Talon ferme et une succursale de la bibliothèque de Montréal s’y installe. C’est à la fin des années 1970 que les Montréalais décident de redonner vie aux marchés publics. En 1983, le marché du Nord est renommé en l’honneur du premier intendant de la Nouvelle-France.
4- Sur la fresque de l’église Notre-Dame-de-la-Défense, on peut voir… Mussolini.
Érigée en 1919 par l’architecte R. Montbriant d’après les dessins de l’artiste Guido Nincheri – «le Michel Ange de Montréal, rien de moins», dit Ronny Pangia –, l’église Notre-Dame-de-la-Défense est surtout connue pour un personnage controversé de sa fresque. Comment Mussolini a-t-il pu se retrouver au plafond d’une église de Montréal? «Guido Nincheri y a été obligé, croit M. Panglia, rappelant le contexte de 1929, année des Accords du Latran. […] Le Vatican a son indépendance, le pape est souverain… Mussolini n’est pas dictateur à ce moment-là. C’est une personnalité très populaire au sein de la communauté italienne. C’est huit ans après qu’il fera volte-face et dira que le pape et lui ne peuvent pas coexister.» Fait à noter, le politicien ne se trouvait pas sur la maquette originale de la fresque.
5- D’autres célébrités de l’époque peuvent être reconnues dans la fresque de l’église Notre-Dame-de-la-Défense.
En plus de Mussolini, Guido Nincheri a aussi intégré Marconi, l’un des inventeurs de la radio et du télégraphe. Il s’est aussi lui-même glissé parmi les 200 personnages de la fresque. Celle qui lui a inspiré le visage de la vierge Marie? Nulle autre que sa femme.
6- La première pizzeria de Montréal se trouve sur la rue Dante.
C’est du moins ce que clament les propriétaires de la Pizzeria Napoletana, ouverte depuis 1948. «Au début, ils faisaient des sandwichs pour les ouvriers, puis ils se sont mis à faire des pizzas», souligne le guide.
7- Au coin des actuelles rues Esplanade et Shamrock se trouvait jadis un terrain de crosse.
«Avant 1870 – avant le hockey! –, la crosse était le sport national», rappelle Ronny Pangia. Jusque-là, les matchs avaient lieu à Griffintown. Quand un prix d’entrée de 1$ a été exigé, les ouvriers mécontents ont trouvé d’autres moyens d’entrer. L’idée d’ériger un stade plus loin est alors amenée. «Le problème, c’est qu’il n’y avait plus de spectateurs», poursuit le guide. Des tramways sont alors ajoutés pour permettre à ces derniers de se rendre jusqu’au nouveau club de crosse Shamrock. «Le stade a accueilli jusqu’à 7000 personnes», ajoute M. Pangia.
8- De nombreuses adresses du quartier permettent de goûter l’Italie.
Il y a bien sûr Milano, rue Saint-Laurent. «Peu importe ce que vous cherchez, vous allez le trouver ici», résume Ronny Pangia. Les restaurants de la famille Faita, GEMA (dont le nom reprend les quatre premières lettres des prénoms des enfants) et Impasto, en plus de la quincaillerie Dante, font aussi partie des légendes du quartier.
L’un des restaurants favoris de Ronny Pangia pour un bon risotto? Le Ristorante Primo & Secondo. Pour le dessert, il salive à l’évocation des sfogliatella et des cannolis de la pâtisserie Alati-Caserta, rue Dante, et des délices de La Conca d’Oro, rue Jean-Talon.
Bien qu’on trouve de véritables institutions sur la rue Saint-Laurent, comme le Caffè Italia, son choix s’arrête sur le Caffè San Simeon, rue Dante, pour bien commencer la journée.
Et pour le gelato? «Pile ou Glace et à côté de la Bottega [Café Gelato].» On prend des notes!