10 choses que vous ne savez (peut-être) pas à propos des Laurentides
Avant de devenir une destination de choix pour les skieurs, les Laurentides avaient déjà une histoire captivante. Habité par les Anishnabes (Algonquins) pendant plus de 6000 ans, le territoire est lié aux commerces des fourrures et du bois. Mais au-delà de ces quelques faits historiques, connaissez-vous vraiment la région?
1- Le curé Labelle était sans contredit «l’influenceur» le plus important de son époque dans la région
Figure emblématique de la colonisation des Laurentides, le curé Labelle a effectué plus de 45 voyages pour explorer la région, à pied et en canot. Le potentiel de ces terres remplies de richesses lui apparait indéniable. Il y voit la promesse d’une vie meilleure pour les Canadiens français, qui émigrent à l’époque massivement vers les États-Unis pour aller travailler dans les usines. Son bagou l’amène même jusqu’en France, où il persuade des Français de venir s’établir dans les Laurentides.
Déterminé à parvenir à ses fins, il n’a jamais ménagé ses efforts. «Pour Labelle, l’occupation du territoire par son exploitation agricole doit être conjuguée à un développement économique important, peut-on lire dans sa biographie du Répertoire du patrimoine culturel du Québec. Promoteur influent du développement du chemin de fer sur la rive nord du Saint-Laurent, Labelle mise entre autres sur l’exploitation des ressources minières et hydrauliques. Le développement des manufactures, du commerce et du tourisme s’inscrit également dans son projet de colonisation.»
À l’émission le 15-18, à ICI Première, Jean-François Nadeau a raconté comment, en 1872, il a été accueilli en héros à Montréal avec 80 traîneaux chargés de bois, au moment où les Montréalais souffraient du froid à cause d’une pénurie de bois de chauffage. C’est cet épisode qui aurait convaincu les hommes d’affaires de construire un chemin de fer vers le nord, qui a été inauguré en 1876. Dès le milieu des années 1880, il rêvait aussi de voir le chemin de fer des Pays-d’en-Haut relier le Témiscamingue.
Une place lui est notamment dédiée ainsi qu’une statue à Saint-Jérôme, paroisse créée à sa demande.
2- Claude-Henri Grignon se serait notamment inspiré des histoires de son père médecin
Journaliste, critique littéraire, romancier et auteur de feuilletons, l’auteur d’Un homme et son péché est né en 1894 et a grandi à Sainte-Adèle. «Les personnages de Séraphin, Donalda, Alexis et les autres se font aussi connaître dans une série radiophonique en 1937, puis se transposent à l’écran en 1956 dans Les belles histoires des Pays-d’en-Haut», rappelle un BaladoDécouverte lié à la visite de sa maison.
Le personnage de Séraphin Poudrier aurait été inspiré par une histoire racontée par son père, le Dr Wilfrid Grignon, à propos d’un homme qui refusait de faire soigner sa femme. Selon Pierre Grignon, petit-neveu de l’auteur, le personnage d’Alexis serait une copie de son créateur. Reçu membre de la Société royale du Canada en 1962, Claude-Henri Grignon a aussi reçu l’Ordre du Canada.
À Saint-Jérôme, l’espace Claude-Henri Grignon met en valeur son œuvre. On peut par exemple y voir la reconstitution de son bureau, des objets personnels et sa bibliothèque.
3- Le premier centre de ski des Laurentides n’était pas à Tremblant, mais entre Sainte-Adèle et Sainte-Marguerite
C’est un champion et instructeur de ski de l’armée suisse, Émile Cochand, qui a inauguré le premier centre de ski des Laurentides. Arrivé à Sainte-Agathe-des-Monts en 1911 avec une centaine de paires de skis, des bobsleighs et des luges, il a, au cours des quatre années suivantes, donné des cours aux clients de l’hôtel Laurentide Inn. L’achat d’une propriété entre Sainte-Adèle et Sainte-Marguerite l’amène à créer son propre centre de ski. À Saint-Sauveur, le Musée du ski relate notamment cet épisode.
4- La route des Belles-Histoires raconte les chapitres les plus marquants des Laurentides
Ce circuit de 284 km propose de traverser les MRC de Rivière-du-Nord, des Pays-d’en-Haut, des Laurentides et d’Antoine-Labelle, de Saint-Jérôme à Mont-Laurier. Bâtie en 1897, la gare de Saint-Jérôme est aussi le point de départ du parc linéaire Le P’tit Train du Nord. L’itinéraire offre un aperçu des lieux qui ont marqué la région. Une application mobile et un balado peuvent être téléchargés.
5- Un musée ferroviaire se trouve à la gare de Labelle
Une statue du plus célèbre colonisateur de la région se trouve aussi dans la ville qui porte son nom. Elle a été érigée non loin de la gare, située sur le tracé du parc linéaire Le P’tit Train du Nord. On peut y voir une exposition permanente. La première gare, construite au moment de l’arrivée du chemin de fer en 1902, a été remplacée par l’actuelle, plus grande, en 1924. On peut entre autres y apercevoir des traces de la présence du Canadien Pacifique. Lors du prolongement du chemin de fer jusqu’à Mont-Laurier, Labelle est devenue un véritable dépôt ferroviaire, relate Tourisme Laurentides: «Plusieurs vestiges de cette époque sont encore visibles…»
6- L’actuel Estérel Resort n’est pas le premier établissement construit à cet emplacement
Une première station de villégiature baptisée Estérel a été érigée en 1937 par l’industriel et financier belge Louis Empain. En bordure du lac Masson, le domaine de 17 000 acres fait rêver. C’est l’un des grands architectes de l’avant-garde européenne, Antoine Courtens, qui y construit l’hôtel, mais aussi des écuries, un centre commercial, un centre sportif, un ski lodge, ainsi qu’un ensemble de résidences. S’il ne reste plus de traces de l’ancien hôtel de la Baie bleue et du ski lodge, certains bâtiments ont traversé le temps. «L’héritage le plus exceptionnel reste l’ancien centre commercial qui a été classé patrimonial par l’État québécois en 2013», souligne Paul Trépanier, historien d’art et d’architecture et consultant en patrimoine, dans un document sur la Route des explorateurs, dont fait partie les Laurentides, réalisé pour Tourisme Abitibi-Témiscamingue.
7- De nombreux peintres ont immortalisé les paysages des Laurentides
Parmi les plus réputés, mentionnons Marc-Aurèle Fortin, Clarence Gagnon et Jean-Paul Riopelle. Ce dernier avait un atelier dans les Laurentides.
8- Le parc régional Kiamika est un secret bien gardé
Si tout le monde connaît le parc national du Mont-Tremblant, il en est autrement du parc régional Kiamika, inauguré au début de l’été 2013. Le site Web du parc vante «ses dizaines de lacs et rivières, ses 40 îles et îlots, sa réserve de biodiversités d’une superficie de 46,2 km² qui compte des arbres plus que centenaires campés dans un environnement n’ayant jamais subi de perturbations naturelles graves ou de perturbations d’activités humaines, ses interminables plages sablonneuses, ses eaux limpides qui abritent plusieurs espèces de poissons et ses forêts où abonde la faune typique du Québec…»
Deux autres parcs régionaux se trouvent dans la MRC Antoine-Labelle: le populaire parc régional du Poisson Blanc, très prisé pour son camping sur les îles, et le parc régional Montagne du Diable.
9- À Mont-Tremblant, le parcours lumineux Tonga Lumina s’inspire en partie d’une légende autochtone
Tonga Lumina a repris certains éléments de la légende autochtone de Manitonga Soutana – en français, «Montagne des Esprits» –, le redoutable manitou du mont Tremblant. «Dans les montagnes du Nord, magnifiques entre toutes, le mont Tremblant règne avec majesté. Depuis le noble et vaste flanc de cette montagne, enfoui sous des pins millénaires jamais touchés, et drapé par le brouillard et les nuages, le Manitou-Ewitchi domine la vie primitive. Il demeure constamment aux aguets, et si de mauvais esprits enfreignent les lois sacrées de la nature, il fera trembler toute l’énorme chaîne de montagnes…»
10- En plus des chalets et des hôtels qu’on trouve dans la région, de nombreux hébergements atypiques accueillent désormais les visiteurs
Parmi les plus populaires, mentionnons Bel Air Hotel Mont-Tremblant, qui compte notamment des dômes luxueux, des pods et des minichalets avec vues spectaculaires et Chic Shack, dont certains microchalets peuvent être loués directement auprès des propriétaires (un exemple: Hinter, dont nous vous avons récemment parlé et dont plusieurs magazines, dont Dwell, ont fait mention).
Plusieurs campings et autres sites de glampling permettent aussi de dormir dans un cadre idyllique à prix moins élevé, comme Chimo Refuges à Saint-Sauveur, les Toits du monde à Nominingue, Kayak & Cabana à Labelle et le Village Windigo à Ferme-Neuve.
Sources: Culture et communications Québec, Parc national du Mont-Tremblant, La Presse, Paul Trépanier, historien d’art et d’architecture et consultant en patrimoine (Tourisme Abitibi-Témiscamingue).
À lire aussi:
10 choses que vous ne saviez (peut-être) pas sur Mont-Tremblant