La Suisse en trois tableaux
À peine plus grande en superficie que la Mauricie, la Suisse compte 26 cantons et quatre langues officielles, soit le romanche, le français, l’allemand et l’italien. Les diversités géographiques et culturelles sont si grandes qu’on a parfois l’impression de changer de pays sans sortir de ses frontières.
Le printemps dernier, j’ai exploré Genève et les environs du lac Léman, où le français domine, pour la deuxième fois. Et ce ne sera pas la dernière!
Lavaux
Si le train est la meilleure manière d’explorer le pays de Heidi, à Lavaux, plus que n’importe où, la voie ferrée offre les meilleures places pour assister au spectacle des vignobles en terrasse se jetant presque dans le lac Léman et datant du 12e siècle. Je défie quiconque de réprimer la flopée d’interjections qui surgira spontanément en les apercevant, se jetant presque dans le lac Léman!
Depuis un vignoble de Chardonne, je déguste un chasselas, cépage emblématique de la Suisse romande, en repensant à ma première vision, un an plus tôt, de ce site inscrit sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. Abasourdie, j’ai dégainé mon appareil photo beaucoup trop tard pour parvenir à croquer le paysage que j’avais sous les yeux. Est-ce la raison pour laquelle son image est si bien imprimée dans ma mémoire?
Traverser cette carte postale ne m’avait pas suffi: il fallait que je prenne le temps de m’y perdre, ne serait-ce que quelques heures. C’est exactement ce que je fais en cette magnifique journée de mai, sous un ciel aussi bleu que les vignes sont vertes.
Après nous avoir présenté les plus beaux points de vue et résumé l’histoire de la région, Jean-François Neyroud-Fonjallaz, vigneron qui privilégie le respect de la nature, nous fait déguster ses vins. «C’est une vinification artisanale, fondée sur un long savoir-faire familial, avec le désir de privilégier l’authenticité des terroirs.» Impossible de ne pas repartir avec une ou deux bouteilles…
Lausanne
Vous avez besoin d’un prétexte pour vous y arrêter? Le Musée olympique peut très bien faire l’affaire. On y découvre autant les drapeaux et mascottes des différents jeux que des tenues portées par des athlètes. L’histoire est mise de l’avant, mais aussi certains faits plus anecdotiques.
Par beau temps, on a envie de flâner longuement sur la promenade qui longe le lac Léman. Les parcs et les jardins rendent Lausanne particulièrement agréable à découvrir en été. Ses 350 hectares d’espaces nature en font d’ailleurs l’une des villes les plus vertes du monde. On s’y déplace facilement à pied ou en métro. Attention toutefois: les collines musclent bien les mollets!
À une quinzaine de kilomètres de Lausanne, la petite ville de Morges, reconnue pour son château, attire aussi les fans d’Audrey Hepburn. C’est non loin d’ici que l’actrice a vécu pendant 30 des 40 années qu’elle a passées en Suisse, à l’abri des regards indiscrets. Sa modeste pierre tombale se repère facilement dans le petit cimetière de Tolochenaz.
Genève
Située au confluent du Rhône et du lac Léman, Genève charme par son visage cosmopolite et son goût assumé pour le luxe. Outre le fameux jet, symbole qu’on aperçoit de différents points de vue, quiconque s’arrête dans la deuxième ville la plus peuplée de Suisse pour la première fois voudra visiter le Palais des Nations, siège des Nations unies depuis 1946, et le musée de la Croix-Rouge. On ressort de ces deux endroits avec des réponses, mais aussi de nombreuses pistes de réflexion. Des lieux qui laissent des traces.
Direction la vieille ville, où je m’arrête à l’hôtel de ville, puis la maison Tavel, la plus vieille de Genève. Pour une vue en hauteur, je monte dans la tour de la cathédrale Saint-Pierre, édifiée entre 1160 et 1250.
Même s’il fait trop froid pour faire trempette, je profite d’une séance de jogging matinal pour aller jeter un coup d’œil du côté des Bains des Pâquis, sur la rive droite du lac Léman, où l’on trouve aussi un hammam. Une statue à la silhouette frêle attire mon attention: c’est l’impératrice Sissi! Poignardée non loin de là alors qu’elle allait prendre son bateau, elle a rendu son dernier souffle dans sa chambre de l’hôtel Beau-Rivage, toujours en exploitation. Si vous passez dans le coin, profitez-en pour vous arrêter aussi à la boutique Favarger, Quai des Bergues, marque créée en 1826 (la pâte à tartiner pralinée est une tuerie!).
À Carouge, qu’on compare à «Greenwich Village», règne une atmosphère plus bohème. C’est l’endroit où découvrir artistes et artisans et prendre un verre sur une terrasse.
Après avoir bavardé quelques minutes avec Inès, 95 ans, qui tient La Bouquinerie de Carouge, je suis sa recommandation et pousse la porte de la chocolaterie de Philippe Pascoët. J’en ressors avec l’impression d’avoir trouvé le paradis. Si Martel a été mon premier grand amour suisse, Philippe Pascoët me conquit à cause de son audace et de la qualité des ingrédients utilisés. Moi qui déteste généralement le chocolat à la menthe, je suis renversée par ce mariage qui m’a si souvent semblé forcé.
Le chocolat, c’est bien, mais il y a aussi… le fromage! Pour une bonne fondue dans un décor traditionnel, rendez-vous à l’Edelweiss. Oui, parfois, les clichés ont du bon!
Pratico-pratique:
- Si vous visitez le coin, il faut absolument découvrir le nouveau musée consacré à Charlie Chaplin, dont je vous ai parlé il y a quelques mois. Chaplin’s World fait sans contredit partie de mes musées favoris!
- La fourchette géante plantée dans le lac Léman? C’est à Vevey, plus vieille ville de la Riviera vaudoise, qu’elle se trouve. Pour la petite histoire, l’œuvre a été réalisée par l’artiste Jean-Pierre Zaugg à l’occasion des dix ans de l’Alimentarium, musée consacré à l’alimentation qui vient de rouvrir ses portes après neuf mois de travaux.
- Montreux est surtout connue à cause de son festival de jazz, mais vaut le détour à n’importe quel moment de l’année!
- Où dormir: à l’hôtel Auteuil Manotel, en plein cœur de Genève, pour pouvoir tout visiter à pied. À Vevey, le nouvel hôtel Modern Times offre un cadre bucolique, un peu en retrait, tout en étant résolument… moderne.
- Une spécialité locale à laquelle vous ne pourrez échapper: le filet de perche. On en trouve sur presque tous les menus!
- Au risque de me répéter, la Suisse Pass est sans doute votre meilleure alliée si vous comptez bouger beaucoup. Elle donne accès à 250 transports publics, incluant les trains, les bateaux et les autobus, en plus des musées.
- Si vous êtes tenté par la classe Affaires de SWISS, sachez qu’on mange divinement bien à bord, autant que dans les salons à l’aéroport de Zurich. Différents espaces permettent de relaxer et même de faire la sieste en toute quiétude.
- Avons-nous besoin de rappeler que le coût de la vie en Suisse est très élevé?
J’étais l’invitée de SWISS et de Suisse Tourisme. Toutes les opinions émises sont 100% les miennes.