Quelques heures à Doha
Doha n’est pas forcément la première destination qui vient à l’esprit quand on planifie ses vacances. Mais depuis que Qatar Airways offre trois liaisons par semaine à Montréal, il est facile de s’y arrêter en allant ou en revenant d’une destination du Moyen-Orient, de l’Extrême-Orient, d’Asie du sud ou d’Afrique. En 48 ou 72 heures, on peut ainsi avoir un aperçu de ce coin de pays intrigant.
Pourquoi y faire escale? Notamment pour visiter le Musée d’art islamique (MAI), dessiné par l'architecte de la Pyramide du Louvre, Ieoh Ming Pei. Malheureusement fermé lors de mon passage (un dimanche), j’ai pu seulement admirer son architecture rappelant un diamant posé sur la baie de Doha de l’extérieur. Tous ceux qui y sont passés s’entendent pour dire que ses collections sont somptueuses. On y trouve toutefois peu d’objets qataris, la plupart provenant de l’Iran, de la Syrie, de l’Inde et de la Turquie. Le cinquième étage est occupé par le restaurant Idam d’Alain Ducasse, dans un décor conçu par Philippe Starck. Vous l’aurez deviné: comme à Dubai et à Abou Dhabi, ici aussi on aime le beau, le bon, et le glamour.
Entre traditions et modernité
À deux pas du musée, un marché aux poissons se tient tous les matins. Sur la Corniche, promenade de sept kilomètres qui longe la baie, une foule hétéroclite déambule: des joggeurs, des hommes d’affaires, des touristes vêtus à l’occidentale... En face, se trouve le luxueux quartier baptisé la Perle, archipel d’îles artificielles où boutiques, restaurants et hôtels de luxe se succèdent.
Le MAI aura bientôt un voisin d’envergure: le Musée national du Qatar, dont l’ouverture est prévue prochainement (date à confirmer – il devait, à l’origine, ouvrir ses portes en 2013). Signé Jean Nouvel, le design du bâtiment inspiré des roses des sables sera le premier qu’apercevront les voyageurs au moment de l’atterrissage. Il est construit autour du palais Fariq Al Salatah.
De la pauvreté à la démesure
Elle est loin, l’époque de pêcheurs de perles et de la pauvreté qui était le lot de la majorité des Qataris. Les réserves de gaz naturel découvertes dans les années 1940 ont radicalement transformé le paysage – et la vie de ceux qui y évoluent.
À l’instar des autres villes qui ont émergé au Moyen-Orient au cours des dernières décennies, Doha semble chercher son identité. D’ailleurs, malgré ses airs traditionnels, le souq Waqif a été inauguré… en 2014. On y trouve autant des épices que des vêtements colorés, des cafés et des terrasses où les hommes fument la chicha, des boutiques consacrées à la fauconnerie et même un hôpital pour faucons. Pour les Qataris comme pour les Emiratis, le faucon n’est pas seulement un oiseau, c’est un véritable membre de la famille.
Le design des nouveaux bâtiments est résolument moderne. Les tours poussent à une vitesse folle et le choc des cultures fait partie du quotidien. La construction de 165 gratte-ciels en une quinzaine d’années par des milliers de travailleurs immigrés n’est d’ailleurs pas sans soulever de questions. On oublie aussi difficilement que la peine de mort est toujours pratiquée, tout comme la flagellation…
La culture pour attirer les touristes
Au village culturel Katara se voisinent des galeries d’art, des salles de spectacles, des cafés, des restaurants, des bureaux et une plage. Impossible de ne pas être soufflé en découvrant l’amphithéâtre de 5000 places fait de marbre importé d'Italie. Un centre commercial, Katara Plazza, est en construction.
Doha s’est donné le défi de devenir le leader de l’offre culturelle du monde arabe d’ici 2030. Parviendra-t-elle à ériger les ponts nécessaires pour y arriver? Ses musées permettront-ils le dialogue tant souhaité entre l’Orient et l’Occident? Les touristes seront-ils au rendez-vous? Chose certaine, le train est bien en marche. Les multiples chantiers de construction sont là pour le confirmer!
Pratico-pratique:
- Meilleur moment pour y aller: entre octobre et avril, quand le mercure oscille entre 17 et 27 degrés. L’été, il faut une bonne tolérance à la chaleur! Sachez par ailleurs que le contraste entre les lieux climatisés et la température extérieure est saisissant.
- Deux autres musées à découvrir: celui du Sheikh Faisal, qui présente autant des collections de fossiles que des manuscrits et le Mathaf, musée arabe d’art moderne.
- Un hôtel où s’arrêter: le Sharq Village & Spa(Ritz Carlton). Luxueux et confortable à souhait!
- Qatar Airways offre trois vols par semaine au départ de Montréal (le dimanche, le mercredi et le vendredi) depuis cinq ans et dessert plus de 150 destinations.
- Le vol Montréal-Doha dure environ12 heures.
- Pour ceux qui n’ont pas envie d’organiser eux-mêmes leur séjour, Qatar Airways Adventures propose des forfaits de 2 à 9 jours, dont certains incluent une croisière en dhow, ces bateaux traditionnels iconiques, ou des nuits dans le désert.
J’ai pu me rendre à Doha grâce à une invitation de Qatar Airways.