Riyad n’est pas reconnue comme une destination de choix pour les cyclistes. Ni comme une ville qui encourage le transport actif. L’automobile y règne en maître. Mais tout cela pourrait bientôt changer. D’ici la fin de 2018, la capitale de l’Arabie saoudite compte inaugurer «le plus vaste système de transport en commun urbain jamais créé d’un seul coup».
Le nouveau réseau, déjà complété à 54%, comprendra 6 lignes de métro qui relieront 85 stations et s’étendront sur 176 kilomètres; 24 lignes d’autobus et 3 000 points d’arrêt desservant 1 900 km de routes seront également implantés au même moment.

Les stations de métro ne seront pas banales. Zaha Hadid a notamment conçu la station du centre financier du roi Abdullah, laquelle arborera les courbes chères à la défunte architecte. La station du centre-ville a, pour sa part, été imaginée par la firme norvégienne Snøhetta. De l’extérieur, celle-ci semble tout droit sortie d’un film de science-fiction.
Pour réussir ce projet colossal en seulement 5 ans, la Haute Commission pour le développement de Riyad (le maître d’œuvre) a accordé plusieurs contrats simultanés. Trois consortiums composés de 35 sociétés internationales ont été sélectionnés. À l’heure actuelle, 52 000 travailleurs s’affairent sur le chantier.

L’investissement est de taille. Le groupe mené par l’entreprise américaine Bechtel, spécialisée dans les mégaprojets, s’est par exemple vu confier 10 milliards de dollars. Selon Fortune, c’est le plus important contrat de génie civil jamais accordé à une seule équipe. En tout, le réseau coûtera la rondelette somme de 27 milliards de dollars. L'entreprise québécoise Bombardier fait partie de cet énorme projet.
En plus de rendre Riyad plus verte, - à peine 2% des 13 millions de déplacements dans la ville se font actuellement en transport en commun- ce projet pourrait faciliter grandement les déplacements des femmes dans un pays où la conduite automobile leur est interdite.