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Manoir Le Boutillier: un pan d’histoire en Gaspésie
Connaissez-vous le Manoir Le Boutillier? Situé à L’Anse-au-Griffon, en Gaspésie, le lieu patrimonial possède une histoire aussi riche que son architecture.
Né sur l’île de Jersey, John Le Boutillier a mené toute sa vie une double carrière. Il a porté à la fois le chapeau de politicien influent et celui d’homme d’affaires prospère, faisant sa marque dans le commerce de la morue séchée. Son entreprise, John Le Boutillier and Company, comptait en 1861 quelque 12 navires, 169 bateaux de pêche et 2500 employés.
Son succès se traduit dans l’immeuble à son nom. Construit entre 1850 et 1860, le Manoir Le Boutillier est une maison bourgeoise d’un jaune pimpant qui se dresse face à la mer. Les lieux ont servi de poste de pêche, de résidence du gérant, de magasin général et de demeure des engagés, tout en offrant un gîte à son propriétaire lorsqu’il était de passage.
Loin des maisons de pêcheurs modestes des environs, le manoir représente un bel exemple d’architecture québécoise de style néoclassique avec son toit à deux versants percé de cinq lucarnes, son solage dégagé, sa façade symétrique, son revêtement de planches à clin, ses ouvertures ordonnées et sa grande galerie.
Son larmier cintré — la partie arquée où la façade et le toit se rejoignent — est typique des résidences érigées le long du littoral, en particulier dans la région de Kamouraska. En plus d’enjoliver le bâtiment, ce dernier le protège contre les vents et les infiltrations d’eau.
L’aménagement intérieur du manoir témoigne quant à lui du rang social de John Le Boutillier et de sa famille. Maîtres et domestiques y avaient chacun leurs quartiers distincts. L’escalier du hall d’entrée, plus luxueux avec ses décorations et sa main courante arrondie, était par exemple réservé aux maîtres. Tout l’espace est aussi très ornementé.
Désigné monument historique et lieu historique national, le Manoir Le Boutillier abrite désormais un musée. Les visiteurs peuvent participer à des activités d’interprétation et prendre une pause au salon de thé, le temps de se mettre dans la peau d’un bourgeois du 19e siècle.