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Maison Lenoblet-Du Plessis: au cœur de l’histoire
Si les murs pouvaient parler, ceux de la maison Lenoblet-Du Plessis, à Contrecœur, en auraient long à raconter. Visite d’une propriété au passé aussi riche que son architecture.
Construite en 1794, la maison Lenoblet-Du Plessis était à l’origine une maison de ferme typique, avec son revêtement de planches à clins, son toit à deux versants, ses cheminées de chaque côté et ses lucarnes. Le rez-de-chaussée était réservé aux habitants, tandis que les combles servaient à conserver le grain.
Le clan Lenoblet du Plessis y réside pendant près d’un siècle. Alexis-Carme Lenoblet du Plessis (1781-1840), marchand et cultivateur devenu notaire, est le membre le plus marquant de la famille. Ce juge de paix et commissaire a donné le terrain pour l’établissement de la première école du village de Contrecœur. L’homme de lettres possède une imposante bibliothèque, et prête ses livres aux gens de Contrecœur et des paroisses avoisinantes.
La demeure subit une première transformation en 1886, lorsque trois gâbles d’inspiration néogothique remplacent les lucarnes du versant avant. La grande galerie ornée de colonnes, elle, fait son apparition en 1916 après que le notaire Jean-Marie Richard et Jeanne Cartier, dernière seigneuresse de Contrecœur, eurent acheté la propriété. C’est l’œuvre de l’architecte Casimir Saint-Jean, à qui l’on doit la conception de nombreuses églises.
L’intérieur reflète depuis son nouveau statut de maison bourgeoise. La partie inférieure du grenier peut désormais être habitée, une annexe abrite la cuisine et les pièces pour recevoir se parent d’une touche victorienne.
La maison a servi de lieu de réunion pour les patriotes pendant les rébellions de 1837 et de 1838. Certains avancent qu’une partie des 92 résolutions de 1834, un document qui rassemble leurs griefs envers les autorités coloniales, a aussi été préparée entre ses murs. La légende veut même qu’une sortie secrète menant au fleuve ait été creusée dans la cave par les patriotes.
Au début des années 1970, la demeure a aussi été le lieu de tournage de plusieurs scènes extérieures du film Kamouraska de Claude Jutra.
La ville de Contrecœur a racheté la propriété en août 1978. Elle loge désormais un centre d’interprétation de l’histoire de Contrecœur. On y présente des expositions et diverses activités culturelles. Le sous-sol, baptisé La cache des patriotes en clin d’œil au passé, fait également office de salle de spectacle intimiste.