Le « WOW ! » de la semaine
Maison Kent: l’une des doyennes du Québec
La semaine dernière, notre collègue Marie-Julie Gagnon nous invitait à découvrir six bâtiments historiques abritant des gîtes, des hôtels et des auberges. On a voulu en savoir plus sur l’un d’entre eux, la Maison Kent. Coup d’œil sur une demeure à l’histoire fascinante.
Érigée en 1648, la Maison Kent est l’une des plus anciennes résidences du Québec. Elle tient son nom de l’un de ses locataires les plus notables: le prince Edward Auguste, fils du roi George III et futur duc de Kent. Celui-ci a habité les lieux de 1791 à 1794.
Certains résidents du 25, rue Saint-Louis ont laissé leur trace dans l’histoire de Québec ou de la province. Du bourgeois Denis Duquet à la veuve du gouverneur Louis d’Ailleboust, en passant par les Chartier de Lotbinière, une trentaine d’occupants s’y sont succédé. On raconte aussi que c’est entre ses murs que le lieutenant du roi Jean-Baptiste-Nicolas-Roch de Ramezay a signé la capitulation de Québec en 1759, après la défaite des plaines d’Abraham.
La propriété a changé de visage au fil des ans (et de l’envie de ses résidents). Après la Conquête, l’architecture de l’édifice est modifiée alors qu’il passe entre les mains de différents hommes d’affaires, négociants et personnalités politiques. C’est le négociant anglais James Strachan qui a le plus transformé la maison, parce qu’il voulait y aménager des appartements. Malgré les altérations, l’apparence extérieure de la maison, en blanc et bleu, est la même depuis au moins 1819.
En 1980, la France a acheté le bâtiment pour y installer son consulat général. Elle l’a conservé jusqu’en décembre 2014, où elle l’a mis en vente en alléguant qu’il «n’était plus adapté à un consulat du 21e siècle».
Classée monument historique depuis 1952 par le gouvernement du Québec, la Maison Kent est également inscrite au Patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1985. Désormais une auberge touristique, elle prend des airs franchement modernes. Seuls les murs de pierre trahissent son âge vénérable.