Le « WOW ! » de la semaine
Maison Johan-Beetz: un trésor bien caché sur la Côte-Nord
C’est dans un décor de bout du monde, dans un minuscule village de moins de 100 habitants, que la maison Johan-Beetz a été construite en 1899. Perchée sur des rochers, elle semble observer le golfe du Saint-Laurent depuis 125 ans.
Si le nom de Baie-Johan-Beetz ne vous dit rien, ne vous sentez pas coupable. La municipalité nichée en Minganie ne défraie pas souvent la manchette. Reste qu’elle abrite un joyau patrimonial, que les gens du coin appellent simplement le château.
L’imposante demeure au toit rouge est érigée pour — vous l’aurez deviné — Johan Beetz, un aristocrate belge qui immigre au Canada en 1897 et qui s’installe au village alors nommé Piastre Baie. Celui qui a été formé en sciences naturelles et en médecine voit vite le potentiel du commerce des fourrures. Dès 1903, il se lance dans l’élevage de renards, puis s’associe en 1910 à Revillon Frères, une maison parisienne comptant un réseau de postes de traite sur la Côte-Nord.
Il quitte la région en 1922 pour s’établir en banlieue de Montréal, laissant derrière lui ce qui est encore aujourd’hui l’emblème de Baie-Johan-Beetz: sa maison.
La grande résidence s’inspire du style Second Empire. Plusieurs éléments s’y rattachent, du toit mansardé à quatre versants à la composition symétrique de la façade, en passant par l’ordonnance des ouvertures et par l’axe central formé par l’entrée principale surmontée d’une grande lucarne formant pignon. Les nombreuses ornementations, comme les jolies frises dentelées, ajoutent à sa prestance. L’intérieur s’enjolive notamment des motifs floraux et animaliers peints à l’huile par son premier propriétaire.
En 1926, le lieu devient la résidence d’été de l’Américaine Mary Fife. Elle le restera jusqu’en 1963. Au fil de ses passages, cette férue de photographie fera le portrait des villageois et de leur quotidien. La maison a été classée immeuble patrimonial en 1979. Aujourd’hui, le château appartient à une pourvoirie.