Photo: Maxime Brouillet, v2com
12 décembre 2022Auteure : Emilie Laperrière

Le « WOW ! » de la semaine

Maison Denison: un riche dialogue entre les époques

Transformer une dépendance en nouvel espace de vie intégré à une maison datant de l’époque loyaliste: telle était la mission délicate d’ADHOC Architectes avec la maison Denison, une mission relevée avec brio. Tour du propriétaire.

L’histoire de la maison Denison est intrinsèquement liée à celle de Denison Mills, un minuscule hameau qui a compté tout au plus 150 âmes dans les Cantons-de-l’Est.

Originaire du Connecticut, la famille Denison s’est installée dans le secteur à la fin des années 1790. Fermiers, puis meuniers, ils sont rapidement devenus prospères et ont contribué au développement d’une petite communauté. Le moulin à farine, la chapelle anglicane et deux résidences ayant été occupées par les Denison tiennent encore debout.

Une fois la décision prise de conserver la structure de l'annexe, les architectes l’ont renforcée avec des poutres en pruche récupérées. La laine de chanvre, un matériau écologique produit localement à Val-des-Sources, a été choisie pour l’isolation du bâtiment. Pour la toiture, les architectes ont choisi la tôle pour sa grande durabilité.
Photo : Maxime Brouillet, v2com

Construite en 1831 par Simeon Minor Denison, la maison en pierre a appartenu à la famille jusque dans les années 1980. Un couple passionné d’histoire et de littérature y a déménagé ses pénates en 2006 pour y élever ses trois enfants.

Les architectes ont travaillé sur les jeux de hauteurs et choisi des matériaux permettant de créer une transition harmonieuse entre l'annexe et la maison de pierre. Photo : Maxime Brouillet, v2com

Après de longues réflexions et recherches, les nouveaux propriétaires ont décidé d’adapter à leurs besoins la dépendance à l’arrière de la maison plutôt que de la démolir et de construire à neuf. Celle-ci servait autrefois de cuisine d’été. C’est là que les Denison servaient par exemple les repas à la trentaine de personnes qu’ils embauchaient au temps des moissons.

Les architectes ont créé des ouvertures pour reconnecter les nouveaux occupants avec le paysage environnant en permettant la contemplation du relief vallonné environnant composé de terres agricoles et de massifs forestiers. Photo : Maxime Brouillet, v2com

L’architecte Jean-François St-Onge et son équipe chez ADHOC ont laissé entrer la lumière en perçant de larges ouvertures de part et d’autre du bâtiment. Le nouvel espace comprend un salon de lecture hivernal modulable tandis que la mezzanine, abritée sous le plafond cathédrale, se transforme en coin bureau. L’autre partie du bâtiment accueille un garage et pourrait éventuellement accueillir un dortoir. L’intérieur, sobre et chaleureux, fait la part belle aux matériaux naturels.

L’utilisation de la pleine hauteur du plafond cathédrale contribue à l’ajout d’espace et à la diffusion de la clarté lumineuse dans toute la pièce. Photo : Maxime Brouillet, v2com

Le bâtiment vernaculaire se pare désormais de bardeau et de clin de cèdre peint en blanc. Les concepteurs ont opté pour un revêtement métallique en acier gris effet tôle à baguettes pour la toiture. Le volume reliant le nouvel endroit à la maison est pour sa part couvert de noir. L’ensemble est harmonieux et marque subtilement le passage du temps.