Le « WOW ! » de la semaine
L’histoire de la maison sir Étienne-Paschal-Taché, un joyau architectural à Montmagny
La maison Étienne-Paschal-Taché se dresse fièrement à Montmagny depuis près de deux siècles. Avec ses deux tours imposantes, ses multiples fenêtres et sa grande galerie, la bourgeoise attire immanquablement l’attention des passants sur l’avenue Sainte-Marie.
En mars 1821, le maître charpentier Marcel Fortin, bien connu dans la région, se voit confier une nouvelle mission: construire le plus rapidement possible une maison «à la mode canadienne» et «enfigurée à la classique» pour le docteur Taché et son épouse. Le médecin vient en effet de s’établir dans sa paroisse natale de Saint-Thomas-de-Montmagny.
La demeure d’inspiration néoclassique sort de terre vers 1825. Son plan rectangulaire, son toit à deux versants et sa façade symétrique font partie de ses principaux éléments caractéristiques. Marcel Fortin est mandaté à nouveau par le couple en 1826, cette fois pour «menuiser l’intérieur» de la résidence.
Celui que l’on considère comme l’un des Pères de la Confédération décide d’agrandir sa maison en 1855, alors qu’il est premier ministre du Canada-Uni. Le bâtiment s’allonge vers l’est, et on ajoute une véranda à l’avant, une galerie à l’arrière et l’une des deux tours carrées. Sa jumelle sera érigée dans les années 1880.
Étienne-Paschal Taché y habitera, avec sa femme et leurs 15 enfants (oui, oui!), jusqu’à sa mort. En 1883, la propriété est léguée à son fils Eugène-Étienne. Cet architecte signe plusieurs édifices marquants de la capitale, dont l’hôtel du parlement, l’ancien palais de justice et le manège militaire. On lui doit aussi la devise du Québec, «Je me souviens».
La famille Lavergne prend possession de la maison un an plus tard. Même si elle change souvent de mains, elle demeure une résidence privée jusqu’en 1990, alors qu’elle est rachetée par la Ville de Montmagny. Le peintre Jean-Paul Riopelle y réside pendant deux ans.
Après son départ, une restauration complète redonne tout son charme à la bâtisse. L’intérieur est même redécoré avec des meubles d’époque, comme si les années n’avaient pas eu d’effet sur elle. Tapisseries et planchers d’origine sont restaurés. Dans le hall, on peut également admirer un fini en trompe-l’œil imitant le marbre.
La somptueuse maison abrite aujourd’hui un centre d'interprétation qui rend hommage à la famille Taché et présente des activités culturelles.