Tout savoir sur les codes QR
Bien que le code QR ait été inventé il y a plus de 25 ans, la technologie n’est apparue sur le radar de bien des Québécois qu’au cours des derniers mois, d’abord comme moyen d’éviter certains contacts pendant le confinement puis, plus récemment, comme preuve vaccinale. Voici ce qu’il faut savoir sur ces code-barres de nouvelle génération, qui risquent de faire encore plus parler d’eux au cours des prochaines semaines avec l’arrivée du passeport vaccinal.
Qu’est-ce que c’est?
Le Code QR (pour quick response code en anglais) est une sorte de code-barre en deux dimensions inventé en 1994, qui peut être utilisé pour enregistrer de l’information comme une adresse web ou des renseignements sur un produit.
Contrairement au code-barre qui ne peut que transmettre quelques chiffres à la fois, le code QR peut intégrer de 25 à plus de 4000 caractères, selon le type de code utilisé. La taille et le placement des petits points dans ce code carré permettent à un ordinateur ou à un téléphone de le décoder, et d’indiquer ensuite les informations qui s’y trouvent.
À quoi peut servir un code QR?
Un code QR peut contenir n’importe quel type d’information, tant qu’elle entre dans le nombre limite de caractères de la technologie. Souvent, les codes QR ne réfèrent qu’à une adresse web. C’est le cas par exemple lorsqu’un code QR est affiché sur l’emballage d’un produit, ou qu’un restaurant imprime un code QR sur ses tables pour inviter les clients à télécharger une version numérique de son menu.
Les codes QR peuvent aussi avoir un usage plus personnalisé. Le code sur les billets de loterie de Loto-Québec permet ainsi de valider un billet avec votre téléphone, et des restaurants peuvent imprimer un code unique sur chacune de leur table, qui permet aux clients de commander directement avec leur application. Puisque chaque table a son propre code, les serveurs savent précisément qui a commandé quoi.
Dans certaines régions du monde, notamment en Asie, les codes QR sont aussi utilisés pour le paiement mobile. À bord de la plupart des taxis en Chine, un code QR s’affiche sur un petit écran à la fin de chaque course. Il suffit de le photographier avec une application de paiement pour régler la facture.
Plus près de chez nous, le gouvernement du Québec utilise le code QR comme preuve vaccinale. Le code contient notamment l’identification de la personne (nom, date de naissance), la date de la vaccination et le type de vaccin administré. Celui-ci est normalement envoyé quelques heures après le passage dans un centre de vaccination (certaines personnes pourraient ne pas l’avoir encore reçu en cas de pépin technique).
Comment consulte-t-on un code QR?
Les codes QR qui contiennent des adresses web peuvent être lus directement avec la caméra d'un téléphone Android ou iOS. Il suffit de pointer la caméra vers le code QR, sans prendre de photo, et une notification apparaît dans l’écran pour inviter à suivre un lien.
D’autres types de codes QR doivent quant à eux être lus avec une application spécifique. Vous aurez par exemple besoin de l’application mobile de Loto-Québec pour utiliser le code sur votre billet de 6/49.
Notons qu’il est aussi possible de créer ses propres codes QR. Des applications mobiles gratuites et des sites web permettent d’entrer différentes informations dans un formulaire afin de générer automatiquement le code correspondant, qui peut ensuite être imprimé sur une feuille.
Est-ce qu’un code QR est sécuritaire?
Les risques associés aux codes QR sont faibles, mais ils existent tout de même. On ne peut pas pirater un code QR imprimé, mais quelqu’un pourrait en créer un pour diriger vers un site malicieux et l’imprimer sur des dépliants, par exemple.
Côté vie privée, dans le cas de la preuve vaccinale, le risque est aussi limité. Un individu malintentionné qui aurait accès à votre code pourrait l’utiliser pour déduire votre nom, votre date de naissance et les informations reliées à votre vaccin, mais rien de plus. C’est peu, mais pour certains experts, c’est quand même trop. Notons que tout ceci est également inscrit noir sur blanc sur la preuve vaccinale, il n’est donc pas nécessaire de décoder le code QR pour obtenir ces informations.
Comment pourrait-il être utilisé avec un passeport vaccinal?
Le code QR sera au centre du futur passeport vaccinal que Québec compte implanter le 1er septembre 2021, si la situation l’exige et le permet. Celui-ci devrait alors être nécessaire pour participer aux activités à risque élevé regroupant un nombre limité de personnes (gyms, sports d’équipe, bars, restaurants, etc.) et aux activités à risque modéré ou faible, regroupant un plus grand nombre de personnes (festivals, spectacles, grands événements, matchs sportifs, etc.).
Les détails ne sont pas encore connus, mais cet outil devrait permettre «d’interpréter l’information contenue dans (la) preuve de vaccination» (c’est-à-dire, s’assurer que la personne est protégée, grâce aux vaccins ou à un antécédent d’infection).
Concrètement, une application mobile officielle pourrait par exemple lire le code QR de la preuve vaccinale, s’assurer qu’il soit authentique (chaque code est accompagné d’une signature numérique du ministère de la Santé et des Services sociaux qui confirme sa légitimité) et que la personne est bel et bien protégée contre la COVID-19.
On ignore le fonctionnement précis de l’outil, mais selon la volonté du gouvernement, celui-ci pourrait par exemple afficher seulement une lumière verte ou rouge pour confirmer si la personne est protégée ou non (ce serait l’option la plus rapide, soit quelques secondes seulement, et probablement celle qui serait la plus facile à faire accepter aux récalcitrants). L’outil pourrait toutefois aussi afficher en plus le nom pour permettre de s’assurer que le code appartient bien à la personne qui l’utilise, ou même créer des registres pour faciliter le traçage des contacts par la suite. Il faudra attendre le dévoilement du passeport vaccinal pour en savoir plus.