Mieux comprendre la 5G
Avec le lancement du réseau de Rogers au printemps et de ceux de Bell et Telus cet été, la 5G est maintenant arrivée au Québec. Alors que les uns se demandent s’il faut s’en préoccuper, les autres se demandent s’il est temps de l’adopter. Voici ce qu’il faut savoir sur cette nouvelle génération de réseaux mobiles.
Des avantages techniques importants, mais pas essentiels sur un téléphone
Les avantages de la 5G sont nombreux, et ce, tant du côté des téléphones intelligents que des futurs objets connectés, comme les voitures autonomes ou les infrastructures qui propulseront les villes intelligentes, par exemple.
À court terme, la 5G sera surtout connue pour son utilisation sur un téléphone. Ceux qui essaieront la technologie noteront tout d’abord des vitesses plus rapides. À Montréal, sur le réseau de Bell, avec un téléphone Samsung Galaxy S20 Ultra, il a été possible d’atteindre une vitesse de plus de 350 Mb/s. Ce serait suffisant pour regarder plus d’une dizaine de films en ultra haute résolution sur Internet en même temps, ou encore pour télécharger une application en quelques secondes seulement. Est-ce trop pour nos besoins? Probablement. Ceux qui doivent effectuer des vidéoconférences occasionnelles sur leur réseau mobile, et non sur une connexion Wi-Fi, risquent tout de même d’apprécier la vitesse accrue.
La 5G a aussi d’autres avantages, comme un plus faible temps de latence (le temps qu’une information prend avant d’arriver à destination). En pratique, celle-ci va faciliter le jeux vidéo en ligne, et surtout permettre le développement d’objets connectés plus réactifs. Une voiture intelligente pourrait ainsi profiter de la faible latence pour recevoir des informations cruciales plus efficacement, comme la présence d’un accident sur la route afin de freiner doucement à l’avance plutôt que brusquement à la dernière minute.
La capacité des réseaux 5G est aussi plus grande que celle des réseaux 4G actuels, ce qui permettra par exemple d’utiliser votre cellulaire efficacement même dans un aréna plein à craquer.
Bref, tous des avantages intéressants, surtout à plus long terme, mais qui ne changeront pas votre utilisation de votre téléphone du jour au lendemain.
Des craintes pour la santé
La 5G attise aussi les craintes. Si on laisse de côté les théories conspirationnistes voulant relier la 5G à la COVID-19, plusieurs craignent le fait que la 5G utilisera dans le futur un nouveau type d’ondes, jamais utilisées dans les réseaux cellulaires.
Les futurs réseaux 5G utiliseront en effet des ondes dites millimétriques, qui permettront d’augmenter encore plus la vitesse que ce que l’on observe actuellement dans les premiers réseaux 5G, mais qui ont aussi des lacunes importantes.
Puisque les ondes millimétriques voyagent moins loin en ville que les ondes actuelles, les opérateurs devront en effet installer encore plus d’antennes. Et, puisque la technologie est nouvelle, on ignore quel sera son impact à long terme sur la santé humaine.
Pour l’instant, les chercheurs qui s’intéressent au sujet ne peuvent confirmer que ces ondes posent un risque. Mais ils ne peuvent confirmer qu’elles n’en posent pas non plus…!
Notons que la date de lancement des réseaux 5G utilisant des ondes millimétriques n’a pas encore été confirmée au Canada, mais qu’il faudra probablement attendre jusqu’en 2022 avant leur arrivée.
Comment en profiter?
Il n’y a aucune raison de se presser d’adopter la 5G. Si votre téléphone actuel répond à vos besoins, il est inutile de le changer. Si vous possédez un téléphone compatible, ou si vous devez remplacer votre modèle actuel et que vous optez pour un appareil dernier cri, accéder aux vitesses supérieures de la 5G est facile. Du moins, si vous résidez au bon endroit.
Pour l’instant, seuls les abonnés de Bell, Rogers et Telus habitant à Montréal peuvent profiter de la technologie 5G. Et même là, les réseaux ne sont pas offerts partout.
Chez Bell et Telus, le réseau est déployé dans le périmètre encadré par l’autoroute 40 au nord, la rue Papineau à l’est, le fleuve Saint-Laurent au sud et l’autoroute 15 à l’ouest. Le réseau de Rogers est pour sa part un peu plus éparpillé, avec des zones dans le centre-ville, dans Hochelaga, sur le Plateau Mont-Royal et à Pointe-Saint-Charles, notamment. Dans un cas comme dans l’autre, les zones desservies risquent de s’étendre rapidement.
Pour en profiter, il suffit de posséder un téléphone compatible. Quelques modèles 5G ont déjà été lancés au cours des derniers mois, notamment les gammes Samsung Galaxy S20 et Huawei P40. Le LG V60 ThinQ et le Motorola Edge sont aussi compatibles. Les iPhone actuels ne le sont pas, mais les prochains modèles attendus pour l’automne devraient l’être.
Un téléphone compatible devrait automatiquement se connecter à un réseau 5G si celui-ci est disponible, mais certains opérateurs demandent d’activer (gratuitement) la fonctionnalité au préalable. Notons que les opérateurs devraient exiger un supplément mensuel pour accéder au réseau 5G à partir de mars 2021, mais que les plans pourraient changer d’ici là.
Attention toutefois: en ayant accès à des vitesses rapides, les utilisateurs pourraient être tentés de faire des choses sur réseau mobile qu’ils réservaient jusqu’ici pour leur réseau Wi-Fi (comme des vidéoconférences, justement). L’accès au réseau 5G est peut-être gratuit, mais les données consommées, elles, continuent d’être payantes.