Bluesky: guide pour comprendre le réseau social de l’heure

Des milliers de Québécois ont déserté le réseau social X (anciennement Twitter) au profit de Bluesky. Voici ce que vous devez savoir sur le réseau social de l’heure.


Bluesky ressemble à X

Le réseau social Bluesky a été fondé en projet interne chez Twitter, avant son rachat par Elon Musk, et ça paraît. Dans l’ensemble, les deux réseaux se ressemblent beaucoup, avec des publications principalement textuelles (mais il est possible de publier aussi des photos et des vidéos) que l’on peut commenter, aimer ou partager. Les gens y partagent des articles trouvés sur Internet, commentent l’actualité ou discutent entre eux, par exemple. Notons que les publications sur Bluesky sont limitées à 300 caractères, soit légèrement plus que les 280 de X.

Si vous avez déjà aimé Twitter, vous aimerez Bluesky. Si vous n’y avez jamais vu l’intérêt, Bluesky ne vous fera probablement pas changer d’idée.

Forte hausse des abonnés

Au moment d’écrire ces lignes, Bluesky a le vent dans les voiles. Le réseau compte 19 millions d’abonnés, ce qui est petit par rapport à X, Facebook ou Instagram, mais, au cours des derniers jours, le réseau a attiré en moyenne un million de nouveaux utilisateurs quotidiennement.

Au Québec, les utilisateurs précoces et les journalistes se sont rapidement rués sur la plateforme la semaine dernière, et on y retrouve désormais aussi des politiciens (Yves-François Blanchet et Manon Massé, par exemple), des personnalités connues (comme Guy A. Lepage, qui avait quitté X il y a quelques années) et des organisations (l’Union des municipalités du Québec et l’Université du Québec à Montréal, pour ne nommer que celles-là). Le mouvement de foule de X vers Bluesky est clair.

Vous n’avez plus besoin d’invitation pour ouvrir un compte

Jusqu’à plus tôt cette année, il fallait une invitation pour ouvrir un compte Bluesky. Ce n’est plus le cas. Pour créer un compte, vous n’avez qu’à vous y inscrire, comme avec n’importe quel autre réseau social. Vous pouvez vous inscrire sur le web, ou encore par l’application mobile iOS ou Android.

Votre nom d’utilisateur est un peu plus complexe qu’ailleurs

Votre nom d’utilisateur sur Bluesky est votre nom choisi, suivi du nom de l’hébergeur (généralement Bluesky) choisi au moment de créer votre compte. Pour ma part, mon nom est donc @maximejohnson.bsky.social, ce qui est un peu plus complexe que sur les autres plateformes. Ceux qui possèdent une adresse Internet personnelle, ainsi que les organisations, peuvent toutefois utiliser cette adresse plutôt que bsky.social, en choisissant un hébergeur personnalisé au moment de s’inscrire, plutôt que Bluesky Social.

Ce que vous voyez n’est pas dicté par un algorithme

Bluesky est l’un des seuls réseaux à l’heure actuelle où l’ordre des publications est chronologique, et non algorithmique. Le premier message que vous voyez dans votre fil principal à l’ouverture de l’application est le dernier à avoir été publié. Sur X, Facebook ou Instagram, c’est plutôt la popularité et le niveau d’« engagement » (si vous risquez de cliquer ou commenter, peu importe que ce soit pour les bonnes raisons ou non) qui dictent l’ordre.

Vous pouvez facilement trouver des gens à suivre

Puisque du contenu ne vous est pas présenté automatiquement, vous devez suivre des gens sur Bluesky pour voir des publications apparaître sur le site web ou dans l’application mobile. Le meilleur moyen est d’ajouter les gens proposés dans des « kits de démarrage », des listes rassemblant différents comptes sur un lien précis, comme le kit de démarrage des journalistes et collaborateurs d’Avenues.ca. Notons qu’il existe aussi des outils pour retrouver les utilisateurs que l’on suivait sur X et qui ont aussi un compte Bluesky. La marche à suivre est accessible ici.

Vous pouvez suivre des fils thématiques

En plus de votre fil de nouvelles principal, qui rassemble les publications publiées, partagées, aimées ou commentées par les gens que vous suivez, vous pouvez aussi suivre d’autres fils thématiques, rassemblés dans l’onglet «Fils d’actus» de l’application. C’est pratique si vous aimez vous informer d’un sujet précis à l’occasion (l’art, la science, la littérature, etc.), sans que votre fil principal soit toujours monopolisé par celui-ci.

La modération y est plus poussée qu’ailleurs

Vous pouvez signaler une publication abusive sur Bluesky, mais vous pouvez aussi prendre la modération entre vos mains, notamment en créant ou en suivant des listes de modération, où des comptes à éviter ont été ajoutés par la communauté. Il est aussi possible, par exemple, de masquer un commentaire sous une de vos publications, pour vous ou pour tout le monde. Ça pourrait changer avec le temps, mais, pour l’instant, le ton sur Bluesky est généralement beaucoup moins toxique que sur X.

Bluesky est ouvert et sera décentralisé

Bluesky est l’un des rares réseaux sociaux (avec Mastodon, notamment) dont le code source est ouvert, ce qui permet d’avoir une plus grande transparence sur son fonctionnement. Le réseau a aussi des ambitions d’être décentralisé, notamment en permettant à d’autres entreprises de créer des réseaux compatibles, et aux utilisateurs d’y transférer leur contenu et leurs listes d’abonnements.

Il n’y a pas de publicités sur Bluesky

Bluesky n’affiche aucune publicité à l’heure actuelle, et l’entreprise ne compte pas le faire. Celle-ci devrait se monétiser en offrant des abonnements et des fonctionnalités payantes, ou en permettant à d’autres entreprises de le faire sur son réseau. Mais d’ici là, tout y est gratuit.