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13 février 2023Auteur : Maxime Johnson

ChatGPT en 10 questions

Le robot conversationnel ChatGPT, capable de traiter d’à peu près tous les sujets imaginables et de rédiger des textes étonnamment réalistes, est sans aucun doute la technologie de l’heure. Voici ce que vous devez savoir sur ce phénomène, en 10 questions.


Qu’est-ce que ChatGPT?

ChatGPT est un logiciel web d’intelligence artificielle capable de rédiger du texte en fonction de ce que l’utilisateur lui demande, que ce soit «quelle est la capitale du Canada», «écris un poème sur la ville de Trois-Rivières», ou «rédige des vœux de mariage».

Comment utiliser ChatGPT?

ChatGPT est accessible gratuitement à l’adresse chat.openai.com. Après avoir créé un compte, on peut poser des questions à l’outil dans une fenêtre de texte, comme si on écrivait dans un service de messagerie. Le logiciel peut répondre aux questions courtes, mais aussi aux plus longues. On peut donc, par exemple, lui demander de compléter un long texte, ou encore de changer le ton d’un brouillon de courriel qu’on a rédigé et que l’on trouve trop acerbe à notre goût.

ChatGPT est accessible gratuitement à l’adresse chat.openai.com. Photo: Jonathan Kemper, Unsplash

Comment ça fonctionne?

Le cœur de ChatGPT est GPT 3.5, un «modèle de langage» (le terme employé pour décrire les systèmes informatiques capables de reproduire le langage humain). Pour créer ces modèles, les développeurs doivent utiliser d’immenses quantités d’informations, généralement récupérées un peu partout sur le web, comme sur Wikipédia. Le système apprend ensuite que «je» est généralement suivi d’un verbe, et que «patates» risque d’être suivi de «frites» ou «pilées», selon le contexte. Il va aussi apprendre que quand «capitale» et «Canada» sont dans la même phrase, le mot «Ottawa» revient souvent, ce qui lui permet de dire qu’il s’agit de la capitale du pays.

Qui a créé ChatGPT?

ChatGPT a été conçu par OpenAI, une jeune entreprise d’intelligence artificielle américaine, qui compte notamment Microsoft parmi ses principaux investisseurs.

ChatGPT a été conçu par OpenAI, une jeune entreprise d’intelligence artificielle américaine. Photo: Zac Wolff, Unsplash

Comment ChatGPT peut-il être gratuit?

ChatGPT est pour l’instant offert gratuitement en version d’essai. Chaque question qui lui est posée et chaque réponse fournie peut être utilisée par OpenAI pour entraîner les futures versions de ChatGPT. Plus ChatGPT est utilisé, plus OpenAI pourra l’améliorer, d’où l’intérêt de continuer à l’offrir gratuitement. Notons que l’entreprise a aussi lancé une version payante du service, qui est quant à elle plus rapide et qui peut être utilisée en tout temps (la version gratuite de ChatGPT est parfois inaccessible, quand la demande est trop grande). La version payante permet aussi de demander à OpenAI de ne pas utiliser ses réponses pour l’entraînement des futures versions de ChatGPT.

Est-ce que ça comprend le français?

ChatGPT comprend près de cent langues, dont le français. Pour certains types de requêtes, comme la création de textes plus artistiques, le logiciel est toutefois meilleur dans la langue de Shakespeare, puisqu’il a été entraîné sur plus de textes en anglais que toute autre langue. Notons qu’en plus de comprendre les langues humaines, ChatGPT connaît aussi le code informatique. Il peut donc en créer, ou analyser le code qu’on lui fournit.

Est-ce que les auteurs des textes utilisés pour entraîner ChatGPT ont été payés?

Non. Tout comme avec les intelligences artificielles capables de générer des œuvres d’art, ChatGPT a été entraîné sur du contenu accessible sur le web, sans rémunérer les ayants droit. Le robot conversationnel peut d’ailleurs aussi créer du texte en reprenant le style d’un auteur  actuel. 

Quels pourront être les usages de ChatGPT?

ChatGPT ne sert pas seulement qu’à converser avec une intelligence artificielle pour le plaisir de le faire. L’outil a aussi des utilisations professionnelles, comme traduire du texte et synthétiser des documents. Des entreprises commencent aussi à l’intégrer dans leurs produits, comme Microsoft, qui prévoit l’utiliser comme aide à la rédaction dans son logiciel Word.

Est-ce qu’il existe d’autres robots conversationnels comme ChatGPT?

L’arrivée et le succès de ChatGPT ont entraîné une véritable course à l’intelligence artificielle entre les grandes compagnies technos. Google a par exemple dévoilé la semaine dernière Bard, qui devrait être accessible en version d’essai au cours des prochaines semaines. Contrairement à ChatGPT, Bard est relié au web, et peut offrir des réponses sur des questions actuelles, ce qui n’est pas le cas de ChatGPT, limité aux informations disponibles dans les textes sur lesquels il a été entraîné (avant 2022). Microsoft a aussi dévoilé un robot conversationnel pour son moteur de recherche Bing, accessible sur invitation seulement pour l’instant, qui est basé sur ChatGPT et également relié au web.

Meta (Facebook) a aussi lancé l’année dernière aux États-Unis le robot conversationnel BlenderBot 3, et la jeune entreprise canadienne Anthropic devrait prochainement lancer le robot Claude.

Quelles sont les inquiétudes liées à ChatGPT?

Les inquiétudes liées à ChatGPT sont nombreuses. Parmi les plus souvent citées, notons son utilisation dans le monde scolaire. Le robot conversationnel est en effet assez puissant pour rédiger les devoirs d’élèves du primaire et du secondaire, et même parfois ceux des étudiants universitaires.

Autre problème important: même s’il a souvent raison, ChatGPT se trompe aussi régulièrement, ce qui représente un risque pour ceux qui l’utilisent dans un cadre professionnel, ou lorsque l’outil est intégré à un moteur de recherche.

Parmi les autres risques, notons que des informations privées et sensibles peuvent aussi y être partagées par les employés d’entreprises.

Même si des balises ont été mises en place par OpenAI pour limiter le contenu qui peut être généré par ChatGPT (afin notamment d’empêcher de créer de la désinformation ou des logiciels malveillants), certains utilisateurs ont trouvé des moyens pour contourner ces balises, ce qui pourrait leur permettre d’utiliser l’outil à mauvais escient.