25 août 2020Auteure : Emilie Laperrière

Les 6 projets du Lab-École dévoilés

Le Lab-École de Pierre Thibault, Ricardo Larrivée et Pierre Lavoie a présenté ce lundi les concepts architecturaux des six écoles primaires qui seront construites sous son aile. Voici à quoi elles ressembleront.


Gatineau: au cœur de la cour

L’équipe de DMA Architectes (à qui l’on doit notamment la bibliothèque de Drummondville) a imaginé une école à échelle humaine, basée sur la connexion avec la nature.

L’école primaire anglophone Pierre-Elliott Trudeau sera agrandie de 2453 m2 et comptera huit classes de plus. Elle s’enrichira aussi d’une cour intérieure, qui reliera les espaces consacrés aux classes, à l’activité physique de même que les lieux communs. En brouillant les frontières entre l’extérieur et l’intérieur, on donne ainsi aux enfants le loisir d’explorer le monde qui les entoure.

On retrouvera également une salle culturelle ouverte sur la nature. Celle-ci permettra de «refléter l’esprit des Premières Nations et d’enseigner aux élèves les techniques autochtones ancestrales». Les élèves pourront jouer dans la terre du potager et de la serre. L’hiver, les gradins de l’amphithéâtre se transformeront en glissade.

Les intervenants espèrent créer un milieu de vie où les enfants développeront un sentiment d’appartenance à leur communauté. L’enseignement sera basé sur une approche holistique, axée sur la découverte.

Maskinongé: rendez-vous sur la galerie

Les habitants de Maskinongé, en Mauricie, se sont ralliés derrière le projet de Lab-École. Ils voulaient ainsi offrir aux petits de l’école primaire Saint-Joseph un «univers à la fois enveloppant et ouvert sur sa communauté tissée serrée».

Le consortium formé de Paquet — Taillefer et Leclerc architectes s’est inspiré des résidences patrimoniales du quartier et de leurs grandes galeries à l’avant pour réaliser les esquisses. Le nouveau lieu ressemblera d’ailleurs un peu à une maison avec son préau et sa galerie couverte.

Ici encore, la nature et la culture maraîchère sont au cœur du concept d’agrandissement. Au milieu du site, la cuisine et la salle à manger spacieuse donneront sur des jardins communautaires.

Le bâtiment réservé à la maternelle sera traversé par une rampe de jeux et de circulation qui se poursuivra jusqu’à la petite cour où on pourra s’amuser et apprendre. Les classes du primaire, décloisonnées et lumineuses, compteront chacune une mezzanine et offriront une vue sur le sous-bois. En plus de la courette, des potagers et du sous-bois, l’environnement extérieur comprendra un parcours d’îles imaginaires et une plaine gazonnée pour le sport.

Rimouski: mon école buissonnière

Les firmes d’architecture Lapointe Magne et associés et L’ŒUF ont donné à la future école primaire de 500 élèves une vision ludique.

Le nouveau bâtiment de plain-pied se caractérisera par son imposante toiture qui laisse entrer la lumière, ses multiples espaces partagés et ses liens entre l’extérieur et l’intérieur. Dehors, plusieurs éléments attendront les élèves: jardins communautaires, tyrolienne, champ, piste de luge, patinoire et autres donneront l’occasion aux enfants de bouger avec leurs amis, mais aussi avec leur famille tout au long de l’année.

L’agora se trouve au centre du projet. Le grand escalier-gradin conduira au deuxième étage et offrira une place pour manger, jouer et se rassembler. Les classes feront face au nord et au boisé. La cuisine, quant à elle, mettra en valeur les aliments cultivés dans les jardins.

Les concepteurs ont misé sur des matériaux simples, comme le bois, pour «laisser les formes et le paysage s’exprimer». La construction de ce nouvel établissement scolaire devrait être complétée en 2023. Il comptera 25 classes, dont 8 de niveau préscolaire et 17 de niveau primaire.

Saguenay: les classes du Versant

La nouvelle école Marguerite D’Youville permettra aux élèves ayant des problèmes de comportement d’être intégrés dans les classes régulières. Pour que tous les enfants se sentent comme à la maison, le consortium Étienne Bernier Architecture, APPAREIL architecture et BGLA a imaginé un ensemble constitué de mini-écoles. Celles-ci sont unies par des corridors vitrés et s’organisent autour d’une cour extérieure.

Les architectes souhaitent ainsi construire des «bâtiments à l’échelle des tout-petits» pour leur offrir un environnement familier et rassurant.

Les zones pour le préscolaire seront aménagées au rez-de-jardin afin de créer une relation forte avec l’extérieur. L’aile centrale, vaste et ouverte, encourage les interactions avec ses grands gradins. La troisième aile est divisée en trois maisonnettes, abritant chacune un cycle primaire sur deux niveaux. La cour intérieure, cachée dans le U que forment les édifices, sera de son côté protégée des vents.

Shefford: nouveaux horizons

Les firmes Pelletier de Fontenay et Leclerc architectes ont elles aussi conçu plusieurs pavillons, que l’on pourrait qualifier de mini-écoles, pour la future école primaire de Shefford.

Avec ses bâtiments en bois prédominant aux toits en pente, son espace extérieur agrémenté de nombreuses fleurs sauvages, arbres et plantes, et son contact avec la nature, le projet prendra un air bucolique.

Ici encore, l’intérieur se composera de vastes espaces ouverts, et les gradins de la cafétéria, propices aux échanges, donneront sur le potager. Une pompe manuelle permettra d’ailleurs d’irriguer les plantations avec l’eau de ruissellement des toits. Les élèves y auront également une vue sur le mont Shefford.

La zone de collaboration, partagée entre quatre classes, se déploiera en hauteur. Le rez-de-chaussée sera consacré aux travaux de groupe, tandis que la mezzanine sera parfaite pour les tâches qui demandent de la concentration.

Le futur établissement scolaire abritera 16 classes, soit 4 de niveau préscolaire et 12 de niveau primaire.

Québec: l’école en paliers

Classes qui s’adaptent selon les besoins, «rues d’apprentissage» et espaces de jeux sur le toit caractérisent le Lab-École de Québec.

Les corridors élargis, qualifiés de rues d’apprentissage, serviront de lieu aux élèves du préscolaire et du premier cycle pour manger et collaborer avec les autres classes. Comme l’école se trouvera en milieu urbain, les architectes ont misé sur la verticalité. La cour de récréation sera notamment juchée sur le toit, où on pourra profiter de la vue sur la ville.

La future école primaire viendra stimuler la revitalisation du Vieux-Limoilou et l’établissement se veut comme «une grande maison ouverte sur la communauté». Le gymnase, la bibliothèque, les classes d’arts et de musique, la cuisine, l’espace pour manger et le potager seront donc accessibles à tous en dehors des heures de cours.

La nouvelle école de 20 classes remplacera le bâtiment de l’école Stadacona, jugé trop vétuste. L’esquisse est signée par l’équipe du Lab-École elle-même, mais les plans et devis reviennent à la firme ABCP architecture.