Photo: JC Lemay, v2com

L’adaptation à l’honneur aux Jardins de Métis

Les cinq nouveaux jardins de la 23e édition du Festival international de jardins, qui se tient jusqu’au 2 octobre, s’inspirent du thème on ne peut plus actuel de l’adaptation et de la résilience. Aperçu.



À l’occasion du Festival international de jardins, 12 concepteurs du Québec, de la France et des États-Unis invitent les visiteurs à réfléchir à l’adaptation, une réalité bien familière depuis le début de la pandémie.

Les Jardins de Métis sont affectés par les événements liés aux changements climatiques dans les climats nordiques, comme on peut le lire sur leur site web.

En 2021, ils ont eu à la fois trop peu de pluie, puis beaucoup trop de pluie. La forêt a de son côté été décimée par la tordeuse du bourgeon de l’épinette. La chaleur de l’été et l’absence de neige en hiver menacent l’une des plus grandes collections de plantes ornementales du Québec.

Le site du Festival n’est pas non plus à l’abri de l’érosion. Dans ces circonstances, et au sortir d’une crise sanitaire qui nous a tous forcés à nous adapter, le thème allait de soi. Voici les cinq jardins qui s’y attardent.

Forteresses

Pour Forteresses, Maison029, constituée de l’urbaniste et designer urbain Eadeh Attarzadeh et de l’architecte Lorenzo Saroli Palumbo, de Montréal, a érigé des forteresses de bois autour des arbres pour les mettre à l’abri des assauts des humains.

Photo: JC Lemay, v2com

Les structures géométriques modulaires, qui ressemblent vaguement à un jeu de Jenga géant, s’adaptent à leur protégé selon la taille, le type et l’âge de l’arbre.

Photo: Martin Bond, v2com

Les concepteurs veulent ainsi pousser les visiteurs à se questionner sur l’impact que l’humanité a sur son environnement. Ils veulent aussi rappeler que la flore est souvent incapable de se protéger toute seule.

Photo: Martin Bond, v2com

Ces systèmes de défense se composent de bois d’arbres qui ont «succombé à leur incapacité à s’adapter». Le symbole est fort et le résultat est, avouons-le, bien joli.

Photo: JC Lemay, v2com

Lichen

1200, c’est le nombre impressionnant d’anneaux de faïence que comprend cette installation. Inspirés des pots en terre cuite, ils ont été façonnés à la main, puis cuits dans un four extérieur sur le site.

Photo: Martin Bond, v2com 

Ce matériau, capable de drainer et de retenir l’eau, permet une irrigation plus constante du sol et une rétention plus longue de l’humidité. Des plantes particulièrement sensibles aux variations de température et à la sécheresse peuvent s’y épanouir.

Photo: JC Lemay, v2com

L’apparence de l’installation varie selon la température. Elle révèle donc différentes couleurs tout au long de la saison.

Photo: Martin Bond, v2com

Lichen est l’œuvre de la designer de produit et d’espace Marie-Pier Gauthier-Manes, de la céramiste Chloé Isaac et de l’artiste 3D Victor Roussel. Tous trois ont étudié en design de l’environnement à l’Université du Québec à Montréal. Marie-Pier est la fondatrice de Studio Moodswings, alors que Chloé et Victor, basés à Paris, travaillent à leur propre compte.

Photo: JC Lemay, v2com

Gravity Field

Nous avons eu un coup de cœur pour ce jardin. L’œuvre célèbre la capacité d’adaptation extraordinaire des plantes. Au fil des jours, les visiteurs seront à même de constater cette grande force en observant le nuage flottant de tournesols se transformer.

Photo: JC Lemay, v2com

Les multiples sphères blanches contiennent de petites pousses de tournesols, d’abord cultivés à l’envers. En quête de soleil, les plants se plient vers le haut au fur et à mesure de leur croissance, défiant au passage la gravité.

Photo: JC Lemay, v2com

L’expérience immersive insuffle une dose d’optimisme plus que bienvenue dans l’avenir. On espère que, comme les plantes, nous serons capables de nous adapter…

Photo: Martin Bond, v2com

Gravity Field provient de l’imagination de Theodore Hoerr, Rebecca Shen et Kelly Watters. Tous trois travaillent chez Terrain Work, un studio international d’architecture paysagère, de design urbain et d’art public situé à New York.

Photo: JC Lemay, v2com

Les huit collines

Assise, microjardin, espace contemplatif ainsi que réservoir écologique: Les huit collines, c’est tout ça à la fois.

Photo: JC Lemay, v2com

Le paysage vallonné se compose de huit structures immaculées, toutes en courbes. Sa fonction varie selon les événements des Jardins de Métis. L’œuvre peut ainsi offrir diverses expériences aux visiteurs, de même qu’aux oiseaux.

Photo: JC Lemay, v2com

On doit cet assemblage évolutif à Noël Picaper, de Paris. Le fondateur d’Onomiau, un collectif d’architecture et de design s’intéressant aux espaces expérimentaux et aux fictions architecturales, enseigne depuis 2021 à l’école d’architecture de Clermont-Ferrand.

Photo: JC Lemay, v2com

Il espère, avec sa contribution au Festival, «révéler les richesses d’un environnement, tout en catalysant d’autres formes d’interactions pour divers êtres vivants».

Photo: JC Lemay, v2com

Forêt finie, espace infini?

Une pile de bois scié recouverte d’une bâche de plastique bloque le sentier. Un pan du textile entrouvert invite toutefois les passants à se glisser à l’intérieur.

Photo: JC Lemay, v2com

C’est là, sous le tissu orangé, qu’on peut découvrir l’installation d’un trio de Québec, Melaine Niget, Pierre-Olivier Demeule et Antonin Boulanger Cartier, tous trois stagiaires en architecture.

Photo: Charlotte Garneau, v2com

Une structure en tasseaux de bois finement assemblés y attend les visiteurs. Le parcours ludique est modulé par un jeu de pleins et de vides. Les miroirs présents voilent quant à eux les limites de l’espace. L’œuvre permet aussi de lever les yeux au ciel pour observer les arbres qui l’entourent.

Photo: JC Lemay, v2com