Des espaces personnels et dégagés.

5 tendances design pour les bureaux en temps de COVID (et après)

Peu importe combien de temps durera la crise de la COVID-19, les architectes et designers s’entendent pour dire que son impact sur la façon dont sont conçus les bureaux d’entreprises survivra à la pandémie. Voici cinq tendances qui illustrent comment seront transformés les espaces de travail de demain.


Passer du bureau personnel au casier personnel

Bien que certaines entreprises aient décidé de fermer définitivement leurs bureaux, la plupart devraient plutôt adopter une approche hybride après la crise de la COVID-19. Le télétravail sera permis, mais les employés devront aussi se rendre à leur lieu de travail lorsque nécessaire.

Avec du personnel qui ne se pointe qu’une, deux ou trois journées par semaine, les entreprises ne voudront évidemment pas payer pour des espaces à moitié vides. Les travailleurs risquent donc de perdre leur espace de travail attitré. Au lieu de cela, ils pourront conserver leurs effets personnels dans un casier, puis prendre un bureau préalablement réservé lorsqu’ils se présenteront chez leur employeur (un concept aussi connu sous le nom d’hoteling).

En plus du besoin de réduire la superficie des bureaux, la nécessité d’avoir des surfaces dégagées pour faciliter le nettoyage et les technologies adoptées pour le télétravail, qui permettent aux travailleurs d’œuvrer de n’importe où, devraient en outre contribuer à rendre le concept de plus en plus populaire.

Des surfaces dégagées facilitent le nettoyage.

Créer des aires espacées et reconfigurables

Au cours des derniers mois, de nombreuses firmes d’architectes et de design ont proposé des plans pour faciliter la distanciation dans les lieux de travail. Les solutions trouvées varient d’une firme à l’autre, mais quelques constantes se dégagent.

Les bureaux doivent être aménagés de sorte que tous les travailleurs soient à deux mètres de distance, idéalement sans être face à face. Plusieurs firmes proposent aussi des designs au sol qui permettent de voir facilement l’espace réservé autour des employés, sans avoir une allure criarde pour autant. Ces agencements devront également simplifier les mouvements des travailleurs, pour qu’ils se déplacent tous dans le sens des aiguilles d’une montre lorsqu’ils entrent dans une pièce afin d’éviter les croisements trop fréquents, par exemple.

Les salles de réunions devraient quant à elles être conçues pour recevoir moins de personnes à la fois, et tout le mobilier devrait pouvoir être aisément réarrangé, car les règles de distanciation changent avec le temps, et ne seront peut-être pas les mêmes lors d’une future pandémie.

Des designs au sol permettent de voir facilement l'espace réservé autour des employés.

Porter une attention particulière au son

Avec les nouvelles mesures de télétravail, les employés qui doivent se concentrer et travailler seuls une journée resteront probablement à la maison, où ils ne seront pas dérangés et n’auront pas besoin de se déplacer.

Ceux qui seront au boulot risquent d’avoir souvent besoin (et envie) de parler à leurs collègues. Et avec tout le monde à deux mètres de distance, les conversations deviendront sûrement bruyantes. Pour cette raison, la firme de design new-yorkaise Schrimmer Design Group prévoit qu’il sera de plus en plus important de bien gérer l’acoustique des bureaux, notamment en choisissant mieux les matériaux et en préconisant des ajouts comme des murs végétaux, qui absorbent bien les sons.

La firme de design new-yorkaise Schrimmer Design Group prévoit qu’il sera de plus en plus important de bien gérer l’acoustique des bureaux.

Réduire les surfaces de contact

Plusieurs solutions peuvent être mises en place pour réduire les surfaces de contact que les employés doivent toucher pendant une journée de travail. Dans son concept de «bureaux de six pieds», l’entreprise de services immobiliers commerciaux Cushman & Wakefield – qui a aidé plus de 10 000 organisations en Chine à rouvrir leurs portes au cours des derniers mois – propose par exemple que les travailleurs placent un tapis jetable en papier sur le bureau qui leur est attitré le matin.

Les portes devraient aussi s’ouvrir automatiquement, et les robinets devraient être munis de capteurs de mouvement.

Dans les cas où l’automatisation n’est pas possible, certaines firmes proposent l’installation de surfaces antibactériennes et antivirales. Des autocollants, comme ceux de Nanoseptic, peuvent notamment être posés sur les boutons d’ascenseur afin de réduire les risques de transmission du virus.

L’entreprise de services immobiliers commerciaux Cushman & Wakefield propose aux travailleurs de placer un tapis jetable en papier sur le bureau.

Contrôler la qualité de l’air

Les concepteurs s’entendent également sur la nécessité de revoir l’aération des lieux de travail. Plusieurs stratégies existent pour renouveler et purifier l’air, notamment en isolant les parties plus dangereuses (comme les ascenseurs), en installant des systèmes de filtration et de traitement aux rayons UV et en augmentant le niveau de l’aération, qui devrait d’ailleurs fonctionner 24 heures sur 24.

Des firmes d’architectes, comme DLR Group aux États-Unis, ont même mis en place des systèmes pour mesurer la qualité de l’air en temps réel à l’aide de capteurs, ce qui permet de savoir quels sont les lieux problématiques et, surtout, de donner confiance en leur milieu de travail aux employés.

Des firmes d’architectes ont même mis en place des systèmes pour mesurer la qualité de l’air en temps réel.

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