Pavillon des États-Unis et le Minirail, Expo 67. Bibliothèque et Archives Canada, e000990869

5 choses que vous ne savez (peut-être) pas à propos du Minirail d’Expo 67

C’est la fin pour le Minirail, l’un des derniers vestiges d’Expo 67. La Ronde procède présentement à sa démolition après plus de 50 ans de loyaux services. Alors qu’une page d’histoire se tourne à Montréal, on a plongé dans les archives pour en apprendre plus sur l’attraction la plus appréciée de l’exposition universelle.


De seconde main

Le Minirail n’a pas été conçu pour Expo 67. Il s’agit plutôt de l’œuvre de l’architecte genevois Jean Duret pour l’exposition de Lausanne en 1964. Ce dernier a imaginé un monorail surélevé de type Habegger, qui permettrait la libre circulation des visiteurs de l’exposition. 24 rames comprenant 15 wagons de 4 places chacun circulaient sur un trajet de 4,3 km.

La Ville de Montréal l’a racheté pour l’installer sur le site de La Ronde. Celui que Six Flags est en train de démolir faisait le tour du parc d’attractions. Le parcours de 2,1 km, qui s’étendait entre le lac des Dauphins et le fleuve Saint-Laurent, passait également par la marina. Il comprenait deux stations: Fort Edmonton et Village.

Photo: La Ronde

Un vrai réseau de transport

Bien qu’il faisait cavalier seul depuis le début des années 1980, le Minirail de La Ronde faisait à l’origine partie d’un réseau plus vaste composé de trois circuits indépendants qui complétaient l’offre du train Expo-Express.

On doit les multiples virages et variations de hauteur à l’urbaniste Steven Staples. C’est lui qui a dessiné le système de rails qui s’élevait parfois à 20 pieds du sol et rasait le niveau de l’eau à d’autres endroits. Ce dernier croyait que les visiteurs auraient ainsi plus de plaisir durant leur balade.

Le plus grand monorail, le bleu, se promenait principalement sur l’île Notre-Dame et a été construit à Montréal spécialement pour Expo 67. Le trajet de 6,8 km permettait d’apprécier la vue en plongée offerte sur les différents pavillons. Le circuit d’environ 35 minutes passait notamment à l’intérieur du pavillon de l’Ontario ainsi que de celui des États-Unis, aujourd’hui devenu la Biosphère. Le circuit bleu a continué de fonctionner jusqu’en 1973. Le passage coûtait 50 cents lors de l’inauguration.

Pavillon des États-Unis et le Minirail, Expo 67. Bibliothèque et Archives Canada, e000990869

Le monorail jaune — comme la couleur de ses auvents — se composait de deux circuits plus courts. L’un ceinturait l’île Sainte-Hélène (jusqu’à ce que la section Terre des Hommes ferme ses portes en 1981) et l’autre, La Ronde. Ces monorails plus petits étaient aussi plus exposés aux éléments. Les passagers pouvaient donc parfois être éclaboussés par l’eau de La Pitoune ou encore par la fontaine du lac des Cygnes. Le tarif pour monter à bord était de 25 cents à l’époque de l’Expo.

Pavillon de la France et le Minirail, Expo 67. Bibliothèque et Archives Canada, e011179732

Un géant d’acier

Selon un document du Centre canadien d’architecture et de la collection May Cutler sur Expo 67, les voitures du Minirail étaient entièrement faites d’aluminium. Les plus récents wagons étaient composés de pas moins de 61 000 livres de feuilles et d’extrusions d’aluminium Alcan.

Le document nous apprend aussi que le Minirail s’élevait jusqu’à 35 pieds dans les airs, et qu’il pouvait transporter jusqu’à 8500 personnes par heure.

Le Minirail sur la passerelle du Cosmos à l'Expo 67. Photo: Germain Beauchamp, 1967. BAnQ

Des passagers célèbres

Si vous êtes déjà monté dans le Minirail, vous vous êtes peut-être assis à la même place qu’Élisabeth II. Sur une photo d’archives, on peut en effet apercevoir sa Majesté et le premier ministre du Canada, Lester B. Pearson, à bord.

L’ancienne reine d’Angleterre fait partie des nombreux chefs d’État et des vedettes du petit et du grand écran, de Jackie Kennedy à Ed Sullivan en passant par Charles de Gaulle, qui ont visité Terre des Hommes et en ont profité pour visiter les lieux de haut.

Sa Majesté la reine Élizabeth II et le premier ministre du Canada, Lester Bowles Pearson dans le Minirail à l'Expo 67. Bibliothèque et Archives Canada, e000996577

Transport autonome

En plus de toute son histoire, Expo 67 laisse aussi un héritage technologique. Les organisateurs de cet événement d’envergure ont notamment innové avec le Minirail et l’Expo-Express, en optant pour un mode de transport sans conducteur.

Le Minirail était complètement autonome. Expo 67 a par contre embauché des conducteurs pour le train, mais leur travail se limitait à appuyer sur un bouton pour fermer les portes et mettre le train en marche. L’historien Roger La Roche, spécialiste d’Expo 67, expliquait en entrevue à Radio-Canada en 2017 que cette décision s’expliquait par le fait que les visiteurs étaient trop réticents à se faire conduire par un ordinateur.

Vue de l'Exposition universelle de 1967 pour le bureau de New-York. Photo: Gabor Szilasi, 1967, BAnQ

Pour en savoir plus

Impressions of Expo 67

William Brind

1967

ONF

25 photos de l'Expo 67

Marie-Lyse Paquin

2017

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Françoise Genest

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