24 mars 2022Auteure : Anne Pélouas

Whistler: montagnes, ski et bonheur!

Cet hiver, à Whistler, on entendait beaucoup parler québécois sur les pistes et au pied des remontées mécaniques de Whistler Blackcomb, la station vedette de l’Ouest canadien, et même de tout le continent nord-américain. Pandémie oblige, les amoureux des Alpes européennes ont pris la direction des Rocheuses ou poussé jusqu’à Vancouver pour grimper ensuite vers le nord jusqu’à ce village devenu olympique en 2010. Et qui prépare désormais activement une nouvelle candidature JO pour 2030.



En bus depuis l’aéroport de Vancouver, début mars, j’ai craint de ne pas trouver la neige tellement elle était rare sur les bas-côtés avant d’approcher de ma destination. En prenant quelques dizaines de mètres seulement d’altitude, la belle neige a refait surface. Ouf!

Je n’avais pourtant pas à m’inquiéter: avec ses sommets à 2182 m (Whistler) et 2284 m (Blackcomb), la station reçoit son comptant de précipitations blanches (plus de 10 m par hiver) et reste ouverte jusqu’au 18 avril (mont Whistler) et au 23 mai (mont Blackcomb).

Pandémie oblige, les amoureux des Alpes européennes ont pris la direction des Rocheuses. Photo: Facebook Whistler Blackcomb

Monts jumeaux 

Un duo de montagnes forme le terrain de jeu impressionnant de Whistler Blackcomb, station «superlative»: 33 km2, avec plus de 200 pistes de tous niveaux dévalant le mont Blackcomb à gauche, et le mont Whistler à droite. Ces presque jumeaux sont séparés par une profonde vallée où s’insinue le ruisseau Fitzsimmons. On le surplombe en empruntant le Peak 2 Peak, télécabine des vertiges, qui court à mi-station entre les deux domaines skiables sur 4,4 km: onze minutes seulement à «naviguer» entre ciel et terre sur ce drôle de pont suspendu, détenteur du record mondial des systèmes de télécabines sans aucun pylône. Un impressionnant «ouvrage d’art»!

Le Peak 2 Peak détient le record mondial des systèmes de télécabines sans aucun pylône. Photo: Anne Pélouas

Au programme aussi, 36 remontées mécaniques, dont plusieurs à la rapidité remarquable, des bols alpins par dizaines, encadrés par des épaules rocheuses aux arêtes couvertes de pistes, trois glaciers, des sous-bois à foison, le tout sur un beau 1600 m de dénivelé du plus haut des pistes jusqu’au village: de quoi ne jamais descendre jusqu’en bas de la journée… mais il faut garder un peu d’énergie pour la dernière descente, qui peut durer plus de 30 minutes!

On peut en effet commencer sa journée à mi-station, faire des pistes plus courtes au départ, puis monter au plus haut, quand les remontées mécaniques sont toutes en fonction, et s’épivarder alors dans tous les recoins du mont Whistler avant de «sauter» sur Blackcomb sur l’heure de midi ou plus tard, alors que les pistes de ski s’illuminent de soleil. Du moins, ce fut mon cas – très chanceuse que je suis – cinq jours de temps, passant de deux jours de quasi-ski de printemps à trois jours de ski quasi hivernal, alternant un vent soutenu et un froid honnête.

Rien ne m’a empêchée de profiter à plein de la magnifique vue – quasi permanente – qu’on a en direction ouest sur la barrière de la chaine Côtière, avec son armée de sommets tous plus enneigés les uns que les autres et qui plongent dans le Pacifique, invisible cependant pour nous.

La magnifique vue! Photo: Anne Pélouas

Coups de cœur

Je suis tombée en amour avec le sommet Black Tusk, qui se détache de la mer de montagnes du haut du Peak Express (mont Whistler). Cette drôle de montagne au sommet carré se repère de partout par sa noirceur volcanique.

J’ai poursuivi avec le télésiège 7th Heaven, sur Blackcomb. En débarquant ainsi à 2284 m d’altitude, on est pris d’un vertige et d’une allégresse hors du commun devant la vue à 180 degrés sur les montagnes environnantes, avec glaciers en arrière-plan. De ce «septième ciel» part ce qui devint ma piste bleue favorite – la Panorama –, qui virevolte gentiment dans la pente en laissant tout le loisir de se gorger du paysage grandiose.

La Blue Line et la Crystal Traverse, qui partent aussi de 7th Heaven, sont elles aussi remarquables.

J’ai aussi tenté ma chance sur le plus haut T Bar (arbalète Showcase) de la station près de l’entrée du Blackcomb Glacier. Surprise: à l’arrivée, il faut grimper à pied un petit raidillon, skis sur l’épaule, pour atteindre le bord du glacier. Là, une bonne pente garnie de bosses s’offre aux skieurs. Pas trop mon genre, mais la récompense est à la mesure de la stupéfaction première avant une descente prudente: dans une échancrure du glacier se découvre une immense grotte bleutée dans laquelle on entre!

Côté mont Whistler, la palme revient au Peak Lookout (2182 m), en haut du Peak Express, et aux deux pistes des sommets Upper Peak-to-Creek et Matthew’s Traverse, dont la facilité laisse aussi le temps de prendre des photos panoramiques. Du Little Whistler Peak, la piste Harmony Ridge vaut la descente tandis que, dans le secteur de Symphony, on glisse en musique sur des pistes aux doux noms d’Adagio et de Stacato.

La plus longue piste de toutes – Peak-to-Creek – file sur pas moins de 11 km du sommet Whistler jusqu’à Creekside, dans la vallée. Soyez prêts à dévaler plus de 1500 m d’altitude d’un coup!

Je suis tombée en amour avec le sommet Black Tusk. Photo: Anne Pélouas

Dernier coup de cœur non «skiable»: Vallea Lumina 

Ce spectacle multimédia nocturne est signé Moment Factory. À 15 minutes de Whistler, sur Cougar Mountain, il prend la forme d’une sympathique marche en forêt où le visiteur est invité à se mettre dans la peau d’un ranger. On y suit – grâce à des effets spéciaux très réussis – l’aventure de deux randonneurs, en passant par leur tente, un feu de camp, une rivière qui scintille. Avec la canopée géante propre à la Colombie-Britannique, le spectacle qui l’illumine prend des allures de cathédrale végétale.

Photo: Anne Pélouas

Mes meilleurs conseils

  • Skiez si possible du lundi au vendredi, pour éviter les foules du week-end.
  • Gardez une journée pour faire du ski de fond, de la raquette, visiter le centre culturel Squamish Lilwat, qui rend hommage aux deux Premières Nations de la région, et Vallea Lumina.
  • Pointez-vous au pied de la Whistler Village Gondola à 8h du matin, avant l’ouverture, pour monter sans attendre et être les premiers à dévaler les pistes damées côté mont Whistler, plus ensoleillé en matinée.
  • Skiez sur les flancs du mont Whistler, puis traversez par le Peak 2 Peak et faites-vous plaisir l’après-midi sur Blackcomb.
  • Réservez une table sur le site de la station la veille du jour où vous voulez luncher sur les hauteurs, mais à l’intérieur (même si vous avez votre propre sandwich), au Rendez-Vous Lodge (Blackcomb) ou au Roundhouse Lodge (Whistler), car les places sont «chères» en temps de distanciation sociale.
  • Optez pour un hôtel ski in\ski out ou presque dans le village pour profiter à plein des lieux.
  • Choisissez une chambre avec cuisinette si vous ne voulez pas aller au restaurant tous les jours, pour un rapport qualité-prix pas toujours à la hauteur.

Mes bons plans 

  • J’ai fait affaire avec Voyages Gendron pour l’achat d’un forfait vol-navette aéroportuaire-billets de ski-hébergement: c’est bien organisé et sans mauvaise surprise, avec un prix défiant la concurrence. Il faut savoir qu’à l’unité, les billets de ski pour Whistler se vendent à environ 200$.
  • Logement: j’ai bien aimé le Blackcomb Lodge, à deux pas de la station de bus et à cinq minutes à pied des télécabines. Sans prétention, cet hôtel fut le premier de Whistler. Ses chambres sont bien conçues et confortables et il y a au sous-sol un bain-tourbillon, un sauna et une piscine pour se détendre après l’effort. Et le directeur parle français. Demandez une chambre à l’arrière pour la tranquillité.
  • Pistez les happy hours dans le village pour vous récompenser et partager vos impressions de la journée de ski avec des amis, autour d’un cocktail. Mon préféré, même si on n’y voit pas les pistes: le Raven Room, dans le Pan Pacific Village.