Trio de plein air entre cimes et lacs suisses
La Suisse a tout pour plaire à ceux qui aiment le plein air: montagnes, lacs, collines et vallées verdoyantes. Je vous invite à découvrir trois régions bien typées de ce pays. Ces dernières se visitent facilement, même lors d’un court séjour, grâce à un système de transport en commun frisant la perfection.
Interlaken à la croisée des chemins
Cette station touristique de l’Oberland bernois (centre de la Suisse) attire des hordes de touristes qui adorent grimper en train à l’assaut du Jungfraujoch (4158 mètres) ou en télécabines successives au sommet du non moins réputé Schilthorn.
La région recèle de nombreux bijoux pour les plus sportifs. À Interlaken même, on loue un vélo – de route, de montagne ou électrique – chez FlyingWheels ou on part avec un de leurs guides en balade. Les alentours sont pleins de ressources pour pédaler à son rythme, en montagne ou dans la vallée.
L’instructif tour guidé en vélo électrique mêle visite du village et parcours à la campagne sans grande difficulté de terrain. Quel bonheur de pédaler le nez au vent au milieu des champs dans un décor montagneux! En route, dans une ferme, on peut boire du lait bien frais… à une machine distributrice!
À deux pas d’Interlaken, certains montent en funiculaire à Harder Kulm. Du belvédère, à 1322 mètres d’altitude, on domine toute la région, le village en contrebas, un grand lac de chaque côté et trois magnifiques sommets des Alpes bernoises: Eiger, Mönch et Jungfraujoch. Mais on peut aussi monter à pied par un joli sentier, le matin quand il fait frais ou le soir avant le coucher du soleil, le tout en deux heures ou deux heures et demie.
Une autre belle excursion à pied, par exemple en descendant du Schilthorn, consiste à marcher du village alpin de Mürren jusqu’au suivant (Grütschalp), par un sentier sans difficulté qui suit la ligne de pente et traverse forêt et alpages fleuris. Après une heure et demie de marche, on reprend le train.
À pied ou en vélo dans les vignes de Lavaux
Ce vignoble du canton de Vaud ne produit pas seulement d’excellents vins, il jouit aussi d’un cadre exceptionnel autour du village d’Épesses, sur les hauteurs du lac Léman. Des moines y ont construit une multitude de murs sur la pente, formant ainsi d’étroites terrasses où ils plantèrent des vignes.
Reconnu au patrimoine mondial de l’UNESCO, le site est traversé par une petite route de 32 kilomètres que n’empruntent que les vignerons, les cyclistes et les piétons. On transite par plusieurs villages et il est facile de s’arrêter pour discuter avec des vignerons et déguster leurs vins. La «grande traversée» relie le musée olympique d’Ouchy au château de Chillon en huit heures et demie de marche qu’on peut couper en étapes. Le parcours comporte aussi de nombreuses boucles plus courtes dans huit secteurs viticoles correspondant à autant d’appellations d’origine. Les petits trains sur pneus Lavaux Express et Lavaux-Panoramic relient aussi les villages de la région.
Dans l’arrière-pays de Montreux se découpe une crête invitante avec plusieurs sommets frisant les 2000 mètres d’altitude. Les Rochers-de-Naye sont accessibles en randonnée pédestre et en vélo de route depuis Montreux, mais l’idéal est de monter en train à crémaillère et, de là, de rayonner de col en col à pied ou en vélo de montagne, qu’on peut toujours mettre à bord du train.
À l’assaut des Alpes vaudoises
De vrais sommets, ça se mérite! Départ tôt le matin en train de Lausanne ou de Montreux pour rejoindre le train à crémaillère grimpant jusqu’au village de montagne de Leysin, dans les Alpes vaudoises. Sa particularité fut d’être un lieu de séjour pour malades de la tuberculose en recherche d’«oxygène des Alpes».
On s’y oxygène tout autant aujourd’hui, surtout si on évite la montée en télécabine à La Berneuse, sommet de 2048 mètres où trône un original restaurant tournant. Un sentier grimpe en lacets jusqu’au sommet, d’abord en forêt, puis dans les alpages fleuris, avec quelques pierriers à traverser. On avale relativement facilement en trois heures les 800 mètres de dénivelé pour ensuite profiter de la vue du haut de la station de ski alpin: le lac Léman d’un côté, les Dents du Midi de l’autre et, tout près, les magnifiques Tours d’Aï et de Mayen, remparts rocheux s’élevant dans les airs. Haut lieu d’escalade, la Tour d’Aï a aussi une via ferrata permettant d’accéder à son propre sommet. À mi-chemin, à l’aller ou au retour, un arrêt gourmand s’impose à la «table du vacher» de la fromagerie d’alpage Le Temeley. On peut aussi simplement jeter un œil au gros chaudron de fromage en cours de préparation qui fume chaque jour à l’intérieur.
Bons plans
- Le Swiss Pass. Que vous alliez quatre jours ou un mois en Suisse, la meilleure option pour voyager est de se procurer un «Swiss Pass» de Swiss Travel System. Il donne non seulement accès à tous les trains existants entre les villes, mais aussi à presque tous ceux (très nombreux) qui relient les villages, y compris les trains à crémaillère qui grimpent littéralement les pentes des Alpes. Le «pass» donne aussi accès à un réseau de télécabines, pour aller encore plus haut, et de bus (tout aussi nombreux) qui sillonnent le pays, sans compter l’entrée gratuite à de nombreux musées. Les Canadiens passent par Rail Europe pour se le procurer avant le départ.
- Le site Suisse mobile pour «la mobilité douce». Idéal pour préparer son voyage, avec tous les détails d’itinéraires pour visiter la Suisse à pied, en vélo, en rollers ou en canot!