Tout un décor pour une randonnée! Photo: Anne Pélouas

Randonnée sur le GR 400, au cœur du volcan du Cantal

Le sentier de grande randonnée GR 400 offre dans le Cantal, en Auvergne, de multiples possibilités de marche à la journée ou sur plusieurs jours, à la découverte d’un massif volcanique d’exception. Tournée en quatre étapes de choix de 15 à 20 km par jour.



Au centre de la France, l’Auvergne est un paradis pour les amants de la nature. La région a la particularité d’abriter d’anciens volcans, réunis dans le parc naturel des volcans d’Auvergne. L’un d’eux se situe dans le département du Cantal. Surnommé l’«Etna auvergnat», le massif cantalien constitue le plus grand volcan d’Europe. Son diamètre atteint 70 km, avec le Plomb du Cantal (1855 m) et le puy Mary (1787 m) pour plus hauts sommets.

En randonnant sur le GR 400, itinéraire de longue randonnée «en moyenne montagne» – qualificatif tenant compte de son altitude moyenne (800 à 1850 m) –, on peut apprécier son contour en profitant de paysages d’une grande variété. Parfaitement balisé, il offre une panoplie de circuits pédestres à faire aussi à la journée, en boucle ou non. Attention, toutefois, aux dénivelés, qui dépassent vite les 1000 m, en montée comme en descente, si l’on veut profiter de panoramas grandioses.

Parfaitement balisé, le GR400 offre une panoplie de circuits pédestres à faire aussi à la journée, en boucle ou non. Photo: Anne Pélouas

Pour se faciliter la vie, on utilise le TopoGuide Volcan du Cantal-GR 400 publié par la Fédération française de la randonnée. Il détaille les parcours par le menu, en plus d’offrir une foule d’informations pratiques et d’indications précieuses sur la faune et la flore.

Le début d’été est une saison merveilleuse pour partir en balade à la journée, lunch dans le sac à dos. Chaque soir, on dort dans un joli gîte ou une petite auberge de la région. Pour éviter des allers-retours sur les mêmes sentiers, certains parcours nécessitent une certaine logistique, par exemple avec deux autos ou en réservant une place en navette publique à prix modique (du 15 juillet au 28 août) pour rentrer au village de départ. La malle postale propose pour sa part un service de transport de bagages en été.

En route à pied vers les monts du Cantal. Photo: Anne Pélouas

De Mandailles au puy Mary

Du gîte d’étape Vert-Azur, dans le village de Mandailles, le GR 400 monte tranquillement sur un chemin de pierre à flanc de montagne, puis grimpe abruptement dans une hêtraie touffue avant de rejoindre une première crête.

Le sentier traverse une prairie fleurie avant de passer sous le puy de Bassiérou. Une série de «burons» est alors visible. Certaines de ces cabanes pastorales en pierre servent encore à la fabrication des fromages du Cantal dans les alpages.

Certaines de ces cabanes pastorales servent encore à la fabrication des fromages du Cantal. Photo: Anne Pélouas

Les abords du sentier sont abondamment fleuris. Gentianes jaunes et digitales pourpres se dressent vers le ciel tandis que des pensées violettes, des genêts jaunes et autres fleurs inconnues colorent les prairies au ras du sol.

Les abords du sentier sont abondamment fleuris. Photo: Anne Pélouas

Dans le ciel, des vautours fauves jouent les planeurs à l’approche du puy Chavaroche (1739 m), tandis qu’apparaissent «nos» premières vaches Salers, parmi les plus réputées du Cantal, tant pour leur viande que pour leur lait. Ces bonnes grimpeuses sont jolies à voir avec leur robe couleur acajou et leurs cornes en forme de lyre.

Photo: Anne Pélouas

Au sommet du puy Chavaroche, un gros cairn surnommé «l’homme de pierre» sert de repère à des centaines de mètres à la ronde. Passé le col de Redondet, le sentier mène au pas de Peyrol, carrefour routier le plus élevé du Massif central (1588 m) et surnommé le «mirador» du volcan cantalien.

Voici la fin d’étape du jour, à moins que vous n’ayez le courage de monter au sommet du puy Mary, par une longue série de marches larges en béton. Deuxième plus haut sommet du Cantal, le puy Mary a le label de Grand Site de France. C’est dire la vue qu’il offre sur le grand volcan du Cantal.

Du Falgoux au puy Mary

Après une bonne nuit à l’Hôtel des Voyageurs, dans le village de montagne Le Falgoux, il faudra une heure trente de montée soutenue sur les hauteurs du bourg avant d’atteindre de nouveau la limite des arbres.

Une nuit reposante à l'Hötel des Voyageurs. Photo: Anne Pélouas

Un large chemin traverse une magnifique hêtraie dont on appréciera la capacité à absorber la chaleur une fois sorti du bois. Le sentier transite alors dans une immense prairie d’altitude dans laquelle on déambule en profitant des sommets alentour et des tapis floraux, avant de contourner le rocher de l’Aygue, puis de monter au large col du Pas-Rouge.

Se dévoile alors le puy de la Tourte, sommet magnifique en forme de mamelon qu’il nous faudra gravir encore à la force des mollets et des bâtons de marche. Il cache bien le puy Mary, dont on retrouvera la vision en suivant encore la ligne de crête derrière le puy de la Tourte jusqu’au pas de Peyrol.  

Crête et brèche sous le Puy Mary. Photo: Anne Pélouas

Du pas de Peyrol au Clou

Le lendemain, après avoir dormi à l’Auberge d’Aijean, à Lavigerie, nous reviendrons presque à notre point d’arrivée de la veille pour poursuivre notre périple.

Vue depuis l’Auberge d’Aijean, à Lavigerie. Photo: Anne Pélouas

Du col d’Eylac, au nord du puy Mary, une prairie à marmottes (qui se pointent souvent le bout du nez) mène au pied d’un cirque impressionnant dont la ligne de crête est entaillée par une grande brèche. On rejoint le GR 400 peu après sur la crête menant au col de Cabre, l’un des plus élevés du massif cantalien (1539 m), découvrant une nouvelle partie du volcan, côté sud-est.

Les marmottes font souvent leurs terriers en plein sur le sentier. Photo: Anne Pélouas

Passant au pied du puy Bataillouse, on rejoint facilement le col de Rombière. Plein sud, on file alors vers le puy Griou, perdant ensuite un peu en hauteur et en vue «volcanique» pour finir par retrouver la forêt.

Au col du Pertus, un sentier en sous-bois grimpe de nouveau jusqu’à la crête sous l’Élancèze (1491 m). Le sentier descend ensuite tranquillement dans une grande prairie jusqu’à la Vacherie de la Poche, cabane d’alpage près de laquelle un troupeau de vaches égaie notre passage. Reste un long chemin forestier en descente pour atteindre le hameau Le Clou… et le paradis, aux Chambres d’Hôtes Le Clou.

Le Clou, érigé sur le site d’une ancienne ferme de 1806. Photo: Anne Pélouas

Le Plomb du Cantal

Pour la dernière journée de rando, les plus valeureux partiront de Thiézac pour rejoindre par la crête le Plomb du Cantal, plus haut sommet du massif, avant de descendre à la station de ski du Lioran.

Fraîches comme deux roses après la montée en téléphérique!

Les autres profiteront d’une montée en téléphérique menant presque en haut de la montagne, d’où l’on domine, entre autres, la verdoyante vallée de Brezons, que le célèbre vulcanologue français Haroun Tazieff qualifiait de «plus belle vallée glaciaire d’Europe». Un dernier regard sur les vestiges volcaniques des hauteurs et l’on redescendra à pied dans la rocaille, puis la forêt, avant de s’attabler à la terrasse du gîte Le Bufadou, au pied de la station de ski et de VTT (vélo de montagne).

La terrasse du gîte Le Bufadou, au pied de la station. Photo: Anne Pélouas

Pratico-pratique

  • Si vous avez le temps: passez deux nuits au même endroit, pour absorber les longues journées de marche et profiter de la vie dans ces hébergements de charme, de leurs chaleureux propriétaires et des vues toujours superbes qu’ils offrent.
  • Consultez le site du Bureau des accompagnateurs en montagne du puy Mary, qui organise l’été des randonnées thématiques guidées ou propose les services d’un «accompagnateur» aux groupes ou familles.
  • Maison d’hôtes ou gîte d’étape? La première appellation reflète un établissement de style bed & breakfast offrant généralement chambre, petit déjeuner et souper. Le gîte d’étape, parfois au même endroit, propose un hébergement plus sommaire, en formule dortoir, et sans repas inclus. On peut toujours commander un pique-nique pour le midi ou un souper.
Les hébergements offrent toujours de superbes vues. Photo: Anne Pélouas

Bonnes adresses

Ce reportage a été rendu possible grâce à Atout France Canada, Air Canada, la région Auvergne–Rhône-Alpes et Cantal Destination.