Photo: Rando Québec
12 décembre 2024Auteure : Anne Pélouas

Prêt-à-partir: un outil pratique pour les randonneurs

Besoin d’aide pour l’organisation de votre prochaine randonnée? Les circuits «Prêt-à-partir» pour randonneurs de Rando Québec sont conçus pour faciliter la préparation et l’organisation de vos randonnées. Voici comment.



Il y a plusieurs années déjà, j’ai découvert les fiches «Prêt-à-partir» (PAP) sur le site de Rando Québec. Elles m’ont servi quelquefois à préparer une sortie et d’autres fois à vérifier le kilométrage ou le dénivelé en vue d’un article. Je n’avais cependant pas mesuré l’ampleur du travail accompli par l’organisme ni l’importance que ces fiches pourraient avoir, été comme hiver, pour tous ceux qui veulent dénicher de nouveaux sentiers partout au Québec, partir en toute sécurité avec un maximum d’informations techniques sur une randonnée précise, surtout dans le cas d’un circuit sur plusieurs jours.

L’initiative – qui fête son dixième anniversaire – mérite assurément d’être mieux connue, alors que le concept imaginé par Olivier Bélanger, directeur des opérations de Rando Québec (et responsable des fiches Prêt-à-partir), est devenu un incontournable pour bien des gestionnaires de sentiers, d’associations touristiques régionales et d’unités régionales de loisir et de sport du Québec (URLS). Faire connaître les sentiers locaux via leurs propres sites, c’est bien, mais fournir des circuits de randonnées quasiment clés en main, c’est encore mieux!

Les fiches «Prêt-à-partir» sont utiles à tous ceux qui veulent dénicher de nouveaux sentiers partout au Québec, partir en toute sécurité avec un maximum d’informations techniques sur une randonnée précise, surtout dans le cas d’un circuit sur plusieurs jours. Photo: @ Annie-Claude Roberge

Des fiches pratiques 

Le Prêt-à-partir, comme défini par Rando Québec, «est un produit destiné au randonneur dans le but de faciliter la planification et l’accès à la randonnée afin de bonifier la qualité de l’expérience avant, pendant et après l’activité».

Cet outil décrit succinctement la randonnée, fournit les renseignements pratiques (stationnement, accès, gratuité ou non, saison, restrictions, services) et toutes les informations techniques, jour par jour: distance, dénivelé, niveau, balisage, durée, hébergement, ravitaillement en eau… Un graphique de cheminement en rando (par jour) s’y ajoute ainsi qu’une carte très détaillée, avec les points d’intérêt, par exemple.

On peut imprimer le document pour l’emporter avec soi ou le télécharger sur le répertoire de sentiers Balise Québec (autre belle initiative de Rando Québec). Soixante-quinze circuits sont aussi accessibles sur l’application Avenza Maps, qui permet de s’orienter ensuite via le GPS de son cellulaire, même sans réseau.

De nombreux ajouts à venir

 2021 fut une année-charnière, selon Olivier Bélanger, avec le lancement du «Défi 75 S» (pour 75 sentiers), programme de promotion de la randonnée de découverte qui permet à tout un chacun de s’inscrire, puis de parcourir 25, 50, voire 75 sentiers de tous niveaux et d’enregistrer ses performances. «Pour le lancement du programme, rappelle Olivier, nous avions créé 75 Prêts-à-partir, correspondant à autant de randonnées. Ça valait la peine, car ce programme a réellement ouvert la porte au développement des Prêt-à-partir.»

«Actuellement, précise-t-il, nous en avons 135 disponibles, mais de gros développements s’en viennent.» Le projet est de fait en voie de connaître une croissance exponentielle dans les mois à venir. Mi-décembre, par exemple, un partenariat avec l’organisme Loisir et Sport Lanaudière sera annoncé. Il devrait permettre d’ici trois ans d’avoir 120 Prêt-à-partir pour la seule région de Lanaudière.

Récemment, la Côte-Nord et le Bas-Saint-Laurent ont également signé des ententes avec Rando Québec pour proposer plusieurs parcours de Prêt-à-partir. La SEBKA est l’un des sites de plein air à avoir depuis peu son propre PAP, «Batture et montagne», qui suggère un circuit en bord de fleuve, puis à dos de «cabouron», petites collines rocheuses à l’est de Kamouraska. Dans la même région, mais au parc national du Bic, un PAP est aussi disponible pour arpenter le sentier des Anses.

«Nous avons dû investir nous-mêmes dans le projet, se souvient Olivier, mais aujourd’hui, ce sont des gestionnaires de sentiers, des municipalités, des URLS, des associations touristiques régionales qui nous contactent pour des contrats. Ce que nous voulions d’abord, c’est démystifier la longue randonnée pour la rendre plus accessible. L’un des premiers Prêt-à-partir concernait ainsi le sentier du Fjord (de la baie Sainte-Marguerite à Tadoussac) mais, ensuite, nous en avons aussi créé pour des sorties d’une journée ou moins.»

Pour Rando Québec, ajoute-t-il, l’idée était aussi de «mettre la lumière sur un itinéraire, sur la façon d’aborder tel ou tel sentier en y ajoutant des expériences, en guidant le marcheur vers un bel endroit pour pique-niquer ou observer des oiseaux…»

Pour tout trouver

Pour l’instant, la recherche sur Balise Québec impose d’identifier une région pour trouver les sentiers répertoriés, puis les documents Prêts-à-partir éventuellement disponibles. «Mais c’est tout de même le meilleur endroit pour trouver les fiches les plus à jour possible avec l’aide des gestionnaires de sentiers», précise Olivier. Il y a même une option, ajoute-t-il, pour que le randonneur signale un problème rencontré sur un sentier et ajoute une photo. Ainsi, il est facile de savoir si un tronçon est inaccessible à cause du bris d’un pont ou d’une période de chasse.

Créée en 2013, la plateforme est en refonte complète. «On travaille fort pour amener les fiches Prêts-à-partir en première ligne de la recherche sur Balise Québec en 2026», promet Olivier.

Tout un avenir glorieux, donc, pour cet outil «spécial rando» qu’on vous encourage fortement à adopter.

Des prêts-à-cuisiner pour le plein air ou la maison

Il y a quelque temps que le risotto forestier, le ramen gaspésien et le daal boréal de la jeune compagnie québécoise Dunord me font de l’œil. D’ordinaire, je transporte uniquement en nourriture de secours de longue randonnée un plat lyophilisé acheté dans un magasin de plein air. Je ne les trouve pas très bons et souvent très chers. Je préfère préparer mes propres plats légers.

Là, j’ai plongé: les trois «prêts-à-cuisiner» végétaliens déshydratés et vendus 12$ pour deux portions n’allaient pas vider mon portefeuille et, en plus, l’idée derrière ces plats avait de quoi réjouir mon esprit anti-gaspillage alimentaire.

Pour Jonathan Dumas, un ancien des Fermes Lufa (agriculture urbaine sur toit), c’est aussi un mantra. Il y a à peine deux ans, il a créé Dunord dans l’idée de proposer des plats à prix abordables conçus à partir de surplus de production de huit fermes biologiques de la Montérégie et agrémentés de produits sauvages du Québec (champignons, poivre des dunes, sumac vinaigrier, salade de mer).

En plus de ses trois produits-vedettes, Dunord propose des boîtes mensuelles de huit plats, dont le contenu varie au gré des arrivages de produits en surplus de fermes partenaires: couscous aux graines de citrouille, pâtes de pois chiches et sauce aux épinards et pommes sont en vogue.

Selon une étude de Second Harvest datant de 2019, il se gaspillerait 58% de la nourriture produite au Canada, de la récolte à votre propre logement. La transformation et l’entreposage en sont la cause à 43%, mais 21% de ce qui entre à la maison comme aliment semble également prendre le chemin de la poubelle des Canadiens. Pour les Québécois, le pourcentage est légèrement inférieur, à 17%.

L’ambition de Jonathan: réduire le gaspillage alimentaire à la maison en popularisant la consommation de repas déshydratés (qui se gardent jusqu’à un an) et rescaper des légumes du Québec laissés généralement au champ pour les déshydrater et les intégrer dans ses recettes. Jonathan calcule avoir ainsi pu récupérer 14 000 livres de légumes du printemps à l’automne 2024.

La principale différence avec les sachets «bouffe» vendus dans les magasins de plein air est que les siens ne sont pas lyophilisés, mais déshydratés, un processus moins coûteux. En plus de faire une bonne œuvre anti-gaspillage alimentaire, votre cuisine (au refuge, en camping d’hiver ou à la maison) en sera simplifiée par l’ajout d’eau pour la réhydratation et d’un temps de cuisson réduit. On aura ainsi plus de temps à consacrer au plein air.

L’idée derrière ces plats a de quoi réjouir mon esprit anti-gaspillage alimentaire. Photo: Alex Dozois

À l’agenda 2024-2025

Festival du film de montagne Montagne en scène:  pour sa 3e édition, la tournée québécoise de ce festival s’arrêtera à Montréal, le 16 et 17 décembre (Salle Pierre-Mercure), et à Québec, le 12 et 16 janvier (Théâtre de la Cité universitaire).

Symposium Québec vélo de montagne: du 3 au 5 septembre 2025 (Centre des congrès du Mont-Sainte-Anne). Organisée par le regroupement Québec Vélo de montagne, cette première édition s’adresse à «toute personne intéressée par le développement, la promotion ou la gestion du vélo de montagne à des fins récréatives et touristiques». Des conférences, ateliers et sorties de groupe à vélo sont notamment prévus.

C’est l’occasion de célébrer l’existence de Québec vélo de montagne, un regroupement inusité de cinq stations ou organismes de plein air de la région de Québec (Le Massif, Mont-Sainte-Anne, les Sentiers du Moulin, E47 et Vallée Bras-du-Nord) qui sont des leaders en matière d’offre de pistes de vélo de montagne. Bien que concurrents, ils se sont alliés dans un bel esprit de «coopétition» pour développer depuis 10 ans le «produit» vélo de montagne dans la région, avec plans stratégiques, investissements en infrastructures et sentiers, marketing commun. Le tout avec l’appui de quatre municipalités régionales de comté (MRC), de la Commission de la capitale nationale, des deux associations touristiques de Québec et de Charlevoix, et de Destination Côte-de-Beaupré. Comme quoi l’union fait la force.