Pleins feux sur le camping au Québec
Le camping au Québec sera l’une des vedettes de cet été, à n’en pas douter, mais les places seront «chères», car nombreux sont les sites qui n’ouvrent pas au maximum de leur capacité et qui bénéficient déjà de réservations de «fidèles». Voici quelques nouvelles toutes fraîches sur le camping, la location d’équipements et le transport collectif vers certains parcs.
«L’industrie» québécoise du camping trépignait en mai de pouvoir ouvrir ses sites. C’est maintenant chose faite avec des dates d’ouverture variant d’un camping à l’autre, qu’il soit privé ou public.
De parc en camping privé
Dans le réseau des parcs nationaux de la SÉPAQ, les hébergements – chalets, campings, prêts-à-camper, camps rustiques, yourtes – ont ouvert le 1er juin pour la plupart, avec des règles sanitaires strictes, dont celle d’être «de la même unité familiale» pour réserver un site. Parcs Canada a décidé pour sa part d’attendre le 21 juin pour procéder à l’ouverture de ses campings.
Les autres parcs (privés, OBNL, municipaux ou régionaux) agissent en ordre dispersé. Certains débutent leurs opérations ce week-end, d’autres plus tard en juin. On a appris cette semaine, par exemple, que certains n’ouvriraient carrément pas leurs portes aux campeurs avec tentes, mais seulement aux véhicules récréatifs pour ne pas avoir à ouvrir et entretenir les toilettes.
Le très couru Paradis marin à Grandes-Bergeronnes, sur la Côte-Nord, est l’un de ceux qui ont pris cette décision de garder leurs blocs sanitaires fermés et de n’accepter que les réservations de voyageurs à bord de véhicules ayant leurs propres toilettes et douches. Bien triste pour ceux qui n’ont pas les moyens d’avoir plus qu’une auto et une tente.
À la SEBKA (camping, kayak, escalade), près de Kamouraska, dans le Bas-Saint-Laurent, on ouvre le 15 juin, mais en accès limité tant pour le camping que pour l’escalade, et sans sorties guidées de kayak cet été. Le site très sympathique en bordure du Saint-Laurent a (heureusement pour lui et malheureusement pour ceux qui n’ont pas été prévoyants) rempli son quota de sites de campings réservés pour TOUT l’été, de mi-juin au 7 septembre. Il faut dire qu’avec 50% de sites en moins et alors que 25% des restants étaient déjà réservés en janvier, il ne restait pas beaucoup de chances aux retardataires… Parfois, il y a quand même des annulations!
Pour les ouvertures de campings des parcs régionaux (52) et autres activités des membres (140 entreprises) de l’association Aventure Écotourisme Québec, je vous suggère de visiter la toute nouvelle page «Plein air d’ici» mise à jour en permanence. On y répertorie les lieux ouverts et bientôt, espère-t-on, leurs activités guidées. Dans tous les cas, réservez là où vous voulez camper au plus vite... s’il reste de la place!
Camper sur l’île d’Orléans
La pointe d’Argentenay, à Saint-François-de-l’île-d’Orléans, est l’un des plus beaux sites encore sauvages de l’île d’Orléans, entourée de battures faisant face au fleuve côté est, mais elle n’est pas facile d’accès. Elle est partagée entre des terres privées et la propriété des Scouts du district de Québec, que Huttopia avait lorgnée il y a quelques années pour en faire un site de choix afin d’agrandir sa famille de villages de glamping (prêts-à-camper) au Québec (Sutton) et dans l’Est américain (Montagnes Blanches et sud du Maine). Le groupe a renoncé à ce projet et les Scouts ont gardé le site.
Je vous annonce donc en primeur un nouveau partenariat qui va plaire aux amateurs de camping rustique. Il a été conclu par les Scouts de Québec avec Quatre Natures, entreprise en tourisme d’aventure de la région de Québec, pour gérer conjointement le Camping de la Pointe.
Créée par Johann Moucheboeuf, Quatre Natures propose des sorties guidées en kayak de mer à l’île d’Orléans, ainsi que du canot-camping dans le parc de la Jacques-Cartier, de la randonnée et du vélo de montagne dans la région de Québec. Cet été, exit ces trois dernières activités pour cause de COVID-19. Restera, espère Johann, le kayak de mer dès que les autorités gouvernementales autoriseront les sorties guidées avec règles de santé publique et un nouveau service de location de vélos électriques. Sans compter le camping rustique de l’île d’Orléans qui ouvre ce 8 juin, et jusqu’à mi-septembre. Au programme: une cinquantaine de sites, dont une douzaine en bordure de fleuve et le reste en forêt. Une jolie cabane-tipi est aussi à louer et devrait faire des petits bientôt.
Des services novateurs québécois pour aller camper
Voici un autre fou de plein air qui ne manque pas d’idées. David Tall a bien profité des temps libres que lui laissait son travail à Aéroports de Montréal ce printemps. Le jeune homme a peaufiné son idée de fournir aux gens de la région du Grand Montréal qui voudraient faire du camping tout le matériel nécessaire (de bonne qualité et à prix raisonnable) sans avoir à l’acheter, et ce, à partir du 24 juin.
Locapaq offrira dès le 10 juin sur son site la possibilité de réserver aussi bien une tente que tout ce qu’il faut pour y dormir confortablement et le nécessaire pour cuisiner en camping (incluant réchaud, casseroles…). La location (avec instructions de montage et d’utilisation par produit) est faite pour 3, 7, 10 ou 24 jours. On peut louer ce qui nous manque à la pièce, par exemple une bonne tente pour trois personnes à 50$ du vendredi au dimanche. Des «ensembles» pour une, deux ou quatre personnes sont offerts à prix compétitifs. Nettoyage, inspection et aseptisation sont garantis entre chaque utilisation.
David était déjà partenaire de Karavaniers pour la location de matériel d’expédition performant et propose donc aussi des sacs à dos de qualité, des bâtons de marche, des trousses de premiers soins et même des repas lyophilisés de qualité supérieure. Provenant de la compagnie québécoise Happy Yak, ils sont faciles à réhydrater à l’eau bouillante et délicieux, ce qui est rare, parole d’experte.
Navette Nature: partira, partira pas?
Locapaq s’est aussi associé avec Navette Nature, dite NANA. Cette autre entreprise montréalaise créée par deux jeunes entrepreneuses se spécialise depuis cinq ans dans le transport par autobus vers quelques parcs nationaux, été comme hiver, pour permettre aux gens qui ne peuvent ou ne veulent pas prendre une auto d’aller y faire de la randonnée, du canot, de la baignade ou du camping au départ de Montréal. Ses clients se verront désormais proposer en location une «trousse Navette Nature» préparée par Locapaq (avec sac à dos, bâtons de randonnée, trousse de premiers soins et coussin pour s’asseoir). À condition que la navette reprenne du service cet été…
Pas facile, en effet, de faire du transport collectif par les temps qui courent! «On est prêt à démarrer au 24 juin; notre calendrier est en ligne et les réservations sont ouvertes, mais nous ne pourrons pas fonctionner comme petite entreprise avec 50% de passagers dans nos autobus comme l’exigent les règles sanitaires actuelles», précise Catherine Lefebvre, co-fondatrice de Navette Nature. «On a besoin d’une aide gouvernementale, ajoute-t-elle, pour démarrer nos sorties à la journée cette année.»
On leur souhaite parce que ce «service de facilitateur» d’accès à la nature est essentiel. Il a été utilisé par 6400 personnes en 2019 pour se rendre dans cinq parcs nationaux: Orford, Mauricie, Tremblant, Oka et Yamaska. Cet été, le service se limiterait aux trois premiers.
Navette Nature avait même l’ambition cet été de proposer des départs de Québec vers les trois parcs nationaux de la Jacques-Cartier, des Hautes-Gorges-de-la-Rivière-Malbaie et des Grands-Jardins. «On était bien excité, mais on garde l’idée pour 2021», souligne Catherine. Même chose pour un développement à venir de tournées gourmandes en région et de déplacements vers quelques parcs régionaux.
N’hésitez tout de même pas à réserver une place à bord d’une Navette Nature pour le jour de votre choix cet été, car vous pourrez toujours modifier vos dates ou vous faire rembourser. Ça, c’est garanti!