Profiter de la nature… en ville!
On le dit souvent, l’aventure peut se trouver au coin de la rue. La pandémie nous a souvent permis de découvrir des trésors de nature à proximité de chez nous qui, même s’ils n’étaient pas toujours cachés, avaient été délaissés au profit de grands espaces plus lointains. Ainsi en est-il pour moi, en tout cas… Voici mes trois plus récentes découvertes sur l’île de Montréal, à explorer à pied ou en vélo.
Parc-nature de l'Île-de-la-Visitation: entre l’eau et l’histoire
Le parc-nature de l’Île-de-la-Visitation couvre une partie des quartiers Ahuntsic-Cartierville et Montréal-Nord et, malgré qu’il soit coincé entre deux ponts-autoroutes (19 et 25), on s’y sent comme dans une oasis urbaine.
Aménagé sur 34 hectares, à la fois en bordure de la rivière des Prairies et sur l’île de la Visitation, il offre 8,8 kilomètres de sentiers pédestres et 3,6 kilomètres de pistes cyclables, mais qu’on peut facilement rallonger en allant se balader dans Ahuntsic. Et quel cadre, vu qu’on est presque toujours au bord de l’eau!
L’entrée par le boulevard Gouin permet de sillonner la partie nord-est en direction du barrage, au son des flots rugissants, puis la partie ouest avec vue sur l’île du Cheval de Terre. Après le bassin du Pêcheur, une passerelle donne accès à l’île de la Visitation. À droite, un belvédère permet de voir l’autre côté du barrage hydroélectrique.
Après une balade sur l’île, on peut ressortir par la rue du Pont et accéder ainsi au site des Moulins du Sault-au-Récollet, à l’histoire ancestrale. Les berges de la rivière des Prairies ont en effet accueilli à cet endroit le premier site industriel du Canada. Le moulin, l’ancien pressoir à pommes et les vestiges de ce lieu patrimonial, datant du régime français, sont à voir.
Pour clore le tout de belle façon, ne manquez pas de faire à deux pas de là le tour de la superbe église d’Ahuntsic, celle de la Visitation de la Bienheureuse-Vierge-Marie, qu’on nomme plus simplement église de la Visitation. C’est la seule église de style traditionnel québécois sur l’île de Montréal et la plus ancienne encore debout. Construite en pierres des champs entre 1749 et 1751, elle dresse ses deux clochers vers le ciel, mais son arrière est encore plus beau que l’avant, avec sa magnifique toiture en tôle et son joli parc en bordure de l’eau.
Parc Frédéic-Back: entre déchets et capture de méthane
Pas très loin du parc-nature de l’Île-de-la-Visitation, du moins en vélo, le parc Frédéric-Back est un espace unique à découvrir autant pour la marche, la course ou le vélo que pour son projet, toujours en cours, de réhabilitation environnementale d’une ancienne carrière de calcaire devenue site d’enfouissement de déchets. La métamorphose a été entamée en 1995 et je n’y étais jamais allée… Le parc a des allures lunaires, surtout en novembre, alors que les beaux herbages et fleurs ont complètement disparu.
Encadré par le boulevard Crémazie et la rue Champdoré, les rues Papineau et d’Iberville, il est ceinturé d’une boucle pour la marche, le vélo, puis le ski de fond et la raquette l’hiver venu. Plusieurs belvédères ont été aménagés et l’on peut voir, par exemple du haut du Boisé-Est, un panorama à 360 degrés sur la ville, incluant le mont Royal et le Stade olympique. Sur le relief du parc, comme dans les creux du terrain, les sphères recouvrant les puits de captage du biogaz émanant des déchets sous terre sont une véritable attraction. Leur design particulier attire l’œil de jour comme à la tombée de la nuit, quand elles deviennent phosphorescentes.
Parc du Mont-Royal: du mont Royal au bois Summit
Le parc du Mont-Royal, chouchou des Montréalais (et des touristes), est sillonné de sentiers pédestres et de pistes cyclables bien connues, notamment le chemin Olmsted menant au belvédère Kondiaronk, à la croix du mont Royal et non loin du lac aux Castors. On connait moins les magnifiques parcs du cimetière du Mont-Royal et du cimetière Notre-Dame-des-Neiges. Autrefois, on pouvait s’y promener à bicyclette, mais en raison de certains cyclistes prenant leurs allées pour des pistes de course, c’est seulement à pied qu’on peut maintenant s’y balader.
Plusieurs n’aiment guère les cimetières. Moi, je trouve toujours plaisir à leur décor bucolique, à leurs aménagements paysagers et à leur invitation à la sérénité.
Sur le versant nord de la «montagne», le cimetière du Mont-Royal dévoile un paysage de collines et de vallées envahi par des tombes, mais abritant aussi de superbes spécimens d’arbres et arbustes anciens. Une carte indiquant l’endroit de plus de 100 espèces d’arbres est disponible au bureau du cimetière.
Son voisin, le cimetière Notre-Dame-des-Neiges, occupe 343 acres du quartier Côte-des-Neiges et s’étage sur le flanc du mont Royal jusqu’au sommet. Il compte cinq boisés sur son territoire et près de 13 500 arbres, dont plusieurs centenaires, et une bonne centaine d’arbres remarquables, comme un peuplier deltoïde de 1,86 mètre de diamètre, un érable argenté de 254 ans, un chêne rouge de 220 ans et de rarissimes noyers cendrés et érables noirs.
En vélo, on peut tout de même se promener autour du cimetière, mais mieux vaut un vélo de montagne (ou ses pieds) pour accéder, comme moi, au superbe belvédère Outremont, en lisière du cimetière, d’où l’on pouvait autrefois descendre une piste de ski alpin. L’endroit est un magnifique spot pour admirer le coucher du soleil.
J’ai découvert un autre belvédère en partant en vélo à la découverte du bois Summit (aussi accessible à pied). Le petit boisé qui se trouve au sommet de Westmount (le troisième de la montagne) domine un quartier de belles demeures. Cette réserve naturelle abrite de beaux chênes rouges, érables et frênes. Au sud de Summit Circle, qui en fait le tour, le belvédère Westmount offre une originale vue de Montréal, du côté de l’île des Sœurs et du pont Samuel-De Champlain. De quoi bien boucler la boucle d’un nouveau regard sur l’île de Montréal!
Bon à savoir
Croyez-le ou non, en plein été des Indiens, il faut déjà songer à vos vacances de l’été 2021! Du moins si vous pensez aller camper ou réserver un prêt-à-camper dans les parcs nationaux du Québec. Avec la vente au rabais du printemps dernier sur les cartes annuelles du réseau de la SÉPAQ, qui a connu un franc succès, n’attendez pas trop pour réserver. La SÉPAQ ouvre en effet ce samedi 14 novembre son service de réservation en ligne ou par téléphone (1 800 665-6527) et nul doute que les 7000 emplacements de camping et 670 unités de prêt-à-camper du réseau des parcs nationaux, établissements touristiques et réserves fauniques vont s’envoler comme de petits pains chauds. La réservation sera ouverte entre 8h du matin et 15h samedi, selon les parcs visés.